V : DYSFUNCTIONNAL
Le brun se réveilla. Il avait bien dormi. Les somnifères devaient être très puissants puisqu'il n'avait même pas rêvé de Fedora et d'Ahmès. Il se tourna vers sa table de chevet et vit sur son réveil qu'il n'était que six heures du matin. Il remarqua aussi une boîte de téléphone. Il s'assit sur le lit. Il regarda cette boîte longtemps avant de la prendre en main. Il s'agissait du nouveau iPhone. L'iPhone Xr à la coque rouge saumon. Il ouvrit l'écrin et contempla son nouveau jou-jou. Un sourire malicieux se dessina sur son visage, il pencha la tête en arrière et rit avec amertume. Il remit sa tête à l'avant et passa sa main droite dans ses cheveux. Il se pinça l'arrête du nez et regarda à nouveau sur sa table de chevet. Près de sa lampe se trouvait sa carte SIM ainsi q'une clé pour ouvrir ce qui devait accueillir la carte. Il la prit en main et l’enserra pour ouvrir ce qui devait contenir la carte. Il la mit à l'intérieur et la referma. Il alluma son nouveau téléphone. L'écran d'accueil s'afficha et il tapa son code PIN. Le nouveau design du téléphone d'Apple lui plût. Il réussit à retrouver ses contacts ainsi que ses photos et vidéos grâce au Cloud. Il éteignit son portable et se leva d'un bond, se dirigeant vers son armoire. Il ouvrit les deux portes et fouilla d'un coup d’œil les étagères. Il retrouva son uniforme. Il le prit en main et marcha en direction de la salle de bain. Il se mit face au miroir et se contempla à l'intérieur. Toujours aussi beau avec ses cheveux bruns coupés courts, ses éclatants yeux bleus qui ont retrouvé leur calme d'antan. Il était quand même assez pâle. Il espérait que pour les fêtes de Noël sa famille et lui iraient dans un pays chaud et vacancier. Comme l'île de Hawaï, dans la ville de Honolulu. Il s'imaginait bien couché sur une serviette posée sur le sable fin et doré de l'île qui accueillait le très beau Alex O'Loughlin et d'autres acteurs et actrices dont la renommée n'est plus à faire. Il se voyait déjà entouré de jolies petites hawaïennes à la peau cuivrée, aux longs cheveux noirs et ondulés, aux yeux d'un marron sombre, presque d'un noir d'encre. Dans leurs splendides cheveux se trouveraient une fleur d'hibiscus et elles seraient seulement vêtues, pour certaines, d'une longue jupe aux motifs fleuraux et aux magnifiques couleurs assez sombres - comme le bleu canard ou le bordeaux - ou des paréos pour les autres - toujours avec ces mêmes couleurs. Autour de leurs cous fins et bronzés se trouveraient un collier de fleurs hawaïennes qui retombent sur leurs poitrines fermes et délicieuses. Leurs délicats bras seraient autour de son torse musclé. Leurs têtes reposeraient sur ses pectoraux et il leur caresserait leurs chevelures d'encre. Leur parfum de monoï pénétrera dans ses narines et le feront voyager dans des exotiques contrées. Il fut vite remit sur la Terre lorsque la voix criarde de sa mère lui parvint, lui ordonna de se dépêcher de s'habiller. Il soupira et passa sa main dans ses cheveux. Il enleva son t-shirt et sa chemise. Il les mit en boule et les jeta dans la panière de linge sale. Il se débarrassa de son caleçon et enfila un slip. Il prit en main son pantalon et s'en vêtu. Il enfila la chemise blanche de son uniforme et ajouta, par-dessus, le blazer de l'université. Il boutonna sa chemise et se saisit de la cravate bordeaux qu'il noua au col de sa chemise. Il attacha les boutons de son blazer et se coiffa. Il se lava les dents et s'essuya la bouche avant de sortir de sa chambre, prenant son sac de cours au passage. Il descendit rapidement les escaliers et sauta l'avant dernière marche, atterrissant devant sa mère qui sursauta en le voyant face à elle, alors qu'elle mettait sa deuxième boucle d'oreille.
- Chase Jones ! Tu m'as fait peur ! s'écria-t-elle en posant sa main sur son cœur.
- Ah bon ? Je ne te fais plus honte ? lui demanda-t-il, l'air faussement surpris.
- Chase... le prévint-elle en le regardant avec sévérité. Tu sais très bien que je t'aime plus que tout, dit-elle en s'approchant de lui. Tu es mon fils et je suis reconnaissante que le Seigneur m'est offert un fils tel que toi, avoua-t-elle en lui pinçant tendrement le menton.
