Dès que je pense, un autre moi pense que je le pense et vice versa.
,Quelle joie, lectrice, lecteur, vous n’avez pas fui, fous d’angoisse face à la perte de votre identité personnelle !
Mais, même dans ce cas, les milliards d’autres moi seraient bien présents et parleraient avec ce moi actuel.
Vous pouvez, lectrice, lecteur, arrêter votre lecture ici.
Je vous conduis vers des sentiers dangereux, préludes de pensées angoissantes et de nuits sans sommeil.
Car qui comprend, jusqu’au bout, l’implication de la possible réalité de ces doubles ne peut que s’inquiéter pour sa santé mentale.
J’ai essayé de condenser ce paradoxe : « Dès que je pense, un autre moi pense que je le pense et vice versa. »
Si je pense à mon double en me disant qu’il est moi, mon double pense à moi en se disant que je suis lui.
Et ce cercle infernal n’est sans doute pas le mien propre , car mon double m’a déjà évoqué dans sa pensée, il y a des milliards d’années.
De nouveau lectrice, lecteur, je vous mets en garde : cette prise de conscience est terriblement dangereuse pour votre santé mentale.
Plus précisément si vous ne ressentez aucune inquiétude métaphysique, c’est qu’au fond de vous, vous n’allez pas au bout du raisonnement.
Vous vous rassurez, je me suis longtemps rassuré, en me disant que ces moi n’étaient que des fictions, et que si ces moi étaient réels , je ne pourrai jamais les atteindre.
Et pourtant, un jour, cette armure mentale s’est fêlée, car j’ai compris.
Pour moi, et pour vous, lectrice, lecteur, rien n’est plus réel, rien n’est plus personnel que moi quand je pense à moi.
Ouvrez les yeux, oui ils sont là, bien là, les milliards de moi qui pensent à moi quand je pense à eux.
Ne les traitez pas d’intrus et de voyeurs, car pour eux, je suis l’intrus et le voyeur qui brise leur intimité !
Désolé, lectrice, lecteur, je vous mène droit vers la folie ou vers une renaissance : mais est-ce bien différent ?
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