VII : LE BIEN QUI FAIT MAL

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Chase se réveilla. Il se retrouva couché sur le côté droit du lit. Il se mit sur le dos et tendit sa main vers Magnus. Il sentit néanmoins un vide à ses côtés. Magnus n’était pas là. Inquiet, le brun se leva. Il se demandait où était passé son ami. S’était-il enfui après une nuit torride ? S’était-il juste réveillé tôt et avait-il veillé à être très discret afin de ne pas l’éveiller ? Il ne savait pas. Et l’obscurité régnant dans la chambre d’invité ne fait qu’empirer son état d’affolement. Il passa sa main dans ses cheveux et s’assit sur le lit. Il prit son portable et regarda l’heure, en faisant abstraction de la centaine d’appels manqués venant de sa mère et des milliards de messages que son père et son frère lui a envoyé dans le but de savoir où il était et avec qui. Il n’était que 5 heures du matin. Il soupira. Non seulement, il ne savait pas où se trouvait Magnus et, de plus, il devait rentrer chez lui avant 8 heures du matin. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre au petit balcon afin de prendre l’air. Il tira le rideau noir en velours et vit, à travers la limite transparente de la vitre, Magnus, torse nu. En ne faisant aucun bruit, il ouvrit la fenêtre et entra sur la petite terrasse. Chase pouvait contempler la colonne vertébrale de son vis-à-vis dos à lui. Sous le clair de la lune, encore assez haute dans la voute céleste, il appréciait les bras musclés et mattes, qui semblaient être saupoudrés d’une fine couche de poudre argentée, de l’asiatique. Ses cheveux bruns étaient illuminés par cette douce couleur d’argent. Chase appréciait le dos de Magnus et le contraste d’obscurité et de gris argent qui se formait sur sa peau tannée.

- Tu comptes rester là à me mater ou tu viens me rejoindre ? lui demanda-t-il, toujours dos à lui, penché en avant, les mains posées sur la rambarde.

Chase balbutia quelques mots avant d’arrêter d’essayer de dire quelque chose. Cela ne servait à rien. Il préféra donc se taire et sortir de la terrasse. Il tourna le dos à Magnus, se dirigea vers la porte et empoigna la poignée qu’il abaissa. Il partit du balcon et chercha la lumière pour pouvoir s’habiller. Il entendit soudainement le glissement d’une porte. Il se retourna et vit l’asiatique entrer à son tour. Il appuya sur un bouton, qui devait être sur un des murs à côté de la baie vitrée puisque l’obscurité fut chassée. Le brun put enfin admiré, sous la lumière artificielle, son doux et délicat amant aux gestes tendres et aux baisers endiablés. Magnus se massa le cou tandis que Chase se délecta de la vue qu’il avait sur le torse de l’asiatique. Ce dernier, sentant un regard sur son buste nu, s’habilla juste d’une veste gris à capuche et dépourvue de manches. Chase remarqua qu’il devait s’être lavé car ses cheveux noirs de jais avaient perdu leur coiffure de la veille. Contrairement à hier où ils semblaient un peu plus souples et volatiles, là, ils avaient été coiffés un peu plus en piques et droits. Un peu comme la coupe Quiff. Pourtant, Chase le préférait avec son autre coiffure qui avait été faite pour empêcher ses cheveux de tomber sur son front et sur le côté gauche de son crâne, créant ainsi une sorte vague dont le point culminant se trouvait sur le côté gauche de sa tête.

Le brun remarqua qu’une chaine ornait son cou fin et bronzé. Magnus ferma sa veste et passa devant Chase qui le retint en le prenant par le coude. Il se stoppa net, l’interrogeant du regard. Chase le lâcha et lui demanda où il comptait aller. L’asiatique lui rétorqua tout simplement qu’il comptait se changer. Le brun, un peu surpris, le questionna.

- Tu as ramené des affaires à toi ?

- Non, répondit-il simplement. C’est Leighton qui ait venu me trouver. Elle a toqué et je lui ai ouvert la porte, lui demandant de ne pas faire trop de bruit vu que tu dormais encore. Je te passe les détails de notre conversation et elle est revenue avec des nouveaux habits pour nous, l’informa-t-il. Elle les a posés sur les fauteuils, continua-t-il en lui indiquant les chaises en velours.

Il se retourna et vit, qu’effectivement, il y avait une pile de vêtements sur chaque fauteuil. Le duo s’y dirigea donc. Chase, ayant remarqué qu’il manquait un slip et jean dans sa pile, regarda d’un peu plus près la tenue de son ami. Il portait un jean noir assez moulant dont deux bretelles noires pendaient. L’asiatique prit en main ses nouveaux habits sous le regard protecteur de Chase. Magnus l’informa qu’il allait continuer à s’habiller dans la salle de bain afin de le laisser se changer en liberté, l’abandonnant. Chase esquissa un sourire et le remercia de se montrer si prévenant envers lui. L’asiatique sortit de la chambre d’invité. Le brun se tourna et découvrit la chambre en couleur. Elle avait été peinte en blanc, les draps du lit, à présent défait à cause, en grande partie, de leurs ébats amoureux sous la couette, étaient crème. Les coussins étaient d’une couleur écrue. Le bois du sommier du lit, quant à lui, était d’un beau marron lisse. Les fauteuils rouges aux coussins noirs contrastaient avec les couleurs neutres du lit. Chase prit en main son haut qui s’avéra être un t-shirt blanc à manches courtes. Il le déplia et le posa sur le dossier d’un des fauteuils. Il prit en main une veste en cuir d’un vert kaki, un jean noir ainsi qu’un slip de la marque FREECUN. Il les posa sur son lit, reprit son t-shirt et le balança avec les autres vêtements. Il fit le tour de la chambre, en quête de ses fringues de la veille. Il trouva sa chemise sous le lit, au-dessus de celle de Magnus qui était encore imprégnée de son parfum de cerise. Il dénicha aussi leurs vestes respectives. Il les posa sur le dossier d’une chaise, en attendant. Ne trouvant ni son pantalon ni son slip, il en conclut qu’ils devaient encore être dans les draps. Il ne les chercha pas et commença à s’habiller, alors nu comme un verre. Il enleva le drap qu’il s’était enroulé autour des reins, qui lui étaient douloureux. Il mit donc son t-shirt et passa sa veste en cuir par-dessus. Il enfila le slip ainsi que le jean. Il boutonna les boutons et ferma la fermeture du jean lorsqu’il reçut des notifications sur son portable. Levant les yeux au ciel, il s’empara de son téléphone et survola les messages. Rien d’important, juste sa mère qui l’a encore appelé… Il s’assit sur le lit, mettant ses chaussettes et ses chaussures.

Une fois ceci fait, il se leva. S’apprêtant à se rendre à la salle de bain afin de se coiffer lorsque la porte de la chambre s’ouvrit sur Magnus. Il s’était habillé et légèrement maquillé. Il portait une chemise noire sous un veston sombre. A son fin cou matte était noué un foulard d’un rouge sang, quelques chaines pendaient à sa nuque. Le col de sa chemise avait été remonté, elle restait déboutonnée jusqu’au troisième bouton. Les manches de son haut avaient été rehaussaient, dévoilant des avants bras nus délicieusement bronzés et musclées, aux veines exquises et saillantes. Ses poignets fins étaient décorés par quelques bracelets. Ses doigts, d’une tendresse diabolique, étaient ornés de bagues. Ses yeux bridés de félin avaient été maquillé d’un fin trait d’eyeliner, agrandissant son regard hypnotisant et ensorcelant. Chase ne pouvait plus lâcher Magnus du regard. Il était si beau, si séduisant, si… Lui. Néanmoins, il dut se mettre une claque mentale pour retrouver ses esprits pour réussir à penser à autre chose que de se jeter sur son ami et lui enlever ce qui cachait sa beauté naturelle.

D’un coup brutal, il lui revint les événements de la veille. Il s’attarda un instant sur le foulard qui occultait son cou d’une appétissante couleur café au lait. Il se souvint soudainement de ses lèvres caressant sa peau au parfum exotique. Il se souvint de ses lèvres pressant sa chair. Il entrouvrit sa bouche, ses yeux s’écarquillant sous le coup de la surprise. Il referma ses lèvres et déglutit, ayant quelque peu honte d’avoir laissé un suçon sur la peau parfaite et, auparavant, intacte, de Magnus. Il se racla la gorge afin de récupérer sa voix.

- Ce que… Ce que… ça ne te dérange pas ce que tu as… Sur le cou ? lui demanda-t-il, rougissant de gêne.

- Absolument pas… lui annonça-t-il, souriant de toutes ses dents blanches. Je m’y suis fait. Comme le petit bruit mignon que tu fais quand tu dors, l’informa-t-il, quelque peu moqueur en lui caressant – tendrement - la joue de son index verni de noir.

- Hé ! Je ne ronfle pas ! s’exclama le brun, jouant l’offensé, s’éloignant de Magnus.

Ce dernier ferma les yeux et fit un petit bruit de ronflement qui, étrangement, était à la fois doux et agréable à l’oreille, comme un ronronnement. Chase le réprimanda gentiment en lui donnant une petite tape sur le biceps. Magnus rouvrit les yeux, souriant d’une manière à faire craquer n’importe qui. Pour changer de sujet, Chase lui demanda s’il avait une idée d’un endroit où ils pourraient prendre le petit-déjeuner, cherchant un endroit où ses yeux pouvaient se poser afin d’éviter les yeux de chat de son ami. C’est alors que, tout à fait naturellement, il proposa d’aller chez lui, là où, au moins, il y aura des cocktails. Surpris, le brun l’informa qu’il n’était que 5 heures du matin, ne cherchant plus à dévier son regard aimanté. Magnus le regarda avec patience jusqu’à rétorquer qu’il devait bien avoir des < happy hours > quelque part avant de lui faire un clin d’œil. Chase soupira, n’ayant pas du tout l’envie de rire.

- Bien… soupira à son tour l’asiatique. Mais j’ai tenté.

Le brun leva les yeux au ciel, un début de sourire aux lèvres. Il lui proposa alors de le conduire jusqu’à chez lui, se rendant soudain compte que sa mère ne le lâchera pas tant qu’il ne sera pas revenu à l’appartement. Magnus s’avoua vaincu. Il est vrai que Brooklyn est assez loin de l’Empire State Building. Il accepta donc la requête de son ami. Chase agrandit son sourire et le prit dans ses bras. Bien que Maugnus ait été surpris par cet élan de tendresse soudain, il se laissa faire. Il enroula ses bras musclés autour de sa nuque, déposant ses mains à plat sur les omoplates du brun. Celui-ci blottit sa tête contre son cou tanné, sentant un doux parfum délicat qu’il n’arrivait pas à discerner. Ils auraient pût rester là, debout l’un contre l’autre, le premier tentant d’enlever sa chemise au deuxième qui n’essaya pas de l’en empêcher, si un raclement de gorge ne les avaient pas fait se séparer. Chase se tenait droit comme un piquet tandis que Magnus préféra contempler le sol de l’appartement de Leighton. Ce jour là, elle était vêtue d’un simple pull blanc à col roulé en cachemire, elle avait enfilé une mini jupe jaune évasée fendue sur le côté sur une paire de collants noirs en dentelle. Elle s’était chaussée de bottines à talons hauts. Son front était dégagé grâce à un serre tête jaune. Ses longs cheveux bruns avaient été ondulés. Elle avait nappé ses lèvres d’une fine couche de rouge à lèvres rouge cerise. Ses yeux marron avaient été maquillés de fard à paupières quelque peu orangé sur les paupières mobiles. Le creux de la paupière était d’une couleur plus foncée. Le coin externe était peint d’un marron pastel. Un fin trait d’eyeliner rendait son regard plus intense. Elle avait rajouté un peu de mascara sur ses cils. Il ne l’avait jamais vu habillée si simplement. Ce qui, bien évidemment, n’enlevait rien à sa beauté. Il pensait juste à ces pauvres filles qui mettaient au moins trois heures rien que pour se maquiller afin d’être les plus belles alors que Leighton avait juste besoin d’un rapide coup de brosse dans les cheveux, d’un maquillage naturel et de fringues un peu près potables. Elle n’avait pas besoin d’une tonne de maquillage sur le visage pour être considéré comme la fille la plus belle de l’université. Il en connaissait une autre de fille pour qui les artifices du maquillage ne valaient pas la peine d’être mis en pratique. Il se rappelait très bien que Fedora n’avait pas besoin de beaucoup d’effort pour être séduisante. Dans son cas à elle, elle devait juste rester elle-même. Elle était dotée d’une beauté naturelle ravageuse que très peu de femmes possèdent. Elle avait ce charme différent qui l’avait fait craquer la première fois qu’il l’a vu. Elle n’avait besoin de rien pour être belle et sexy. Elle avait juste besoin de confiance en elle… Leighton le fit retomber sur terre. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine. Il la détailla encore une fois, se demandant si elle allait bien.

- Tu es… Très belle, lui fit-il, ses yeux s’agrandissant quelque peu. Mais, je croyais que tu n’aimais pas le style… Enfin, que tu n’aimais t’habillée comme les autres.

- Et moi, je croyais te connaître, lâcha-t-elle, amère.

- Qu’est ce que tu veux dire par là ? l’interrogea-t-il.

Elle regarda par-dessus son épaule, l’air gênée et ne prononça pas un mot. Elle le prit par le poignet et l’entraîna un peu plus loin, de sorte à ce que personne n’entende ce qu’elle à dire.

- Chase, commença-t-elle, regarde toi, regarde ce que tu es devenu ! Quand Chuck m’a dit que tu viendrais accompagner, je ne m’attendais pas à Magnus Wù ! s’écria-t-elle en contrôlant le débit de sa voix pour éviter que le principal concerné ne lève les yeux vers eux.

- Magnus n’est pas concerné par tout ça ! s’exclama-t-il, sur le même ton qu’elle, après s’être retourné vers l’asiatique.

- Il est concerné, Chase ! s’écria-t-elle. Que tu le veuilles ou non, continua-t-elle, retrouvant son calme. C’est toi qui l’as entraîné là-dedans ! Tu sais comment est Chuck quand on touche à ses amis, tu sais combien il peut être froid et amer, dit-elle, sur un ton de reproche.

- C’est Chuck qui a commencé ! Magnus ne voulait même pas venir, j’ai dû le supplier ! s’écria-t-il, au bord des pleurs de rage.

- Chase, arrête. Arrête de rejeter la faute sur les autres ! s’écria-t-elle, couvrant ainsi les protestations du brun. S’il ne voulait pas venir, pourquoi l’avoir forcé ? demanda-t-elle avec raison. Si tu tenais tant à ce que vous soyez juste tout les deux, tu aurais pût le dire à Chuck ou à moi, on l’aurait compris ! Mais, là, ramener, chez moi, quelqu’un que mon petit-ami déteste, on aurait presque put prendre ça pour de la provocation.

- Leighton, je pensais que depuis le lycée, l’eau aurait coulé sous le pont et qu’on aurait pût tous passer une belle soirée entre amis ! Excuse-moi d’avoir été optimiste !

- Là, ce n’est plus de l’optimisme Chase ! Tu sais très bien combien Chuck est rancunier. Magnus n’est pas notre ami ! Ce n’est même pas le tien ! Vous êtes… Quoi, juste des connaissances ou peut-être même amants mais tu sais bien que tu ne pourras jamais aimer quelqu’un d’autre comme tu as aimé Fedora ! On le sait tous !

- Tu ne sais pas ce qu’il y a dans mon cœur Leighton… Peut-être que c’est vrai, je ne pourrais jamais aimer quelqu’un comme j’ai aimé Fedora mais je pense que Magnus peut m’aider à trouver une autre définition de l’amour que : < aimer, c’est détruire >, dit-il, anéanti et fatigué par cette conversation.

Cette dernière phrase finit d’achever la jolie brune qui s’avoua vaincue. Elle leva les mains en l’air, montrant sa soumission. Elle le contourna, lui qui sentait encore son cœur battre dans sa poitrine sous l’effet de la colère. Si il y avait quelqu’un qui pouvait, ou qui aurait pût le comprendre, c’était bien elle. Finalement, il s’excusa auprès d’elle. Elle soupira et rétorqua qu’il devait parler à Chuck. Elle ne pourra pas supporter une autre guerre civile entre eux. La première datant du film Captain America : Civil War où le duo s’était séparé parce-que l’un était pour l’équipe IronMan tandis que l’autre était dans la team Cap. Au final, ils avaient réussis à se réconcilier autour d’un verre. Rien de plus normal quand on se nomme Chuck Harisson et Chase Jones. Il posa sa main sur l’épaule de son amie et l’assura qu’il essaiera de lui parler. Elle enroula ses fins doigts autour de son poignet et le remercia. Un tendre sourire orna leurs lèvres à tout les deux. Finalement, ils se séparèrent quand le téléphone de l’un d’entre eux se mit à sonner. Chase enleva sa main de l’épaule de Leighton et extirpa son portable de la poche de sa veste. C’était sa mère. Il décida de raccrocher à l’instant où il vit le nom du contact. Il remit son téléphone dans l’une des poches de sa veste et se retourna vers le salon. Il vit Magnus, toujours assit sur le canapé, en train de se refaire une petite beauté devant un miroir de poche rond et vintage. Chase aimait le voir ainsi, enfermé dans son monde où personne excepté lui et les personnes qu’il avait autorisé pouvaient entrer. Magnus tenait le miroir dans la paume de sa main gauche, le côté vitré de l’écrin en or devant lui alors qu’il devait être en train d’estomper, ou d’enlever, le surplus d’ombres à paupières noire. Chase se cala contre la porte, le contemplant, un sourire amoureux aux lèvres. Sentant qu’on le déshabillait du regard, Magnus releva la tête, croisant les yeux océans du brun. L’asiatique prit sa respiration et se leva d’un bond. Il rangea son miroir dans la poche de son jean et se dirigea vers lui. Il lui prit la main. Chase la serra, lui souriant toujours. Il l’interrogea pour savoir si tout allait bien. Le brun lui répondit par un mouvement de tête positif, même s’il restait surpris par cette question. Magnus resta suspicieux, il avait de bonnes raisons de l’être, jamais Chase Jones ne s’était comporté comme ça… Toutefois, il n’approfondit pas les questions et décida de le croire. Le brun le prit par la taille et le colla contre lui, un doux parfum s’échappant de sa chair tannée. Il se mordit la lèvre inférieure en pensant au goût sucré de sa peau douce. Mais, alors qu’il s’apprêta à goûter une nouvelle fois à ces lèvres tentatrices et irrésistibles, on les dérangea une nouvelle fois. Chase roula les yeux dans leurs orbites tandis que Magnus soupira. Ils se tournèrent vers la personne responsable de cette interruption et virent Leighton. Cette dernière tenait un sac à la main. Elle se dirigea vers le duo, se mettant face à eux tandis qu’ils se tournèrent vers elle. Elle leur montra le sac et les informa qu’il contenait leurs habits qu’ils étaient sur le point d’oublier. Les lèvres de Magnus s’étirèrent en un sourire au coin alors qu’il tendit sa main vers le sac que Leighton éloigna de lui. Il perdit son sourire et la regarda d’un air meurtrier. Elle se tourna vers Chase, le regardant tantôt lui tantôt Magnus. D’un regard appuyé et sérieux, elle leur fit promettre que si un jour, ils se mettaient en couple, ils avaient intérêt à la mettre en courant en premier. Le brun la considéra, hochant la tête, se pinçant les lèvres, passant sa langue dessus. Magnus lui affirma qu’elle sera la première à le savoir si, un jour, ils sont en couple. Elle leur sourit et les prit dans ses bras. Elle chuchota à l’oreille de Chase qu’il doit absolument parler à Chuck, ajoutant qu’elle ne voulait pas l’entendre geindre à son propos. Un sourire amer apparut sur son visage et il l’assura qu’il lui parlera. Elle se sépara du duo et tendit à Magnus le sac contenant leurs affaires de la veille. Il le prit en main et s’éloigna d’elle et de Chase, demandant à ce dernier de le suivre. Le brun croisa le regard de son amie qui les examina, les regardant successivement. Chase se dirigea à la suite de son ami qui était déjà arrivé vers la porte. Il se lança à sa poursuite et le rattrapa. Ils se firent face. L’un paraissait nerveux tandis que l’autre semblait être de bonne humeur. Chase sentit que son cœur battait de plus en plus fort dans sa poitrine à chaque fois qu’il le voyait. Sa respiration devenait de plus en plus saccadée. Magnus, s’inquiétant soudainement pour son ami, lui demanda si tout allait bien en lui prenant la main. D’un geste gracile de la main, il descendit ses doigts de fées sur la paume de sa main, la lui prenant pour lui montrer qu’il est là. Ses yeux fauves l’implorèrent de lui dire quelque chose. Chase déglutit. Il entrouvrit ses lèvres fines pour dire ce qu’il avait sur le cœur mais, étant donné que les mots étaient restés coincés dans sa gorge, il décida d’essayer de reprendre sa respiration.