Un sourire mince se dessina sur son visage. Sa mère lui rendit son sourire et se sépara de lui. Elle appuya sur le bouton de l'ascenseur. Carter arriva et il le bouscula. Il s’apprêta à répliquer lorsque la sonnerie de son nouveau téléphone le coupa dans son élan. Il ferma les yeux, posa sa main sur la poche arrière gauche de son blazer et en extirpa son iPhone. Il avait plusieurs messages. Un de Zoé et un autre de Chuck. Il le déverrouilla grâce à la reconnaissance faciale et alla dans ses messages. Il lit en priorité celui de Chuck qui l'informa que Nate fête son anniversaire le soir-même, qu'il est invité à cette petite sauterie et que le lieu de la fête se déroulera dans son cabaret. Il déglutit et regarda le message. Il appréhendait un peu. Certes, il voulait passer plus de temps avec ses amis et être hors de l'appartement qui avait hébergé Fedora mais le cabaret de Chuck est trop bruyant, trop alcoolisé. Et le châtain sait très bien comment il est quand il a trop but. Il redevient le salaud de première catégorie... Et celui-là, il comptait bien le faire sortir à tout jamais de son corps. Pourtant cette séduisante enveloppe charnelle lui appartenait autant qu'à lui. Ses lèvres s'entrouvrirent et se refermèrent. Sa mâchoire se crispa et il déglutit. Il lui répondit qu'il serait présent à ce grand évenement. Il lut ensuite celui de Zoé qui lui demanda si il allait bien. Il était en tout cas heureux qu'ils soient devenus amis... Mais, non, il n'allait pas mieux. Il lui mentit en répondant qu'il allait très bien. Il mit son portable en mode silencieux et le glissa dans sa poche en entrant dans la cabine de l'ascenseur. Heureusement qu'il avait prévu de prendre un casque Bluetooth. Il n'était pas execeptionnel comme casque audio mais il faisait très bien l'affaire. Il brancha le casque à son nouveau portable et alla jeter un oeil dans sa playlist. Il vit un titre qui l'attira. C'était Pit Of Vipers de Simon Curtis. Il devait avouer que la mélodie était entrainante et que les paroles semblaient décrire sa vie. Il n'était pas fan de Simon Curtis avant qu'il ne découvre Super Psycho Love et tout ses autres titres tels que Joystick, Superhero, Flesh, Soul 4 Sale, Beat Drop, Diablo, Delusional, I Hate U et Lasers Guns Up. Il aimait le fait que cet artiste soit à l'aise avec son orientation sexuelle. Il écouta donc avec plaisir les chansons suivantes du chanteur. Le temps lui parut moins long avec de la bonne musique. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et il sortit en premier, traversant le hall de l'hôtel. Il en sortit et vit son 4x4 garé devant l'entrée. Un sourire malicieux s'étira de ses lèvres. Il s'apprêtta à ouvrir sa voiture quand il se souvenut qu'il n'avait pas les clés. Il baissa la tête, se mordit la lèvre inférieure et se tourna, entendant un bruit métallique. Un son de clés qu'on entrechoque. Il releva la tête et vit sa mère, portant des lunettes de soleil. Son petit frère avait ses eternels Ray Ban sur le pif. Il roula des yeux lorsque sa génétrice se positionna auprès de lui, lui faisant comprendre qu'il devait poser son postérieur sur la place passager. Et encore, il fut réduit à la place arrière car son frère s'était avancé jusqu'à lui et l'avait poussé pour être devant.
- J'arrive pas à croire que je dois lui céder ma place, rétorqua-t-il, mécontent et boudeur.
- Chase, je t'en prie, commença Carter. On est frères et on doit partager ce que nous avons.
- C'est ce que tu as dit à Elena ? Qu'étant du même sang, on pouvait tout se permettre ? Désolé, mais je ne fonctionne pas comme ça.
- Tu ne fonctionne plus comme ça ? Laisses moi rire !
- Les garçons ! Cela suffit ! gronda leur mère.
Carter se tût. Chase préfèra regarder à travers la fenêtre. Le paysage n'avait pas changé mais il aimait se consoler en se disant qu'au moins, il n'y a pas beaucoup de choses qui ont changé... Lui, il a changé. Au mieux ou au pire, ça il ne savait pas. Il sait qu'il s'est transformé grâce à son ange gardien. Il garda les yeux ouverts. Etrangement, il ne ressentait pas l'envie de dormir. Enfin quelque chose qui allait mieux. Le moteur s'arrêta, Chase compris qu'ils étaient devant le lycée de Carter. Celui-ci ouvrit sa portière et sortit de la voiture, n'oubliant pas de claquer la porte après être sorti. Alors qu'il s'apprêtait à aller auprès d'elle, sa mère l'informa qu'il pouvait rester derrière. Ce n'était pas une proposition mais un ordre. Chase se tut donc et continua de contempler le paysage de la ville de New York. Il arriva enfin près de sa fac. Sa mère se gara juste devant l'université, en face des escaliers. Il soupira, baissa la tête et ferma les yeux. Il entendit le bruit d'une portière qui s'ouvre et qui se claque. Il rouvrit ses beaux yeux bleus, gardant la tête basse, le regard hautain et determiné lorsqu'on tambourina à sa fenêtre. Il baissa la vitre et vit que c'était sa mère.
- Chase, commença-t-elle, tu dois aller en cours, l'informa-t-elle.
Il soupira, prit son sac qui se trouvait à ses pieds, posa sa main sur la poignée, l'abaissa et sortit du 4x4. Il était face à sa mère qui le considèra longtemps avant de le laisser partir. Il mit une bretelle sur son épaule et s'en alla. Il se dirigea vers les escaliers pour s'y asseoir en attendant le début des cours lorsqu'il reçut un message - son téléphone vibrait dans la poche de sa veste. Il le prit en main et vit que Leighton lui demandait si il était déjà à la fac. Il hésita à lui répondre... Il voulait être avec eux mais avoir aussi ses petits moments de solitudes qu'il affectionne de plus en plus. C'était dans ces moments-là où il pouvait se remettre en question, s'évader et divaguer sans que des nuisances sonores tels que les conversations banales de ses amis ne l'empêchent de penser et de réfléchir. Il n'aimait plus la compagnie des autres élèves. Aussi, il répondit à Leighton qu'il était à la fac mais qu'il voulait être un peu seul. Il s'attendait à une avalanche de question mais il fallait croire que ses amis ne s'inquiètaient guère pour lui. D'un côté, cela le faisait rager, ça le vexait. Mais de l'autre, il pourrait goûter à quelques minutes de bonheur musical. Il rangea son portable dans la poche de sa veste et, lorsqu'il releva la tête, il vit une silhouette féminine et famillière marcher sur l'espace vert du campus. La silhouette avait une longue chevelure dorée avec des mèches de bronze. Elle semblait fine et quand elle se tourna vers l'université, il put voir son visage. C'était elle ! Alors qu'il commencer à entammer une course effrenée vers elle, il vit que son visage n'était plus celui qu'elle avait avant. Il se stoppa net et contempla une silhouette autre que celle de Fedora. Ce n'était pas elle... Il avait pourtant crût que c'était elle...
