Stations

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Lorsque Giorgio, descendu à la cave à vin récupérer une bouteille de sa dernière cuvée en prévision d’un dîner à base de viande rouge, avait déniché la fissure verticale dans le mur de pierre brute, une estafilade prolongeant les interstices que le mortier vieillissant échouait à combler ; qu’il avait arrêté sa jambe, son attention retenue par le manchon de fourrure grise saillant d’entre les blocs rocheux, et repéré, éparpillés dans le magma de poils, le globe oculaire, la mâchoire éclatée ainsi qu’un bout de la patte tordue ; qu’il avait alors reconnu Bellini, malgré son étirement de même que son écrasement extrêmes, il avait repensé au proverbe de sa nonna sur les animaux et leur maître. Une parabole sinistre et sentencieuse. À ce moment, avait-il su que la fin approchait.

*

Un pas, un autre. Allonger ses foulées. Les chaussures criant sur le gravier. Creuser l'écorce de la Terre. Courir, aussi loin que le portaient ses mollets.

Il avait dépassé la route 4, se tenait maintenant à l'écart de l'endroit où la terre se peignait du noir du goudron, absorbant celui du ciel. Là où se finit le village, où commence la modernité urbaine pavée d'asphalte et bordée de végétation. La lisière de la forêt, en route vers la périphérie de Grézac. Le Nord, le Nord rédempteur. Ne pas ralentir, ne pas revenir. Vingt minutes de plus à tenir. Vingt minutes de course, jusqu'à la périphérie de Grézac. Bifurquer au bon moment ; bientôt, très bientôt… Ici !

Grézac l'accueillit en son ventre comme l'un de ses fils. À son passage, les arbres serrèrent leurs rangs, lui dégagèrent une voie exhalant les prodromes d'un orage imminent. Il n’y avait pourtant ni nuage ni humidité alentour. L'enfilade végétale déboucha sur un chemin qu'il remonta, les jambes actionnées par quelque magie intérieure, sans douter une seconde de ce qui l'attendait à son extrémité. La forêt ne le trahirait pas ; elle protégeait ses enfants. Comme la Lune protégeait l'amoureux vaillant. Celle-ci lui ouvrit les yeux à sa lumière blême, grâce à quoi put-il déjouer la malice des racines entortillées, des branches penchées à hauteur de visage ou du serpentement d'un sentier. Autant qu'il parvint à surprendre les orbes pâles des torches policières projetées dans son dos, répliques minuscules et imparfaites du disque roi trônant au centre de la crête céleste.

Ils l'avaient rattrapé, cela ne l'étonna pas ni ne le ralentit. Propulsé par la vigueur épuisée de ses cuisses, Matthieu savait que jamais il n'aurait rivalisé avec les hordes de bottes surentraînées des forces de l'ordre, moins encore avec les sections de quatre roues motrices de leurs véhicules lancés à vive allure à sa suite. Par chance, ces engins devaient se heurter aux sentinelles des pins leur déniant l'accès aux tréfonds de la forêt. Jambes contre jambes, se poursuivait désormais la traque, dont il connaissait par avance le dénouement. Son éreintement couplé au poids du bidon d'essence pendu à son bras privaient ses enjambées de la légèreté comme de la rapidité que commandait son entreprise. Les agents le coinceraient. Si ce n'était cette nuit, ce serait le lendemain, sinon le surlendemain. Si ce n'étaient eux, ce serait le personnel de l'hôpital psychiatrique, qu’il imagina lui courant après avec leurs filets à papillons géants. Les barreaux ou les capitons : deux issues qu'il avait déjà appris à accepter.

Un pas de plus, encore un. Déjà trois mètres de gagnés. Conserver la cadence. Encore quinze minutes, moins s'il ne cédait pas à la fatigue ou aux crampes. Encore quinze minutes, et il l'atteindrait, la périphérie de Grézac.

Le jerrican coincé entre ses bras repliés en croix sur son buste, il arqua son dos, le sommet de son crâne pointé en avant. Combattant la résistance du vent, il fendit le bois avec une moindre visibilité, accueillit chaque gifle florale comme autant de tapes amicales assénées à sa tête.

Mon ange, prête-moi tes ailes ! Envole-moi !

Ce fut comme deux mains glissées sous ses bras qui le hissèrent. Soudain il ne pesait plus rien, ses jambes en bulles de savon, ses talons décollés du sol meuble. Quatre centimètres, cinq centimètres, six… Le voici qui lévitait, promenait la pointe de son pied sur les arabesques de la bise nocturne comme un enfant saute de flaque en flaque. Le firmament lui parut accessible, à un lancer de main. Sans juguler son ascension, il tendit le bras, s'étira, doigts écartés et dressés au maximum de leurs articulations. Chaque doigt désignait une étoile. Tendu plus loin, juste un peu plus…

— Je le vois !