- Magnus… Je… Je… bégaya-t-il, cherchant ses mots.

- Oui ? interrogea-t-il avec une pointe d’inquiétude dans sa voix tendre.

Alors que le brun s’apprêta à répondre, un raclement de gorge l’en empêcha. Une fois de plus, il leva les yeux au ciel. Il les ferma, soupirant. Il se retourna et rouvrit les yeux, Leighton était posée contre la porte. Magnus s’impatientait. Elle se décolla de la porte, leur demandant comment ils comptaient rentrer chez eux par une si belle nuit d’hiver. Les deux amis se tournèrent l’un vers l’autre. A l’évidence, ils n’avaient pas pensé au fait qu’il risquait de faire froid… Elle émit un faible soupir et les informa qu’une limousine les attendait au bas de l’immeuble. Elle prit un téléphone vintage accroché au mur à côté d’elle et leur demanda s’ils préféraient prendre le taxi. Très précipitamment, Magnus lui fit comprendre qu’il n’était pas fan des taxis new-yorkais. Avec un sourire malicieux, elle reposa le téléphone sur son combiné bleu. Elle se dirigea vers Magnus, lui faisant face. Chase craignait qu’ils se sautent tout les deux à la gorge. L’asiatique la dévisageait tandis qu’elle le toisa de bas en haut. Elle eut un sourire grimaçant avant de prononcer un compliment sur lui.

- Ca te va plutôt bien, remarqua-t-elle en baladant ses yeux sur les formes de Magnus. Je ne pensais que ça t’ira aussi bien.

- Merci Leighton, dit-il, surpris.

Elle lui sourit et lui remit correctement son foulard qui cachait sa peau matte marquée par les baisers passionnés de leur ami commun. Elle passa à côté de lui, le frôlant de peu, et leur ouvrit la porte en grand. Elle les invita à sortir.

Magnus passa en premier, laissant le loisir à Chase de le déshabiller un peu plus du regard. Il sortit à son tour, prenant son souffle. Il se tourna vers la brune et la remercia de son hospitalité. Comme elle s’apprêtait à parler, il la stoppa et l’assura qu’il parlera à Chuck. Il se retourna vers le couloir, remarquant que Magnus l’attendait. Il la salua et s’en alla. Il entendit un claquement de porte. Elle venait de la fermer. Il ferma les yeux, soupira et se pinça l’arrête du nez. Il marcha en direction de l’asiatique. Chaque pas vers lui le rendit un peu plus souriant et heureux. Arrivant presque à la moitié du couloir, il entendit un murmure provenant d’outre-tombe. Il se retourna vivement, croyant reconnaître la faible voix de ce murmure. Il chercha de tous les côtés une silhouette féminine familière mais ne trouva qu’un couloir vide. Ses yeux papillonnèrent, quêtant toujours une quelconque trace de Fedora. Mais, il dû se rendre à l’évidence que son esprit lui jouait des tours. Sûrement pour lui rappeler une certaine blonde- qu’il ne réussira jamais à oublier. Il se rendit compte qu’il faisait attendre Magnus. En se retournant vers lui, il sût alors qu’il ne pouvait pas l’aimer. Pas en ce moment. Son cœur, pourtant, ne battait que pour l’asiatique. Néanmoins, il savait qu’il battait aussi pour Fedora. Il ne pouvait pas se permettre d’être amoureux de Magnus et de Fedora en même temps. Il devait dire adieu à l’un d’eux. C’est juste, qu’il ne savait pas encore qui il devait choisir. Encore une fois, il se confronta à un choix que son esprit malade lui donnait. Il marcha donc vers Magnus, continuant de penser à ce dilemme. Il essayait de le résoudre par tous les moyens. Certes, il ne s’agissait d’une question de vie ou de mort mais il avait le sentiment que s’il faisait le bon choix, alors tous ses problèmes seraient résolus. Avec Magnus, il serait épanoui. Le vide de son cœur n’existerait plus, il serait remplacé par de l’amour. Mais, le simple fait de revoir un jour la blonde, de la prendre dans ses bras, de l’embrasser remplissait son cœur de joie et d’espoir. Pour savoir quoi faire, il n’avait pas d’autres choix. Il devait embrasser Magnus sans être sous l’emprise de drogue ou d’alcool. Et seulement là, il avisera. Soit ça passe, soit ça casse. Il devait savoir si ses sentiments pour lui étaient seulement dû à de l’attirance physique et aux substances illicites qu’il a consommé la veille ou si il était vraiment amoureux de lui. Dans un cas comme dans l’autre, il devra abandonner un de ses amours, un de ses troubles. Il se remit donc vers sa direction et lui fit face. Magnus lui sourit et avança sa main vers la sienne. Chase la recula, laissant l’asiatique surpris face à cette réaction. Il l’interrogea du regard avant qu’il n’appui sur le bouton de l’ascenseur.

Un long silence s’installa entre eux avant que la cabine ne les rejoigne. Les portes s’ouvrirent. Magnus entra en premier, après que Chase lui ai fait comprendre qu’il pouvait passer avant lui. Le brun pénétra à son tour dans l’ascenseur. Il se plaqua contre le mur, à l’instar de Magnus qui avait croisé ses bras sur ses pectoraux. Bien qu’utiliser un baiser pour connaître ses véritables sentiments envers l’asiatique le rebuter un peu, il se mit à penser qu’il n’avait pas le choix. Il se décolla du mur et se rua vers lui. Il posa une main contre son torse et le plaqua contre le mur. Il l’embrassa. Magnus posa sa main sur sa nuque et rendit le baiser un peu plus ardent. Chase prit fermement les poignets de l’asiatique et les remonta, les collant contre le mur. Il monta ses paumes de ses mains jusqu’à ce que les paumes de Magnus et les siennes soient l’une contre l’autre. Il enroula leurs doigts. Il le retint contre le mur. Ce qui semblait contrarier Magnus car il ne pouvait libérer ses mains de l’emprise de celles de Chase qui continuait de le maintenir contre le mur, leurs mains au-dessus de sa tête. Le baiser était parfait, trop parfait pensa Chase. Il continua, néanmoins, de goûter à la chair sucrée des lèvres de son amant. Magnus aurait pût le conduire plus loin dans le baiser si seulement un bruit de portes qui s’ouvrent ne l’avait pas coupé en plein élan. Ils ouvrirent les yeux et remarquèrent que d’autres paires d’yeux les dévisagèrent. Chase se recula très rapidement de Magnus, gêné. Il se recolla contre le mur, se raclant la gorge, essayant de rester sérieux tandis que le vieux couple se mit juste devant eux. La vieille femme se mit à glousser.

- Ces jeunes… Toujours à croire qu’ils sont les premiers à avoir fait des cochonneries dans ce genre d’endroit intime, dit-elle, un sourire malicieux aux lèvres.

Chase déglutit de dégoût et se décolla du mur, suivi par Magnus. Ils restèrent assez loin l’un de l’autre, pourtant, ils semblaient encore très proches. Il porta la main à son cœur, sentant qu’il battait un rythme normal contre sa cage thoracique, il soupira intérieurement de soulagement.

Il n’avait pas ressenti un seul frisson lorsque leurs doigts se sont entrelacés.

Il n’avait pas un seul sentiment de manque lorsque leurs lèvres se sont séparé l’une de l’autre.

Il n’avait pas ressenti un seul battement de cœur effréné lorsqu’il s’est rué vers et qu’il l’a embrassé.

Il n’a pas ressenti l’ardeur, la passion montait en lui et parcourir ses veines comme c’était le cas avant, avec Fedora dont les baisers étaient pareils à des feux d’artifices dans son cœur et dans son corps. C’était le cas à chaque fois qu’ils échangeaient – ou qu’il lui volait – un baiser tendre et doux.

Là, ce baiser, en tout cas pour lui, n’avait rien d’amoureux. Il prouvait juste ce qu’il espérait juste… Il n’était pas tombé éperdument et follement amoureux de Magnus. Ce qu’il avait éprouvé pour lui la veille n’était dû qu’à la drogue et à l’alcool. Il n’aimait donc que Fedora. Il n’était attiré par Magnus que physiquement… Même si le soulageait de savoir qu’il n’était pas bisexuel, il était quand même contrariait. Donc, il était condamné à aimer une morte ? L’ironie du sort, il avait trouvé l’amour et dès qu’il allait lui dire la vérité sur ses sentiments, le ciel, ou une quelconque force occulte, lui a volé tout ce qu’il n’a jamais désiré. Certes, maintenant qu’il connaît Zoé et Phoenix, il peut espérer qu’au moins une des deux saura lui faire oublier ses deux échecs.

Soudainement, les portes s’ouvrirent. Ils étaient arrivés au rez de chaussée. Le couple de personnes âgées sortit, main dans la main. Chase et Magnus sortirent à leur tour, le brun avant l’asiatique.

Ils longèrent le hall de l’immeuble, marchant à un mètre l’un de l’autre. Chase garda la tête baissée tandis que son esprit cherchait des tournures de phrases plus agréables que < que nous deux, ça n’arrivera pas >.

Ils arrivèrent enfin devant la porte de l’immeuble. Chase en sortit le premier. Il fit volte-face et barra le passage à Magnus qui cherchait à passer. Le brun regarda à droite et à gauche avant de s’avancer un peu plus vers lui, le forçant à reculer et à rester dans le hall de l’immeuble.

- Magnus, commença Chase, il faut qu’on parle, sérieusement.

- Je t’écoute, lui fit-il savoir.

Chase prit son inspiration, l’informant dans un faible sourire que, ce qu’il s’apprêtait à lui dire était difficile. Magnus lui prit la main et lui fit comprendre, d’un simple regard compatissant, qu’il est prêt à entendre ce qu’il à lui dire. Le brun exposa alors ses sentiments pour lui. Plus il parlait, plus Magnus sentait où il voulait en venir. Sa cage thoracique enveloppée dans une chemise noire se souleva avec rapidité et difficulté alors qu’il sentait que des larmes arrivaient à ses orbites. Sa gorge se serra. Chase continuait de s’emporter dans ses explications, disant qu’il ne pourra jamais l’aimer à cause de son attirance physique pour lui. Magnus hochait la tête et tourna sa tête vers la gauche, détournant son regard des yeux océans et calmes de celui qu’il aimait, croyant que c’était réciproque.

- Magnus ? Tout va bien ? lui demanda-t-il.

- Non, ça ne va pas ! s’écria-t-il, plus que furieux.

- Quoi ? demanda-t-il, surpris par cette réponse qu’il trouvait extrême.

- Qu’’est ce que tu espérais Chase ! Que j’irais bien après qu’on m’est repoussé ? s’exclama-t-il, riant jaune. Tu m’as repoussé, continua-t-il, exaspéré et enragé, deux fois, l’informa-t-il en relevant son index et son majeur pour former le chiffre 2, un sourire et un rire amer prenant place dans sa voix. Et, tu espères que tout ira bien ?

Chase resta surpris par cet excès de fureur. Alors que Magnus essaya de sortir, Chase l’en empêcha, le raisonnant. Mais celui-ci voulait que plus que tout partir. Magnus posa ses mains sur le torse de Chase pour le pousser de son chemin mais il résista. Plus Chase résista, plus Magnus redoubla d’effort pour le pousser hors de la porte. L’asiatique hurla à la mort, lui ordonnant, le suppliant de le laisser partir. Sa voix se brisa en larmes quand il prononça son prénom. Chase finit par le prendre dans ses bras. Même en étant entre ses bras musclés et réconfortants, Magnus continua de se débattre et de se battre contre les sentiments qui l’anime. L’asiatique sentit le sol se dérober sous lui tandis qu’il tomba en larmes. Chase le retint de s’effondrer à terre. Il sentit ses larmes coulaient sur sa veste en cuir. Le brun ne pouvait supporter la vue du visage de son ami déformé par des larmes de rage et de tristesse. Il resserra son étreinte alors que des gémissements de chagrin sortirent des lèvres de Magnus.

- Magnus, commença le brun. Ecoutes moi… Ecoutes ma voix… le supplia-t-il en le décollant lentement et tendrement de lui. Je suis très mauvais en excuses mais je te devais la vérité. Je sais que tu en as assez d’entendre ce prénom, débuta-t-il par un long silence durant lequel Magnus s’était séparé de lui et effacer ses larmes, mais Fedora m’a donné et m’a fait ressentir ce que personne, ni même toi, n’avait réussi à me faire ressentir. Comme l’amour et le chagrin, continua-t-il alors que l’asiatique, levant les yeux au ciel, lassé d’entendre la même chose, s’apprêta à sortir. Mais, je peux t’assurer que tu auras toujours une place dans mon cœur, dit-il en le stoppant net, le prenant par l’avant-bras.

- Tu vois, c’est ça ton problème, répliqua-t-il, regardant d’un mauvais œil la main de Chase. Dès que quelqu’un, à qui tu as fais semblant de t’intéresser, s’intéresse un minimum à toi, tu te désintéresse et lui brise le cœur. Peut-être que Fedora t’as changé, mais moi, je ne vois pas de différence, cracha-t-il, amer. Oublies-moi, le conseilla-t-il. Oublie mon numéro, ce qu’il s’est passé entre nous, si ça a une quelconque importance pour toi. C’est fini.

Il enleva la main de Chase et s’en alla à pied chercher un taxi. Chase resta circonspect. Ce que Magnus lui a dit l’a blessé et l’a convaincu qu’il avait peut-être fait une erreur. Il entendit un bruit de klaxon. Il leva les yeux au ciel, penchant sa tête en avant et se tourna vers la source du klaxon, sortant donc du bâtiment. Il vit, garée devant l’immeuble, une limousine noire. Il s’y dirigea et remarqua que Magnus avait réussi à appeler un taxi jaune de New York. Il le contempla en train d’entrer à l’intérieur. Il l’imaginait bien se pencher vers le conducteur et lui donner l’adresse de son loft, à Brooklyn. Le taxi démarra au quart de tour vers l’un des cinq arrondissements de la ville de New York. Chase entra dans la limousine et indiqua sa destination au chauffeur de Leighton. Il contempla le paysage tandis qu’ils longèrent les quartiers d’un autre des cinq arrondissements ; Manhattan. Il finit par s’endormir en admirant la ville encore endormie, pensant à Fedora et à Magnus.

Il finit par se réveiller, en sursaut. Il avait senti qu’on le poussait. Il était encore un peu dans les vapes. D’une voix pas éveillée, il demanda où il était. Le chauffeur l’informa qu’ils étaient arrivés devant l’Empire State Building. Il émit un faible < oh > mélangé à de la surprise ironique et à l’envie d’être partout sauf devant ce bâtiment.

Il sortit de la limousine. Il faisait encore assez froid dehors. Il mit ses mains dans ses poches et remercia le conducteur de Leighton. Celui-ci referma la portière. Chase se dirigea vers l’entrée de l’Empire State Building. Il longea le hall sans prêter attention à l’homme de l’accueil qui l’avait salué. Il appuya sur le bouton de l’ascenseur. Il joignit ses mains alors que de la musique s’éleva des hauts parleurs de la cabine. Il regretta amèrement de ne pas avoir mit sa propre musique plus tôt. Il avait pourtant eu le temps dans la limousine où il repensait à ce qu’il avait dit à Magnus.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent enfin. Chase remercia le ciel, sincèrement et sortit de la cabine. Les portes se refermèrent et elles repartirent au rez de chaussée. Il prit son portable en main et activa la lampe torche pour se guider dans le vaste appartement, afin d’éviter de se cogner. Il était dans le salon et remarqua, en levant quelque peu la lumière de son téléphone, que sa mère dormait dans le canapé, encore habillée de ses vêtements de la veille. Il soupira et se dirigea vers elle. Il s’agenouilla quelque peu auprès de la table basse du salon et posa son portable à plat dessus. Il prit les pans de la couverture que sa mère avait rabattue sur elle et la remit correctement sur elle. Un tendre sourire se dessina sur son visage alors qu’il reprit son portable. Comme la lumière illumina ce qui état posé sur la table, il vit que des papiers étaient éparpillés dessus. Il s’en rapprocha un peu et lit le titre des papiers. C’étaient des documents d’adoption. Son cœur ne fit qu’un bond. Son sang ne fit qu’un tour. Il s’était arrêté net. Il se mit à se demander qui pouvait être l’enfant adopté des Jones entre Carter et lui. La réponse fut facile à déduire… Il ne pouvait s’agir que de Carter. Il n’avait pas besoin de lire la suite des documents pour savoir qui avait été adopté ! C’était clair ! Très clair ! C’était Carter. Ça ne pouvait être que lui. Il se mit une claque mentale et se mit en direction de sa chambre. Il mit cette information sur l’adoption de son frère dans un coin de sa tête, il ne voulait pas avoir à s’occuper de ça dans l’immédiat. Avouer à Carter la vérité sur ses origines serait son plan B si sa réconciliation avec Chuck ne se déroulait pas comme prévu.

Il monta les marches de l’escalier menant à sa chambre à pas de loup. Il devait se faire le plus discret possible.

Arrivé devant la porte de sa chambre, il prit la poignée et l’abaissa. Il appuya sur le bouton d’alimentation, illuminant son antre. Il sortit de sa poche son téléphone ainsi que ses écouteurs Couché sur son lit, Vanilla Ice se trouvait au pied du matelas, tombé de sommeil en attendant son maître. Un tendre sourire niais s’étala sur son visage tandis qu’il se dirigea vers son labrador en pelage sable. Il fit attention à ne pas le réveiller lorsqu’il s’avança en sa direction. Il s’assit au bord de son lit et caressa ses poils de blé. Il se mit soudainement à penser à Magnus. Où était-il ? Que faisait-il ?

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Magnus avait froid. Mais il préférait ressentir le souffle froid du vent plutôt que de sentir les lèvres de Chase sur ses lèvres, sur son torse, dans son cou… Il se mit une claque mentale avant de commencer à se remémorer la soirée de la veille. Il ne voulait pas y repenser. Il avait crû Chase. Il avait eu confiance en lui. Il croyait qu’il avait vraiment changé.

Il marcha dans un rue de Brooklyn, cherchant son loft comme si il ne savait plus où il habitait. Il se rendit compte d’une chose. Il pensait comprendre pourquoi Chase l’avait rejeté… Il regarda ses mains, tournant les paumes vers lui. Il examina minutieusement chaque détail de ses mains. Il se demandait qui il était. Il se demandait s’il était normal, s’il n’était pas un monstre. Avec une expression d’incompréhension et de dégoût pour lui-même, il continua de marcher en direction de son appartement.

Il ouvrit la porte de son loft avec fureur. La lumière s’alluma d’elle-même, dévoilant un superbe loft moderne. Il referma la porte derrière lui en la claquant violemment. Il enleva le sac de vêtements que Leighton lui avait passé et le jeta brutalement au sol. Il chercha quelque chose pour pouvoir se regarder, pour pouvoir vérifier qu’il vivait un cauchemar. Ses yeux se posèrent sur un meuble en bois ancien. Un petit miroir rond était posé en évidence. Il se rua sur le meuble et prit en main le miroir. Il se contempla quelques secondes. Il grimaça en voyant qui il était, posant une main sur son visage. Il jeta brutalement le miroir à terre, le brisant en mille morceaux.

