III : STAR

21 minutes de lecture

Il fut réveillé. Encore ce maudit rêve... Par ailleurs, il ne savait plus si il était dans le monde réel ou dans le monde de Morphée. Il remarqua qu'il était dans sa chambre et non dans cette salle blanche. Alors, il soupira de soulagement et alla à la salle de bain. Il se regarda dans le miroir. Bien qu'il était assez pâle, il restait très beau. Il se sourit et partit s'habiller. Après tout, il n'avait pas cours durant deux jours. Deux jours de repos. Enfin, si ses professeurs ne lui avaient pas rajouté du boulot supplémentaire. De toute façon, il avait rattrapé tout ses cours et devoirs durant le mois où il était chez lui, à faire son deuil. La douleur de la perte de Fedora était omniprésente. Il fondait en larmes à chaque seconde et son chagrin ne pouvait être stoppé tant il avait mal. Il avait aimé Fedora chaque seconde. Il pensait à elle tout le temps. Il ne respirait que pour elle car elle lui donnait le souffle de la vie. La perdre équivalait à perdre sa vie. Bien qu'il avait toujours autant mal, il a finit par sortir la tête de l'eau et s'est mit à respirer de ses propres moyens. C'était difficile. Surtout que la peine était toujours en lui mais il devait la surmonter pour être plus fort. Alors, il avait reprit contact avec ses amis et avaient demandé à Leighton de lui passer les cours ainsi que les énoncés de ses devoirs en retard. Ce que la jolie brune avait accepté. En pensant à sa période de deuil dont il n'est pas sorti, il n'avait pas remarqué que son téléphone sonnait l'alarme du réveil. C'était American Trash de Innerpartysystem. Chase prit son portable. Il l'alluma et désactiva l'alarme. Il regarda l'heure. Il n'était que sept heures du matin. Il soupira et remarqua qu'Ahmès lui avait envoyé des photos de son cours et de ses notes persos. Il déverrouilla son portable et alla voir les photos. Il les enregistra et commença la lecture. Enfin, il la commença comme il pouvait. L'écriture du bel égyptien était fine, on aurait presque dit des hiéroglyphes. Bien qu'il se doutait qu'Ahmès avait les connaissances pour écrire les hiéroglyphes, il savait qu'il n'aura pas écrit son cours avec ces symboles. Il essaya de lire ce qu'avait noté l'égyptien. En se concentrant, il réussit à comprendre ce qu'avait griffonné l'égyptien.

- Putain, j'ai crû qu'il était devenu un pharaon... dit-il, soupirant.

