12 mars 2085

Une minute de lecture

Dionaea venenosum, c'est désormais la dénomination officielle de la Gorgone qui durant des siècles a terrorisé les populations de l'archipel.

Au cours des dernières semaines, Gustav et moi avons décortiqué le génome de cette plante fascinante, mais la liane refuse encore de nous livrer tous ses secrets.

Il semble qu'elle soit pourvue d'un véritable système nerveux, dont nous ignorons encore l'emplacement et la forme du cerveau central. Le terme de « cerveau » me paraît d'autant moins abusif, que tout indique chez elle une forme de bio-intelligence avancée. À l'aide de puissants capteurs de phéromones, la Gorgone parvient à appréhender son environnement et réagit en conséquence. Selon mon hypothèse, passée une certaine densité de population, la plante détecte notre espèce comme un agresseur potentiel, et réagit en dégénérant, en proliférant pour maintenir sa suprématie sur la biosphère locale. Dionea venenosum est un véritable monstre floral ! Le taux d'alcaloïde présent dans certaines de ces cellules dépasse en toxicité certains serpent venimeux. Pourtant, ces derniers jours, je me prends parfois à rêver que la substance produite en masse par cette gigantesque mauvaise herbe pourrait servir, en masse, à des fins thérapeutiques.

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