Une ligne sombre semblait dessiner la frontière entre la terre et le ciel. La jeune femme assise sur son dragon noir tentait, en vain, de comprendre ce qu’elle pouvait être. Ses sourcils bleus froncés, elle tourna la tête vers le jeune homme qui chevauchait un dragon doré à ses côtés. Son regard lui suffit pour comprendre le questionnement de sa coéquière.

“La ligne de front.” dit-il seulement dans son esprit.

Elle hocha la tête pour lui signifier qu’elle avait comprit. Derrière eux volaient six autres dragons tous de différentes couleurs. Devant volait leur générale sur son dragon aussi orange que ses cheveux. C’était une chevalière du dragon contrairement à eux qui étaient des dragoniers. Pourtant, tous lui vouaient un grand respect, pour les prochains mois, elle serait leur supérieure.

Ils étaient tous excités et inquiets devant le spectacle qu’offrait le front vu du ciel. Ils voulaient faire leurs preuves et participer à la fin de cette guerre.

La ligne de front se trouvait au milieu du désert, ce qui n’affectait donc pas encore réellement les peuples de Zalia ou de Wesiria. Mais si la ligne venait à reculer dans un sens ou dans l’autre, les citoyens seraient obligés de quitter leur foyer. Sheireen pensa alors à sa mère adoptive - décidément, cette femme lui revenait souvent en tête ces temps-ci. L’elfe espérait que leur petit village ne serait pas touché.

La générale devant elle commença alors à perdre de l’altitude, la suivant, elle remarqua qu’ils se dirigeaient vers un campement installé à l’ombre d’une immense dune de sable fin. Le désert n’était pas entièrement composé de sable, certaines zone étaient seulement de la terre sèche et craquelée.

Les dragoniers atterrirent dans un nuage de sable à plusieurs mètres des remparts sommaire de bois. Laissant les dragons, ils marchèrent difficilement jusqu’au camp.

Ils furent accueillis sobrement puis on les guida vers leurs tentes. A peine eurent-ils posé leur affaires que les cors retentirent. Les Wesi attaquaient.

Ils enfilèrent en vitesse leurs amures, celle de Sheireen ayant été réparée avant leur sacrement. Puis, ils rejoignirent Kimiati, les autres générals et le chef du camp.

— Lorsque la première ligne des spadassins commencera à avancer, suivie des cavaliers, vous décollerez. Vous tenterez de percer les lignes ennemies, créant ainsi une brèche où nos soldats pourront s’engouffrer, disait Kimiati aux nouveaux. Couvrez le plus de terrains possible. Bonne chance.

Acquiesçant vivement, les dragoniers sortirent de la tente et retrouvèrent leurs dragons. Ils se placèrent derrière les troupes zalénienne, attendant le signal.

Un cors différent résonna et ils décollèrent tandis que la première ligne avançait. La rencontre entre les deux armée fut comme un coup de tonnerre. Les armures rencontrèrent les armes, métal contre métal puis métal contre chair. Les premiers soldats tombèrent.

Suivant les ordres, les jeunes gens commencèrent à attaquer les Wesi. Les dragons souflèrent des flammes dévastatrices, une odeur de chair brûlé remontèrent alors aux narines de Sheireen. Retenant un haut le coeur, elle commença elle aussi à lancer des flammes. Il ne fallait pas qu’elle pense au fait qu’ils étaient humains. Elle devait tuer sans réfléchir, pour protéger Zalia.

L’armée ennemie reculait, la jeune fille décida donc de descendre de Orion pour combattre dans la mêlé. Elle se retrouva immédiatement face à un Wesi. Elle repensa alors à la mort de son père, à la mort d’Orestt. Ses doutes disparurent alors en un éclair et elle planta sa lame entre la cuirasse et le casque de l’homme. Du sang jaillit de la plaie, lui éclaboussant le visage.

Un autre soldat se jeta ensuite sur elle, puis un autre et encore un autre. A chaque fois, elle l’achevait en quelques coups. Elle fut rapidement couverte de sang et de boue.

Au bout d’un moment, elle se rendit compte qu’il y avait de moins en moins de monde autour d’elle. Les Wesi se repliaient. Ils laissaient derrière eux un champ de bataille jonché de cadavres, la plupart carbonisés.

§

De retour au camp, les jeunes dragoniers furent acclamés. Ils avaient survécu à leur première bataille et leur aide avait été très utile.

Se faufilant parmis les nombreux soldats, Sheireen alla directement nettoyer son armure. Elle s’en voulait un peu d’avoir cédée à la haine aussi facilement. Si elle n’apprenait pas à se contrôler rapidement, un jour elle ferait une erreur stupide, menant à sa perte.