Et le bonheur dans tout cela ?
Bien sûr, le modèle déterministe est bien plus probable que la liberté. Mais, en réalité, nous n’en savons rien, il existe une probabilité non nulle, pour que je sois le premier à vivre cette vie et que tous mes doubles la répètent.
Et le bonheur dans tout cela ?
Ces milliards de moi seront-ils heureux ?
L’hypothèse du multivers cosmologique reste muette sur ce point.
Pourtant c’est, sans doute, l’obstacle le plus sérieux à la théorie de l’éternel retour.
Si je dois répéter des milliards de fois une vie malheureuse, autant se suicider tout de suite !
On ne peut pas donc totalement négliger la question du bonheur.
La difficulté vient du caractère subjectif et intérieur du sentiment de bonheur.
Je peux mener une vie misérable, au regard des autres, et me sentir parfaitement heureux.
Inversement, je peux avoir tout ce que les hommes désirent : amour, gloire, beauté, argent, réussite, et me suicider !
Marilyn Monroe reste, hélas, l’exemple le plus célèbre.
Toutes les femmes l’enviaient, tous les hommes la désiraient et elle a mis fin à ses jours, à seulement trente-six ans !
Oui, mais si je me sens malheureux, j’ai moi aussi le droit de me suicider ?
La question est complexe, car le sort peut se retourner et je me priverai, ainsi que des milliards d’autres moi, du droit au bonheur.
Ajoutons que des milliards de moi peuvent diverger de mon existence actuelle, et trouver l’amour et le bonheur, que ma lignée actuelle de moi ne trouvera pas : en me suicidant, je coupe cette lignée divergente.
Pour le moment, la question du bonheur reste donc ouverte, pour l’individu.
En revanche, la question éthique du bonheur philosophique n’est pas indifférente à l’hypothèse du multivers cosmologique.
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