Une moralité impossible.
Si la séparation kantienne entre nature et moralité était absolue, sa philosophie serait inutile et la question des multivers cosmologiques ne se poserait pas !
Mais ce n’est pas le but de Kant, il veut introduire une causalité libre, indépendante de l’ordre naturel au sein de la nature et agir sur le réel.
Un criminel vole et tue.
Son avocat plaidera son enfance malheureuse, sa pauvreté, ses mauvaises fréquentations, la drogue, le choc de sa première incarcération, la tentation d’un vol « facile » et « l’accident imprévisible » : la rixe mortelle avec le propriétaire.
Tout cela est vrai, et un bon avocat pourra sauver son client : c’est son devoir d’avocat !
Mais, pour Kant, tout cela n’est que causalité « naturelle », la liberté morale est différente : le criminel pouvait, devait échapper à ce déterminisme, écouter la voix de sa conscience et ne pas faire le Mal !
Ici aucune excuse n’est acceptée : Kant n’accorde aucune circonstance atténuante. Une impossible et inhumaine moralité se met en place !
Mais alors comment faire le Bien ?
En respectant l’impératif catégorique et de nouveau la nature est convoquée : « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature. »
Si la nature obéissait à la maxime de ce criminel : je peux voler et tuer, alors la terre entière serait, à chaque instant, remplie de vols et meurtres. L’humanité entière disparaîtrait rapidement : l’action de ce criminel est immorale !
On peut approuver Kant, mais aussi s’interroger.
Une enfant subit des violences sexuelles incestueuses et devient enceinte. Pour nous, elle a le droit d’avorter, pas pour Kant.
Si toutes les femmes se mettaient à avorter, l’humanité disparaîtrait : pour lui, l’avortement est immoral.
Et si on s’éloigne de cet exemple extrême où la morale de Kant devient choquante, un avortement choisi par un couple devient totalement immoral.
La morale de Kant semble impossible, mais que change l’hypothèse des univers cosmologiques ?
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