Chapitre 53

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J’espérais tellement rencontrer Shannah en allant au supermarché. Je regardais partout, tournais les yeux à chaque sortie de rayon… mais ne la voyais pas. Elle n’était tout simplement pas là.

Je me sentais triste. J’avais encore envie de lui parler, d’échanger avec elle, de répondre à ses questions. Je ressentais une grande frustration.

J’étais à la caisse avec rien d’autre à faire que rêver tellement il y avait de monde qui faisait la queue. Je m’imaginais allant au culot la rencontrer chez elle. Je tournais vivement la tête vers les portiques à l’entrée en me plaçant sur la pointe des pieds. C’était elle !

Puis, je soufflais en perdant dix bons centimètres de hauteur. Je m’étais trompée... la femme que j’ai vu lui ressemblait un peu, mais ce n’était pas Shannah.

Je suis enfin passée en caisse, ai payé mes articles, puis ai rejoint ma voiture, tête baissée et regard vide. Sur la route, j’étais pensive. Je me demandais ce qui m’arrivait. Est-ce que c’était une passade ? Ou quelque chose de plus préoccupant ? Je sentais que mes sentiments pour Sébastien déclinaient. Je ne comprenais pas pourquoi est-ce qu’on s’éloignait comme ça lui et moi… Il fallait dire qu’il réagissait d’une manière que je ne lui connaissais pas, en ce moment. J’avais l’impression d’avoir devant moi une toute autre personne que celle que j’ai rencontrée il y a quelques années et dont je suis tombée amoureuse. Je ne savais même plus comment réagir, parfois. Je n’étais pas habituée à ces sarcasmes, à ces sautes d’humeur, à cette méchanceté. C’était de sa faute tout ça ! Même le fait que je m’intéresse à quelqu’un d’autre...

Je me suis mise à hurler en mettant un grand coup de volant, tout-à-coup ! Un chevreuil immense a traversé la route, manquant de me faire partir dans le décor. Au lieu de ça, j’ai seulement fait un tête à queue, cogné violemment l’appui-tête et eu la peur de ma vie. Il a tourné son regard vers moi. J’ai du l’aveugler avec mes phares…. Je ne sais par quel miracle je n’ai même pas touché cet animal !

Je suis sortie en hâte, laissant la voiture en plein milieu de la route avec les warnings - qui se sont allumés seuls -, pour admirer cette bête somptueuse disparaître dans la nature en faisant des bonds gigantesques. Puis, j’ai repris mes esprits, et me suis rendue compte que le bruit sourd que j’entendais était mon pouls qui battait dans mes oreilles.

On a failli mourir lui et moi, il y a quelques secondes. Tout va bien, finalement. La vie est belle et j’ai de la chance de la vivre, d’avoir une magnifique petite fille en bonne santé et de ressentir cet amour pour quelqu’un, même si ce n’était pas la « bonne » personne

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