Il entendit un gémissement désapprobateur venant du salon. Il s’y dirigea et découvrit qu’elle s’était réveillée. Sûrement à cause de lui et du vacarme qu’il avait semé. Elle s’était assise sur le canapé, les coudes sur ses genoux, penchée en avant. Elle était vêtue d’un simple débardeur rouge, d’un bas de pyjama noir. Elle avait noué ses cheveux blonds châtain clair en une tresse posée délicatement sur son épaule. Elle avait passé par-dessus son haut une longue veste noire et blanche en laine. La manche du bras droit avait été retroussée, laissant voir un élastique noir autour de son poignet. Elle leva la tête vers lui. Voyant son expression anéantie, elle se leva d’un bond et lui demanda comment ça c’était passé. Il croisa son regard d’un bleu presque jade et fit ressurgir sa colère.

- Tu avais raison ! s’exclama-t-il, furieux. Jamais il ne pourra aimer quelqu’un… Quelqu’un comme moi ! rugit-il.

Le dégoût pour lui-même résonnait dans sa voix tandis qu’il regardait ses mains, ses paumes devant ses yeux, avec horreur et répugnance. Elle écarquilla les yeux, une expression de surprise se dessinant sur son visage angélique.

- Magnus, commença la voix douce de la cousine de son colocataire, que s’est-il passé ? le questionna-t-elle.

- Je croyais… Enfin, je pensais, commença-t-il, la voix brisée par la peine, j’ai vraiment crû que l’amour était réel. Hier, je me suis promis de ne pas retomber amoureux de lui, continua-t-il, sa voix se cassant encore plus, j’ai vraiment essayé, conclu-t-il dans un craquement de voix tandis qu’une larme s’écoula de son œil.

- Magnus, tu penses réellement qu’il a pensé ce qu’il a dit ? demanda-t-elle, essayant de le calmer.

- Pour lui, ce n’était qu’un jeu ! tonna-t-il. Il ne m’a jamais aimé, pas comme il l’a aimé elle ! rugit-il, furieux. Il m’a blessé et la seule chose qu’il avait à dire c’était désolé ?! demanda-t-il, de plus en plus enragé.

- Magnus, arrête ! le supplia-t-elle alors qu’il commençait à l’effrayer.

- Tu ne le connais pas comme je le connais ! tonna-t-il, courroucé. Un Jones ne sait que blesser les gens autour de lui… soupira-t-il en s’asseyant sur le canapé.

- < Jones > ? interrogea-t-elle, la peur transparaissant dans sa voix. Quand tu dis < Il ne m’a jamais aimé, pas comme il l’a aimé elle ! >, commença-t-elle, rabattant des petits cheveux derrière son oreille, tu sais qui est ce < elle > ? demanda-t-elle, incertaine.

- Elle s’appelait Fedora, répondit-il dans un soupir, se pinçant l’arrête du nez. Il l’aime tellement… dit-il en rouvrant les yeux, croisant son regard azuré. Si tu avais pût être là pour entendre comment il parlait d’elle… soupira-t-il, baissant la tête vers ses cuisses, chagriné et détruit.

Magnus n’avait pas vu que son amie avait viré au rouge. Il avait néanmoins remarqué qu’elle avait soudainement changé d’humeur quand il avait prononcé le nom de Chase. Il n’y avait pas prêté attention et il s’interrogea. Est-ce qu’elle le connaissait ? Est-ce qu’ils ont déjà eu une aventure ensemble ? Il l’interpella, cherchant à savoir si elle allait bien. Elle fit volte face et lui adressa un grand sourire. Bien qu’il la soupçonnait de simuler sa joie, il ne rechercha pas plus de réponses. Son sourire se fit bref. Elle passa sa main sur son front. Elle serra son poing et le frappa contre la paume de sa main, soupirant. Magnus haussa un sourcil. Elle se reprit et se précipita sur lui. Elle s’agenouilla en face de lui, posant ses mains sur ses genoux. Il baissa la tête vers ses jambes. Il lui prit les mains. Ils levèrent les yeux l’un vers l’autre. Les yeux fauves de Magnus implorèrent les yeux bleus jade de son amie. Elle se hissa quelque peu sur ses pieds et le prit dans ses bras. Il blottit sa tête contre sa nuque, ses narines proche de son oreille et de sa chevelure nouée en natte. Il se laissa aller à ses larmes. Elle enroula ses bras autour de sa nuque, posant ses mains à plat sur ses omoplates.

- Magnus, débuta-t-elle, je dois te poser une question.

- Vas-y, répondit-il, adouci par la présence de son amie, fermant les yeux afin de revoir la douceur et la tendresse dans ses mirettes lagons.

- Quand tu as dit < Jones >, tu ne voulais pas parler de la riche famille des Jones dont l’un de ses membres est Chase Jones ? questionna-t-elle.

- Et bien, commença-t-il, son véritable nom est Collins, l’informa-t-il dans un rire amer. Il n’est pas Chase Jones mais Chase Collins. Mais, je parlais bien de lui, continua-t-il alors qu’il sentit qu’elle resserra son étreinte autour de lui. J’ai moi aussi une question à te poser, rétorqua-t-il en posant ses mains graciles sur ses épaules qu’il dénuda d’une simple caresse qui la fit frissonner. Connais-tu Chase Jones ? la questionna-t-il, en la mettant face à lui, d’une voix hypnotique.

Malgré la clarté de ses yeux bleus jade, Magnus les vit s’assombrir. Il resta face à elle, plongea son regard d’ambre dans le sien, pénétrant ses mirettes, tentant de percevoir un quelconque cillement de sa part. Elle semblait être désemparée, dépourvue de toutes réponses correctes. Il vit que sa poitrine remontait difficilement et avec rapidité. Il lui lâcha les épaules et la regarda avec compassion tandis qu’elle était en quête d’air. Il leva les yeux au ciel et la pria de l’excuser. Il la contourna. Elle passa une main sur son front et se dirigea vers la chambre lorsqu’elle se figea. Elle l’interpella alors qu’il était en train de se servir un verre de whisky. Il se tourna vers elle, se demandant ce qu’il se passait. Elle l’interrogea pour savoir si c’était normal qu’un sac à main de marque soit dans le hall. Il écarquilla les yeux, se rendant soudain compte qu’il avait laissé quelque chose d’important. Il posa le verre à moitié rempli et la carafe en cristal à whisky sur la table de la salle à manger ; se précipitant vers le hall. Il se mit aux côtés de son amie qui était restée clouée au sol. Il posa sa main sur sa taille, regardant le sac à terre, ses habits et ceux de Chase étant éparpillés au sol. Il releva la tête vers elle avec lenteur. Il la contempla avec compassion longuement avant qu’elle ne se tourne vers lui. Il baissa le regard, l’air interdit. Elle se retourna vers le sac. Elle s’agenouilla près du sac et le vida encore plus sur la moquette. Elle prit en main le blazer ainsi que la chemise de Chase. Elle les effleura de l’index. Magnus s’accroupit à ses côtés, posant sa main sur sa cuisse alors qu’elle continuait de caresser les vêtements qu’elle avait en main, l’air nostalgique. Il remarqua que des larmes s’étaient formées et qu’elles étaient sur le point de couler. Il baissa de nouveaux la tête. Ses yeux en amande s’agrandirent lorsqu’il nota que des fines cicatrices ornaient son avant bras blanc. Il comprit alors que ces cicatrices témoignaient de ses multiples tentatives de suicide. Il continuait de contempler avec effroi les scarifications de son amie. Celle-ci, en sentant le regard appuyé de Magnus sur son avant bras, baissa la manche de sa veste. Il suivit le mouvement de la manche en train de se baisser. Il resta bloqué sur son bras. Il n’avait pas eu vent des circonstances du suicide de Fedora mais il savait que la façon la plus radicale pour mettre fin à ses jours était de se tailler les veines. Elle mit la veste et la chemise de Chase contre son cœur. Elle ferma les yeux, blottissant ses narines contre le tissu encore imprégné du parfum musqué et réconfortant du beau brun. Elle resserra son emprise sur le tissu. Magnus crût alors comprendre. Il ne la voyait plus avec surprise et étonnement. Il la regardait avec compassion et admiration.

Il se leva. Il lui tendit sa main lorsqu’elle rouvrit les yeux, sentant qu’il n’était plus à côté d’elle. Elle l’interrogea du regard. Il lui fit comprendre grâce à un sourire complice et à ses yeux d’or qu’elle pouvait lui faire confiance.

Une brise chaude d’été fit soulever les pans d’un rideau en velours. Le doux vent caressa la nuque nue de la blonde qui trembla. Un tendre parfum d’encens lui arriva aux narines. Elle lui prit la main. Une sorte d’électro choc le fit sursauter tant le toucher de la main de la blonde lui était singulier. Il était tout aussi doux et fragile que la caresse d’un pétale de rose sur sa peau tannée et nue. Il l’aida à se relever alors qu’il ferma ses fins doigts sur sa paume. Il lui adressa un doux sourire et l’abandonna.

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Chase s’étira. Vanilla Ice grognait quelque peu. Pour le rassurer, le brun le caressa. Il prit dans ses bras et le posa sur son lit. Il se leva et fit craquer son dos. Il sortit de son jean son téléphone. Il arrêta la musique et décida d’écouter les messages qu’avait laissés sa mère. Il se dirigea vers la salle de bain. Il alla dans les messages vocaux et appuya sur le plus vieux. Il plaqua son portable contre son oreille, prêt à entendre sa messagerie et à écouter sa mère. Le premier message se lança. Sa mère, dont la voix était déjà bien peinée, lui demandait où il était et l’implora de revenir. Quant au second, il était un peu plus impérieux. Il roula les yeux dans leurs orbites. Comme il s’apprêtait à lui répondre, il se souvint qu’il écoutait seulement un message que sa mère lui avait laissé. Il referma ses lèvres et raccrocha. Il n’allait pas passer le début de sa matinée à écouter les messages de sa mère. Il rangea son portable dans la poche de son jean. Il se précipita vers son armoire. Il en sortit de nouveaux vêtements qu’il mettra une fois s’être reposé. Il les laissa sur un fauteuil et se déshabilla. Il garda juste son slip ainsi que son t-shirt blanc. Son jean et sa veste kaki étaient éparpillés sur le sol. Il se dirigea vers son lit d’où il tira les couvertures. Il plongea dans son lit. Se souvenant des mots qu’il a prononcés, il s’endormit avec la sensation que quelque chose lui avait échappée.

Il se réveilla soudainement. Non par le soleil qui était en train de se lever par une langue rappeuse et baveuse sur sa joue qu’il devinait comme étant celle de Vanilla Ice. Il se mit à glousser devant le chiot plein de vie et le repoussa doucement. Il s’assit sur le bord de son lit et passa une main dans ses cheveux. Il prit une grande bouffée d’air avant de se tourner vers sa table de nuit. Il se pencha dessus et regarda l’heure sur son réveil radio. L’heure indiquait neuf heures du matin. Il reposa le réveil à sa place. Même en ayant que quatre heures, il se sentait reposé. Mais, quelque chose continuait de l’obséder. Il se leva de son lit, se disant qu’il mettra le doigt sur cette chose qui l’ennui tant quand il aura prit un vrai petit-déjeuner. Il marcha vers le fauteuil où il avait déposé ses habits. Il prit en main un t-shirt noir et il le déplia. Il le regarda soigneusement quand il se rappela que son costard de la veille était dans le sac que Leighton avait tendu à Magnus ! Il avait complètement oublié de lui redemander ses fringues. Il passa ses mains dans ses cheveux et les agrippa. Après ce qui lui avait dit, il se doutait bien qu’il ne lui répondra pas. Il avait été clair là-dessus. Il se souvenait de ses paroles amères et froides, comme une lame qu’on lui aurait plantée dans le dos. Il ne pouvait pas appeler quelqu’un qui voulait qu’il oublie. Il se mordit la lèvre inférieure. Il pouvait toujours faire l’aller vers Brooklyn mais c’est tellement grand qu’il a peur de se perdre. Même en ayant Steve Evans comme guide, il pourrait ne plus savoir le chemin du retour vers Manhattan. Il jeta l’éponge. Avec un peu de chance, Magnus demandera à quelqu’un de rapporter ses habits. Même s’il en doutait… Il a été bête de lui dire ce qu’il avait sur le cœur ! Il aurait dût attendre ! Mais, ce qui est fait est fait. Avec une moue grimaçante, il enleva son t-shirt blanc et enfila le haut noir qu’il avait jeté sur le fauteuil. Il mit par-dessus son slip un jean noir. Il se dirigea vers son armoire. Il s’agenouilla et prit une paire de chaussettes qu’il enfila. Une paire de baskets traînait devant son tiroir de chaussettes, il s’en saisit et s’en chaussa. Il fit ses lacets. Sur une des portes de son armoire était suspendu un manteau trench coat. Il hésita. Il se rappelait bien que Fedora en avait porté un mais il ne pouvait s’agir du même. Celui pendu à un cintre avait été fait sur mesure pour lui. Il le prit et l’enfila. Il fouilla les étagères à la recherche d’une écharpe qu’il trouva bien vite. Il l’enroula autour de son cou et se dirigea vers la porte de sa chambre quand il entendit un gémissement désapprobateur. Il se retourna et vit Vanilla Ice. Il lui sourit et claqua dans ses mains, signe pour le chiot qu’il pouvait venir. Il sauta du lit et alla aux pieds de son maître qui s’accroupit pour lui caresser le dos. Il devait le sortir… Il ordonna au chiot de rester assis. Il se précipita vers son bureau où il trouva son porte feuille – encore rempli de billets – ainsi qu’une laisse et un collier. Il les prit en main et les contempla, se retournant peu à peu vers le chien. Vanilla Ice accourut vers son maître Il monta sur ses pattes arrières et posa celles de l’avant sur les jambes de son maître. Chase lui ordonna de s’asseoir, ce qu’il fit immédiatement, la langue sortie. < Bon chien > pensa-t-il avec fierté. Il rangea son porte feuilla dans une des poches de son manteau. Il passa le collier autour du cou de Vanilla Ice et attacha la laisse au collier. Il prit en main la laisse et fit savoir au chiot qu’il pouvait y aller. Celui-ci ne perdit donc pas une seconde et se rua vers la sortie. Chase lui ouvrit, le précipitant hors de la chambre, dont la porte resta ouverte.

Il prit le chiot en main dans les escaliers et le reposa une fois que les marches furent descendues. Il le dirigea au salon. Le chiot sauta sur le canapé, la langue pendante, les oreilles pointées vers le haut et la queue s’agitant dans tout les sens. Chase eut un sourire en le voyant ainsi. Sa mère arriva soudainement. Là, il perdit son sourire lorsqu’ils se firent face. Sa mère était vêtue d’un tailleur blanc et avait remonté ses cheveux en chignon. Elle jeta son sac à main sur le canapé et se rua vers son fils qu’elle prit dans ses bras.

- Je me suis tellement inquiétée pour toi mon chéri ! s’écria-t-elle. Où étais-tu ? lui demanda-t-elle en le mettant face à elle. Tu sais quoi ? Peu importe ! s’exclama-t-elle alors qu’il s’apprêtait à lui répondre. J’ai eu si peur qu’il t’arrive quelque chose mon chéri !

- Maman, commença-t-il, l’air grave, je suis en courant.

- Tu es… Au courant… répéta-t-elle, l’air affolé. Mais, au courant de quoi ? questionna-t-elle, soudainement inquiète.

- Que Carter est adopté ! s’écria-t-il. Mais ne t’inquiètes pas, commença-t-il en lui prenant ses poignets. Je ne lui dirai rien, l’assura-t-il. Je vous laisse le soin de le faire, à papa et à toi, continua-t-il.

- Chase… commença-t-elle, devenant sérieuse.

- Oui ? questionna-t-il, inquiet.

- Ce n’est pas… s’apprêta-t-elle à répondre quand il lui coupa la parole.

- Quoi ? Tu sais quoi ? Ne dis rien, lui rétorqua-t-il. Toi qui es assez haut placé dans la société, commença-t-il en changeant subitement de projet, tu crois que tu pourrais trouver quelqu’un capable de trouver une personne disparue pour moi ? demanda-t-il en faisant référence à Fedora pour la personne disparue.

- Chase, même si je le voulais, je ne pourrais pas le faire, l’informa-t-elle, l’air désolé. Je suis navrée…

- Quoi ? l’interrogea-t-il, l’air offensé, fronçant les sourcils. Tu es la femme la plus puissante du pays et tu ne peux même pas aider ton fils ? tonna-t-il, enragé.

Il sortit, furieux de l’appartement. Il préféra dévaler les escaliers plutôt que d’attendre à l’intérieur d’une cabine d’ascenseur qui est beaucoup trop lente à son goût. Arrivé au hall d’entrée, il le longea avec rapidité, ne faisant plus attention au monde qui l’entourait. Il se fichait pas mal des gens qu’il bousculait dans sa course effrénée vers la sortie. Il était tellement en colère qu’il ne voulait pas le chien soit promené par ses soins. Vanilla Ice aurait fini sous les roues d’un bus ou d’un taxi. Son ventre cria famine. Il plaqua ses mains sur son estomac qui grondait. Il se mit en quête d’un Starbuck. S’il était resté avec Magnus, ils seraient sans doute en train de boire un bon café, assis sur les bancs de Central Park. Mais non ! Il devait juste se contenter de sa seule compagnie, comme s’il n’était pas déjà assez seul comme ça… Il plongea ses mains dans ses poches, toujours à la recherche du célèbre café.

Il marcha longtemps avant de voir le panneau de la fameuse enseigne. Il se rua en face de la porte. Il soupira de soulagement. La buée qui sortit de sa bouche l’informa qu’il faisait très froid, même si, la température se faisait sentir. Il se refroidit les mains et passa une main dans ses cheveux, les recoiffant. Il passa la porte du café.

Il faisait déjà beaucoup plus chaud. Il était heureux de constater qu’il était le premier client dans le café. Il était assez pressé et n’éprouva donc pas le besoin de contempler l’intérieur du Starbuck. Il s’avança vers la caisse où une serveuse se tenait dos à lui.

- Salut, commença-t-il, avec une voix charmeuse et mielleuse.

- Bonjour monsieur. Que souhaitez-vous ? lui demanda-t-elle dans un grand sourire.

- Je prendrais un café. Long, ajouta-t-il, souriant, usant de ses atouts.

- Sur place ou à emporter ? le questionna-t-elle, souriante, charmée par la beauté du brun.

- A emporter.

Elle prit un gobelet typique de la franchise de la chaîne du café. Elle prit un marqueur se trouvant sur son tablier et lui demanda son nom dans un de ses plus beaux sourires. Il le lui donna et elle le nota. Il partit s’asseoir sur un sofa et attendit patiemment qu’on lui serve sa boisson. Il n’attendit pas longtemps avant qu’on le lui apporte. Il paya et s’en alla.

Le café ne se trouvait pas loin de Central Park, alors il s’y dirigea. Il vit qu’un foodtruck s’était installé près de l’entrée du parc. Il s’en dégageait une alléchante odeur. Il s’y précipita. Il n’y avait pas une foule devant le camion. La personne qui tenait le camion se tourna vers lui quand elle comprit qu’elle avait de la compagnie. Il lui adressa son plus grand sourire et demanda une gaufre au Nutella. Il déposa un billet de cinq dollars sur le comptoir que la jeune femme prit. Là encore, il attendit. Après cinq ou dix minutes, on lui servit enfin sa commande ; une gaufre dorée nappée de la célèbre pâte à tartiner sur une serviette. Il la remercia et s’en alla avant qu’elle ait eu le temps de lui souhaiter une bonne journée.

