Immortalité : 4 Questions & 4 réponses
Q : Vous pensez, sérieusement, que nous sommes immortels ?
R : Oui, lectrice et lecteur, je pense que nous sommes immortels.
Certes nous allons tous mourir, mais, ce moi qui meurt ici, est déjà mort ailleurs et est sur le point de renaître plus loin. Si nous raisonnons dans un univers infini, je suis mort, je vis et je renais des milliards de fois.
Et ce moi est bien moi, avec la même vie et les mêmes sentiments : nous sommes immortels.
Q : D’accord mais cette immortalité ce n’est qu’une croyance ?
R : Non, c’est une hypothèse scientifique hautement probable.
Notre univers est plat ou quasiment plat. Chaque jour, il se dilate et s’étend.
Il est très probablement infini ou très proche de l’infini.
Notre univers local est fini, et même si les combinaisons qui donnent naissance à notre univers local sont complexes, la probabilité de la répétition de notre univers est très élevée : c’est une quasi-certitude.
Chaque année, environ 1 000000 de coups de foudre frappent le sol français et dix personnes décèdent parmi les 67 millions de Français : j’ai une probabilité très, très, très faible de mourir foudroyé, mais non nulle.
Si le nombre de coups de foudre est infini , nous sommes tous certains de mourir foudroyés (ou de gagner le loto).
De même si l’univers est infini, ma vie doit se répéter !
Q : Mais qu’ai-je à faire d’un autre moi qui vit à des milliards d’années-lumière et que je ne verrai jamais ?
R : Lectrice, lecteur, il faut se poser aussi la question inverse : est-ce que les autres moi ont quelque chose à faire de ma vie ?
Spontanément, vous répondrez : rien !
Sauf que, pour tous ces milliards de moi, la même pensée se répète : chacun d’entre eux pense que les autres milliards de moi pensent à lui et qu’il pense à eux.
Maintenant lectrice, lecteur qu’est-ce qui nous réunit ?
Quand j’écris, je pense à vous, quand vous me lisez, vous pensez à moi.
Il serait injuste de dire que je ne suis rien pour vous et que vous n’êtes rien pour moi.
Dire la même chose pour un autre moi, strictement identique à moi et dont je connais toutes les pensées (et qui connaît les miennes) serait absurde : tous ces moi sont intimement unis par la pensée, ils ne font qu’un !
Q : Tous ces moi vivront exactement la même vie que moi ? N’est-ce point horrible ?
R : Ah c’est la question qui fâche !
Nous l’avons vu, nous retrouvons l’éternel retour nietzschéen et pour le philosophe maudit prendre conscience de ce retour c’est l’épreuve ultime, celle qui peut nous anéantir totalement.
Savoir que tous ces moi vivront exactement la même vie que moi, peut être un savoir horrible et destructeur.
Mais il faut apporter trois nuances :
1) Le pire n’est-il pas notre sensation de vie éphémère et solitaire ?
Or je vis des milliards de fois, sur des milliards d’années, uni à des milliards de moi : n’est-ce point préférable ?
2) Ma vie, nos milliards de vie demeurent toutes inconnues, je ne connais, en aucune
façon, le déroulé exact du film et c’est la même chose pour des milliards de moi.
Ce qui serait horrible, cela serait une seule vie où tout serait déjà programmé et connu par moi.
En fait tout reste ouvert et imprévisible !
3) Nous avons choisi de ne prendre que la répétition d’une vie strictement identique.
Mais, si l’univers est infini, je dois aussi mener une vie avec des milliards de variantes.
Toutes les possibilités se réalisent, je peux être prince ou mendiant, heureux ou malheureux, mourir dès la naissance ou vieillir centenaire.
Tout, absolument tout, devient possible : j’ai des milliards de milliards de chances au loto de la vie !!
Ps : si vous avez d’autres questions, posez-les, je vous répondrai !
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