C'est cela ! Regardez ! Regardez-le danser dans les airs et voler et s'enfuir à tire-d'aile ! Trop haut, trop haut pour vos mains ! Ces inconscients n'en verraient pas plus que la parabole bossue de sa colonne vertébrale. Évidemment, ils gagnaient du terrain, précédés du feu de leurs lampes, mais la progression s'arrêterait là, jusqu'à ce que le lieu soit atteint. Ce qui ne devait pas plus tarder.

Matthieu surpassait leur avancée de plus de mètres qu'il ne lui en fallait, soulevé par des plumes nouvelles, à bonne distance de leurs matraques et aérosols incapacitants. Leurs balles ? Pas de leurs balles, en effet. S'il n'avait fréquenté beaucoup de policiers par le passé, il avait plus d'une fois eu l'occasion de lancer un œil fureteur sur la ceinture d'officiers en fonction et leur panoplie réglementaire. Il le savait, pour les avoir vus. Parmi les armes, aux côtés des « flashballs », celles de catégorie C, il y avait les revolvers. Sa volonté défiait peut-être les capacités musculaires communes, elle ne vaincrait jamais la vélocité du projectile propulsé par le souffle de la poudre enflammée ni l'enrayement d'un membre ou organe broyé par la tête mordante de ce même projectile. Mais ils ne tireraient pas. Il ne faisait que fuir, a priori sans arme létale, sans menacer ses poursuivants ni les tiers. Tirer, ils n'en détenaient pas le droit. En revanche, une fois l'allumette craquée, les balles pleuvraient, sans aucun doute. À moins qu'il ne consente à refuser son bâton incendié à l'essence, un plaisir qu'il n'entendait pas leur faire, fut-il ou non sous la contrainte d'une arme. Au diable l'église, les maisons de ville, l'hôpital, le commissariat, les pompes funèbres. Mais le lycée brûlerait, et son corps avec, s'il lui eut fallu s'y résoudre.

Il n'en était plus très loin ; une série de craquements sous ses semelles, semblables à ceux d'une glace fine, le lui assura. Il courrait sur un éparpillement d'éclats de verre, et cette couche transparente déployée sur le beige des aiguilles de pin marquait la frontière d'une autre zone. Les débris lui transmettaient leur message muet, mais dont tout Islemortois ou Grézien de moins de vingt ans devinait les lettres : « Vous entrez dans le comté de St **** ». Fallait-il abandonner ici tout espoir ? Quiconque n'était pas homme y acquiescerait. À partir de là, il n'était plus de sauvagerie forestière. Faune et flore s'avouaient soit vassaux soit nuisibles et pliaient devant l'intronisation de dignitaires adolescents qui, chaque milieu de journée, délaissaient leur besogne éducative pour investir cette part boisée du domaine. Ils prenaient place, la plus grande place possible, comme si leur corps détenait la capacité princière de s'étendre à l'infini. Sur les souches d'arbres couchées ou tranchées, ils apposaient leur séant, d'une main sarclaient les touffes de cheveux de la lisière, de l'autre décapsulaient dans un fumet malté, aussi fort que celui de la résine, les bouteilles qu'une fois vides ils éclataient en nuages de poussières piquantes. Quant aux cannettes, leurs cadavres d'aluminium racornis finissaient lynchés à l'orme le plus large.

L'arbre des pendus, le terrain de verre, le terrain vague, les portes en fer : tel se présentait le chemin de croix que Matthieu n'avait plus qu'à remonter sur un dernier kilomètre. Comme il traversait l'aire terreuse, aussi pâle et sale que la poudre d'os, ses pas s'étouffant dans les chapes de sable, ceux de la horde à ses trousses se signalèrent. Sur les tessons, ils fracturaient le silence à une demi-dizaine de mètres d'écart. Plus que suffisant à Matthieu.

Son enthousiasme, puissant stéroïde, ne fut pas de trop. La suite du plan requérait autant énergie qu'agilité, des atouts qu'on lui aurait difficilement accordés, à en juger par son encombrement et l'état de son corps. Le portrait ne répondait en rien aux exigences de la topographie : des reliefs marqués, des obstacles à foison, que seul un duo de mains libres était en mesure d'escalader, de repousser puis forcer. Lui n'avait qu'une main pour encore lui obéir. Une main, cela ne conviendrait jamais. Trop hautes et vigilantes, les grilles ceignant le bâtiment principal décourageaient l'ascension par leurs rangées de dents forgées aussi pointues que celles d'un dragon. Leurs piques avertissaient la main solitaire : à la moindre imprudence, elles n'auraient aucun scrupule à poinçonner.