Il entra dans le parc, prenant une grande bouffée d’air avant de goûter à son café. Il était amer, noir, comme son âme en ce moment même. Il laissa le gobelet encore brûlant réchauffer sa main droite tandis que la gaufre, sortant à peine du gaufrier, tenait son autre main en chaud. Il marcha dans Central Park, admirant la végétation luxuriante. Il continua son chemin jusqu’à tomber sur le lac du parc. Il était gelé, sans doute dû en fait que la température était de plus en plus basse. La neige était tombée à son tour. Il remarqua que des gens patinaient sur la surface glacée du lac. Il vit aussi que des gens s’étaient rassemblés autour du lac. Il courut donc vers le célèbre pont. Il se stoppa net une fois arrivé au milieu du pont. Il posa son café et sa gaufre sur le rebord et regarda au loin. Des couples qui se tenaient la main patinaient sur le lac, d’autres se promenaient dans la neige. Et, son regard se posa sur quatre tables posées dans l’herbe se trouvant sous la neige. Il fronça les sourcils, croyant reconnaître deux personnes qui étaient debout, derrière ces tables. Il reprit en main son petit-déjeuner, goûtant enfin à la gaufre. Craquante et dorée à l’extérieur, blanche et moelleuse à l’intérieur. Il aurait presque en pleurer tellement c’était bon mais il devait d’abord s’assurer qu’il n’avait pas eu d’hallucinations en ayant vu Zoé et Phoenix. Il avait bien failli tomber en courant sur le pont verglacé mais heureusement pour lui, il avait réussi à se rattraper à temps. Il fit attention à son petit-déjeuner, plus précisément à son café. Il continua de courir sur le pont de Central Park. Arrivé à l’extrémité, il colla son café encore contre son pectoral gauche, pour se réchauffer et le tenir contre lui. Il marcha rapidement sur l’herbe enneigée. Il détestait le bruit de la neige qui craquait son pied. Il avait l’impression de casser quelque chose. Néanmoins, il continua sa promenade hivernale, enfin automnale. Il aurait dû se rendre compte qu’il avait neigé la nuit dernière. La température était anormalement froide, le verglas recouvrait les rues et les trottoirs. Les flocons de neige s’étaient regroupés pour former la fine poudre blanche qui recouvrait l’entièreté de l’herbe du parc. Le lac principal, sur lequel patinaient les passants et autour duquel s’étaient ameutées plusieurs tables, était complètement verglacé. L’automne à New York n’est plus ce qu’il était… Il préférait voir les arbres avec toutes leurs feuilles aux milles et une nuance d’orange, de rouge. La température était un peu plus chaleureuse que ce froid mordant.

Le chemin qu’il descendait était plein de bancs sur lesquels étaient assis des couples qui se tenaient la main, blottit l’un contre l’autre. Chase continua sa marche, la tête basse, la mine triste tandis que les couples autour se fichaient pas mal de savoir ce qu’il lui il en pensait.

- Chase ? le demanda une voix familière.

- Noham ? l’interrogea l’interpellé, se tournant à sa gauche où il vit le garçon aux cheveux noirs auprès d’une des amies de Fedora. Qu’est ce que tu fais ici ?

- J’allais te poser la même question, rétorqua la petite blonde.

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De l’autre côté de la ville de New York, Magnus était réveillé. Il était assis à la table de la salle à manger, tenant une tasse de thé dans sa main droite. S’étant déjà maquillé et coiffé à l’appartement de Leighton, il s’était juste changé. Il n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Il était toujours hanté par les paroles de Chase et par les entailles sur l’avant-bras de sa nouvelle colocataire. Malgré son envie irrépressible de dormir, il était resté éveillé, au cas où sa nouvelle amie aurait une de ses horribles crises de cauchemar qu’il aurait dû calmer. Bien entendu à l’aide de tisane qu’il aurait préparé lui-même mais aussi grâce son don de magnétisme, à son charme fou et à sa voix hypnotique, ainsi qu’à ses mains graciles et fines. Sans oublier l’effet que ses yeux de chat produisent sur ceux qui les croisent. Mais étrangement, la jolie blonde n’a pas eu de crises cauchemardesques ce jour-là. Ce qui loin de le déranger, lui aurait été d’un grand réconfort. Il aurait été tant aimé la prendre dans ses bras, la berçait en se blottissant contre elle. Il s’était fait à l’idée que, contrairement à lui, Morphée lui avait ouvert ses portes. Pas les portes de rêves horribles, mais celles de songes agréables.

Il leva sa tasse vers ses lèvres, la tête basse. Il releva les yeux, sa tasse toujours en main, au niveau de ses lèvres. Un parfum de cannelle entra dans le salon. Il prit son inspiration et se tourna vers l’entrée de la pièce à vivre. Il la vit. Elle était habillée d’un t-shirt blanc qu’elle avait rentré dans son jean noir taille haute. Elle avait noué sa chevelure blonde parsemée de mèches châtain en deux tresses distinctes. Coiffée ainsi, elle lui fit penser à une petite fille. Même si ses yeux bleus étaient maquillés de deux nuances de la chaleureuse et réconfortante couleur orange. Ses longs cils avaient été nappés de mascara et, ses lèvres pulpeuses et charnues avaient, elles, décoré, d’une fine couche de gloss. Son fond de teint la faisait paraître un peu plus blanche. Elle n’avait plus rien d’une petite fille innocente. Son t-shirt blanc moulant faisait ressortir sa poitrine ; son jean était assez près de son corps. Elle s’était simplement chaussée d’une paire de baskets. Quant à sa veste, elle avait opté pour une veste en jean boyfriend. Elle avait noué une écharpe autour de son cou neigeux. Comme elle était en train de remonter les manches de sa veste, Magnus en profita pour mieux la détailler, autrement dit, pour mieux la contempler. Elle releva les yeux vers lui, ayant finit de retrousser ses manches.

- Bonjour ! s’exclama-t-il dans un grand sourire, la voix chantante.

- Bonjour Magnus, répondit-elle, incertaine.

- Le maquillage nude te va bien, même si tu as un peu abusée avec la nuance plus foncée de l’orange, lui fit-il remarquer en se levant. Il manque juste un petit trait de crayon noir, commença-t-il, lui tournant autour, s’expliquant, bougeant frénétiquement ses mains, pour agrandir ton regard, continua-t-il, en se mettant auprès d’elle. Quant aux deux tresses… commença-t-il, je trouve que ça fait un peu trop fillette, l’informa-il dans une moue dédaigneuse, face à elle.

- Tu veux pas me relooker aussi tant que tu y es, commença-t-elle, assez vexée, monsieur < Je suis tellement plus sexy en peignoir qu’en portant de vrais habits > ? lui demanda-t-elle.

- Je voulais juste t’aider… soupira-t-il. Toi qui veux un avis masculin, rajouta-t-il.

- Dixit le garçon qui porte du maquillage, dit-elle, ironique.

- Je peux t’aider pour te maquiller, lui proposa-t-il, charmeur, souriant d’une manière séduisante.

- J’ai déjà une amie qui s’en charge, l’informa-t-elle, déclinant son offre.

- Tu parles de Lucy ? Je croyais que tu ne voulais pas lui parler pour éviter que ton <ex > lui demande si tu es encore en vie ? lui demanda-t-il pour être sûr qu’ils parlaient bien de la même personne.

- Oui… Lucy. Mais je n’ai pas envie de l’embêter avec mes problèmes personnels, dit-elle, mélancolique.

- Et donc, tu suis des tutos Youtube pour te coiffer et te maquiller, rétorqua-t-il, moqueur. Sauf que tu gueule plus sur l’ordi que tu ne suis les instructions, fit-il remarquer avec ce même ton sarcastique et malicieux.

- Elles vont trop vite… soupira-t-elle, extenuée.

- A d’autres tu veux ! Laisse-moi t’aider… Au moins pour les yeux, lui proposa-t-il en plongeant son regard dans l’immensité de bleu et de jade de ses yeux en amande, toujours aussi beau parleur.

- D’accord… souffla-t-elle, levant les yeux au ciel, s’avouant vaincue. Mais tu as intérêt à ne pas me faire un maquillage où je ressemble plus à un panda, ou à un raton laveur, qu’à moi avec du maquillage noir ! le prévint-elle, sérieuse

- Mais le côté désordonné fait parti de la vie ! s’écria-t-il, offensé par ses propos. Il y a de la beauté dans le chaos désordonné, continua-t-il, murmurant pour lui, voyant bien qu’il devait se taire.

Elle haussa un sourcil et lui lança un regard très peu convaincu. Il s’avoua vaincu. Elle croisa ses bras sur sa poitrine. Il se mit face à elle. Elle le suivit du regard avec ses yeux perçants. Ses nattes étaient tenues par deux pinces. Il fit mine de réfléchir. Après quelques secondes de fausse réflexion, il s’avança, pénétrant ainsi l’espace personnel de la blonde qui ne recula. Il se mit contre elle. Il pouvait sentir les battements de son cœur contre sa poitrine. Il pouvait sentir son souffle chaud et sa respiration saccadée. Même s’il ne voulait pas mettre fin à cette tension sexuelle qui était en train de se créer, il s’empressa de retirer les pinces des pointes de cheveux de la blonde. Il défit ses nattes avec tendresse, préférant garder ses yeux braqués sur la chevelure de son amie plutôt que de laisser vagabonder ses mirettes sur le haut de son buste. Une fois que ses cheveux furent relâchés, ils lui parurent ondulés. D’un geste doux, il regroupa les mèches fines de ses cheveux raides et les rabattit sur ses épaules, faisant couler sa chevelure sur sa poitrine. Elle le regarda avec compassion et patience. Elle passa ses mèches derrière ses épaules, l’informant d’une voix suave qu’elle préfère qu’ils soient à l’arrière de sa tête. Il lui sourit. Il se sépara d’elle, ne pouvant plus supporter cette mince tension sexuelle. La blonde était très attirante, très belle. Elle était tout à fait son type de femme. Belle – même en ne portant aucun artifice - , intelligente – sans pour autant en faire étalage - , douce, tendre, gentille. Elle possédait quelques défauts mais il ne les avait pas encore remarqués. Peut-être parce qu’il était attiré par elle… Il se mit une claque mentale. Il se sentit rougir quand il remarqua un regard sur lui, sur son corps. Bien qu’il n’ait pas à se sentir honteux, ses joues virèrent de plus en plus au pourpre. En effet, il ne portait qu’une simple et longue robe de chambre noire fine en satin noire dont le col ainsi que la ceinture étaient d’un magnifique et sombre bleu. Il avait noué la ceinture autour de sa taille, laissant entrevoir son torse. Il sentit les yeux de la blonde sur son torse. Il suivit sa main neigeuse alors qu’elle s’approchait de son torse. Il la dévisageait longuement tandis que sa main se posa, non pas sur un de ses pectoraux, mais sur le collier qu’il portait au cou. Elle prit en main le pendentif et l’examina avant qu’un sourire ne s’épanouisse sur son visage. Magnus lui prit le poignet. Elle releva la tête vers lui, ses yeux pétillant de vie. Leurs regards se croisèrent et il crût enfin comprendre qui elle est. Il posa sa main sur sa joue, la lui caressant du pouce, l’admirant avec compassion.

- Je sais qui_, commença-t-il alors qu’une sonnerie de portable retentit, brisant ainsi la mystique et l’air solennel de la scène.

- Oh, c’est pas vrai… soupira-t-elle en prenant son téléphone qui jouait Sweet Escape de Gwen Stefani. C’est Lucy…

Elle se décolla de Magnus et répondit, partant à l’autre bout de la pièce. Même s’il ressentait un vif soulagement, il se sentait comme abandonné, exclu. Il reprit vite ses esprits et finit sa tasse thé. Il devait se préparer pour la soirée qui avait lieu - non pas chez lui, pour une fois – mais chez une de ses ex petites-copines qui l’avait invité, en souvenir du bon vieux temps comme elle lui avait expliqué. Il posa la tasse sur la table et commença à s’en aller vers sa chambre, d’une démarche chaloupée, féline.

La blonde réglait quelques petites choses au téléphone. Elle avait eu une information capitale. Il est à Central Park, en train de parler avec Noham. Elle avait raccroché. Elle tenait son portable contre son cœur et en tapotait le dos avec son index. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle devait sortir du loft de Magnus. Elle devait quitter Brooklyn.

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Lucy revint finalement, l’air contrariée. Elle se rassit auprès de son petit-copain. Ils le défièrent du regard.

- Comment vous portez-vous ?

- C’est à toi qu’on doit demander ça ? Comment te sens-tu après avoir prit la vie de ma meilleure amie ? Comment peux-tu te regarder dans le miroir en sachant ce que tu as fais ? le questionna-t-elle de plus en plus furieuse, la voix commençant à dérailler sous la peine. Comment oses-tu me demander comment je me porte alors que tu as poussé une de mes amies les plus proches au suicide ! tonna-t-elle, en s’étant levée et en lui faisant face. Comment peux-tu trouver le sommeil en sachant que tu as volé la vie d’une personne qui avait des milliers de rêves à réaliser ? continua-t-elle en lui criant toujours après.

- Stop Lucy ! Arrête ! lui ordonna Noham en mettant son bras entre Chase et elle. Ne remue pas le couteau dans la plaie. Je suis sûr que Chase se sent plus que coupable de ce que y est arrivé, dit-il en se tournant vers le concerné, une lueur de défi dansant dans son regard. N’est-ce pas ?

- Bien sûr que je me sens coupable… Lucy, je n’arrive pas à dormir sans avoir prit un somnifère avant de tomber de sommeil. Je n’arrive pas à oublier. Je n’arrive pas à oublier la vision d’horreur que j’ai eu en la voyant gisante dans son propre sang, les veines tranchées, la lame du couteau pleine de sang… avoua-t-il, chagriné, anéanti. Comment pourrais-je oublier la beauté de ce chaos gisant à mes pieds ?

- Elle n’avait pas à finir comme ça… soupira la blonde.

- Je sais bien… murmura-t-il à son tour.

Il avança sa main pour lui prendre l’épaule mais Noham l’en empêcha. Il lui demanda s’il n’avait pas quelque chose à faire. Chase croisa son regard et comprit alors qu’il devait partir. Il lui répondit qu’effectivement, il devait partir. Il s’échappa du bras de son ami et continua son chemin, passant une main dans ses cheveux. Il continua son chemin et se rua vers la place du lac.

Une fois qu’il y fut arrivé, il chercha s’il reconnaissait quelqu’un dans le lot de la foule éparpillée sur la pelouse de glace de Central Park. Vu du haut du pont, ces gens ne ressemblaient qu’à de vulgaires fourmis. La température était de plus en plus basse ; il soupira et de la fumée sortit de sa bouche. Ses yeux se posèrent sur une table en particulier. Celle-ci était protégée par un parasol. Il s’en approcha et vit que la table était assez longue. Dessus étaient posés des rouleaux de papiers cadeaux ainsi que des boîtes qui n’avaient pas encore été emballées. Sur une autre partie de la table se trouvaient des boîtes déjà emballées. Il se mit face à la table, se mordant la lèvre inférieure. Il attendait patiemment que la personne dos à lui se retourne. Il sût déjà de qui il s’agissait grâce à la longue chevelure qui coulait dans le dos de son vis-à-vis. Zoé se retourna, tenant quelque chose entre ses mains. Elle posa cette boîte sur la table et releva la tête. Elle écarquilla les yeux en voyant que Chase était face à elle, souriant. Elle s’apprêta à parler quand il la stoppa d’un mouvement de main. Elle était habillée d’un t-shirt blanc sous une sorte de corset noir. Son t-shirt blanc était rentré sous un pantalon noir en cuir. Elle portait un long manteau noir aux manches retroussées laissant entrevoir des bandelettes autour de ses fins poignets, qui étaient en réalité des bracelets noirs manchette assez longs. Il remarqua que les cheveux de la métisse étaient en fait colorés en violet à partir de son front. Il n’avait pas remarqué ce changement. Ce fut à son tour d’écarquiller les yeux. Zoé avait maquillé ses yeux d’un brun-roux d’un faible trait d’eyeliner, ses longs cils avaient été nappés de mascara. Ses fines lèvres étaient juste maquillées d’une fine couche de gloss. Il finit de la détailler et reporta son attention sur les cadeaux.

- Qu’est ce que tu fais ici ? lui demanda-t-elle, souriante, visiblement surprise de le trouver dans le parc.

- Je… Je suis venu me promener… dit-il, gêné, cherchant où poser son regard.

- Tu vas bien ? le questionna-t-il, notant que ses mains trembler. Tu as froid ?

- Non… Non… Je sors d’une soirée compliquée… avoua-t-il sans entrer dans les détails.

- Encore une fille à qui tu as brisé le cœur ? l’interrogea-t-elle, dans un grand sourire.

- Pas vraiment… rétorqua-t-il, amer.

- Ah, c’est un homme ? Chase ? Chase, hé ! Je… Je… Plaisantais.

Le brun referma sa main tremblante sur son gobelet de café. Il le posa sur la table avec violence, faisant sursauter Zoé. Elle semblait vraiment désolée pour lui. Il soupira, pinça l’arrête de son nez. Il rouvrit les yeux et vit l’expression surprise de la métisse. Il s’excusa auprès d’elle et lui demanda ce qu’elle était en train de faire. Elle se reprit, clignant des yeux, secouant la tête. Elle lui répondit qu’il s’agissait d’une action commerciale pour financer leur voyage en France. Il sembla tout d’un coup intéressé. Il lui demanda s’il pouvait l’aider, dans un sourire charmeur. Elle haussa un sourcil, surprise par cette demande. Elle lui répondit qu’elle était touchée par cet élan de générosité. Il lui répondit qu’il était tout à fait normal de s’entraider entre camarades quand les premières notes de Let’s Groove de Earth, Fire & Wind. Il passa derrière la table et se mit face à elle. Elle lui avoua qu’elle ne lui connaissait pas, dans un grand sourire ravis et surpris. Il ferma son poing et le posa contre la table. Il la regarda avec des yeux de braise avant de lui dire qu’il y a beaucoup de choses qu’elle ne sait pas sur lui. Sa voix suave eut de l’effet sur Zoé qui se mit à rougir. Fier de lui, il se tourna vers la table d’où il va une bonne vue sur le lac. Il posa son gobelet et sa gaufre, à présent froide, dessus. Zoé fit de même. Il remarqua qu’elle regardait son verre. Il lui demanda si elle voulait. Elle lui répondit instantanément qu’elle avait du café. Elle rajouta que c’était Phoenix qui lui en avait rapporté. Chase se tourna vers elle, l’air surpris. Il la questionna sur la localisation de son amie. Elle lui répondit tout simplement que Phoenix vivait, aux dernières nouvelles, à Brooklyn. Sa mâchoire se crispa. Il demanda, d’un ton beaucoup plus froid et impérieux qu’il ne l’aurait voulu, chez qui elle vivait, à Brooklyn. Elle lui rétorqua, incertaine, que leur amie vivait chez une des connaissances du cousin de Phoenix. Elle lui indiqua que ce dernier était hébergé par son ami dans un loft somptueux. Elle lui rapporta les dires de Phoenix en disant que ça ne serait que temporaire, que c’est juste en attendant que son cousin aille mieux. Elle reprenait confiance. Chase s’en voulait de l’avoir brusqué. Elle se racla la gorge et se pencha un peu vers lui.

- Enfin, ça, c’est la version officielle, l’informa-t-elle en murmurant à son oreille. La version de bibi, commença-t-elle alors qu’il s’était tourné vers elle pour mieux la voir, lui faisant signe de s’approcher, c’est qu’elle a rien trouvé de mieux comme excuse pour ne pas à avoir avoué qu’elle est en couple avec le garçon chez qui elle vit, murmura-t-elle du coin des lèvres.

- Comment ça ? lui demanda-t-il, ne comprenant pas ce qu’elle voulait dire par là. Tu penses qu’ils sortent ensemble ?

- Je ne le pense pas ! J’en suis sûre ! Tiens, je vais te montrer une vidéo qu’elle m’a envoyé il n’y a pas longtemps…

Elle sortit son téléphone de la poche de son manteau. Elle le déverrouilla et alla dans ses photos et vidéos. Elle jura un nombre de fois incalculables avant de finalement s’écrier qu’elle avait trouvé ce qu’elle cherchait. Elle lui donna un coup de coude dans les côtes et lui demanda de regarder avec elle. Il se mit donc à ses côtés, croisant les bras sur sa poitrine, attendant que la vidéo se lance. Il la contempla alors, elle semblait concentrée. Il se retint de pouffer et ses lèvres s’étirèrent en un sourire en coin.