Il passa sa main dans ses cheveux et reprit sa lecture. Il finit de lire. Il se frotta les yeux et s'étira. Il décida de s'habiller. Il alla devant son armoire et l'ouvrit. Il fouilla dedans jusqu'à trouver ce dont il avait besoin. A savoir un pull noir avec le logo de la Nasa dessus, un t-shirt blanc avec ce même logo sur la poitrine, comme le pull. Il prit un caleçon et un jean. Il s'abaissa et prit des chaussettes ainsi que ses baskets. Il les mit sous son bras et se dirigea à la salle de bain où il se changea. Il dénoua sa cravate et la mit à terre. Il enleva son pull, déboutonna sa chemise et les balança au sol. Il défait sa braguette et enleva son pantalon. Il fit de même avec ses chaussettes et son caleçon. Il se vêtit de sa nouvelle tenue. Une fois habillé, il se coiffa et se contempla dans la glace. " Parfait ! " se dit-il en passant sa main dans ses cheveux. Il sortit de la salle de bain et se figea sur place en voyant qu'Alexendra était dans sa chambre. Elle était en train de refaire son lit. Elle leva la tête et le regarda. Il déglutit, elle sourit alors qu'elle était en train de remettre les couvertures de son lit correctement. Elle le regarda de bas en haut tandis qu'elle se pencha sur le lit de Chase. Elle souleva quelque peu le matelas et rangea le pan de la couverture dessous. Puis elle se mit à quatre pattes sur le lit du brun. Elle lui demanda de s'approcher d'elle. Il déglutit de nouveau, regarda autour de lui et s'avança vers elle, comme si il était attiré par sa voix et par ses formes avantageuses féminines. Elle se mit face à lui et se releva. Chase la contempla longtemps. Elle prit un coussin et joua un peu avec avant qu'il ne le lui prenne des mains. Son expression de prédatrice changea en une expression d'enfant innocente. Sauf qu'elle n'avait plus rien d'enfantin et que rien en elle n'était innocent. Elle détourna le regard, reposant le coussin à sa place et prit un autre pan de la couverture. Chase resta de marbre tandis qu'elle se rapprocha de lui. Il pouvait presque sentir son parfum. Fleur de Lotus. Elle essaya tant bien que mal de le séduire. Mais, Chase resta glacial. Il essaya de partir mais elle le prit par le col de son pull et l'attira vers elle. Elle essaya de l'embrasser mais il la repoussa. Il lui demanda gentiment de dégager de son lit. Ce qu'elle fit, dépitée. Elle s'en alla de sa chambre. Il soupira et passa une main dans ses cheveux. Il prit son portable et reprit les notes de l'égyptien. Il alla à son bureau. Il sortit un bloc-notes vierge ainsi que quelques stylos et des surligneurs de différentes couleurs. Il relit trois fois les notes d'Ahmès et commença à copier. Il n'avait juste pas remarquer qu'il avait prit un stylo plume à l'encre noire. Il ne s'en rendit compte qu'après avoir écrit le nom du premier dieu " né " de l'Océan - appelé " Noun "- du nom de Atoum. Il se dit que peu importait avec quel stylo il écrivait, tant qu'il notait ce qu'avait griffonné Ahmès. Il s'assoupit peu après avoir tout noté. Il fut réveiller quelques heures après, par la voix de sa mère. Il s'était endormi sur ses notes. Venant de s'éveiller, il n'avait pas encore remarqué que sa joue était couvertes de phrases. Il alla à la salle de bain et lorsqu'il le remarqua, il cria. Il soupira et fit la moue. Satané stylo plume ! Il prit une serviette, la mouilla un peu et se nettoya la joue. Il y avait encore un peu de noir. Il souffla et se dit que personne ne le remarqua. Il jeta la serviette dans l'évier et sortit de la salle de bain. Il ouvrit la porte de sa chambre et s'en extirpa. Il descendit les escaliers et se dirigea vers la cuisine. Il remarqua que le déjeuner était prêt. Il s'assit et nota que les regards de ses parents et de son frère étaient rivés sur lui. Il vit que Carter avait les cheveux plus courts que la veille.

- Quelque chose a changé chez toi, lui fit-il remarquer.

- Quelque chose a changé sur toi, dit-il en se pinçant les lèvres, se retenant de rire.

- Quoi ?

  - Mon chéri, tu as de l'encre sur ta joue, dit sa mère.

  - Oui, je sais.

  - On sort, cet aprem. Tu as intérêt à te laver le visage, correctement, avant qu'on y aille. Ce n'est pas négociable, toi et moi, on sort. Tu as en a besoin grand frère.

  - Carter, t'ais-je déjà dit à quel point je te déteste ? lui demanda-t-il, sarcastiquement.

 - Tu me l'a dit depuis que je suis né. Alors, j'en ai prit l'habitude.