Voilà qu'il a des hallucinations ! C'était nouveau ça ! Depuis quand pouvait-il confondre une déesse aux cheveux blons châtain clair, aux yeux d'un magnifique bleu mélangé à du vert, du gris et du jaune et en forme d'amandes et aux lèvres charnues et pulpeuses avec une mortelle à la beauté banale ? Il dysfunctionnait complètement ! Maintenant qu'il avait reprit ses esprits et qu'il avait comprit que cette fille n'était pas Fedora, il se retourna vers le batiment universitaire et s'y dirigea. Il se sentait comme vide à l'intérieur. Il ne comprenait pas ce qui était en train de lui arriver. Il déraillait carrément. Il poussa la porte de l'université et marcha vers la salle de cours. Il posa sa main droite sur la poignée, l'abaissa et mit sa main gauche sur la porte et la poussa. Il entra dans la salle et trotina jusqu'à sa place. Il prit sa chaise par le dossier, la recula et s'y assit. Il sortit ses affaires de cours et s'affala sur sa table, croisant les bras sur son cahier ouvert. Il posa sa délicate petite tête sur ses avant-bras. Ses paupières ne lui semblaient pas lourdes. Il n'avait pas envie de dormir. Rien de plus normal lorsqu'on venait de sortir d'une nuit sans apparution caucharmadesque de sa belle et défunte Fedora. En poussant à elle, il n'eut d'autre choix que de soupirer et que de fermer les yeux, la tête tournée vers la place à sa gauche, là où était assise Zoé. Il sentit qu'on le poussait délicatement. Il poussa un faible gémissement, poussant que c'était Fedora et ouvrit les yeux. Il sursauta quelque peu en voyant que c'était la belle métisse, et non la divine blonde. Elle le regarda avec surprise, haussant un sourcil.
- Tout va bien Chase ? lui demanda-t-elle.
- Oui, oui, je vais bien... commença-t-il en se grattant la tête et en regardant autour de lui. Qui sont ces deux personnes à côté du proviseur et du prof de philo ? lui demanda-t-il, son regard s'attardant sur la femme et l'homme qui venaient d'entrer.
- Je ne sais pas, répondit-elle, visiblement stressée par ces nouveaux arrivants.
Le proviseur, Mr Colin Smith, est un homme aux cheveux noirs coupés courts, rasés sur les côtés et gominés. Il est très pâle, ses lèvres sont très fines. Ses yeux marron et son regard sévère trompent les gens qui ne le connaissent pas. Si souvent il peut se paraître autoritaire, il est d'un temperament clément. Chase à déjà eu l'immense honneur d'être convoqué dans son bureau. Deux fois. Une fois pour une énorme connerie et l'autre pour lui transmettre un carton où il se trouvait les affaires de la blonde défunte. Si sa première visite n'était pas l'une des plus agréables de ses visites, la seconde en revanche lui avait donné de l'espoir. Espoir qu'il avait de plus en plus de mal à garder malgré l'arrivée de Phoenix Raise dans sa vie. Il ne savait pas pourquoi mais cette fille lui faisait penser à sa blonde. Peut-être même était-ce elle mais il ne le saura jamais si celle-ci ne vient pas au rendez-vous qu'il lui donne. Même si la première fois qu'il l'a invité, c'était parce-que Zoé, Bill et elle avaient gagné au basket et qu'il s'était engagé, suite à un stupide pari, qu'il les inviterai au restaurant. Enfin, il détailla la femme. Elle était assez grande. Ses cheveux bruns étaient mi-longs et ses lunettes rondes cachaient ses beux yeux noisette qui étaient maquillés d'un simple trait d'eye liner. Elle était vêtue d'une chemise fluide kaki dont elle avait retroussé les manches, le décolleté était assez profond, elle avait rentré son chemiser dans son jean noir où elle a fait des ourlets. Elle était chaussée d'une paire d'Adidas Campus d'un rose pâle. A son poignet gauche se trouvait une montre au cadran doré. Elle était d'une grande beauté. A côté d'elle se trouvait un homme, fort séduisant lui aussi. Ses cheveux châtain étaient courts, gominés et mit en arrière. Il portait un t-shirt noir à manches courtes qui moulait son torse musclé et dénudé ses bras saillants. Il avait enfilé un jean bleu. Autour de ses fines lèvres se trouvait une faible barbe de quelques jours. Lui aussi semblait avoir de magnifiques et sombres yeux marron. Il avait croisé ses bras sur ses pectoraux musculeux. Il regardait le sol avec attention avant de relever la tête.
- Avons-nous enfin votre attention, Mr Jones ? lui demanda le proviseur.
- Bien sûr, monsieur, répondit Chase, souriant.
- Bien. Donc, nous allons enfin pouvoir commencer, fit-il en coulant un regard vers le brun. Si je suis là, dans votre salle de cours en compagnie de collègues venant des lycées de New York et de Philadelphie, c'est parce-que nous avons un projet en commun. La classe de Mme Perez, professeure d'espagnol au lycée de New York, Mr Lamborghini, professeur de français au lycée de Philadelphie et votre professeur d'histoire ont le projet de vous emmener en France.
- En France ? demanda un élève.
- Mais, la plupart d'entre nous ne savent pas parler français ! s'écria une élève.
- Il y a de bonnes choses à manger au pays des mangeurs de grenouille ? questionna un autre.
- Bah oui abruti ! Des grenouilles ! s'en écria un autre.
- S'il vous plaît jeunes gens ! tonna le professeur de français Nous avons prévu d'y aller pour une classe de neige. Nous serons dans deux différentes régions. La Bourgogne et le Languedoc-Roussillon.
- On sera logés où ? Dans des hôtels ou dans des familles françaises ? questionna Chase.
- Bonne question monsieur Jones ! s'exclama son professeur. Pour une fois, continue-t-il.
