Un solipsisme absolu ?
Nous retrouvons, paradoxalement, le cœur de la problématique cartésienne : le solipsisme.
Sartre a bien vu le problème, le cogito est seul, irrémédiablement seul, il se découvre et lui seul.Le texte de Descartes ne nie pas ce risque :
«si par hasard je ne regardais d'une fenêtre des hommes qui passent dans la rue, à la vue desquels je ne manque pas de dire que je vois des hommes, tout de même que je dis que je vois de la cire; et cependant que vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux, qui peuvent couvrir des spectres ou des hommes feints qui ne se remuent que par ressorts? »
Pour Sartre, la solution c’est l’intersubjectivité.
Je ne me découvre pas seul, je me découvre moi et les autres hommes, la clef (un peu technique, donc je ne développerai pas) c’est l’intentionnalité.
Mais ce cogito n’est pas seul , quand je dis je pense, des milliards de moi disent « je pense » et pensent : « je pense. »
Pourtant, quand j’évoque tous les autres moi, je me garde bien de mettre un s. En effet ces autres moi , c’est moi, nous ne faisions qu’un, en un sens, contrairement à ce que pensait Leibniz, nous sommes indiscernables.
Je n’atteins pas d’autres sujets, je n’atteins que moi.
Un moi infini, mais seulement moi : un solipsisme absolu !
Nous serions enfermés au sein de milliards de moi ?
Certes non, car pour chaque moi , et pour les milliards de moi le concept d’intersubjectivité demeure valable.
Et puis, nous le verrons bientôt, l’immortalité nous attend !
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