Chase soupira. Son frère se leva. Sa nouvelle coiffure, étant plus courte, était élaborée et ses cheveux n'étaient pas ébouriffés. Ça lui allait bien. Carter était habillé d'un t-shirt noir moulant sous une veste noire en cuir, d'un pantalon noir et était chaussé d'une paire de chaussures italiennes noires et cirées. A son majeur se trouvait une chevalière en lapis-lazuli et faite d'argent. Sur la pierre d'un bleu intense se trouvait la première lettre de son prénom entouré des armoiries. Il remarqua que sur la table se trouvaient deux écrins en velours d'une couleur bleue nuit. L'un d'eux étaient fermés. Son père poussa cet écrin vers lui. Appréhendant un peu, Chase l'ouvrit et y découvrit la même chevalière que celle de Carter. Il la sortit de sa boîte et la mit à son majeur. Il la contempla et remarqua qu'une petite pierre de lapis-lazuli se trouvait au-dessus de l'initiale de son prénom. Il toucha la chevalière et remercia ses parents. Il mangea finalement et sortit de table. Il se rua dans sa salle de bain et enleva l'encre se trouvant encore sur sa joue. Une fois débarrassé de l'encre, il alla dans sa chambre et se mit à son bureau. Il reprit là où il en était resté. Une fois qu'il eut fini de tout noter, il rangea son stylo plume et laissa l'encre sécher. Il passa une main dans ses cheveux et se leva. Il se dirigea vers le petit salon. Il prit un livre et commença à le lire.

 Il était arrivé au dernier chapitre de Carry On écrit par Rainbow Rowell lorsque la porte s'ouvrit à la volée. Carter se tenait sur le devant de la porte, un ballon de basket sous le bras. Chase lui demanda ce qu'il fichait là. Son petit frère lui répondit qu'ils avaient une partie de basket à jouer contre Stefan, Dylan et Loki. Il lui lança le ballon et le brun le rattrapa à deux mains.

 - Ok, je joue.

Il laissa son livre sur le canapé. Il avait pensé à y fourrer un marque-page. Ils sortirent du salon. Ils descendirent les marches et se dirigèrent vers l'ascenseur. Carter appuya sur le bouton menant au rez de chaussé. Les portes s'ouvrirent. Alors que Chase appréhendait un peu, son petit frère le poussa à l'intérieur, le suivant de près. Il passa les pires minutes de sa vie avec Carter à ses côtés. Il se souvenait très bien que lorsqu'ils étaient petits, ils se détestaient déjà. Et c'était pas faute d'avoir essayé d'enterrer la hache de guerre mais ils ne pouvaient pas se supporter. Parfois, ça arrive d'avoir deux fils qui se ressemblent et qui se détestent. Leurs parents ont cessé de les réprimander à cause de leurs comportements. Ca n'aboutissait jamais à rien. Chase se colla au mur et croisa les bras sur ses pectoraux. Il regarda Carter. Il avait quand même changé depuis l'enfance. Physiquement. Il était plus grand et avait moins de cheveux. Peut-être qu'une partie de basket-ball pourrait tout arranger... Durant six minutes de jeu. Il se demanda avec qui ils allaient jouer et qui étaient leurs adversaires.

- Chuck va jouer avec nous. Nos adversaires sont Nate, Steve et Stefan. Loki et Thomas seront les remplaçants, lui annonça Carter.

- Oh... Steve est revenu ? Définitivement ?

   - Oui. Pourquoi ? Il ne t'as pas prévenu ? lui demanda-t-il, narquoisement. Vous qui étaient copains comme cochon, auparavant.

   - Les mentalités changent. Les gens se transforment. Mais parfois, il en y a juste qui restent des connards parce qu'ils aiment ça. Ou bien c'est parce-que ils ne savent pas comment faire pour changer.

   - Tu sais, avant je pensais que tu étais un connard mais en fait, tu n'es qu'un con, Chase. Pas étonnant que Fedora se soit suicidée à cause de toi. Tu l'as tellement fait souffrir qu'elle ne pouvait même plus te regarder en face, dit-il alors que Chase serra les poings, faisant ressortir les jointures de ses mains.

