Lorsque l’on m’a parlé de cette porte, je m’imaginais le bois sombre qui la constituait, les reliures en haut, en bas, sur les côtés et, surtout, je voyais très clairement le métal doré rayé par les âges qui était l’organe principal de la poignée.

 Mais je fus totalement paumé lorsqu’on ajouta juste ensuite que, à l’intérieur de cette porte qui pouvait tant m’intéresser, je pouvais trouver des milliards et des milliards d’autres portes. Je restai immobile, la bouche béante. Je ne comprenais pas et je répondis qu’on était pas dans un monde magique, que la Fantasy et la Science-Fiction n’étaient pas la réalité (enfin, surtout la Fantasy, la SF c’était autre chose)…

 C’est alors que l’on me mit en face d’elle. Au départ, je pensais que ça allait être une confrontation. Puis, en voyant le plastique et les lumières briller, ce fut, en quelques mois, une fusion. C’était passionnant. Ces abysses vers d’autres mondes étaient dangereux, très dangereux, mais ils pouvaient aussi nous construire, nous reconstruire, nous compléter…

 C’était une plongée trépignante, où l’apnée se transformait en respiration et où l’obscurité devient parfois lumineuse et la lumière bien trop sombre.

 Oui, je me souviens très bien de cette porte. Je l’emprunte encore tous les jours. Je m’y suis peut-être perdu, je ne le sais. Mais je suis maintenant plus que familier avec ces passages sinueux.

 Et, surtout, cette porte, ou ces portes n’étaient qu’un portail vers le plus grand des mystères :

 La Vie.