Je supportais pas quand Norah se sentait supérieure à moi tout ça parce qu’elle avait porté et mis au monde Anouk. J’avais mon mot à dire sur son éducation, non ?

Et puis c’était quoi ces revendications à la mode ? Il fallait laisser les enfants faire tout ce qu’ils veulent. On en fait quoi, ensuite ? Des adultes imbus de leur personne, inconscients des règles et de la portée de leur non-respect, et qui pensent qu’on leur doit tout… C’était hors de question qu’Anouk devienne ainsi !

Ce que je ne comprenais pas, c’était ce qui motivait Norah à l’élever ainsi. Elle qui était pourtant sensée, droite, intelligente. Là, ça me dépassait. Il fallait qu’on ait une sérieuse conversation, elle et moi.

D’ailleurs, pour d’autres raisons, on devait se parler entre adultes. Elle me cachait quelque chose, je le sentais. Quelque chose d’important. Je voyais que son regard avait changé. Son attitude était plus distante. Elle était guillerette, paraissait dans un autre monde, la plupart du temps. Et ça n’avait rien à voir avec la maternité.

Franchement, on aurait dit une adolescente de quinze ans : bête, bornée, inconsciente, et amoureuse...