Brusquement, il se décolla du mur. Il se rua vers son frère et le prit par le col de son t-shirt, le collant au mur. Il appuya son bras sur sa trachée et lui ordonna de répéter ce qu'il venait de dire. Carter lui répondit qu'il ne pouvait pas si il l'étranglait. Il le relâcha. Et, Carter, pour faire bonne figure, lui donna un violent coup de poing dans le nez. Le nez de Chase était en sang. Il mit la tête en arrière et sortit de la poche de son pull un paquet de mouchoirs. Il remit la tête en avant et se moucha. Il essuya ensuite le sang qui coulait de ses narines.

- Pauvre con, pesta le beau brun.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin. Ils traversèrent le hall, Chase derrière Carter. Il continuait de se moucher et d'essuyer le sang. Quand la cascade rouge se stoppa, il jeta le mouchoir dans une poubelle et continua son chemin. Il suivit son frère à l'extérieur de l'hôtel. Il vit une limousine. Pourtant le terrain de basket n'était pas si loin que ça... Carter l'informa qu'ils devaient prendre Chuck en chemin. Stefan, Nate et Steve étaient déjà sur le terrain, Loki et Thomas ne devaient plus trop tarder d'après ses dires. Chase soupira et alla dans la limousine. Son frère y alla à son tour. Chase sentit que son portable vibrait. Il le prit et vit que Charles - son cousin - l'appelait. Il répondit de suite.

- Charles ? Tout va bien ?

   - Oui... C'est juste que... Hum... J'ai besoin de ton avis. On peut se voir aujourd'hui ?

   - Je ne sais pas. Carter et moi devons jouer contre Stefan, Steve et Nate.

   - On peut se retrouver après ? Au café ?

   - A la maison Kayser ? Cela te convient ?

   - Parfait ! A tout à l'heure alors à la Maison Kayser !

   - Oui, c'est près de Central Park. Et Central Park est près du terrain de basket.

   - Ok, ça marche !

Charles raccrocha. La limousine démarra et le conducteur prit la direction de l'hôtel où vit Chuck. Ce dernier sortit de son hôtel, habillé pour faire du sport. Il vit Leighton. Chase et Carter sortirent de la limousine et allèrent à leur rencontre. Ils firent face au couple. La jolie brune posa ses mains sur les joues de Chuck et l'embrassa devant les deux frères, célibataires. Elle se sépara du châtain et fit la bise aux frangins. Elle leur souhaita une bonne partie de basket. Soudain, Chase aperçut une vieille connaissance. Il entrouvrit la bouche et donna un coup de coude dans les côtes de son frère. Celui-ci se tourna vers son frère, l'expression meurtrière. Chase lui montra d'un signe de tête la direction dans laquelle il devait regarder. Carter jeta un coup d’œil et perdit ses mots. C'était Elena Fox ! Et elle était resplendissante. Elle avait aussi beaucoup changé. Elle semblait être devenu une manipulatrice. Leighton se mit aux côtés de l'amoureux transi de la belle châtain. Elle fit des signes de la main à cette dernière, lui demandant de venir. Carter, ayant remarqué les appels de l'amie de son frère, lui prit le poignet et lui demanda de lui expliquer ce qu'elle était en train de faire.

Je fais signe à Elena pour qu'elle vienne vers nous, voyons... lui répondit-elle, souriant malicieusement.

- Leighton ! s'écria la jolie châtain.

- Elena !

Les deux filles se prirent dans les bras. Elles se firent la bise. Elena remarqua la présence de Chase. Elle lâcha la brune et se dirigea vers lui. Elle marcha d'une manière séductrice et déterminée. Elle se mit face à lui. Il resta calme, il savait que cela rendait fou Carter de les voir si proches. Et Elena le savait aussi. C'est pourquoi elle s'était avancé vers le brun. Elle lui souriait. Elle posa sa main sur le visage de Chase, son autre main étant sur sa nuque.

- Salut, Chase, dit-elle, d'une voix suave.

- Salut, Elena, répondit-il, jouant avec elle.

- Elena... commença Carter. Est-ce qu'on peut parler ? lui demanda-t-il, prenant son poignet.