Des piques auxquelles Matthieu n'offrit pas un regard. Drapé du manteau touffu d'une rangée de cyprès, il contourna, à moitié accroupi, l'aile est de l'établissement suivant le tracé autoritaire du grillage. Si l'on eut joui de dons nyctalopes, se serait révélée l'expression de son visage, si déroutante qu'il eût été impossible de savoir s'il convenait d'imputer celle-ci aux ravages de la folie ou d'une confiance aveugle. Il exultait. Aucun son hors de sa bouche, mais le fantôme d'un rire hoquetant, hérité de la fatigue nerveuse. De la démence, du désespoir, et pourtant une lueur de lucidité : il voyait la brèche, le trou dans le mur.

À l'arrière du lycée, accolé au sentier sud que nul n'empruntait jamais du fait de son étroitesse, moins de deux mètres de large, un amoncellement rustique de parpaings supplantait l'élégance métallique de la grille. Inutile d'injecter plus d'argent dans le bâti ou l'entretien d'une zone que personne n'arpente jamais, telle avait été l'objection du service administratif. Verdict sans appel. Aucun frais supplémentaire ne fut affecté à la construction mise au rebus, qui eut à finir ses jours à camoufler sa misère sous les couches florales invasives, de sorte à n'offusquer aucun œil. De fait, non content de n'avoir jamais, en l'espace de vingt ans, bénéficié d'un élagage en règle, le mur d'enceinte avait vu ses joints de ciment desquamer, ses pierres s'éroder et sa structure s'essouffler comme la cabane de petit bois, au point de céder aux éboulements et percées dont on ne se souciait guère. Des percées de la taille d'un enfant ou d'un adolescent de petite carrure.

Arrivé à la base du mur, Matthieu posa genoux et paumes à terre. Il releva les vibrations, celles des bottes. Elles couraient toujours, bien que la discipline de leur déplacement connût un évident accroc. La trace de la cible avait été perdue, les agents évoluaient à l'aveugle. Et lui œuvrait sous la lumière de l'Omniscient. Masquant ses formes derrière le ventre bombé du dernier cyprès en queue de peloton, il confia d'abord à la brèche murale son jerrican. Puis ce fut au tour de ses jambes, qu'il inséra l'une après l'autre, son bassin en équilibre sur le tranchant d'une arête rocheuse entre la faille et le vide, ses doigts arrimés aux bords supérieurs du mur, peau et ongles raclés aux grumeaux de ciment. La faible hauteur de l'ouverture le contraignit à se courber au maximum, cassé en deux, à se rétrécir jusqu'à atteindre la taille de ses huit ans. Passer le périmètre crânien, ensuite le plus difficile : les épaules. Le reste suivit sans trop d'encombre. La manœuvre prenait de singulières allures de seconde naissance. Une poussée plus importante, dans un souffle chaud extorqué aux poumons ; chaque extrémité, os saillant et angle épidermique éloigné du tronc, sacrifiait son revêtement velouté à la pierre brute. Celle-ci rongeait et brûlait, plus vorace que la flamme. Matthieu se sentait écorché vif, sorti de la brèche. Plus vivant que jamais ; vivant, dans sa douleur. Son Dieu se faisait amour et entailles.

Sa main retrouva la hanse du bidon d'essence. L'approche du terme, ces toutes dernières secondes, occultait ce que l'abattement avait éveillé en sa chair, elle lui accélérait pouls et membres, si insensibles qu'il semblait que leurs nerfs avaient été débranchés de la moelle épinière. Dans sa précipitation, les cinq sens de Matthieu se consacrèrent au jerrican et à l'allumette. Le plastique, le soufre. Le froufrou de la petite boîte dans la poche, ses bâtons entrechoqués dont le cliquetis évoquait de vieux osselets frottés au creux d'une paume ; l'âcreté de l'écume échouée sur les parois du bidon, le bruit rond de celui-ci, suivi du sifflement humide, pareil à celui d'une marée descendante, signifiant le retrait du liquide baignant son ventre. Quelques secondes au cours desquelles l'Univers fini se condensait, résumé à ces deux objets.