- Dans les deux régions, nous serons dans des familles françaises. Ainsi, ceux qui ne parlent pas le français - ou très peu - pourront se familiariser avec la langue. Quant à ceux qui parlent déjà la langue de Molière, ça ne fera que l'améliorer, expliqua Mme Perez.
- D'accord, merci.
Ensuite, les professeurs expliquèrent alors que les trois classes prendraient d'abord le bus pour se rendre à l'aéroport où ils s'envoleraient pour l'aéroport de Paris. Ils reprendront le bus pour se diriger vers la Bourgogne. Chase sentait que ce voyage en compagnie d'une classe du lycée de Philadelphie allait lui plaire. Surtout que dans cette classe se trouve Phoenix Raise. Certes, il était toujours aussi amoureux de Fedora mais la jeune Phoenix l'intéresse. Il se sent attiré par elle. Elle qui est pour lui si mystérieuse et si attrayante. Il voulait savoir qui elle était. A quoi elle ressemblait vraiment sans son écharpe cachant ses lèvres et son nez et sans son bonnet qui enfermait ses cheveux. Il voulait la connaître et savoir si son intuition lui a fait défaut. Il devait connaître la vérité. Phoenix était-elle Fedora ou était-elle juste une fille qui lui ressemble ? Qui qu'elle puisse être, il savait déjà que son seul et unique grand amour est Fedora. Mais il espèrait aussi tellement que Phoenix soit là. Alors qu'il était dans ses pensées, il sentit soudainement qu'on le poussait doucement. Il se tourna à sa gauche et vit Zoé. Ses doux yeux marron le regardèrent avec surprise. Il haussa les sourcils et l'assura qu'il allait bien. Elle ferma les yeux et baissa la tête, souriante. Chase, de son côté, essaya de rester concentré. Il posa son coude sur sa table, ferma son poing et s'appuya dessus. A vrai dire, les cours de philosophie l'ennuyaient au plus haut point. Heureusement que les professeurs Perez et Lamborghini étaient là pour expliquer le voyage en France. Mr Lamborghini les informa que seulement dix élèves de sa classe avaient été retenus pour le voyage. Le nombre était le même du côté de la professeure d'espagnol. Ils cherchaient donc dix autres élèves. Chase se porta volontaire, non pas comme tribut pour les Hunger Games, mais pour aller dans le pays de la Tour Eiffel. Chuck, Nate, Aiden, Leighton et cinq autres élèves le suivirent. Le brun avait hâte de s'y rendre.
Il ne savait pas si les heures étaient de plus en plus longue ou si c'était lui qui en avait de plus en plus marre. Il s'apprêta à poser ses bras sur sa table pour ensuite mettre sa tête sur ses avant-bras lorsque le professeur de philo les laissa sortir. Il prit ses affaires et sortit de l'amphi. Zoé le rattrappa et l'informa que leur sortie en France sera l'objet de TD. Il lui demanda dans quel cour ils avaient parlé de la langue de Voltaire. C'est alors qu'il sentit qu'on le frappait sur le sommet du crâne. Il mit aussitôt sa main sur sa blessure et se tourna. C'était son professeur d'histoire. Il l'informa qu'ils avaient étudié les monuments français et leur histoire. Il fit mine de s'en rappeler et lorsque le professeur s'en alla, il éclata de rire. Il se tourna vers Zoé qui, elle, ne trouvait pas ça hilarant.
- Oh c'est bon ! J'ai oublié ! Ce n'est pas un crime.
- C'est vrai... soupira-t-elle. Rappeles toi juste que le cours de ma mère sera à la bibliothèque du campus.
- Ne t'inquiète pas !
Ils se sourirent longuement, l'un contemplant l'autre. Zoé avait noué sa chevelure en chignon et était vêtue de l'uniforme. Elle était si belle... Les deux amis furent interrompus par la voix d'Oriana qui interpella son amie. Celle-ci soupira et se dirigea vers ses amies. Il n'eut pas le temps de respirer une minute car les siens aussi l'appelèrent. Il courut vers eux et entra dans la salle de cours.
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L'heure de manger retentit et les élèves sortirent. Leighton et Chuck allèrent manger seul à seul. Chase préféra ne rien avaler. Il n'avait pas faim. Aiden et Nate se demandèrent ce qui arrivait à leur ami. En effet, il semblait chercher quelqu'un. Il avait vu une silhouette féminine marchait sur la pelouse du campus et ça ne pouvait être que Fedora. Il suivit du regard la silhouette. Nate commença à s'inquièter pour son ami.
- Chase ? Chase ! CHASE ! s'exclama-t-il, réveillant celui-ci de sa transe.
- Putain mais quoi ! s'écria-t-il.
Ils prirent peur. Ils ne savaient pas si ce qu'ils voyaient étaient vrai. Des flammes furieuses dansaient dans ses yeux. Il semblait enragé. Nate déglutit et un son aussi viril que la voix de Minnie Mouse sortit de sa bouche. Chase perdit patience et se tourna vers l'herbe du campus. Aucune silhouette familière. Il se tourna vers son ami blond d'une grande beauté et le regarda avec haine. Il se leva de sa veste qu'il avait posé sur l'herbe. Il l'agita pour en enlever les éventuelles traces d'herbe. Il la mit, une fois débarassée de traces vertes. Son premier cours allait bientôt commencer et il savait déjà qu'il allait dormir. Il était fatigué. Il se dirigea donc vers l'université et fonça dans l'amphi.
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Enfin ! Les cours étaient finis ! Certes, il ne lui manquait plus que celui de mythologie mais il avait la très forte impression que ce cours-ci serait rapide. Il courut vers la bibliothèque, entra en trombe et se rua vers une table ronde où se trouvait cinq élèves. Ne reconnaissant qu Zoé, il s'assit à côté d'elle et sortit de quoi écrire.
- Tu es en retard, remarqua-t-elle.
- De cinq minutes, réctifia-t-il.