Elle se retourna vers lui, son expression se durcit. Elle enleva sa main de la joue du frère de son ex et donna une claque à Carter.

- Je vois que tu ne veux pas parler, constata-t-il, portant sa main à sa joue.

- C'est bien Carter. Tu sais voir et comprendre les signes. Leighton, on y va ?

   - Oui ! Bon match, les garçons !

- Personne ne peut nous battre ! lui lança Chuck.

- Je demande à voir, fit Elena. Quand on aura fini ce que nous avons à faire, nous irons voir si vous êtes aussi forts que vous le prétendez... Ciao, les minus ! lança-t-elle, s'éloignant avec Leighton.

- Carter, sache que je déteste ton ex.

Ce dernier soupira et se pinça l'arrête du nez. Le trio de garçons se dirigea à la limousine et entra à l'intérieur. Chuck était sur son téléphone. Il était entre les deux Jones. Chase reçut un message de Steve. Il lui demanda dans combien de temps ils allaient venir au terrain de basket. Il lui répondit qu'ils arriveraient bientôt. Chase rangea son portable dans la poche de son pull et contempla le paysage.

Enfin, ils arrivèrent à destination. La limousine se gara devant le terrain. Les garçons en sortirent et s'y dirigèrent. Stefan, Nate et Steve les attendaient, assis au sol. Loki et Thomas étaient là aussi. Stefan se leva, un ballon de basket dans les mains. Il fit rebondir le ballon deux fois avant de le lancer à Chase qui le rattrappa d'une main. Le brun baissa le ballon et le regarda longtemps avant de lever les yeux. Il vit passer un trio. Il remarqua deux silhouettes féminines et une autre qui était masculine. Deux d'entre elles lui semblaient familières. Lorsque le trio se rapprocha, Chase reconnut Zoé Gonzalez.

- Zoé ! l'appela-t-il en lui faisant des grands signes des bras.

- Oh ! Salut, Chase ! lui répondit-elle. Qu'est ce que tu fais ? lui demanda-t-elle.

- Je m'apprêtte à battre mes cousins ! Et toi, qu'est ce que tu fais ?

  - Je me promène. On peut se joindre à vous ? le questionna-t-elle.

- Bien sûr ! rétorqua-t-il. Plus on est de fous, plus on rit !

En réalité, il voulait juste savoir si la deuxième silhouette féminine et familière était celle de Fedora. Zoé et ses amis le rejoignirent sur le terrain. La belle métisse était vêtue d'un trench coat court d'une couleur jaune moutarde. Elle avait enfilé un jean denim moulant et déchiré par endroit. Quant à ses chaussures, c'étaient de simples baskets. Quant à la deuxième fille, il ne pouvait voir son visage car des lunettes de soleil cachait ses yeux et une épaisse écharpe noire masqua le reste de son minois. Comme Zoé, cette fille portait un trench coat. Sauf que le sien était plus long et qu'il était noir. Et celui-là lui était familier. L'autre fille avait les cheveux courts et portait un bonnet noir, il remarqua aussi qu'elle portait, en guise de boucles d'oreilles, des créoles en argent. Il vit que l'autre fille avait prit le poignet de son amie et qu'elle était en train de lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Zoé ne l'écouta pas et prit les poignets de ses amies. Elle les força à aller vers les garçons. Et lorsque les deux groupes furent l'un en face de l'autre, la fille au bonnet enleva la main bronzée de son amie. Chase découvrit enfin la troisième silhouette. Il voulut dire quelque chose mais se ravisa bien vite en voyant que cette troisième personne n'était pas une fille, mais un garçon. Pourtant, il ressemblait à une fille. Sa silhouette est longiligne. Il portait des vêtements près du corps qui est très fin. Les longs cheveux noirs du garçons étaient hérissés et parsemés de mèches blanches. Son visage était très fin, d'où la confusion. Ses lèvres sont fines. Ses yeux noisette sont maquillés de noir. Le garçon a un piercing à l'arcade sourcilière. Il trouvait, au début, qu'il était une très belle jeune femme. Mais maintenant qu'il s'est rendu compte que c'était un homme, il le trouvait très séduisant. Le garçon était vêtu d'une veste en cuir qu'il avait fermé grâce à la fermeture éclair, d'un jean noir moulant et était chaussé d'une paire de bottes de moto. Ses fins doigts étaient ornés de bagues gothiques.