Sourire qu’il perdit en voyant qui était sur la vidéo. Elle montrait Magnus, torse nu, dormant dans son lit. Les couvertures étaient rabattues à partir de ses reins, laissant donc son buste délicieusement musclé à la vue de tous. Il se mit sur le dos. Bien que ce mouvement soit tout ce qu’il y avait de plus anodin, Chase ne pût s’empêcher de le trouver affreusement craquant. Il se mordit la lèvre inférieure. L’asiatique dormait paisiblement. Il eut un pincement au cœur. Si seulement il avait pût le voir aussi serein… La caméra du téléphone qui filmait se mit à bouger. La personne qui avait en main le portable, sûrement Phoenix, était déjà assez proche de lui. En tout cas assez proche pour avoir sût capturer la colonne vertébrale de Magnus dont les épaules larges nues, les omoplates et les autres os de son dos se mouvaient avec grâce et lenteur sous sa respiration calme. Il se souvenait que, pas plus tard que la veille, il caressait ce dos à la chair douce et tendre. Il avait senti que les os de cette même colonne vertébrale se mouvaient en même temps que la sienne. Il se mit une claque mentale alors qu’il repensait à cette soirée. Magnus continuait de dormir, la joue droite contre un coussin, les mains sous ce même coussin. Phoenix avait dans la main droite une fine plume blanche. Elle découvrit quelque peu la couverture en satin rouge dont la fine caresse effleura son dos, lui arrachant un gémissement de désapprobation. Chase entendit un petit gloussement. Phoenix passa la plume sur sa colonne vertébrale et la fit remonter jusqu’à son cou, qui était encore vierge de toutes marques de suçon. Il tressaillit sous les chatouilles que lui procurait la plume. Il fit volte-face et prit Phoenix par le poignet, lui arrachant un petit cri de surprise et contestation. Elle fit tomber son portable. Chase crû reconnaître ce cri. Mais il ne savait pas s’il devait se fier à ses sens. Il est vrai qu’il a été souvent victime d’hallucinations… En tout cas, la beauté chaotique de Magnus Wù, elle n’était pas une hallucination que son cerveau lui avait donnée suite aux événements de la matinée. La vidéo prit fin. Zoé rangea son téléphone. Chase, quant à lui, resta figé sur place. Il ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Il se mit à se demander si Magnus couchait avec Phoenix. Et si ce dernier sait qui elle est, à quoi elle ressemble. Il sait qu’il est bisexuel. Il sait aussi combien il raffole des jolies choses. Il se mit à s’inquiéter. Il passa une main dans ses cheveux, de plus en plus stressé. Il entendit qu’on l’appelait. Il ne releva pas de suite qu’il ne s’agissait pas d’une berlue que son cerveau avait crée pour l’égarer. C’était Zoé qui, posant une main sur son épaule, l’appela. Dès qu’il fut revenu sur Terre, il cligna des yeux et se tourna vers elle. Elle lui demanda si tout allait bien, affolée. Il lui répondit qu’il se sentait bien. Elle releva un sourcil, indiquant au brun, qu’elle le soupçonnait de mentir. Il lui assura qu’il disait la vérité, même s’il ne s’agissait que d’un mensonge. Elle fit semblant de le croire et, voulant changer de sujet, lui demanda si elle pouvait goûter à sa gaufre. Il haussa un sourcil et, d’un léger effleurement sur la table en bois, il poussa le met vers elle. Elle la prit avec douceur et la goûta. Un gémissement de plaisir lui fit savoir qu’elle aimait la gaufre. Elle se tourna vers lui et hocha la tête plusieurs fois pour l’informer qu’elle approuvait ses paroles quand il disait qu’elle était délicieuse. Elle la reposa sur sa serviette, en piteux état et se tourna vers lui. Elle le questionna sur ses compétences en emballage de papier cadeaux. Il lui répondit que ce n’était pas lui qui s’en chargeait, avec un faible haussement d’épaules. Zoé dirigea son regard vers le lac. Elle ferma les yeux, essayant de se convaincre de ne pas le tuer. Elle fit volte-face vers lui après s’être violemment engueulé par la partie la moins sadique de son cerveau. Elle tenta de rester sérieuse et de ne pas éclater de rire.

- Ça doit être tellement être dur d’être riche ! fit-elle, faussement compatissante. Tout cet argent, toute cette notoriété !

- Tout ce poids sur tes épaules, toute cette frustration… Oui, c’est vrai que ça a des avantages d’être fortuné, dit-il, amer et sarcastique, sauf que la plupart du temps, nos parents sont devenus très riches à force de travailler, avoua-t-il, froid. C’est pourquoi ils ne supportent pas quand, nous, leurs enfants qui sommes nés dans le luxe, échons là où ils ont réussi… soupira-t-il. Ce qui n’est pas mon cas, heureusement !

Zoé s’apprêta à se confondre en excuse mais Chase l’en empêcha en lui demandant quand est-ce qu’ils pouvaient se mettre au travail. Elle cligna des yeux, signe qu’elle venait de redescendre sur Terre. Elle le poussa quelque peu de son chemin et s’agenouilla sous la table. Elle sortit de sous la table quelques boîtes de cadeaux qui n’ont pas encore été emballé. Elle les mit avec les autres boîtes et prit un rouleau de papier cadeaux rouges avec des arabesques dorées. Elle fit un peu de place sur son < plan de travail > et fit dérouler le rouleau. Elle lui ordonna de lui passer un cadeau non emballé pour qu’elle lui montre comment faire. Il lui obéit et la contempla. Zoé posa la boîte sur le verso papier déroulé. Elle lui expliqua qu’on devait placer la boîte à l’envers. Ce qu’elle fit en posant une petite boîte au milieu du papier cadeau. Elle prit le bord du papier et l’enroula autour de la boîte pour en recouvrir environ la moitié. Ensuite, elle déroula le rouleau par-dessus la boîte jusqu’à l’autre côté. La boîte étant à moitié couverte de papier cadeau, les deux couches se chevauchent. Le papier chevauchant à peine le dessus de la boîte. Elle découpa une ligne le long de la couche supérieure pour qu’elle chevauche la couche inférieure sur plusieurs centimètres. Elle le prit en main et le regarda. Elle posa le cadeau finalement emballé et décoré sur la table. Elle lui demanda s’il avait suivit. Il avait la tête tournée vers le lac. Zoé, fortement agacée, claqua des doigts plusieurs fois devant ses yeux pour le réveiller. Il sortit d’une sorte de transe douce et se tourna vers elle. Elle croisa ses bras sur sa poitrine. Il la regarda avec un mince sourire qui se voulait charmeur. Le mince frémissement des lèvres de la métisse lui indiquait qu’elle réprimait un sourire. Elle lui donna comme tâche d’emballer un cadeau assez imposant. Il la questionna du regard. Ses yeux trahissaient sa panique, montrant ainsi qu’il n’avait pas écouté. Bien qu’elle connaisse la réponse, elle lui demanda s’il avait écouté un traître mot de ce qu’elle a dit. Il se pinça les lèvres et haussa les épaules, se donnant un air innocent. Elle ne semblait pas croire à une quelconque once d’innocence chez lui. Il battit en retraite. Il s’avoua vaincu. Il l’informa, qu’effectivement, il n’avait pas écouté un traître mot de ce qu’elle a dit. Elle ajouta qu’elle ne l’aidera pas. Un sourire en coin s’étira sur ses lèvres tandis qu’il prit une boîte. Il déroula le rouleau et posa la boîte dessus. Il mesura la quantité de papier qu’il lui est nécessaire et en découpa un gros morceau. Une fois qu’il eut découpé le papier à la bonne taille, il le laissa. Il posa le rouleau de papier de côté et attrapa son rouleau de ruban adhésif. Il un des bords du papier par-dessus la boite et l’appuya à plat contre le bas de celle-ci. Il posa un bout de ruban adhésif vers le milieu de la boite pour le faire tenir, tout ça sous le regard attentif de Zoé qui, sans crier gare, décida de l’aider. Elle laissa ses mains caramel caressait la peau neigeuse de ses avants bras. Elle enroula ses fins doigts autour de ses poignets et le guida dans ses mouvements. La peau de leurs bras s’effleura doucement à cause de chacun de leurs mouvements. Tandis que Zoé demeurait sérieuse, Chase ne pût s’empêcher de la contempler avec des yeux qui dénonçaient son attraction pour elle. Sentant un regard sur elle, elle se racla la gorge, le faisant sortir de ses pensées. Il se reprit. Il se donna une claque mentale et se remit au travail.

Ils le firent tenir avec du ruban adhésif. D’un mouvement synchrone, ils prirent l’autre côté du papier sur le dessus de la boite. Ils passèrent ce bout de papier par-dessus celui qu’ils avaient déjà collé avec du ruban adhésif. Ils posèrent un morceau de ruban adhésif au milieu de la boite pour faire tenir la couche supérieure du papier sur la couche inférieure

Le bout de papier étant visible sur l’emballage, ils plièrent l’extrémité vers l’intérieur pour en créer un avant de le faire tenir avec du ruban adhésif, voulant tous deux que le bord soit droit. Vu qu’ils emballaient un cadeau très volumineux, ils allaient devoir utiliser plusieurs morceaux de ruban adhésif, afin de s’assurer que tout tient bien en place.

Ayant remarqué que deux côtés de la boite ont encore des bouts qui dépassaient encore, ils commencèrent depuis l’un de ces côtés à pousser les deux bords vers l’intérieur pour les mettre contre les bords de la boite. Une fois que les bords furent en place aux coins de la boite, ils remarquèrent que quatre coins étaient en forme de triangle à chaque coin de la boite. Zoé plaqua sa main sur le dos de celle de Chase pour que leurs doigts s’entrelacent. Bien que ceci l’ait surpris, il ne lâcha pas sa main. Elle se servit des doigts de Chase pour les pincer et les faire tenir en place. Il la regarda attentivement lorsqu’elle lui fit remarquer que deux rabats étaient en forme de trapèzes sur le haut et le bas de la boite. Comme s’il avait lu dans ses pensées, Chase poussa celui du haut et pinça le bord pour le faire tenir.

Ensuite, Zoé le laissa faire, pensant qu’il devait avoir comprit. Elle mit fin au contact charnel entre eux deux, lui lâchant les mains. Bien que cela le vexa et le surpris, Chase ne perdit pas on sérieux et sa concentration. Il poussa le rabat du bas vers le haut par-dessus celui qu’il venait de plier, avec l’aide de Zoé. Une fois de plus, il pinça le bord pour le faire tenir.

Il prit un bout de ruban adhésif. Il le colla sur le rabat supérieur par-dessus le rabat inférieur en posant le ruban adhésif au milieu du bord de la boite. Le côté de la boite était maintenant être caché par le papier. Il tourna la boite et recommença le même processus de l’autre côté. Il appuya sur le papier qui se trouvait aux coins. Il pinça tous les plis triangulaires. Il poussa le rabat du haut vers le bas et le rabat du bas vers le haut. Il cacha le pli avec du ruban adhésif. Dès qu’il eut fini, il admira son travail. Il tourna la boite parfaitement emballée et lui demanda, avec sincérité, ce qu’elle en pensait. Elle mit son bras droit sur sa poitrine et posa son bras gauche dessus, resserrant son poing qu’elle cala contre son menton, faisant mine de réfléchir. Elle se dirigea vers lui, le poussa quelque peu, continuant de simuler une intense réflexion. Elle claqua dans ses mains et s’écria avoir trouvé la solution. Elle l’informa, alors qu’il semblait quelque peu surpris et déconfit, qu’il manquait quelque chose. Elle prit un tube où s’enroulait un mince ruban doré. Elle en déroula un large morceau qu’elle plia en milieux. Elle posa le ruban décoratif sur le papier cadeau et lui ordonna de poser son index dessus pour le tenir contre. Il lui obéit. Elle prit une plaquette d’autocollants noirs qu’elle décolla. Elle le colla sur le ruban, informant le brun qu’il pouvait lâcher le ruban. Il la remercia. Son regard fut attiré par les cris de surprise et de joie qui provenaient de la patinoire. Zoé, s’étant tournée vers la table, l’informa, les poings contre la table, que s’il souhaitait s’arrêter là, il avait tout à fait le droit. Il se tourna vers elle, surpris, et rétorqua qu’il voulait rester là, à l’aider. Let’s Groove avait laissé sa place à September de Earth, Fire & Wind. Il parla à voix haute en se demandant s’ils allaient passer toutes les musiques des années 80 et 90. Zoé se tourna vers lui et lui fit savoir qu’elle aimait bien ces musiques. Presque offensé, il s’écria que lui aussi aimait ces musiques, rajoutant que tout ce qui a été crée dans 1980 ou dans les années 1990 est forcément génial et de bonne qualité. Elle roula des yeux et soupirant, lui demanda comment aller ses chevilles. Il lui demanda, dans un sourire malicieux, ce qui lui faisait penser qu’il parlait de lui. Elle prit un air offensé, les joues rouges. Il continua en la questionnant sur le nombre de cadeaux à emballer. Elle se mordit la lèvre inférieure, retenant un sourire et croqua un morceau de la gaufre se trouvant à ses côtés. Elle la reposa et se tourna vers la pile de cadeaux non emballé. Elle la lui montra, posant une main sur sa taille, attendant d’avoir une réponse. Chase contempla la tonne de cadeaux. Une expression de détresse se peignant sur son visage. Mais, il n’avait pas fait tout ça pour rien. Il se reprit et se mit à penser que ça serait amusant d’emballer ces cadeaux avec l’aide de Zoé. Il fit volte-face vers elle, un grand sourire aux lèvres. Il l’informa qu’il est prêt à tout. Zoé fut étonnamment surprise. Ses yeux s’agrandirent ; des étoiles brillaient dans sa pupille. Elle baissa la tête, ses yeux se refermant avec toujours ce mignon et mince sourire aux lèvres. Elle la releva doucement.

- Qu’est ce qu’on attend alors ? lui demanda-t-elle dans un ton prédateur, suave.

Cette fois, ce fut Chase qui était surpris. Son expression étonnée laissa place à de l’amusement. Ils éclatèrent de rire. Ils se mirent au travail quand Freed From Desire remplaça September. Zoé lui passa quelques boites et ils se mirent au travail.

Les minutes passaient, formant des heures. Chase n’en pouvait plus. Il avait dû recommencer au moins quatre fois le même cadeau, qui était le dernier qu’il devait emballer. Il recommença une nouvelle fois le cadeau, sous l’œil moqueur de Zoé. Il jura au moins trois fois avant d’arriver à avoir un cadeau emballé convenablement. Sans quitter des yeux son paquet cadeau, il tendit la main vers le rouleau de ruban doré lorsque sa main frôla une autre main, fine et douce. Ses doigts étaient sur ceux de Zoé. Il baissa longuement la tête et vit que sous sa main se trouvait celle de la métisse. Ses mains tannées étaient délicates. Il releva la tête vers elle. Elle fit de même. Il plongea son regard océan dans celui chocolat de la métisse. Elle entrouvrit ses fines lèvres tandis que leurs mains étaient toujours l’une sur l’autre. Chase s’en aperçut et lâcha le rouleau de ruban doré précipitamment. Il se tourna vers son paquet. Il vit à sa droite un autre rouleau de ruban, argenté celui-ci. Il le prit en main et déroula le ruban. Il le plia à l’extrémité. Il vit du coin de l’œil que Zoé était encore sous le choc. Elle était empourprée. Elle ne savait plus où donner de la tête. Chase sourit. Il prit en main une plaquette d’autocollant. Il en décolla un et le posa sur le ruban argenté qu’il posa contre le papier cadeau. Il s’écria qu’il avait fini. Zoé se tourna vers lui. Elle le félicita. Il fit volte-face vers elle et constata qu’elle avait terminé elle aussi. Il lui demanda s’il en restait d’autres des cadeaux non emballés. Elle secoua négativement la tête, l’informant qu’il n’en restait plus. Il se tourna vers la patinoire. Il remarqua, qu’à une autre table, se trouvait une jeune femme ayant la même silhouette que Fedora. Il se dit que ça devait être une vision quand Zoé interrompit le cours de ses pensées.

- Je ne pense pas que Phoenix serait très contente s’il on lui demandait de nous passer un peu de ses cadeaux, dit Zoé, riant. Quand elle travaille, vaut mieux ne pas la déranger ! continua-t-elle dans un rire qui faisait transparaître son vécu.

- Ça sent le vécu… dit-il, pouffant à son tour.

- Une fois, j’ai voulu lui demander si tout se passait bien dans ses révisions… J’ai reçu une tasse de café en plein visage. J’ai réussi à l’esquiver et je l’ai laissé tranquille dans ses révisions, conta-t-elle, tremblante.

- Elle n’aime pas être dérangée… ça me rappelle un peu Fedora. Elle voulait tout le temps travailler.

- Sauf que Phoenix n’avait jamais vécu avec un gars comme Magnus Wù… soupira Zoé, visiblement envieuse de la place de Phoenix.

- Tu le connais ?

- Je sais juste à quoi il ressemble et sa réputation. Phoenix m’a raconté qu’une fois, il était juste venu dans sa chambre pour prendre de ses nouvelles et elle lui a balancé un verre d’eau glacée vide. Enfin, pas tout à fait vide. Il y avait encore des glaçons. Elle m’a raconté qu’il avait tiré une de ses têtes, dit-elle, pouffant, ne remarquant même pas l’expression surprise et amère de Chase. Il s’était même écrié : < c’est froid ! >. Elle m’a dit qu’elle était morte de rire.

Le rire de Zoé était communicatif. Chase se mit à glousser. Il aimait être en sa compagnie. Il la regarda. Sentant son regard sur elle, elle se stoppa et le contempla à son tour. Il toussota et se tourna vers le lac. Il eut une idée. Il se retourna vers elle. Il lui demanda si elle avait déjà fait du patin à glace. Elle se mit à rougir et secoua la tête négativement. Chase éclata de rire. Il lui fit remarquer que, peut-être qu’il ne sait pas emballer des cadeaux, mais qu’au moins, lui, il sait patiner. Zoé croisa les bras sur sa poitrine. Chase murmura qu’il n’aurait, peut-être pas, dire ça sur le ton de l’humour. Il ne se démonta pas et la questionna sur son envie de faire du patin à glace sur le lac. Elle fit mine de se poser la question, comme elle sait si bien le faire. Elle lui répondit, après avoir longtemps creusé la question qu’elle sera ravie de patiner avec lui. Il leva les pouces en l’air, un grand sourire aux lèvres.