Elle leva les yeux au ciel et sa mère put commencer son cours. Chase savait un peu près de quoi elle parlait. Merci à Ahmès et à ses notes ! Lorsque la mère de Zoé leur posa des questions, il fut le seul, sans compter Zoé, à lever la main. Visiblement, cette dernière semblait surprise de voir qu'il connaissait certaines choses sur l'Egypte Antique... Quand il se faisait interroger, il délivrait toujours de bonnes réponses et sans regarder une seule fois ses notes. Enfin, sans lire celles d'Ahmès. Il aimait bien ce cours là. Ils étaient dans une ambiance calme et détendue. La professeure était vraiment passionée par ce sujet et cela se ressentait dans ses explications des mythes. Mais ce qu'il aimait aussi dans ce cours, c'était qu'il pouvait contempler Zoé sous différents angles. Et sans qu'il se fasse cramer par le professeur et qu'il lui mette la plus grosse honte de sa vie. La jolie afro-américaine, qui avait remarqué son regard sur elle, se mit à violemment rougir et un tendre sourire illumina son visage. Il lui sourit à son tour. Le cours était paisible et bon enfant. Si tout ses cours pouvaient être aussi sympa comme celui-ci... A la fin, la mère de Zoé le remercia pour lui avoir apprit des faits qu'elle ne connaissait pas. Il la remercia à son tour et il s'en alla. Il était assez tard et il devait se rendre au cabaret de Chuck ! Alors qu'il s'apprêtait à prendre son portable pour appeler sa mère, il entendit un klaxon. Il releva la tête et vit les fars du 4x4 - de son 4x4 -. Il roula des yeux et courut vers la voiture. Avant de monter, il toqua sur la vitre du côté passager. Celle-ci se baissa et laissa voir sa mère au volant. Il posa ses mains là où devait sortir la vitre si sa mère la faisait remonter et lui demanda si il pouvait se mettre à l'avant. Elle lui répondit qu'il le pouvait. Elle déverouilla la portière et il s'y glissa. Il s'attacha, remonta la vitre et y plaqua sa tête contre. Il se laissa bercer par le son apaisant du moteur et par celui des aiguilles de la montre de sa mère. Pas besoin de somnifères cette fois-ci. Il était tellement fatigué qu'il ne savait pas si il devait aller à la fête d'anniversaire de Nate... Et justement, en parlant de son anniversaire, il n'avait pas pensé à son cadeau ! Il se réveilla soudainement. Sa mère le questionna et il l'informa qu'il avait oublié le cadeau pour Nate.
- Non, tu ne l'as pas oublié, corrigea-t-elle.
- Mais si je l'ai... Oh, je vois... fit-il en comprenant enfin que c'est elle qui a acheté une petite briquole pour son ami.
- Il est sur la banquette arrière, l'informa-t-elle.
Il regarda et effectivement une boite carée emballée dans du papier cadeau blanc aux motifs de sapin enguirlandés se trouvait sur la banquette arrière. Il peut lui reprocher de nombreuses choses mais sûrement pas de penser à lui. Ou, en l'occurence, à ses amis. Elle lui demanda à quelle heure est la fête de Nate. Il rétorqua que c'était vers dix neuf heures. Il regarda l'heure ; dix huit heures et demi. Heureusement qu'ils n'habitent pas très loin de la fac...
Ils arrivèrent enfin devant leur immeuble. Sa mère sortit de son sac à main les clés de l'appartement et lui demanda de s'habiller rapidement. Il commença à formuler sa question lorsqu'il se souvenut que Carter était chez des amis et que leur père était à Washington pour une affaire urgente. Alors, il prit les clés, sortit du 4x4 et courut à toute vitesse vers l'Empire State Building. Il prit l'ascenseur et longea l'appartement quand il fut arrivé à destination. Il monta les marches menant au deuxième étage de l'appartement. Il enfonça la porte de sa chambre, ouvrit à la volée la portes de son dressing et il en sortit un simple t-shirt noir à manches longues et un jean moulant - mettant ses fesses encore plus en valeur qu'un pantalon en cuir -. Il se changea rapidement et ébouriffa quelque peu ses cheveux. Il sortit de sa chambre et une vague parfumée de vanille l'enivra. Il crut rêver. Ce parfum si doux, si cruel n'avait été porté que par une seule femme dans cet appartement et elle était morte. Il se dit que ça devait être un mauvais tour de son cerveau et descendit les marches. Il parcourut l'appartement et il arriva devant la porte d'entrée. Il posa sa main sur la poignée glacée de la porte et l'abaissa. Il mit la clé dans la serrure, claqua la porte et la vérouilla en tournant la clé vers la gauche. Il rangea le trousseau de clé dans la poche arrière de son jean et prit l'ascenseur. Il courut vers l'extérieur du batiment et chercha, dans la clarté obscure, la voiture de sa mère. Il la repèra et s'y rua. Il ouvrit la portière, sortit les clés de son jean et les tendit à sa mère. Elle était en train d'écouter de veilles musiques et un sourire niais apparut sur son visage.
- Pourquoi souris-tu ? lui demanda sa mère.
- Un jour, on m'a dit : " pourquoi tu ne souris pas ? ", là on me dit : " pourquoi tu souris ? ". Un jour, on me dira : " arrête ".
- Chase... commença-t-elle lorsque le regard neutre de son fils l'en dissuada.
Elle conduit et il prit ses écouteurs ainsi que son téléphone. Il chercha dans sa bibliothèque musicale et y trouva Breakin' Dishes de Rihanna. Le rythme était très entrainant, il tapa le tempo avec son pied gauche et sa tête suivait le rythme. Enfin arrivé devant le cabaret de son meilleur ami, il enleva ses écouteurs, coupant sa musique et sortit de la voiture, n'oubliant pas de prendre le cadeau pour Nate. Il se dirigea à l'intérieur du cabaret. Comme toujours, celui-ci était plongé dans la pénombre, seule la couleur rouge donnait un peu de vie à ce cabaret. Il aperçut Chuck, Nate et Aiden. Comme à son habitude, le séduisant Harisson était très élegant, costard cravate noire. Nate, lui, semblait un peu mal à l'aise. Et ce n'était pas à cause de son costume de pingouin mais plus à cause du fait que des strip-teaseuses se trémoussaient sous son nez.
