Chapitre 1 : L'espion
Les pas du brun résonnaient le long des hautes colonnes. Il faisait toujours aussi sombre dans la grande salle des thrones. Sa cape noire glissait doucement derrière lui, polissant le marbre couleur corbeau du sol. L’homme marmonnait dans sa barbe tandis que les deux autres souverains le suivaient des yeux.
Niamor savait qu’il était inutile d’essayer de calmer ce frère qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, ou plutôt trois dans le cas présent. L’autre, Irtimir se tenait assis à côté de lui calmement, ce n’était pourtant pas le plus discipliné des frères. Du coin de l’oeil, il remarqua d’ailleurs que l’une de ses griffes était encore maculé de sang séché. Un prisonnier n’avait pas dû passer une bonne journée.
— Mais que fait-il ? s’exclama tout à coup Maeko, interrompant les pensées de l’autre. J’ai pourtant menacé sa famille !
— Tu l’as envoyé chercher il y a seulement quelques heures, répondait calmement le plus posé des trois. Tu devrais t’asseoir.
— Pourquoi faire ?!
— Quelle image penses-tu donner de nous en t’agitant ainsi ?
L’autre ne répondait pas, fulminant, il lança un regard chargé de menace à son frère. Le troisième celui que l’on entendait jamais parler, ne quittait pourtant pas des yeux son frère qui continuait à marcher. Comme un félin, seul ses pupilles bougeaient. Il passa sa langue sur ses lèvres, Irtimir sentait l’odeur du sang avant qu’il ne coule.
— Comment pourrions-nous terrifier le peuple si une jeune fille réussit à nous échapper ? lâcha Maeka en arrêta sa marche frénétique.
— Sathenass nous éclairera.
— Sathenass par-ci, Sathenass par là, ce dieu de pacotille ne sert à rien. Nous pourrions arriver à de grandes choses si nous disposions du pouvoir de l’aura la plus puissante de la prophétie !
— L’aura noire est hors de porté pour le moment, il faut nous montrer patient.
Ils furent coupé par deux gardent qui escortaient un jeune wesi. Le brun feignait l’assurance avec perfection, pourtant, Irtimir pouvait sentir sa peur. Il semblait avoir le même âge que les trois souverains, mais les apparences étaient parfois trompeuses. Les Sharaka, malgré leurs visages juvéniles, n’étaient pas loin des cinquantes ans.
— Enfin ! s’exclama Maeko en remontant les marches vers son trône.
Le nouvel arrivant s’inclina bien bas et attendit les instructions.
— Au vu de tes capacités, nous t’ordonnons de t’infiltrer dans le camp ennemi et de te rapprocher le plus possible des dragoniers, disait Maeko avec un regard presque cruel.
— Nous voulons tout savoir à leur sujet, ajouta Niamor.
— Bien, Sharaka, répondit le jeune homme en s’inclinant de nouveau avant de demander : Ma famille ne sera donc pas inquiétée ?
— Evidemment, si tu fais bien ton travail.
— Maintenant va-t’en.
Obéissant, il fila sans demander son reste. Il ne voulait pas que lui et sa famille finissent dans l’une des expériences magico-scientifiques des tyrans.
C’était d’ailleurs grâce à ces expériences qu’ils parraissaient si jeunes. Ils découvraient de nombreuses choses mais ils leur en fallaient toujours plus. C’est ce qui les avaient poussés à ordonner l’enlèvement de Zalénia. Ils avaient appris d’une source sûre que l’aura de la jeune fille était unique. Ils voulaient l’étudier. Car maintenant qu’ils étaient pratiquement immortels, ils voulaient devenir invincible.
Sauf que les dragoniers avaient tout gâché, du moins c’est ce que pensait Maeko. L’aura de la princesse était si intéressante ! Peut-être que leur espion découvrira quelque chose de plus intéressant encore chez les nouveaux dragoniers.
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