Ils quittèrent donc la table d’emballage. Zoé prit son sac à main et le mit sur son épaule. Elle prit aussi la gaufre ainsi que son propre gobelet de café. Chase prit le sien. Il enleva le couvercle et vida le liquide amer sur la neige. Il remit le couvercle sur le gobelet et le garda en main. Ils longèrent l’étendue de l’herbe enneigée. Il regarda aux alentours et vit que Phoenix travaillait encore. Il pût mieux la voir. Mais son visage lui était toujours caché, comme si, pour l’instant, on lui interdisait de savoir à quoi elle ressemble. Plus il se rapprochait du lac, plus il la voyait. Comme toujours, elle avait une silhouette fine qui était accentuée par ses habits. Elle portait un t-shirt blanc qu’elle avait rentré dans un jean noir auquel elle semblait avoir rajouté une ceinture. Pour protèger ses épaules et ses bras du froid, elle avait enfilé une veste en jean. Quant à ses cheveux, ils étaient d’un familier et magnifique blond châtain clair. Sa chevelure coulait dans son dos. Elle semblait avoir été ondulée. Il ne connaissait qu’une fille qui avait des cheveux comme ceux-là. Soyeux, fins et de cette si belle couleur doré et bronzée. Et cette fille, elle était morte. Il remarqua qu’une des manches de la veste en jean était retroussée, laissant voir deux bracelets. Deux bracelets qu’il connaissait vu qu’il les avait achetés pour un anniversaire. Il ne pouvait s’agir d’une coïncidence. Il se stoppa net, continuant de contempler Phoenix. Celle-ci ne semblait pas sentir son regard sur elle. Ou bien savait-elle qu’il la regardait et qu’elle évitait soigneusement son regard. < Qu’as-tu à dissimuler Phoenix Raise ? > pensa-t-il avant que Zoé ne le fasse retomber sur Terre. Elle se mit face à lui. Ne comprenant pas son trouble, elle se tourna vers la direction où ses yeux s’étaient posés. Elle vit qu’il contemplait Phoenix. Elle baissa la tête et se tourna vers lui, rouvrant ses yeux. Un mince et triste sourire ornant ses lèvres. Elle lui demanda s’il était intéressé par Phoenix. Chase, cherchant ses mots, balbutia. Il lui avoua qu’il trouvait Phoenix mystérieuse et que, d’une certaine manière, il se sentait attiré par elle. Elle continua son interrogatoire en lui demandant si son attirance pour son amie avait un quelconque lien avec Fedora. Alors qu’il s’apprêtait à répondre, elle lui répondit qu’elle avait très bien vu comment il la regardait. D’après ses observations, il semblait être fou amoureux d’elle. Chase ne sût pas quoi répondre. Il resta muet. Zoé perdit patience. D’un ton qui se voulait tout sauf chaleureux, elle l’informa qu’elle allait patiner, mais seule. Elle l’abandonna. Il la considéra en train de marcher loin de lui. Il mit ses mains dans ses poches continuant de la contempler. Il sourit lorsqu’il vit qu’elle sentait son regard sur elle. Elle détourna le regard, ayant en mains des patins et des protections. Elle monta sur le lac et commença maladroitement à patiner. Il pouffa de rire, ne pouvant plus quitter ses yeux de la belle métisse. Un doux sourire s’empara de ses lèvres, ce qui lui donna un air niais. Il aurait pût continuer à l’admirer si quelqu’un avait regardé où il allait, évitant ainsi de le bousculer. Chase perdit le contact visuel avec Zoé. Il se retourna vers la personne qui l’a bousculé. Il s’agissait d’un garçon de son âge. Il était assez grand. Sa peau est légèrement matte, ses yeux en amande étaient d’un doux mélange entre le vert et le marron. Ses cheveux, que Magnus aurait jugé trop désordonné, étaient châtain foncés. Il était très séduisant et quelque chose en lui lui sembla familier. Le garçon était habillé d’un simple t-shirt noir sous une veste en cuir. Il avait enfilé un jean noir. Ses mains étaient protégées par des mitaines noires en cuir. Un étrange et singulier tatouage était dessiné dans son cou. En le regardant plus en détail, il se trouva quelques ressemblances mineures. Leurs yeux étaient tout les deux en forme d’amande. Leurs lèvres étaient toutes deux charnues. Même leurs nez lui semblaient être les mêmes. Sauf que lui, il avait une pommette au menton, signe des Jones tandis que lui avait des pommettes saillantes. La mâchoire était un peu plus carrée tandis que celle de son vis-à-vis était un peu plus ovale. Le garçon se confondit en excuse. Chase releva la tête vers lui alors qu’il contemplait sa silhouette. Le garçon avait une belle musculature.

- Chase ? lui demanda-t-il. C’est bien toi ?

- Excusez-moi mais, on se connaît ? l’interrogea-t-il, légèrement surpris et intrigué qu’il le connaisse.

- Ils ne te l’ont pas encore dit, c’est ça ? questionna-t-il, soupirant, levant les yeux au ciel.

- Qui ne m’a pas dit quoi ? quémanda-t-il, commençant à être las.

- Chase, tu es un Collins. Comme moi, informa-t-il.

- Quoi ? Je suis un Jones, je n’ai aucune idée de qui sont ces Collins ! s’écria-t-il.

- Chase, tes véritables sont Archibald et Marie Collins. Ce ne sont pas les Jones. Tes parents biologiques sont morts dans un accident de _, continua-t-il en se lançant dans des explications.

- Je ne sais pas qui sont ces gens mais ce ne sont pas mes parents ! tonna-t-il, courroucé. Qui es-tu ?

- Je m’appelle Alexander Collins, répondit-il, patient. Mais tout le monde m’appelle Alec. Chase, je suis ton cousin, dit-il en continuant de vouloir lui faire prendre conscience de qui il est vraiment.

- Pour la énième fois, je suis un Jones, bordel ! tonna-t-il.

- N’as-tu pas remarqué qu’on se ressemblait ? questionna-t-il. Je n’ai peut-être pas les yeux bleus des Collins qu’on compare souvent à un lagon ensoleillé quand ils sont calmes et à un océan déchaîné lorsqu’ils sont furieux, dit-il, attristé par le comportement du brun. Mais, toi, Chase, tu as le signe distinctif des Collins, avoua-t-il dans un murmure en se mettant face à lui, posant une main sur son épaule. Si tu ne me croies pas, tu n’as qu’aller à la bibliothèque te renseigner sur l’accident de voiture du 16 décembre 1998, conseilla-t-il en enlevant sa main de son épaule.

Alec s’en alla, laissant Chase abasourdi. Il se tourna vers la patinoire. Il remarqua que tout le monde avait arrêté de patiner pour mieux les voir et les entendre. Il vit que Zoé semblait inquiète. Il passa sa main dans ses cheveux. Son univers entier venait de s’écrouler. Il est vrai qu’il avait plus de ressemblance avec Alec qu’il en partageait avec d’autres membres de sa famille. Il s’était toujours senti à l’étroit en sein de cette tribu mais elle était sa tribu, sa famille. C’est Amandine Jones qui s’est occupée de lui quand il était malade. C’était Mickael Jones qui le faisait jouer au basketball avec Carter. Il n’arrivait pas à croire Alec… Pourtant, il devait admettre qu’il y avait du vrai dans ses dires. Chaque membre de sa famille disait admirer ses yeux qui étaient semblables à un océan. Personne n’avait dit ça au sujet des mirettes de Carter ou de Loki. Il resta cloué au sol. Il sentit qu’une main s’était posée sur son épaule. La voix de Zoé l’interpella. Il ne releva pas de suite. Elle dut l’appeler au moins quatre fois avant qu’il ne réveille. Il se tourna vers elle et se confondit en excuse. Il chercha ses mots avant de lui demander si elle serait d’accord pour aller à la bibliothèque municipale, disant qu’il avait besoin de vérifier quelque chose. Elle regarda sa montre avant de répondre quoi que ce soit. Ses yeux s’agrandirent. Elle l’informa qu’il était midi. Elle accepta d’aller à la bibliothèque, rajoutant qu’elle irait seulement s’il invitait à dîner. Il pouffa de rire et la rassura en lui disant que c’était prévu. Ils se dirigèrent donc vers la sortie du parc. Il lança un dernier regard vers la table de Phoenix où Alec s’y trouvait, tapant la discute avec elle. Il éprouva une certaine animosité envers cet être humain. Il tourna les talons. Il suivit Zoé.

Ils sortirent du parc, le soleil pointa le bout de son nez. Chase tendit son bras à la métisse qui le prit. Il lui demanda ce qu’elle souhaitait manger. Elle lui répondit qu’elle aimerai bien manger voir ce que fait Starbuck dans le domaine de la nourriture, souriant malicieusement. Chase comprit alors en elle voulait en venir. Un sourire vient se dessiner sur ses lèvres, n’en croyant pas ses oreilles. Bras dessus, bras dessous, ils se dirigèrent vers le célèbre café.

Arrivé devant la porte du Starbuck, Chase essaya de faire preuve de galanterie et laissa Zoé passer avant lui. Elle lui sourit et passa devant lui. Il marcha à sa suite et pût contempler l’intérieur du café. Zoé se dirigea vers le comptoir où était exposé les pâtisseries et la nourriture. Une serveuse les accueillit. Cette serveuse était différente de celle de ce matin. Celle-ci avait une peau un peu plus tannée. Ses cheveux bruns étaient très longs, coulant dans son dos tel une cascade d’encre. Elle portait un crop top beige – contrastant fortement avec sa peau bronzée – à lacet. Une fine écharpe de soie dissimulait son cou, et non son décolleté très voyant à cause des lacets qui se trouvaient à l’avant. Elle avait enfilé un pantalon en cuir assez moulant. Elle avait un air froid et sérieux. Tandis que sa collègue à qui il avait eu à faire était un peu chaleureuse. Contrairement à sa collègue, son teint était un peu moins matte. Sa longue chevelure brune avait été noué en une haute queue de cheval. Elle avait enfilé un mini haut bleu à brettelle, laissant le reste de son buste à la vue de tous. Elle portait un jean bleu slim. Un collier plastron en or ornait sin cou tandis qu’à ses oreilles pendaient des créoles en or. Celle-ci avait été plus joviale que sa collègue. Bien qu’elles soient toutes les deux très belles, il préfèrait la serveuse du matin. La voix lointaine de Zoé lui parvint enfin. Il se tourna vers elle. Elle lui demanda ce qu’il souhaitait manger. Il bafouilla quelques mots avant de se reprendre ; il répondit qu’il allait prendre un wrap de bœuf à la moutarde avec un chocolat frappé. Il sortit sa carte bancaire et informa qu’il allait payer avec le sans contact. La serveuse lui prit la carte des mains et la posa délicatement contre la machine servant à payer. La machine émit un bip, informant Chase que le paiement a été accepté. Il reprit sa carte et la rangea. Il prit sa commande et demanda à Zoé ce qu’elle avait prit. Elle lui rétorqua que son choix s’est arrêté sur une boisson au caramel glacée et frappée ainsi qu’une salade césar et un sandwich chaud au poulet. Dès que sa commande, elle la prit à son tour. Ils remercièrent la serveuse et partirent. Il se tourna vers elle. Dans un charmant sourire, il lui proposa d’aller manger à la bibliothèque. Elle le regarda avec des yeux surpris et lui demanda s’ils avaient le droit d’aller manger là-bas. Il soupira et enroula son bras autour de ses frêles épaules, lui disant que les règles sont faites pour être enfreintes et que, sans la vie sans danger ne vaut pas la peine d’être vécue. Elle le contempla longuement, un sourire apparaissant sur son doux visage. Ils se prirent la main et se dirigèrent vers la grande bibliothèque de New York. Il comptait bien vérifier si ce que disait cet Alexander était vrai. Si ce n’était pas le cas, cet homme lui aura sans doute fait la plus grosse peur de sa vie. Mais, si jamais c’était vrai, si jamais Alec avait dit la vérité… Il ne saurait sans doute pas quoi faire… Il se mit à penser qu’il avisera quand il aura découvert la vérité.

Une fois arrivés devant le bâtiment, ils écarquillèrent les yeux, se rendant compte de la magnificence des colonnades de la bibliothèque. Chase resta estomaqué. Il lui fallut encore quelques secondes pour se réveiller. Il se mit en marche, traînant Zoé derrière lui. Il plaqua ses mains contre les portes et les ouvrit. Brutalement, il lui lâcha la main et se dirigea vers un poste informatique. Il l’alluma. Il était beaucoup trop excité pour remarquer que Zoé s’était assise à ses côtés. Elle posa les sacs de nourriture sur la table et continuait de le déshabiller. Il était tellement concentré qu’il se fichait des regards qu’elle lui lançait. Il lança un moteur de recherche. Quand la fenêtre de Google Chrome s’ouvrit, Chase se précipita sur la barre de recherche et tapa sa requête : accident de voiture du 16 décembre 1998. Il appuya sur la touche < entrée > et sa recherche aboutit à des articles de journal. Il appuya sur le premier lien qu’il lui sauta aux yeux. C’était un article d’un journal anglais :

« Le 16 décembre 1998 est l’un des jours plus noirs que la famille Collins ait à affronter. Archibald Collins et sa femme, Marie, ont eu effroyable accident de voiture. Pour l’instant, la police enquête encore sur cet accident. Aucun des membres de la famille Collins ne sait ce qu’il s’est passé. Cependant, en ce jour de deuil, il y a quand même une lueur d’espoir pour la riche famille anglaise. En effet, le couple décédé avait eu un enfant qu’ils ont emmené avec eux. Selon les estimations, il devait au moins avoir trois mois. Il semblerait qu’il soit le seul survivant de cette tragédie. Néanmoins, 24 heures après que le petit Chase Collins ait été placé dans la section nurserie de l’hôpital de New York, il semblerait que l’enfant miraculé ait été adopté par une famille. Nous n’avons pas leur nom. En ce qui concerne la famille Collins, ils ne savent pas que le petit Chase est en vie et qu’il vient d’être adopté.

Affaire à suivre… »

Voilà ce que disait cet article. Il déroula l’article. Il vit une photo et son cœur arrêta de battre. Sa respiration s’était stoppée. Il avait vu cette photo maintes et maintes fois… Cette photo montrait un bébé avec des cheveux ébouriffés et bruns. Ses yeux étaient encore fermés, ses joues étaient encore rondelettes et ses lèvres étaient fines. Le bébé était enroulé dans un linge, son petit poing rose demeurait fermé. Il semblait dormir paisiblement dans les bras de sa mère. Chase se souvenait de cette photo ; elle se trouvait dans son album photo. Ce bébé, si serein, c’était lui. Il ignorait, jusqu’alors, que les mains fines et blanches, quelque peu parsemées de tâches de rousseur, n’appartenaient pas à la femme qui s’était dit être sa génitrice. A vrai dire, on ne voyait que lui sur la photographie porté par une inconnue dans une couverture en soie. Un homme, son père biologique, avait posé sa patte, étrangement fine – comme celles de Chase – sur l’épaule de sa femme. Il n’avait jamais prêté attention aux détails de cette photo. A présent qu’il le faisait, c’était clair pour lui. Il avait été adopté par les Jones. Mais, ça sonnait faux dans son esprit. Amandine et Mickael l’ont toujours considéré comme leur fils prodige, comme celui qui allait reprendre les affaires familiales. Jamais Carter n’a été traité de la sorte. Pourquoi Mickael Jones aurait-il donner sa place à un garçon qui n’est pas le sien ? Pourquoi Amandine l’aurait-elle défendu s’il n’était pas son fils ? Pourquoi les Jones auraient-ils jetés leur dévolu sur un bébé dont les parents sont morts ? Pourquoi lui, alors que tant d’autres orphelins rêvaient qu’un couple, riche ou pauvre, vienne pour les sauver dans l’enfer où ils vivaient ? Tant de questions émergeaient dans sa petite tête. Elles trouvèrent chacune une réponse mais elles n’avaient aucun sens… Le poison du doute s’insinua en lui. Comment Alec avait-il sut ? Il y avait sans doute autre chose qu’il l’a aidé à savoir qu’ils sont cousins. Ça ne pouvait pas s’arrêter qu’au physique… Peut-être que les Collins ont découvert que Chase Collins avait survécu lors de l’accident mortel du 16 décembre et qu’il a été adopté. Peut-être que les Collins venaient de le découvrir et qu’ils étaient à New York en ce moment même pour savoir qui il est et quelle est la famille qui l’a adopté sans les avoir prévenu ! Sans doute ne le savaient-ils pas et qu’Alec est allé leur révéler la vérité… Il ne savait pas quelle hypothèse était plausible et laquelle il préférait. Zoé, ayant noté son trouble, posa une main compatissante sur son épaule. Il n’osa tourner le regard vers elle, de peur de la trouver avec des larmes dans les yeux.

- Chase, commença-t-elle, sa voix trahissant son inquiétude, tout va bien ?

- Zoé, je viens de découvrir que je suis le fils adoptif des Jones, comment veux-tu que j’aille ?

- Ça, tu n’en sais rien Chase ! Après, il est vrai que ça fait beaucoup de coïncidences pour que cela soit faux mais… Tu ne veux pas en parler avec tes parents d’abord ? Avant de tirer des conclusions hâtives ?

- Tu sais, commença-t-il en se tournant vers elle, je préfère voir de la haine dans tes yeux plutôt que de la pitié, finit-il, la voix entrecoupée par la peine.

< C’est ce que tu disais à Fedora ? Ou tu préférais voir de la pitié dans ses yeux plutôt que de la haine ? > lui demanda une voix dans sa tête. < Fermes la ! > lui ordonna-t-il.

Il la contempla alors qu’elle semblait affolée. Il lui prit la main et la serra. Il lui adressa un mince sourire avant de se lever, lui lâchant brutalement la main. Zoé semblait revenir d’un rêve. Elle se leva à son tour, prenant au passage les sacs de nourriture, qui devait être froide. Ils se dirigèrent vers la sortie de la bibliothèque. Chase gardait la tête baissée tandis qu’ils avançaient de la sortie. Il sentait les regards des autres sur lui, entendant des gloussements sur son passage. Il essaya de ne pas en prendre compte et continua son avancée vers la sortie. Mais, plus il avançait plus il entendait ces rires sourds. Il se tourna vers Zoé pour lui demander pourquoi tout le monde le regardait en se moquant de lui quand il remarqua que la plupart des occupants, la plupart étant des élèves, de la bibliothèque avait leurs regards rivés sur leurs livres. La métisse se stoppa à son tour et chuchota.

- Pourquoi tu t’arrêtes ? lui demanda-t-elle, regardant aux alentours, faisant attention au débit de sa voix.

- Je… Je.. Je voulais te remercier pour m’avoir accompagné jusqu’ici, mentit-il, tu peux me donner mon déjeuner ? lui demanda-t-il, alors que son ventre criait famine.

Elle lui sourit et lui tendit un des sacs en plastiques, ayant vérifié avant sa contenance. Elle lui répondit que les amis servaient, entre autre à s’aider. Il la remercia, sincèrement cette fois, et partit en premier.

Ils sortirent de la bibliothèque. Ils descendirent les marches et arrivés devant l’escalier de pierre, ils se mirent l’un face à l’autre. Il posa sa main sur son épaule et plongea son regard dans celui de Zoé qui enroula ses doigts autour de son poignet. Ils se sourirent longtemps avant que Chase ne brise le contact visuel. Il détourna le regard, se raclant la gorge. Il l’informa qu’il devait partir. Zoé hocha la tête et lui lacha le poignet. Il lui lança un dernier sourire avant de se mettre dos à lui et de se diriger vers l’Empire State Building. Il mit ses mains dans ses poches et marcha en direction du célèbre immeuble.

Il rentra dans l’appartement. Il prit garde à ne pas attirer l’attention de sa mère qui se trouvait dans le canapé. Et dire qu’il avait grandi dans cet appartement, qu’il y avait vécu. Et qu’il avait ramené des filles – ainsi que deux mecs – dans cet appart… Il ne prit pas garde à la télévision et marcha en direction des escaliers. Il referma les portes du salon doucement après qu’il en soit sorti et se rua vers l’escalier qu’il monta en vitesse. Alors qu’il allait pour entrer dans sa chambre, il remarqua que la porte du petit salon était ouverte. La curiosité prit l’ascendant et il entra dans le salon, lâchant le sac de nourriture. Il vit, assise dans le canapé, les jambes croisées, une jeune femme blonde. Bien sûr, elle n’était pas Fedora. Il le sût directement. La chevelure de cette femme était très ondulée et très claire, contrairement à celle de sa blonde. La blonde se leva du canapé, sentant sa présence. Elle faisait partie du FBI. Il le vit grâce à son insigne porté sur jean. Elle portait un fin débardeur noir rentré dans son jean noir moulant où elle y avait rajouté une ceinture. A son fin cou était orné un collier. La blonde portait un maquillage naturel. Elle était très belle. Chase avait ses yeux rivés sur elle tandis qu’il fermait la porte du petit salon. Il s’avança. La blonde se mordit la lèvre et se retourna, dos à lui. Il vit qu’une arme était posée sur une étagère de la bibliothèque. Il la prit en main. Il la cacha dans la poche arrière de son jean. La blonde passa une main dans ses cheveux et fit volte-face. Il essaya d’avoir l’air naturel. Mais quelque chose chez lui, dans son comportement inquiéta la blonde. Il avait un comportement très suspect. Il lui demanda son nom.

- Emma. Emma Brown. Votre mère m’a appelé, on se connaît bien elle et moi, continua-t-elle, en agitant frénétiquement des mains. Elle a dit que vous aviez besoin d’aide pour retrouver une personne disparue, l’’informa-t-elle.

- O-oui… bégaya-t-il.

Elle lui sourit et lui tourna le dos. Elle se pencha pour prendre quelque chose. Restant toujours dos à lui, elle enfila une veste en cuir rouge et se dirigea vers la bibliothèque. Elle semblait affolée, cherchant furieusement quelque chose. Elle se tourna vers lui, horrifiée, lui demandant s’il n’avait pas vu son arme. Il posa sa main sur la poche arrière de son jean et en sortit lentement le flingue. Emma se retourna vers la bibliothèque, elle passa une main dans ses cheveux.

- C’est de cette arme que vous parlez ? lui posa-t-il, connaissant la réponse, pointant l’arme vers Emma qui se retourna vers lui. Vous allez effectivement m’aider à trouver une personne mais pas ici, la rassura-t-il.