  - Je m'appelle Chase Jones, finit-il par dire.

- Bill Tramper, dit l'androgyne.

- Et qui est-ce ? demanda le brun en parlant de l'autre fille.

- Allez, dis ton nom, conseilla Zoé en donnant un délicat coup de coude dans celui de son amie. Ne fais pas ta timide !

La fille semblait pourtant n'avoir aucune envie de parler. Zoé et Bill soupirèrent.

- J'ai quelque chose à vous proposer. Si on gagne, votre amie doit nous dire comment elle s'appelle.

  - Et si nous, on gagne ? questionna Bill.

- Faut pas rêver ! On est imbattables ! N'est-ce pas ? demanda-t-il à Carter et à Chuck, enroulant ses bras autour de leurs nuques.

- C'est ce qu'on va voir, rétorqua la fille au bonnet.

Cette voix... Il s'en souvenait. Elle passa devant lui. Elle sortit de son manteau une petite enceinte bluetooth cylindrique noire qu'elle jeta à Zoé. Elle la rattrapa et brancha son portable à l'enceinte.

- On ne travaille pas sans musique, l'informa Zoé.

La musique commença. Elle était entraînante et il la reconnu. C'était Star de Jain. Zoé siffla l'équipe de Chase. Ils se retournèrent et se dirigèrent vers l'équipe de Zoé. La fille au bonnet et Chase furent face à face. Il l'informa qu'elle pouvait enlever son écharpe et ses lunettes mais elle ne l'entendit pas de cette façon. Thomas prit le ballon et se mit entre eux. Il lança la balle et ce fut la fille au bonnet qui le prit. Elle fit quelques dribbles et passa le ballon à Bill. Ce dernier se dirigea vers le panier en faisant des dribbles et fit la passe à Zoé qui était proche du panier. Chuck et Carter coururent pour protéger leur panier mais c'était déjà trop tard puisque la métisse avait déjà marqué. La musique semblait motiver Zoé et ses amis. La fille qui ne voulait pas dire son nom avait fait le plus de panier. Chase n'en avait fait qu'un. Carter et Chuck avaient été incapables de récupérer le ballon et de marquer. La partie se termina. L'équipe de Chase avait perdu contre celle de Zoé. Les trois garçons, épuisés, s'assirent au sol. Ils prenaient de grandes inspirations.

- Imbattables, hein ? demanda Zoé. Puisqu'on a gagné, on va réclamer notre dû.

  - Qu'est ce que vous voulez ? demanda Chuck, se tenant le ventre, ayant un point de côté.

- Que vous nous invitiez à dîner.

  - Quand ?

  - Disons, demain.

  - Très bien, faisons comme ça.

  - Mais Chase, tu as rendez-vous avec le psy...

  - Je sais.

  - Tu n'auras jamais fini ton repas à temps.

  - Je sais !

  - Comme vous vous êtes battus avec fierté, notre amie nous permet de vous dire son prénom.

  - C'est Phoenix.

  - Phoenix... répéta Chase. Attendez ! Quel est son nom de famille ? demanda-t-il.

- Raise. Phoenix Raise.

La dit Phoenix pinça Zoé, lui signifiant qu'elle en avait trop dit. Phoenix prit les poignets de ses amis et força sur sa prise pour s'en aller. Chase soupira. Phoenix Raise. N'était-ce pas le nom de la jeune fille qui a donné le carton d'affaires de Fedora. Il ne savait pas pourquoi mais il savait que Phoenix et Fedora était la même personne. Il reçut un message de Charles. Il lui demanda quand il comptait venir. Il se souvint soudain qu'il avait un rendez-vous avec son cousin. Il demanda alors à Stefan, Thomas et Loki si ça les intérresait de prendre le café avec Charles Davis.