- 22 ans, ça se fête Nathaniel ! s'exclama Chuck.
- Tu ne m'as même pas attendu pour te bourrer la gueule ! râla Chase.
- Tu ne crois quand même pas que mon univers tourne autour de toi ! continua le châtain. Prends un verre de champagne, vas te changer les idées et profite de la soirée ! lui recommanda son meilleur ami.
Il éclata de rire et, portant le cadeau de son ami, se dirigea vers la pile monumentale de cadeau qui se trouvait près du bar. Il obéissa donc aux trois commandements de son meilleur ami : boire, se changer les idées, danser. Les autres commandements, il ne les connaissait pas. Chase prit une flûte de champagne et vit au loin, assit dans des fauteuils et un canapé agréables, autour d'une table carrée et loin de l'agitation, se trouvait un groupe d'amis. Il reconnut dans le lot, son cousin Charles Davis, Zoé et Phoenix. Charles était vêtu d'un pull noir à capuche de la marque Trasher, d'un jean bleu clair où il a fait des ourlets. Il était chaussé d'une paire blanche de Nike et avait rajouté une veste noire en jean. Une veste boyfriend semble-t-il. A ses côtés se trouvaient donc Zoé et Phoenix ainsi que trois garçons qu'il ne connaissait pas. L'un était blond, grand. Ses cheveux étaient coupés courts et ébouriffés. La lumière rouge lui montrait qu'il avait une large mâchoire et de fines lèvres. Il portait un simple t-shirt gris à manches longues, un jean bleu délavé et était chaussé d'une paire de baskets. Son poignet gauche était orné d'une montre. L'autre garçon avait de singulier cheveux. Coupés courts et verts - sauf pour les racines qui sont noires -. Ses yeux étaient aussi très étranges : un oeil marron et l'autre ambre. Dans la lumière rouge, le visage de ce garçon était d'une beauté surnaturelle. Il semblait être magnifique. Ses cheveux et ses yeux n'étaient pas les seules choses qui étaient singulières chez lui, il y avait aussi son look ! En effet, il était vêtu d'une chemise blanche boutonnée jusqu'au col sous un pull à losanges roses et verts sans manches au col en V. Il avait enfilé un pantalon vert, il était chaussé d'une chaussure verte - pied gauche - et d'une chaussure rose - pied droit -.
Quant au dernier, il était d'une beauté atypique. Son visage d'une étrange et ensorcelante beauté était fin, maigre et en forme de coeur. Il semblait avoir une silhouette d'elfe - svelte, très mince -. Il devait aussi être grand, ce qui augmenta encore plus sa silhouette élancée. Quant à ses yeux, il n'en avait jamais vu d'aussi beaux... Ils étaient d'un bleu pur. Il pourrait presque se perdre dans l'immensité bleue de ses si magnifiques mirettes. Ses cheveux châtain étaient coupés courts. Les cheveux de sa frange étaient éparpillés. Il était habillé d'un t-shirt noir sous une veste noire en cuir, d'un jean noir assez moulant - Chase remarqua qu'il avait un joli fessier, à défaut d'être musclé -. Il devait être chaussé d'une paire de baskets simples. Quant aux autres détails de son visage, il ne pouvait pas voir mais il imaginait que ses lèvres devaient être charnues, délicieusement charnues. Il vit que deux autres garçons venaient de passer la porte et de rejoindre le groupe de Charles. Ils semblaient être de la même famille. Le premier paraissait être le plus jeune des deux. Ses cheveux châtain et quelque peu bouclés étaient bien coiffés. Ses yeux noisettes contrastaient avaec sa peau laiteuse. Malgré sa petite taille, il paraissait musclé. Il était vêtu d'un t-shirt noir se trouvant sous une veste noire en cuir, d'un jean noir et était chaussé d'une paire de baskets. Quant à son grand frère, il devait être à l'université au vu de sa taille et de son âge. Ses mirettes châtaines n'avaient pas la même intensité que celles de son frère. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés. Son visage était anguleux, neigeux et fin. Le visage de son frère était un peu plus rond, dévoilant son jeune âge. A part leurs yeux, une des choses qui permettait de faire le lien entre eux étaient leurs fines lèvres. L'aîné des frères était vêtu d'une veste noire sur un haut noir, d'un jean noir et il était chaussé d'une paire de baskets. Les frères s'assirent auprès des amis de Charles. Chase posa ses lèvres sur le verre de la flûte de champagne et trempa ses lèvres dans la boisson alcoolisée. Il en but quelques gorgées lorsqu'il vit que d'autres personnes étaient rentrées dans le cabaret. Il s'agissait d'une jeune fille accompagnée par deux garçons. L'un semblait être un séduisant latino. Son teint était bronzé, ses cheveux étaient noués en un catogan. Il paraissait être plus âgé que tout les autres invités du cabaret. Le latino était vêtu d'un t-shirt qui mettait en valeur son torse et ses bras musclés. Dans la lumière sanglante, le brun voyait que le latino avait de fines lèvres qui étaient étirées en un sublime sourire. Ses yeux étaient d'un sombre marron. Quant à la fille, elle était une magnifique blonde. Il aurait pu la prendre pour Fedora mais lorsqu'elle tourna la tête vers lui, il comprit qu'il s'était trompé. Cette blonde là avait des cheveux blonds platines, presque blancs, des lèvres assez fines et des mirettes vertes. Fedora avait des lèvres pulpeuses et assez charnues, une chevelure blonde châtaine tirant un peu plus sur le châtain que sur le blond. Quant à ses yeux, ils étaient d'un bleu envoûtant et ensorcelant. L'autre blonde avait une frange tombant sur son front et ses cheveux étaient noués en une haute queue de cheval. Elle était vêtue d'une chemise noire à moitié déboutonnée sous un manteau d'un bleu clair, presque bleu ciel, d'une jupe noire arrivant aux genoux et était chaussée d'une paire de bottes noires à talons. Cette blonde était très belle. Enfin, le garçon qui était à ses côtés était dans l'obscurité et il ne pouvait pas le voir.