Il se précipita sur elle et la prit par le coude, pointant toujours l’arme sur elle. Il avança avec elle. Elle ouvrit la poignée, sous la menace de la pointe de l’arme sur sa tempe. Ils sortirent et longèrent un long couloir qui menait à un bureau semblable à celui de son père, mais en beaucoup plus grand et plus moderne. Quand il pensa à Mickael Jones, son sang bouillant de rage ne fit qu’un tour dans ses veines. Il n’entendit qu’à moitié les gémissements d’Emma qui dut supporter la poigne d’acier de la main gauche de Chase. Arrivés devant la porte du bureau, Chase l’ouvrit à l’aide d’un grand coup pied furieux. D’un mouvement brusque, il jeta Emma dans le bureau. Bien qu’elle faillit tomber, elle réussit à retomber sur ses pas. Le brun referma la porte derrière dans un grand fracas, faisant trembler les étagères blanches et modernes plaquées contre le mur. La lumière des néons était très désagréable, mais elle mettait en évidence les livres stockés dans les étagères. Emma se retourna vers lui, apeurée. Elle lui demanda ce qu’il lui voulait. Il s’approcha dangereusement d’elle, la faisant reculer alors qu’elle était de plus en plus alarmée. Il lui demanda si elle avait déjà eu l’impression de se sentir vide à l’intérieur, si elle avait déjà senti qu’elle n’était complètement elle, comme si il lui manquait quelque chose. Elle se stoppa net. Il s’arrêta à son tour. Ils étaient si proches l’un de l’autre qu’il pouvait sentir son souffle ainsi que ses battements de cœur. La pauvre Emme était consternée et semblait désolée. Il ajouta qu’il avait déjà eu cette sensation de vide en lui qu’il avait désespérément tenté de combler avec l’utilisation de drogues, d’alcool et de sexe. Il lui avoua que, pendant un temps ça a marché. Il décompressait grâce à ça mais les doses n’étaient pas suffisantes. Elles ne l’ont jamais été. Il a bien failli y rester. Il lui conta sa rencontre avec Fedora et comment cette dernière lui avait fait découvrir ce qui faisait les humains. Elle lui a fait découvrir l’amour, l’altruisme, la douceur, la délicatesse. Elle lui a fait découvrir la joie, les rires – les vrais rires -. Elle avait réussi à le rendre entier. Elle le compléter parfaitement. Elle était ce qui lui manquait dans la vie. Peut-être était-ce gnan gnan mais c’est qu’il ressentait. Avec Fedora, il n’était pas Chase Jones, le Don Juan du 21ème siècle. Il n’était plus un séducteur et un coureur de jupons. Il était juste lui. Juste Chase ; un jeune adulte de 21ans qui apprend pour la première fois à aimer, à pardonner et à ne pas faire passer son désir personnel avant celui des autres. Il était juste un jeune adulte qui est éperdument et follement amoureux d’une superbe jeune femme. Mais lui, comment l’a-t-il remercié de lui avoir offert un pareil trésor ? Il l’a fait souffrir en flirtant avec d’autres filles. Il l’a tellement fait souffrir qu’elle a décidé de se tailler les veines pour en finir avec sa douleur. Le vide qu’elle avait comblé grâce à son amour et tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était s’est ré ouvert pour laisser place à des sentiments destructeurs tels que la tristesse, la peine, le chagrin, la colère, la fureur, la rage et la culpabilité. Il sentit les yeux bleus d’Emma sur lui. Il sentit qu’ils essayaient de le pénétrer, de le scanner pour savoir s’il disait la vérité. Sa voix s’était brisée, sa gorge s’était nouée et il avait entendu qu’un morceau de son cœur venait de se casser. Il n’avait pas fermé ses yeux bien embrumés, de peur que des perles salées ne se déversent sur ses joues. Il se reprit et ajouta qu’il avait rencontré une jeune femme. Il ne connaissait que son prénom et son nom. Il devait reconnaître lui avait donné un nouveau sentiment : celui de l’espoir. Elle était si mystérieuse, si intrigante, si sibylline et lui paraissait pourtant comme familière, si connue, presque intime. Elle l’attirait, le captiver par son côté occulte et renfermé. Pourtant, il était aussi séduit par les similitudes qu’elle partageait avec Fedora. Il baissa la tête, fermant les yeux. Il laissa ses larmes couler avec douceur, c’étaient des pleurs de chagrin et d’amour, non de rage. Il entendit qu’Emma l’appelait. Sa voix lointaine et, pourtant, si proche de lui était emplie de compassion et de peine. Il releva la tête, rouvrant les yeux. Ses yeux… Ses yeux océan étaient d’un calme presque effrayant, aucun signe de tempête ne venait bousculer ses si belles mirettes. Aucune lueur de joie ou de bonheur ne résidait dans ses iris. Ses yeux étaient tristes, une faible brumée s’invita et survola l’eau calme de ses yeux. Les larmes coulaient avec douceur, écorchant un peu plus sa peau, tout en tendresse. Emma déglutit. Chase lui demanda, sérieux et éploré, si elle comptait l’aider. Elle hocha la tête, envoûtée par l’iris de Chase.

Ce dernier n’avait pas fait attention mais ils s’étaient reculer jusqu’à la table. Emma était près d’une chaise. Sans la quitter des yeux, il recula la chaise. Il posa sa main sur l’épaule de la blonde et la força à s’asseoir. Chase laissa sa main sur son épaule et se pencha sur elle. Il blottit sa tête dans sa chevelure, ses lèvres proches de son oreille. D’une voix suave, il lui murmura à l’oreille :

- Mettez-vous au travail…

xxx

Quant à Magnus, il était en train de préparer à manger pour la soirée du soir. Seulement… Il se sentait fiévreux. Il dut se retenir en plaquant ses mains sur le plan de travail. Il releva la tête quand un bruit de claquement de pas de baskets familier. Sa voix trahissait sa fureur. Elle jura et il se mit à penser qu’il n’avait jamais entendu autant de noms d’oiseaux… Il esquissa un sourire. Sauf qu’il avait l’impression que de marteaux piqueurs étaient entrés dans sa tête. Il ne se sentait vraiment pas bien. Elle s’avança vers lui, s’étant brusquement apaisée en voyant combien il était mal. Elle lui demanda si tout allait bien, s’avançant encore plus de lui. Il l’empêcha de la toucher en la stoppant net d’un geste de la main. Quand il se mit à parler, sa voix était faible et révéla qu’il était malade.

- Je crois que je suis malade, informa-t-il.

- Magnus, commença-t-elle en se mettant à ses côtés, si tu ne veux pas de cette soirée, tu n’as qu’à le dire, l’informa-t-elle d’une voix douce. Hé, commença-t-elle en lui prenant le menton, le mettant face à elle, personne n’en t’en voudras…

- Je ne me sens vraiment pas bien ! se vexa-t-il.

- Bien ! s’exclama-t-elle en lui lâchant le visage. Cependant, débuta-t-elle en posant sa main sur son front matte et, qui est brûlant. Aïe ! s’écria-t-elle en retirant sa main de son front, le forçant à rouvrir les yeux alors qu’il les avait fermé pour profiter de cette fine écorchure sur sa peau. Effectivement, tu as de la fièvre… Tu sais quoi ? Ce n’est pas grave ! cria-t-elle. Tu vas aller te reposer, je vais te préparer un peu de thé et… Chercher des médicaments pour ce soir. Pour que tu puisses participer à ce dîner qui à l’air d’être important pour toi.

- Mais _ commença-t-il en se faisant couper la parole.

- Non ! Pas de < mais > ! Tu vas au lit et un point c’est tout ! Si tu pars maintenant te coucher, on pourra espérer te voir… A quelle heure est le dîner déjà ?

- A 2O heures.

- Si on prend en compte le fait que les invités arrivent en retard, dit-elle, réfléchissant. Je pense que tu peux dormir jusqu’à 19 heures 30. Tu auras le temps de préparer à manger et de te préparer et, si tu es un petit en retard, ne t’inquiètes pas ! S’il est normal que les invités soient en retard alors il est encore plus normal que l’hôte le soit aussi ! s’exclama-t-elle, joyeuse.

Magnus aimait la voir ainsi… Pétillante, heureuse. Vivante… Il la contempla tandis qu’elle s’emportait. Il n’écoutait qu’à moitié ce qu’elle disait. Il devait avouer qu’elle lui faisait de l’effet, beaucoup d’effet… Il fut brutalement tiré de sa rêverie. Elle lui ordonna de se coucher. Il osa la défier en lui demandant de dormir avec lui. Ses yeux en amande s’étaient écarquillés, elle s’arrêta de parler pour ensuite pouffer de rire. Il la regarda surpris, presque offensé. Remarquant qu’il ne plaisantant pas, elle reprit son sérieux et lui demanda s’il n’était pas en train de se foutre d’elle. Il secoua la tête négativement. Elle se mit à rougir en se rendant compte de sa réaction. Elle se confondit en excuse et l’informa qu’elle adorerait dormir avec lui. Ses mirettes s’agrandirent de nouveau. Là, il eut le plaisir de constater qu’elle se sentait gênée par ses paroles qui peuvent avoir un double sens. De nouveau, honteuse, elle s’excusa. Pour la rassurer, il lui assura qu’il avait comprit qu’elle voulait juste prendre soin de lui. Apaisée, elle répondit que c’était le cas, marmonna que ce n’était pas aussi une excuse pour voir ses abdos. Magnus étouffa un gloussement. Elle n’avait même plus la force de s’excuser. Il ne put s’empêcher de rire. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, vexée qu’il ose se moquer d’elle. Il reprit son sérieux et s’excusa. Il lui fit face. Ses joues étaient rouges. Inquiet, il l’interrogea. D’une voix peu assurée, elle le questionna sur la composition de son pyjama. Il ferma les yeux, s’empêcha de rire tandis que ses lèvres s’étirèrent en un adorable rictus. Il l’informa qu’il ne faisait pas parti de ces mecs qui dorment torse nu. Elle soupira de soulagement, plaquant une main contre son cœur. Elle le remercia, riant, honteuse. Quant à lui, il était heureux qu’elle soit là. Leurs regards se croisèrent tandis qu’ils riaient. Leurs sourires s’effacèrent pour laisser place à une expression de gêne. Elle toussota. Il se racla la gorge. Il passa une main dans ses cheveux, l’informant qu’il allait prendre une bonne douche et se changer. Elle hocha la tête, disant que c’était une bonne idée, toujours autant embarrassée, les joues empourprées. Elle rétorqua, cherchant où poser son regard qu’elle aussi avait besoin de se changer ; ajoutant qu’elle allait leur faire une bonne tisane. Il acquiesça, s’éclaircissant la gorge. Il tendit son bras vers le salon, l’informant, de nouveau qu’il s’en allait. Elle suivit son regard et hocha la tête. Il s’en alla et se dirigea vers sa chambre. Sa chambre ressemblait à une suite parentale, les gosses en moins. Sa chambre à coucher était équipée d’une salle de bain où il s’y dirigea. Il avait juste besoin d’une bonne douche froide pour se remettre les idées à l’endroit. Il se déshabilla, balançant ses fringues au sol. Il prit une serviette qu’il enroula autour de ses reins. Il se positionna devant le miroir, se regardant en détail. Il avait vraiment une sale tête… Il se mit une claque mentale et se baissa. Il ouvrit le meuble se trouvant en-dessous de la glace et en sortit son démaquillant ainsi que des cotons. Il ouvrit le flocon de démaquillant et en imprégna les cotons qu’il passa sur son visage, enlevant ainsi tous les artifices qu’il portait sur le visage. Il dut user au moins cinq ou dix cotons. Il jeta les cotons usagés dans la vasque ; posant ses mains sur la vasque du lavabo. Il leva lentement la tête et se contempla. Maintenant qu’il avait enlevé tout ce maquillage et que sa peau naturelle était en grand jour, il jugea qu’il pouvait maintenant aller se doucher.

Il avait fini de se doucher. Il venait de se sécher les cheveux et de passer une serviette autour de ses reins. Il sortit de la salle de bain et entra dans sa chambre, laquelle était emplie du parfum de son shampoing. Il se sentait un peu mieux mais sa tête continuait de le faire mal. Il marcha en direction de son armoire. Il l’ouvrit et en sortit un débardeur noir, un slip noir ainsi qu’un bas. Il regarda aux alentours. Voyant qu’aucune jolie blonde n’était dans les parages, ce qui eut le don de le chagriner, il enleva la longue serviette blanche de bains et enfila son slip et son bas. Il passa son débardeur, dénudant parfaitement ses omoplates saillantes tout en occultant sa colonne vertébrale. Sentant un parfum de cerise et de cannelle, il fit volte-face. Ce qui avait attiré son attention, ce n’était pas que le parfum délicat de son amie, c’était aussi le bruit d’une tasse qui venait de tomber. Ne préférant pas s’attarder sur la tenue, sans doute sexy, de sa colocataire, il regarda le sol où du thé ainsi que des bris de verres étaient dispersés. Il leva la tête vers elle et constata qu’elle avait opté pour un gros pull noir de la marque Puma et pour un mini short rouge de sport de la même marque. Sa chevelure blonde et châtain avait été ramené en une haute queue de cheval. Elle avait retroussé ses manches. On pouvait distinguer des bracelets à ses poignes neigeux. Ses cicatrices devaient être aux avant bras. Il se mit une claque mentale et lui demanda depuis combien de temps elle était clouée là. Elle resta muette quelques instants, l’air totalement absorbée et ailleurs, les lèvres légèrement entrouverts, les yeux quelque peu écarquillés. Il s’avança prudemment vers elle alors qu’elle semblait être en transe. Il se mit face à elle et lui reposa la question. Il l’avait prise par les épaules, posant tendrement ses mains tannées sur ses épaules blanches, plongea son regard ambré dans celui bleu-jade de son amie. Elle battit légèrement des cils, témoignant qu’elle s’était réveillée grâce à la voix hypnotique de Magnus. Elle regarda aux alentours, bégayant alors que ses mirettes cherchaient un endroit où se poser. Elle se gratta le sommet du crâne. Il resta patient et elle lui répondit enfin. Elle lui avoua, la voix tremblante de honte, qu’elle venait à peine d’entrer. Sa voix droite était agitée de frisson. L’ayant remarqué, il posa sa main sur la sienne, la calmant. Il l’assura que tout allait bien. Il continuait de la rassurer, ses yeux plongés dans les siens tandis qu’elle buvait ses paroles. Il lui lâcha la main et se dirigea vers le lit. Il enleva les couvertures et s’y plongea. Il se coucha sur le dos, sa tête reposant tendrement sur un coussin placé assez bas. Son amie resta clouée au sol, face au lit. Magnus, l’ayant remarqué, se redressa et la regarda avec une expression de surprise, les paumes au sol. Elle comprit alors qu’elle n’avait pas le choix, elle ne pouvait plus faire machine arrière. Elle soupira. Magnus se jeta sur son lit tandis qu’elle s’avança. Elle s’assit sur le matelas. Il tourna les yeux vers elle. Il comprenait qu’elle ne se sente pas à l’aise en sa compagnie mais elle devait apprendre à lui faire confiance. Elle se massa la nuque. Le mouvement de sa queue de cheval lui fit entrapercevoir un tatouage dans sa nuque. Il fronça les sourcils. Lorsqu’elle se tourna vers lui, son expression d’incompréhension et de surprise fut remplacer par un sourire ravi.

En se mordant la lèvre, elle s’approcha maladroitement de lui. Il réprima un rire et la laissa venir à lui. Elle se coucha sur le côté. Par conséquent, elle se mit un peu plus à ses côtés. Elle s’adossa contre les coussins moelleux, dominant ainsi Magnus. D’un geste maladroit mais tendre, elle commença à lui caresser les cheveux, les mettant en arrière. Il ferma les yeux sous les douces et amoureuses chatouilles de la blonde. Il s’apaisa et se calma. L’effleurement de son cuir chevelu lui fit le plus grand bien, un léger frisson parcouru son échine tandis qu’elle continuait de lui câliner les cheveux avec délicatesse. Elle répéta les papouilles, mettant les cheveux bruns de Magnus en arrière. S’il était un chat, il aurait sans doute ronronné de plaisir. Au lieu de ça, il poussa un petit gémissement de jouissance. Elle réprima un doux rire. Elle savait bien que, pour la plupart des hommes, les papouilles dans les cheveux étaient l’une des choses qu’ils aimaient le plus. Après le sexe et les jeux vidéos. Mais Magnus était différent ces garçons là. Hypnotisée et en transe, elle perpétua les caresses du cuir chevelu de l’asiatique pour qui cet attouchement était une mignardise. Un sourire s’épanouissait sur son visage tandis que les caresses continuaient de lui procurer un sentiment de délice et de délectation. Cependant, il se mit sur le côte gauche du lit, là où sa colocataire se trouvait. Il se colla contre elle, sa tête blottie contre sa poitrine. Il enroula ses bras autour de sa taille, s’accrochant à elle. Elle sentait la cannelle et la cerise. Pour lui, c’était le parfum féminin de l’amour. Poussant des gémissements plaintifs, il exigea qu’elle poursuive les papouilles. Elle sourit en pensant à ce comportement enfantin si craquant. Elle répondit à ses plaintes en passant sa main tendrement et amoureusement sur les côtés rasés de sa tête. Magnus tressaillit de ravissement, se mordant la lèvre inférieure. Un sourire affectueusement malicieux se forma sur ses lèvres tandis qu’elle prolongea cette chatouilleuse mignardise sur le côté gauche de son crâne qui était rasé. Cet effleurement si proche de sa boite osseuse lui arracha un nouveau soupir de plaisir. Il resserra son étreinte. Ayant son oreille contre son sein gauche, il entendit que son cœur battait fort dans sa prison osseuse. Il sentit que son torse se soulevait avec rapidité et difficulté, signe que sa respiration était saccadée. Il finit par s’endormir sous les cruelles et sucrées chatouilles que les fins doigts de la blonde lui procuraient en parcourant son cuir chevelu. Entendre les cadences d’un cœur si souvent brisé par l’amour battre dans sa cage thoracique, à l’unisson avec le sien lui était agréable. Ça ainsi que de sentir un si séduisant corps parfumé au parfum de l’amour auprès du sien l’avait aidé à trouver le sommeil.

Bien qu’il s’était endormi en toute quiétude, il sentit qu’une paire de lèvres s’était posée sur son front et qu’elle y a laissé un doux baiser dont l’écorchement fut rapide. Le vide qu’avait laissé ces lèvres lui était désagréable mais il n’avait pas d’autre choix que de laisser couler. Un sourire malicieusement niais apparut sur son visage. Il savait que cette soirée serait fabuleuse. Il en était sûr…

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De l’autre côte de la ville de New York, à Manhattan, les choses ne se présentaient pas aussi bien… Emme referma l’ordinateur, s’écriant qu’elle ne trouvait pas de traces de Fedora dans ses fichiers. Chase se frappa la tête contre la table. Il se leva d’un bond et prit l’ordinateur en main, le rouvrant, disant qu’il y avait sûrement quelque chose. Il secoua la tête, n’arrivant pas à croire à la mort pure et simple de Fedora. Emma s’apprêta à se lever quand il claqua des doigts, lui ordonnant de se rassoir. Ce qu’elle fit, très peu rassurée. Il posa l’ordinateur sur la table, se rasseyant à son tour. Emma lui posa des questions sur sa relation avec Fedora, lui demandant si c’était elle qui est la cause de sa folie. Il la regarda d’un air sévère.

- Vous savez ce qu’est le problème avec ce monde ? lui demanda-t-il, pointant son arme sur elle. Tout le monde veut avoir des réponses mais personne n’est prêt à les entendre, continua-t-il, en se penchant sur elle, lui mettant l’ordinateur devant. Comme moi, dit-il en se remettant contre le dossier de sa chaise. Dépêchez-vous de vous mettre au travail.