- Et Carter ? Il ne vient pas ?

  - Je préfère être en compagnie de personne que j'apprécie, dit-il sèchement.

Ses cousins se mirent à rire et ils sortirent du terrain. Il continua de penser à Phoenix. Il espérait tellement qu'elle soit celle à qui il pense. Le groupe se dirigea vers le café où devaient se réunir Charles et Chase. Celui-ci vit la devanture du bar et entra. Il vit son cousin en compagnie de deux adolescents qui lui étaient inconnus. Il marcha jusqu'à la table de son cousin. Chase se mit face à lui. Charles se leva et tendit sa main à son cousin. Celui-ci remarqua que quelque chose avait changé chez lui. Il avait des yeux bleus et portait des lunettes. Chase enleva sa main. Stefan, Thomas et Loki s'assirent.

- Tu as fait quelque chose à tes yeux, dit-il, pour commencer la conversation.

- Oui, c'est des lentilles. Je... J'étais en répétition avec la troupe de théâtre avant de venir ici.

  - Et les lunettes, elles font aussi parti de ton costume ?

  - Non... A moins qu'un pirate sexy puisse l'être aussi avec des lunettes.

  - Quelle modestie... fit l'un des amis de Charles.

- Chase, je te présente Cameron et Felix.

  - Enchanté, fit Cameron, celui qui venait de parler.

- Salut, fit Felix.

Les garçons commandèrent des cafés. Pour patienter durant la préparation de leurs boissons , Chase décida de faire la conversation.

- Alors, comme ça, tu avais besoin de mon avis sur quelque chose Charles.

  - Oui... J'aimerais savoir si tu penses que, toi et moi, sommes des personnes faciles à aimer ?

  - A aimer, ça je sais pas, mais à supporter... commença Loki.

- Cela dépend... répondit le brun, après avoir lancé un regard noir à son autre cousin.

- Nous étions en couple avec la même fille. Nous l'avons fait souffrir. Alors, je te demande si nous, les Jones, sommes faciles à aimer.

  - Honnêtement, je ne sais pas Charles.

Les cafés arrivèrent enfin. Thomas prit son cappuccino, Charles et Loki prirent leurs thés. Stefan et Chase prirent en main leurs lattés. Ils burent leurs boissons dans le plus grand des silences. Chase remarqua que Thomas avait des cernes sous ses beaux yeux noisette. Il ne les avait pas remarqués avant, trop occupé à jouer contre Zoé, Phoenix et Bill. Il n'avait prêté attention à son cousin que maintenant. Et dire qu'il voulait changer et devenir quelqu'un de plus altruiste...

- Thomas, tu vas bien ? lui demanda-t-il.

  - Oui, oui... C'est juste que j'ai fait un mauvais rêve.

  - Tu veux nous en parler ? demanda Loki, buvant sa tasse de thé tandis que tout les regards convergèrent vers lui.

- Cela ne vous dérange pas ? questionna-t-il, intimidé.

- Tu parles ! J'adore écouter les problèmes des autres... dit Chase, sèchement.

- Je préfère écouter Thomas raconter ses rêves plutôt que de t'écouter en train de te plaindre, rétorqua Charles, amer.

 - Quelle gentillesse, répondit le brun, sirotant son latté.

- Vas-y Thomas, ne fait pas attention à ces deux-là, dit gentiment Stefan.

Chase soupira.

