Mais, me demanderez-vous, ne sommes-nous pas en train de faire naître une nouvelle religion ?

Lectrice, lecteur, je vous rassure l’humanité a bien assez de religions et je ne vois pas l’intérêt d’en créer une nouvelle. Je pars d’une hypothèse scientifique probable, l’existence d’un multivers cosmologique, et j’en tire les questionnements philosophiques qui en découlent.

Toutefois, affirmer que nous sommes déjà immortels a des conséquences religieuses importantes, puisque dans le christianisme l’immortalité des corps (et non celle des âmes) est impossible, et que seul un miracle ou un jugement final de Dieu peuvent permettre cette renaissance du corps.

Il nous faut donc mieux préciser ce que nous entendons par ces termes : immortalité et renaissance.

Par immortalité, je ne veux nullement affirmer que nous ne mourrons pas dans cet univers local. Ici et maintenant, nous sommes mortels et nous le resterons, et notre soleil , voire notre univers local, sont mortels.

Cependant, tout change si nous nous plaçons dans la perspective d’un univers cosmologique.

Dans ce cadre, ma mort ici et maintenant ne signifie nullement la mort immédiate des milliards de moi à l’autre bout de l’univers cosmologique.

Il est fort probable que ce moi soit déjà mort ailleurs, il y a des milliards d’années ou vienne au monde dans des milliards d’années. Concrètement , cela signifie que sur des milliards d’années des milliards de moi vivent en même temps, remplacées sur des milliards d’années par des milliards de nouveaux moi.

Bref, il y a toujours à tout instant au minimum un moi (en réalité des milliards) qui existe : en ce sens je suis donc immortel.

Mais alors que faut-il comprendre par le terme de « renaissance »?

La renaissance change de point de vue. L’immortalité existe à l’échelle de l’univers cosmologique.

Ici et maintenant, ma seule certitude est la mort et l’immortalité pour ce moi actuel est au pire un rêve mensonger et au mieux une hypothèse réconfortante.

Face à la mort de ce moi actuel, je peux espérer une « renaissance », je peux me dire que ce moi qui meurt revivra ailleurs.

Je n’ai aucune certitude, mais attendre un christ sauveur est-ce vraiment réaliste ?

D’autant plus que l’existence d’un multivers cosmologique relativise considérablement le « scandale » chrétien.