Les policiers, s'ils ne l'avaient encore débusqué, l’incitèrent toutefois à réviser pour partie le mode opératoire initialement défini. Les points de départ du feu ne seraient pas ceux désignés. Hasardeuse était la tentative de joindre chaque saint et alcôve agencés autour de l'internat, parfois éloignés de plusieurs dizaines de mètres et difficiles d'accès. Le long parvis et sa pergola d'épicéa s'acquitteraient du rôle de propagateur. Moins de panache et de symbolisme que les statuettes, mais tout autant d'efficacité. À cette heure, aucune ronde de nuit ne risquait de le surprendre ; le gardien, à la double casquette de vigile et concierge, avait depuis bon temps regagné sa tanière dans un fouillis de bougonnements. « Sales mioches, sales mioches » Avait déjà confié sa silhouette rachitique aux strates de ses draps. Peut-être, pauvre homme, les policiers viendraient-ils écourter son sommeil, l'extrairaient manu militari de ses rêves, son lit, son foyer, et sans civilité le sommeraient de donner l'alerte. Mais d'ici à ce que cris ou alarme ne résonnent, l'incendie aurait entamé le quart du bâtiment.

Dans l'espace vitrifié, volèrent les gouttes parfumées. Elles fusèrent, ondoyèrent un instant, frappées du feu lunaire, fascinante farandole flamboyante ; puis retombèrent dans un parfait alignement, décrivant de larges arcs de cercle tracés par un compas invisible. Plus hauts à chaque secousse, ces arcs gagnèrent les sommets des poutres de bois. La pergola, aussi imbibée que la miche de pain dans sa soupe, dégorgea son trop plein sur les marches du perron en un rideau d'essence, dont les reflets firent onduler les lignes de l'architecture. Les jets allant grandissant, ils léchèrent les huisseries du premier étage, sur les carreaux crachotèrent leur fiel en tourbillons de nouvelles gouttes. Matthieu n'en gaspilla pas une seule. Les dix litres connaîtraient le goût du bois, le toucher de la pierre comme le souffle du feu.

D'avant en arrière, lever le coude, d'une main soutenir le bidon, de l'autre s'assurer de conserver son inclinaison, angle aigu de 23° ; ancrer son talon dans le sol derrière soi, dans la prolongation de son corps tendu telle une corde, replier sa rotule puis s'étarquer, bassin en avant, conférer autant d'élan que possible au buste et aux bras. Orteils jamais décollés, se retirer et se jeter en avant, se retirer et se jeter en avant, se retirer… Flosh ! Les bras se lancent au niveau du visage, le bidon au-dessus de la tête, et tout ce que les yeux aperçoivent demeure le miroitement de cette explosion liquide, ces gerbes sans couleur qui, sous une lumière plus franche que celle de la Lune, auraient maquillé l'éther d'arcs-en-ciel miniatures. Flosh ! Les murs se laquent d'une couche acide. Leur flagrance naturelle, moitié résineuse, moitié croupie, se soumet à la prééminence du pétrole distillé. Dans un rayon de plus de trois mètres, l'air en est saturé, de même que les narines, les peaux, cheveux et vêtements. Flosh ! Il ne s'inquiéta pas de ses gestes erratiques, ou de quoi que ce soit, dès lors que le combustible trouvait son juste chemin. Qu'il en fût éclaboussé au passage, que sa peau se mît à luire sous les étoiles, que sa chevelure auburn fonçât et se plaquât à son crâne ne faisait aucune différence. Tout au plus se montrerait-il plus vigilant en manipulant l'allumette.
De la précipitation, de l'exaltation dans l'acte, pourtant la poche latérale droite de son pantalon bénéficia d'une mise en retrait protectrice qu'il s'attacha à préserver. La boîte cartonné qui s'y baladait ne subit aucune des projections intempestives, les bâtonnets de soufre toujours secs et craquants, opérationnels.

Cinq minutes de généreux badigeonnage, et quand le bidon sonna creux, à peine incommodé par la chute des dernières gouttes à ses rebords, Matthieu retira la boîte de son vêtement. Les allumettes l'attendaient sagement, deux étages de brindilles alignées sur une double rangée si nette que les têtes reproduisaient un ruban incarnat sans froissement tiré en travers de la boîte. Une vingtaine, autant d'occasion d'apposer la touche finale à son œuvre. Nonobstant les vapeurs d'essence, l'air restait sec, un peu froid mais sans molécule d'hydrogenol pour l'alourdir. Les conditions atmosphériques idéales. Les odes, le destin, le hasard, peut-être Gabrielle ou une autre entité de quasi divine nature s'étaient concertés et ensemble avaient convenu d'une faveur à lui rendre. Il ne s'en priverait pas. Une parfaite nuit d'incendiaire ; en une allumette tout serait réglé.

Cette unique allumette qu'il coinça entre son pouce et son index. Sa coiffe granuleuse fièrement dressée, elle pivota entre ses doigts, séduisante, séditieuse. Je suis prête, pour toi, pour elle. Tu peux y aller. Il n'y avait plus que ce murmure pour bousculer la placidité de la nuit, celui du bois, et de Gabrielle :

Tu peux y aller.

Il gratta l'allumette.

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