Quant à Phoenix et Zoé, il put enfin les voir, elles s'étaient levées pour saluer les nouveaux arrivants. Les cheveux de Phoenix étaient longs - lui arrivant au-dessous des épaules, au niveau de sa poitrine - et violets. D'un violet assez clair même si les pointes étaient un peu plus sombre. Elle portait un pull noir à col roulé à manches longues. A cause de la sombre clarté régnant dans la salle principale, il ne voyait pas son visage. Il remarqua juste qu'elle portait un jean moulant à la perfection son fessier qui lui était familier. Il dût cligner plusieurs fois pour savoir si il hallucinait. Mais, il comprit que ce n'était pas un tour de son esprit et que Phoenix pouvait bien être Fedora. Il retrouvit l'espoir... Soudainement, le latino s'approcha de Phoenix. Celle ci se retourna vers lui et Chase put voir ses yeux. Un magnifique bleu. Il la vit danser avec lui lorsqu'une musique dansante retentit dans le cabaret. Ils étaient collés l'un à l'autre et dansaient le mambo. Chase finit son verre de champagne et partit s'asseoir sur un canapé, enlevant sa veste et la posant sur le dossier du canapé. Une fille très séduisante arriva. Elle avait noué ses cheveux bruns et ondulés en queue de cheval, elle était vêtue d'un haut gris souris à col bateau qui dénudait une épaule, dévoilant la bretelle grise de son soutien gorge, d'un jean taille haute noir et était chaussé d'une paire de bottines à talons hauts. Elle avait entre les lèvres une sucette. Alors, il la prit par le poignet et l'attira à lui. Tombée sous son charme, elle n'eut d'autre choix que de se laisser pièger dans la gueule de ce séduisant loup qu'il est. Il la mit contre son bassin et commença à l'embrasser avec ardeur. Le baiser commençait à lui être agréable lorsqu'il sentit que ses lèvres le faisaient souffrir. Il l'éloigna d'elle. Il reprit sa veste et s'en vêtu, s'apprêtant à partir. Il se tourna une dernière fois vers Phoenix et le latino quand il vit Fedora dans les bras de Charles McStan, dansant un slow. Plus aucune trace de Phoenix ou de l'homme au charme ibérique. Il fronça les sourcils et serra le poing, les muscles de sa mâchoire se contractant. Il ne resta pas cloué sur place longtemps, ses jambes le guidant vers sa cible.
- Alors comme ça, tu as décidé de prendre ma place ? fit-il à McStan.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, lui rétorqua l'écossais, un sourire malicieux aux lèvres.
Chase le prit par le col de sa chemise écossaise blanche et bleue et le mit à part.
- Ne joues pas à ça avec moi McStan, le prévint-il en le plaquant contre un mur.
L'écossais se mit à rire et cela rendit Chase fou de rage. Il le lâcha et McStan remit correctement sa chemise avant que le brun ne lui donne violent coup de poing dans la mâchoire, le mettant à terre. McStan était allongé sur le dos, sa main droite sur sa lèvre inférieure, saignante. Il attendit qu'il se relève pour lui en donner un deuxième, l'achevant presque. Il se mit sur lui et continua de lui donner de délirants, brutaux, cruels et furieux coups de poings, rendant le séduisant visage de l'écossais sanglant et presque méconaissable. Le sien était déformé par la haine et la fureur. Il vit deux mains se poser contre les tempes de Charles McStan. Elles étaient fines, blanches et les ongles étaient vernis de noir. Alors qu'il s'apprêtait à donner un autre coup de poing farouche dans la parfaite dentition de son ancien amant, il releva la tête, haletant et vit un doux visage familier. Les traits de ce visage étaient crispés par la peur, la fureur et la tristesse.
- Fedora ? interrogea-t-il.
- Tu oses te demander pourquoi j'ai tenté de me suicider ? demanda-t-elle, la voix coupée par le chagrin. Ne vois-tu pas que tu es un monstre Chase ?
- Non... Non, tu n'as pas le droit de dire ça... JE NE VEUX PAS ENTENDRE CES MOTS LA DANS TA BOUCHE ! hurla-t-il.
Rendu sourd par ses pensées, il n'avait pas entendu que Chuck avait donné l'ordre à des videurs de le fiche dehors. Ceux-ci l'avaient prit par les biceps et l'avaient relevés alors qu'il se débattait comme un beau diable, criant à pleins poumons le prénom de sa dulcinée. Sa vue se troubla alors qu'on le trainait dehors. Les visages de Fedora et de Charles changèrent pour devenir des visages de gens inconnus... Il comprit son erreur quand on le jeta violemment contre le goudron froid, le visage face contre terre. Il se mit sur le dos, se leva et se dirigea vers le trottoir où il s'assit sur la bordure, dans la lumière. Il posa ses mains sur ses genoux, calant sa tête contre ses jambes, fermant les yeux, pensant qu'il avait tort. Que Fedora s'était bien éteinte à cause de lui. Soudainement, il sentit une caresse délicate et tendre aussi douce que celle d'un pétale de rose sur son épaule. Il ne connaissait qu'une personne qui avait des mains d'une délicatesse, d'une fragilité et d'une sensibilité pareille à la rose rouge. Et cette personne, il y a encore quelques secondes, il la croyait morte. Il releva lentement la tête et la main bougea aussi de son épaule pour arriver à sa main qu'elle serra. La personne qui en est la détentrice s'assit à ses côtés. Un parfum raffiné de noix de coco arriva à ses narines. Il hésita à se retourner pour vérifier si cette personne était Fedora ou bien une autre personne. Au lieu de ça, il décida plutôt de regarder comment elle était habillée : pull à col roulé noir moulant sa poitrine assez saillante aux manches longues dont leur contour était agrémenté d'un peu de dentelle noire, un pantalon en cuir modelant parfaitement ses longues et fines jambes. Elle était chaussée d'une paire de bottines noires à talons hauts. Il se tourna un peu plus vers elle et découvrit qu'elle avait des cheveux violets, il comprit alors qu'elle était Phoenix.
