Chapitre 24 - 12 décembre 2012

2 minutes de lecture

J’avais finalement décidé de retourner voir Laure, pour enfin me mettre à ces séances de respiration holothropique. J’avais mis plus d’un an à me décider. Je crois que je n’étais pas prête la dernière fois. J’avais peur. Et franchement, j’ai eu raison. Ce que j’ai ressenti, et appris sur moi-même était tellement énorme !

J’avais en fait presque complètement laissé tomber l’idée, mais la dernière fois, Jean-Pierre m’a demandé si j’étais allée rencontrer Laure. Je lui ai donc raconté que j’y étais allée il y a un long un moment et il m’a demandé ce que j’en avais pensé. Quand je lui ai dis que je n’avais pas encore suivi la méthode, il m’a dit comprendre mon hésitation. On a pu en reparler et ça m’a donné envie d’y retourner.

Dès la première séance, au bout de quelques minutes à respirer profondément, j’ai senti quelque chose de plutôt agréable, mais je n’ai pas vraiment su l’exprimer autrement que ça à Laure quand on a débriefé après la séance. En fait, je me suis souvenu avoir ressenti un pic dans le creux de mon ventre, très furtivement, suivi de cette sensation enveloppante. J’avais des vagues de chaleur qui m’envahissaient tout du long. C’était plutôt agréable, là aussi. À un moment donné, la chaleur s’est dérobée en quelques secondes et, continuant à respirer mais de plus en plus fort et rapidement, c’est comme si on m’arrachait quelque chose à l’intérieur.

Je sentais cette sensation de vide, celle que je ressentais quand j’étais triste, c’est-à-dire assez souvent, mais puissance dix. Je voulais mourir. Je ne l’ai pas senti tout-de-suite mais Laure me tenait le bras et me disait de continuer à respirer en essayant de bien le faire avec ma cage thoracique, plus intensément. Je devais respirer où ça me gênait. Elle me disait que j’étais en sécurité, que rien n’allait m’arriver, que c’était très bien ce que je faisais.

                      ***

À la fin de la deuxième séance avec elle, comme j’exprimais une sensation violente de vide, ressentie à nouveau lors de ma respiration holothropique, elle m’a dit qu’elle se demandait si ma mère n’avait pas perdu un jumeau lorsqu’elle était enceinte de moi.

- Comment ça ?

- Votre mère était-elle enceinte d’un autre bébé en même temps que vous ? Il serait décédé avant le terme...

- Vous voulez dire que peut-être j’avais un jumeau et qu’il serait décédé durant la grossesse ? Avant de naître ?

- Oui. Je me le demande.

- Je savais même pas que c’était possible. Enfin, je n’y avais jamais pensé.

- C’est pas rare, en fait. Je vous invite à en parler avec votre mère, si cela vous paraît possible.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Natacha Fourrageat ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0