 Son cousin entomma donc le récit de son rêve. Il leur raconta qu'il se réveillé dans une salle blanche avec une lumière blanche, presque semblable à celle des néons des scanners aux hôpitaux. Il continua en disant qu'il entendait son prénom. La voix qui le prononçait était une voix d'outre-tombe. Il se retourna et vit un homme au visage bandé. Il continua son récit en disant que cet homme avait baissé la tête et qu'il avait commencé à enlever son bandage. Plus l'homme abandonna ses bandes, plus il commençait à avoir peur de lui. Et enfin après s'être dépossédé de son pansement, Thomas avait découvert le visage de l'homme qui lui faisait face. Et cet homme n'était autre que lui. Les deux Thomas se regardaient, l'un avec horreur tandis que l'autre le contemplait avec une expression de défi. A la fin de son récit, les mains de Thomas tremblèrent et il se prit la tête dans ses mains. Chase le regarda alors qu'il était dans un état de faiblesse. Il eut un élan d'affection et de compassion pour son cousin qu'il ne voyait pas souvent. Il mit sa main sur l'épaule de Thomas. Celui-ci releva la tête et le considéra.

 - Tu n'es pas le seul à faire d'horribles cauchemars Thomas. Je peux te l'assurer...

Son cousin, dont le beau visage était couvert de larmes, lui fit un mince sourire avant de se tourner vers Charles et ses autres cousins. Il renifla et se leva. Il les informa qu'il avait besoin de prendre l'air. Les autres le comprirent et le laissèrent sortir. Ils soupirèrent et se retournèrent vers Chase. Le beau brun se demanda pourquoi ils s'étaient tournés vers lui.

- Quoi ? Qu'est-ce j'ai fait ?

  - C'est ça, le problème, Chase, soupira Charles.

- Tu ne fais jamais rien pour que la situation s'arrange.

  - Je ne vois pas de quoi vous parler.

Chase haussa un sourcil. Comprenant où ils voulaient en venir, il s'énerva et quitta la table. Il sortit du café, croisant sur son chemin Thomas. Son cousin était en train de fumer. Il écarquilla les yeux et resta planté là. Finalement, il traça sa route et se dirigea vers l'Empire State Building. Il voulait marcher, ça l'aidait à se changer les idées. De plus, il devait aller chez le psy le lendemain. Enfin, il pourra se livrer à quelqu'un. Il ne va plus remuer le couteau dans la plaie béante qu'avait crée le manque de la présence de Fedora. Enfin, peut-être plus aussi souvent... Il assista au coucher de soleil et la ville de New York était plongée dans le noir lorsqu'il rentra dans l'Empire State Building. Il se dirigea vers l'ascenseur et appuya sur le bouton menant à son étage. Il avait marché tellement longtemps qu'il était fatigué et qu'il avait mal aux pieds. Il ne comptait même pas aller manger avec ses parents et Carter, si celui-là était rentré. L'ascenseur le conduisit à son étage. Les portes s'ouvrirent et il sortit. Il y avait dans l'appartement un parfum de croque monsieur - un sandwich grillé avec du fromage fondu et du jambon. C'était un plat français. Bien que Chase en raffole, il n'était pas d'humeur a en mangé en supportant les moqueries incessantes de son frère concernant sa défaite face à une équipe, essentiellement de filles, lors d'un simple match de basket. Il monta donc à sa chambre. Il se déshabilla, jetant à terre son pull noir, sentant la transpiration et le déo masculin. Quand il l'avait enfilé, le pull sentait la vanille et la cannelle, comme Fedora... Il sourit et, tandis qu'il se promenait torse nu, alla chercher un pull ayant appartenu à la blonde. Il le trouva enfin, après avoir balancé tout ses vêtements à terre. Il ne s'agissait que d'un simple et fluide pull noir à col roulé mais il l'aimait tellement. Il le porta à ses narines et en huma les différents parfums sucrés qui s'en dégageaient. Enfin, il se décida à changer son bas. Il alla se coucher, le pull de Fedora à ses côtés. Il se recroquevilla sur lui-même, l'habit près de son cœur et de ses narines, le visage béat et un sourire idiot ornant ses lèvres.

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