- Phoenix ? l'interrogea-t-il.
- Oui, c'est moi, lui répondit-elle, la voix un peu enrouée. Excuse-moi, je suis un peu malade, l'informa-t-elle.
- Je vois ça.. Tu... Tu ne veux pas te mettre à la lumière pour que je puisse mieux te voir ? Là, dans l'obscurité, je ne vois presque rien de toi...
- Et, ce que tu vois ne te plaît pas ? lui demanda-t-elle, un rire dans la voix.
- Ce n'est pas ça... C'est juste que j'aimerais savoir à quoi tu ressemble vraiment. La première fois qu'on s'est vu, ton visage était à moitié caché par ton écharpe et tes lunettes de soleil.
- Je sais bien que tu es frustré de ne pas savoir à quoi, ou plutôt à qui, je ressemble mais je préfère rester dans l'anonymat pour l'instant... Si ça ne te dérange pas...
- Bien sûr que non... Mais j'ai l'impression qu'on se connaît... avoua-t-il.
- Il y a pleins de filles comme moi, rétorqua-t-elle, riant. En fait, commença-t-elle, perdant son rire, qui est cette Fedora ? demanda-t-elle, soudainement apeurée.
- Fedora était le premier et le dernier amour de ma vie. Elle m'a montré ce que c'était que l'amour et, pour ça, je ne pourrais jamais l'en remercier... confia-t-il, se rémémorant tout les bons souvenirs qu'il a eu avec Fedora.
- Pourquoi ? Vous vous êtes séparés ? demanda-t-elle.
- Non... Elle... Elle est morte... lui revela-t-il.
- Toutes mes condoléances Chase, dit-elle.
Elle lui ressera la main. Il hôcha la tête et se retourna vers elle. De profil, il put distinguer que Phoenix avait de belles lèvres charnues et pulpeuses maquillées d'un rouge à lèvres violet à l'effet ambré. La faible lumière lui permettait quand même de voir que ses longs cils étaient maquillés de mascara et qu'elle avait une frange violette dissimulant son front. Son coeur battait à tout rompre dans sa cage thoracique. Il espèrait tellement qu'elle soit Fedora. Mais, alors qu'il se rapprochait un peu plus d'elle, elle se recula et lui lâcha la main, créant un sentiment de manque dans sa paume. Elle s'excusa, toussa un peu et parti loin de lui, se levant. Il soupira, ferma les yeux. Il se retourna et vit que Phoenix n'était pas rentrée dans le cabaret, elle était dos à lui. Un sourire au coin se dessina sur son visage. Il savait que c'était elle. Il fallait juste qu'il arrive à lui faire dire ! Il se leva. Il n'allait pas la voir, pas ce soir. Il avait encore besoin de réflechir. N'était-ce pas une hallucination comme celles qu'il avait eu tout au long de la journée ? Là, il n'avait qu'une hâte, rentrer chez lui, dormir et penser à tout ça le lendemain matin. Il prit un taxi et donna son adresse au conducteur qui ne fut pas bien lent à le conduire chez lui. Il sortit du taxi jaune, chercha dans ses poches de quoi payer sa course et donna au conducteur un peu trop d'argent. Quand celui-ci lui fit savoir, il l'informa, alors qu'il était déjà en train de se diriger vers la porte d'entrée de l'Empire State Building, qu'il pouvait garder la monnaie. Il salua d'un bref signe de la main l'homme se trouvant à l'accueil de l'immeuble et il se rua vers un ascenseur. Il appuya sur un bouton et les portes s'ouvrirent. Il se glissa à l'intérieur de la cabine et patienta. C'était déjà assez lent d'attendre mais ça l'était encore plus avec une musique d'ascenseur bien lancinante.
Il était enfin arrivé chez lui. Il monta les escaliers menant jusqu'à sa chambre et s'y dirigea. Il ouvrit la porte de son antre avec violence mesurée et alluma la lumière pour ne pas se cogner un orteil contre un meuble et alarmer toute la maisonnée à cause d'un cri instinctif et impulsif. La lumière blanche l'aveugla et il se mit à regretter l'obscurité éclairante du cabaret de Chuck... Dès que ses yeux se furent habitués à la clarté criarde régnant dans sa chambre, il put se diriger sans mal vers son armoire. Il se déshabilla, jetant ses vêtements sales au sol, et se changea rapidement, enfilant juste un caleçon et un t-shirt sous une chemise non déboutonnée. Il s'écroula sur son lit. Il posa délicatement sa tête contre le coussin moelleux de son lit. Il se mit sous les couvertures et s'en recouvrit. Il passa son bras gauche sous le coussin et un tendre sourire s'étala sur son visage. Il n'avait pas fermé les yeux et vit un grand verre d'eau et un somnifère à côté du verre. Il tendit le bras vers eux. Il prit en main le verre ainsi que le cachet qu'il jeta dans sa bouche. Il ouvrit ses lèvres, les posa contre le verre et but une gorgée d'eau pour avaler le somnifère. Il reposa le verre sur sa table de chevet, et tapa dans ses mains. La lumière ne fut plus. Le souvenir des musiques du cabaret résonna dans ses oreilles et il s'endormit dans cet insupportable et relaxant silence.
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