Il voyait qu’elle essayait de trouver ce qu’il recherchait. Il ressentait de violentes pulsions. Il avait cette impression de tomber vers le fond. Sans Fedora à ses côtés, il se sentait tellement seul. Il pourrait perdre la raison à cause de cette sensation de vide. Pour réconforter Emma, il essaya de faire la conversation. Mais elle restait silencieuse, trop occupée à faire semblant de chercher quelqu’un qui n’existe pas. Ou plus. Elle essayait tant bien que mal de ne pas répondre à ses questions et de ne lever les yeux vers si yeux si beaux… Un sourire orna son visage. Il poursuivit la conversation jusqu’à ce qu’il se lève. Elle redoutait ce moment. Il se positionna derrière elle. Il posa sa tête contre le sommet de sa tête, sa mâchoire se contractant. Une sonnerie de téléphone retentie. C’était le sien. Son regard reflétait sa rage intérieure tandis qu’il prit en main son portable. Il vit que c’était un numéro inconnu. Il soupira et se décolla d’Emma qui soupira de soulagement. Il se tourna vers elle alors qu’elle s’apprêtait à se lever. Il lui ordonna de rester assise tandis que la sonnerie continua de retentir. Il se dirigea vers la porte de sortie, continuant de contempler le numéro. Il ouvrit la porte en grand. Il se tourna vers elle, vérifiant si elle était toujours assise. Il la fixe, plongeant son regard océan dans le sien. La main sur la poignée du côté intérieur de la porte, il la posa sur la poignée de l’extérieur et enroula ses doigts autour du métal. Il sortit de la salle, et ferma la porte derrière lui, penché en arrière. Quand il fut enfin hors de la pièce, il put enfin prendre l’appel. Mais malheureusement, il l’avait raté. Il soupira bruyament et passa sa main dans ses cheveux. Il s’apprêta à ranger son portable quand il reçut un message l’informant que la personne qui avait essayé de l’appeler venait de lui laisser un message vocal. Alors qu’il se demandait qui pouvait bien l’appeler à cette heure là, il entendit que la porte du bureau venait de s’ouvrir. Il se mit de profil, les yeux rivés sur son portable tandis qu’un bruit familier claquement de talons hauts l’informa qu’Emma avait quitté la pièce. Il la laissa entrer dans le petit salon, rangeant son portable, préoccupé par autre chose. Il entra, en trombe, à son tour dans le petit salon. Emma se retourna vers lui, l’air apeurée. Il se rua sur elle, la propulsant au sol. Il la prit par la nuque alors qu’elle était sur le ventre, tentant de se relever. Elle cria de douleur tellement sa poigne était forte. Il la mit sur le ventre et se positionna au-dessus d’elle. Un sourire fou se dessina sur son visage. Il releva un peu plus son menton, dévoilant une fine cicatrice au cou. Le torse d’Emma se soulevait avec difficulté tandis que Chase lui tenait les poignets avec poigne. Soudainement, il entendit des bruits de pas. Il vit une paire de chaussures de luxes noires et cirées. Il leva les yeux vers la personne qui venait d’entrer. Il s’agissait de son père, enfin, c’est lui qu’il le disait. Chase se releva, libérant Emma de sa force. Celle-ci, au bord des larmes, partit en courant.

- Tu as vraiment le don pour que les femmes te fuient mon fils, dit-il, souriant.

- Moui, j’ai de qui tenir… murmura-t-il en se levant et en se mettant face à son père.

- Tu penses que ta mère a appelé Emma Brown pour tes beaux yeux ? le questionna-t-il, redevenant sérieux. Si elle l’a appelé, c’est parce-qu’elle se sentait coupable de ne rien faire pour toi, avoua-t-il, comme tu lui a dit ce matin même.

- Je ne lui ai pas dit qu’elle ne faisait rien pour moi ! tonna-t-il. Je lui ai juste fait remarquer qu’elle était l’une des femmes les plus importantes du pays et qu’elle ne peut m’aider ! C’est différent ! s’exclama-t-il, en sortant du petit salon.

- Chase ! On doit parler ! s’exclama-t-il.

- Parler de quoi ?! questionna-t-il, devenant de plus en plus enragé.

- On a quelque chose à t’annoncer ta mère et moi, l’informa-t-il, se voulant apaisant.

- Vous fatiguez pas.

Il se dirigea vers sa chambre. Il y entra et la claqua violemment. Il se rua sur son lit où il y tomba de fatigue. Les yeux fermés, il chercha son portable qu’il extirpa de la poche de son jean. Il le prit en main, rouvrant les yeux. Il l’alluma et alla dans sa messagerie. Il supprima les messages que lui avaient laissé sa mère, préferant écouter le message de ce numéro inconnu. Il avait d’autres priorités. Comme parler à Chuck… Et à Magnus… Il secoua la tête, se remettant les idées à l’endroit alors que son cerveau se mettait à se rémémorer la veille. Il appuya sur le message et mit son téléphone contre son oreille. La voix qui lui avait le message était enrouée et incertaine. Elle se présenta. C’était Phoenix ! Soudain, il écouta avec attention ce qu’elle disait. Elle l’informa que Magnus était malade. Chase se sentit coupable. Son cœur se serra. Elle lui demanda de venir le lendemain pour s’occuper de lui, ajoutant qu’elle ne sera pas là de toute la journée. Elle rajouta qu’il pouvait passer le matin et partir l’après-midi. Elle lui avoua qu’elle voulait juste que quelqu’un soit avec lui pendant son absence. Elle rajouta qu’ainsi, il pourrait peut être lui parler. Si il ne pouvait pas voir son visage, il pouvait néanmoins savoir qu’elle se sentait gênée par la dernière partie de sa phrase. Chase comprit qu’il devait lui en avoir parlé… Elle le remercia d’avance. Elle avait raccroché. Chase posa son portable contre son cœur, se mordant la lèvre inférieure. Il s’était calmé et apaisé. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il se leva de son lit et sortit de sa chambre. Il dévala les marches de l’escalier et se rua vers le salon quand il entendit une rumeur bruyante. Ses parents étaient entrés de s’engueuler. Il s’approcha des portes qui étaient entrouvertes.

- Amandine, j’en ai marre de me faire rejeter par ce gosse ! Si on m’avait dit, il y a des années de ça, que le garçon qui a survécu miraculeusement à cet accident me chierait dans les bottes, je ne l’aurais las cru ! On doit lui dire qui il est réellement ! On doit lui avouer que ses véritables parents sont les Collins et non nous ! cria-t-il, enragé.

Chase resta muet face à cette révélation… Il connaissait la vérité depuis quelques heures mais il espérait que ça soit faux. Il espérait vraiment que ça soit Carter qui ait été adopté. Mais, ce n’était pas le cas. Il devait bien avouer qu’il avait bien des moments où il se demandait s’il faisait vraiment parti de cette famille. Les portes s’ouvrirent. Amandine et Mickael restèrent cloués sur place, surpris. Amandine se dirigea vers son fils adoptif tandis que Mickael resta figé sur place. Sa femme interpella leur fils, se précipitant vers lui. Mickael la retint de s’avancer plus. Chase s’en alla. Il se précipita vers la cabine de l’ascenseur. Il appuya plusieurs fois sur le bouton, ne supportant pas d’attendre dans cet appartement où il avait grandi et où il avait vécu autant d’aventure. Les portes s’ouvrirent. Il fit un pas en avant. La rumeur sourde de la dispute du couple Jones lui parvint. Il se tourna vers les portes closes du salon. Il se mordit la lèvre inférieure tandis que les portes de l’ascenseur se refermaient. Il les bloqua et entra dans la cabine.

Aussitôt sorti du bâtiment, il respira un gros bol d’air frais avant de s’avancer vers le trottoir où il s’assit sur les rebords. Il mit ses mains dans ses poches, regardant ses jambes. Il était plus mal que jamais. Il se sentait seul au monde. Qui était-il vraiment ? Qui sont ses parents ? A-t-il des grands frères, des grandes sœurs ? Il n’en savait rien ! Il ne savait plus qui il était ! Tout était normal dans sa vie avant que Fedora n’arrive dans sa vie… Certes, il était odieux mais il ne se souciait de rien ! Ses études ? Quoi qu’il fasse, il réussissait. Sa vie amoureuse ? Un vrai Don Juan ! Bref, il était heureux et il a fallu qu’une adorable et pudique blonde vienne tout gâcher ! Une seule personne dans son entourage lui rappelait cette vie de déboche qu’il affectionnait tant…Il sortit son portable de sa poche et appela Chuck. Il espérait tellement qu’il réponde. Il dut attendre trois sonneries avant d’entendre la voix fatiguée de son ami. Il est vrai qu’il était assez tard, la nuit était déjà tombée. La pluie lui glaçait le sang tandis que la température avait chuté. Chuck interpella son ami. Chase répondit, un peu surpris qu’il lui réponde.

- Chuck ? questionna-t-il. C’est moi, c’est Chase, informa-t-il, inutilement.

- Je sais, répondit-il, incertain, ton nom s’est affiché sur l’écran. Qu’est ce que tu veux ? Ton petit-copain et toi vous vous êtes disputés ? demanda-t-il, sarcastique.

- Chuck, on doit parler ! Tu l’as dit, on se connaît depuis le collège ! On a jamais connu une telle dispute ! A part, commença-t-il en se rémémorant le troisième Captain America.

- A part quand Civil War est sorti et que tu soutenais la Team Cap tandis que j’étais pour la Team Iron, finit-il.

- On a réussi à se réconcilier ! s’exclama-t-il, excité. Après une bonne cuite certes mais… soupira-t-il. Chuck, tu es mon meilleur ami et je ne veux pas te perdre, continua-t-il, la voix saccadée par le chagrin. J’ai sûrement fait une erreur en emmenant Magnus mais je ne pensais pas à mal. Je voulais juste que de deux de mes amis les plus proches enterrent la hache de guerre, informa-t-il, la voix s’apaisant. Chuck, je suis sincèrement désolé si hier je t’ai vexé… Vraiment… soupira-t-il, pensant chacune de ses paroles.

- Bien… Je suppose que je ne suis pas en droit de refuser tes excuses… informa-t-il, soupirant. On n’a qu’à en reparler devant une bonne pizza avec des bières à jouer à un de tes jeux vidéos… Qu’est ce que tu en dis ? proposa-t-il.

- Comme au bon vieux temps… soupira-t-il, nostalgique du bon vieux temps du collège et du lycée. Pas de problème !

- Je viens te chercher, informa-t-il, enjoué.

- Donne-moi juste le temps de récupérer quelques affaires de rechanges, commença-t-il en s’étant levé d’un bond, surexcité.

- Non, tu restes où tu es ! s’écria-t-il, sérieux. J’enverrai Ronan chercher tes fringues demain matin chez tes parents.

- A ce sujet… commença-t-il, incertain. On devra aussi parler de… Mes parents, fit-il en crachant les mots parents hors de sa bouche, comme tu dis.

- Chase ? Tout va bien ? questionna Chuck, inquiet.

- On en parlera tout à l’heure, dit-il, ne souhaitant pas en parler pour le moment.

Il se rassit et raccrocha. Il rangea son portable dans la poche de son jean et mit ses mains dans les poches de sa veste. Il attendit donc que les lumières de la limousine de Chuck viennent le libérer des ténèbres et qu’elles le transportent au chaud. Il sentit un frottement contre sa jambe. Il fronça les sourcils et baissa le regard vers sa cuisse. Si les lumières de la ville ne le trompaient pas, c’était un adorable chaton à la robe noire qui était contre lui. Le chaton leva ses yeux verts à la pupille fendue. Chase se calma, s’apaisant. Les mirettes du chat lui rappela celles de Magnus. Son esprit se demanda comment il allait. Ce matin il allait très bien. Il n’avait pas l’air malade. Il se questionna aussi sur le fait que Phoenix ait eu son numéro de téléphone. Quant à sa voix, bien qu’enrouée, il l’aurait reconnu entre toutes ! Son intuition ne l’avait jamais trahi ! Phoenix ne peut être que Fedora, c’était évident ! Il devait juste en avoir la preuve. Et quelque chose lui fit croire qu’il ne tarderait pas à connaître la vérité. Les griffes du chaton s’enfoncèrent dans sa chair, lui arrachant un gémissement de douleur. Il se tourna en direction du bébé chat, fronçant les sourcils. Mais, bien vite, son expression sérieuse se transforma en une expression d’homme gaga. Il prit le chaton et le posa sur ses genoux. Il lui fit de tendres caresses sous le menton, découvrant qu’il n’avait pas de collier, donc pas de propriétaires. Le chaton ferma ses yeux, ronronnant fort. Chase eut un sourire en coin. Il continua de faire des papouilles au chat avec son index. Le chaton ouvrit quelque fois ses mirettes vertes pour regarder le brun. Il le contempla à son tour, se demandant qui pouvait mettre ce si beau chat dehors.

- Toi aussi, tu as été abandonné, hein ? lui demanda-t-il.

Il ne reçut qu’un ronronnement de sa part. Il se mit à penser qu’il pourrait l’adopter. Une aussi mignonne petite boule de poils ne pouvait être dangereuse. Si il l’adopte, il lui faudra un nom. Son labrador s’appelle Vanilla Ice. Et pourquoi pas, Pearl ? Il posa la question au concerné. Celui-ci lui lécha les doigts, prouvant ainsi qu’il aimait ce surnom. Une lueur familière et un bruit de moteur le fit se lever d’un bond, n’oubliant pas de prendre Pearl dans ses bras. Il mit sa main devant ses yeux lorsque la limousine de Chuck se gara devant lui, l’éclaboussant quelque peu au niveau des jambes. Il roula des yeux et soupira avant de se diriger vers le véhicule. Il se mit face à la vitre teintée de la limousine. Elle se baissa, laissant voir Chuck. Celui-ci l’invita à entrer. Chase lui montra le chaton et l’informa qu’il y a un invité surprise. Chuck éclata de rire avant de dire qu’il était le bienvenu chez lui aussi. Chase sourit et ouvrit la portière, plaçant Pearl contre son cœur. Le chaton s’agrippa à son haut tandis qu’il entra dans la limousine. Pearl s’endormit contre la cage thoracique de son propriétaire. Celui-là se mit contre le siège, fermant les yeux, préférant s’endormir que de voir le paysage de New York défilait devant lui.

Chuck avait fait refait la déco de son appart. C’était tout ce que Chase pouvait remarquer. Son ami l’informa que la chambre d’ami l’attendait. Chase hocha la tête et s’y dirigea, son chaton toujours contre lui. Il ouvrit la porte de la chambre. Elle était plus grande que la sienne. Des vitres donnaient sur le salon, la chambre était donc ouverte grâce aux portes vitrées. Néanmoins, il remarqua que des rideaux avaient été placé sur une poutre glissante. Il remercia le créateur de cette iniative et entreprit de fermer les rideaux. Sauf que la lumière était donnée par les vitres. Il réprima un sourire et tapa dans ses mains pour allumer la lumière. A son grand étonnement, ça avait marché. Il ‘assit sur le lit, posant le chaton dessus. Celui-ci s’éveilla. Il bailla et marcha en long et en large avant de finalement trouver sa place et de se coucher en boule. Un tendre sourire s’épanouit sur ses lèvres tandis que la porte de la chambre s’ouvrit. Chuck entra, tenant de nouveaux vêtements. Chase se tourna vers lui. Il s’avança et lui tendit de quoi s’habiller. Chase prit les habits et le remercia. Chuck lui adressa un faible sourire avant de s’en aller. Le brun se gratta l’arrière de la tête avant de se poser sur le lit. Il contempla la chambre. Elle était dans des tons rouges et noirs. Le lit possédait des couvertures noires, des coussins rouge sang. Une table de chevet se trouvait à la droite du lit. Une armoire était face au lit. Un tapis rouge avait été posé aux pieds su sommier. Chase continua de regarder en détail sa nouvelle antre. Il prit sa respiration et souffla. Il enleva ses habits et enfila le pyjama que lui avait passé Chuck. Le pyjama se composait d’un simple sweat shirt noir à capuche et d’un jogging noir. Chase passa une main dans ses cheveux, les ébouriffant quelque peu. Il sortit de la chambre. Un bruit de sonnette attira son attention. Il vit que sur la table de la salle à manger se trouvaient deux boites de pizza, deux bières et deux manettes. Le salon se composait d’un canapé d’angle orange, de deux poufs beiges cylindriques placés face à l’angle du sofa, deux chaises en bois stylisées avec des motifs en noir et blanc étaient près de canapé. La table basse noire était encadrée par le sofa et les fauteuils. Derrière le canapé se trouvait un billard, les queues étaient délicatement posées sur la table près des boules enfermées dans un triangle noir. Les murs en pierre avaient été peints dans un gris souris. Les murs étaient aussi décorés par des tableaux, des lampes en forme de cylindre y étaient aussi accrochés, donnant un peu plus de lumière. Des fenêtres en forme d’arche donnaient accès au balcon. Chase remarqua qu’un tapis gris avait été posé en-dessous du canapé, de la table, des poufs et des fauteuils. Il vit aussi qu’un large rectangle coupé en deux par une plaque de bois, peinte en blanc elle aussi, contenait divers alcools et que face à cette reserve d’eau de vie se trouvait un comptoir noir où plusieurs chaises montantes rouges étaient posées. Au-dessus de la table de billard étaient suspendues d’autres lampes. Il aurait pu continuer de visiter l’appartement mais son ventre criait famine. Et puis, il aurait le temps de le visiter le lendemain. Il s’assit donc sur le canapé où deux coussins beiges se trouvaient. Une fine couverture tricotée avait néglimment posé sur le dossier du canapé. Chase releva la tête et vit un écran plat encastré dans une bibliothèque gigantesque où reposaient plusieurs objets de décorations. Chuck alluma la télévision. Il prit une bière en main et la décapsula. Avant de la porte à ses lèvres, il lui demanda donc de quoi il voulait parler. Chase battit des cils, il avait oublié pourquoi il était. Il concentra son regard sur ses mains qu’il avait jointes et posées contre ses genoux. Il n’osait pas en parler. La seule personne en courant de ça était Zoé, et encore… Chase se racla la gorge alors que Chuck continuait de l’interpeller.

- Chuck… Je… Je ne suis pas un Jones, finit-il par avouer, triste de lui apprendre ça.

- Quoi ? questionna-t-il comme s’il avait reçut un sceau d’eau froide.

- Les Jones ne sont pas mes parents, continua-t-il, ne relevant pas la tête, de crainte de trouver un Chuck ému et compatissant. Mes parents biologiques, une riche famille de Londres, sont morts alors que je n’avais que trois mois dans un accident de voiture, informa-t-il, de plus en plus sombre. Je suis le seul survivant Chuck.

- Mais… Whouah… soupira Chuck, surpris et choqué par cet aveu. Chase, je suis désolé. Je… Je ne sais pas quoi dire… Depuis quand tu le sais ?

- Depuis quelques heures… Enfin, ce n’était qu’une hypothèse… Qui s’est vérifiée quand je suis rentré de la bibliothèque.

- Chase, je suis navré pour tes parents… Vraiment…

- On est pas là pour s’apitoier sur mon sort. On devait parler, tu te souviens ?

- Oui… Avec le recul, je me dis que j’ai été une véritable ordure avec toi hier, lui avoua-t-il en posant sa main sur son épaule alors qu’il était penché en avant, les coudes posés sur ses cuisses, sa tête reposant la paume de ses mains.

- Et avec Magnus, rajouta-t-il, pouffant, se tournant vers lui.

- Je me fiche de Wù !

- Pourquoi tu ne l’aimes Chuck ? C’est un mec super !

- Parce qu’il est incroyablement sexy et canon ! s’écria-t-il, furieux. Qu’il est intelligent, aimant, attentionné, qu’il est un excellent danseur et chanteur ! C’est le mec parfait pour n’importe qui ! tonna-t-il, enragé par le simple fait de penser à Magnus.

- Tu es jaloux de Magnus ? demanda-t-il, souriant, gloussant.

- Bien sûr ! Avec tout ce qui se passe dans ta vie, ton obstination avec Fedora, ta rencontre avec un de tes anciens meilleurs amis… J’ai cru que j’allais perdre mon seul et véritable ami, avoua-t-il avec une petite voix, se doutant que sa crise de jalousie ferait encore jaser.

- Je serais toujours là pour toi Chuck, tu es comme mon frère.

- C’est pareil pour moi… Je ne supporte pas qu’on te fasse du mal.

- Chuck… Je sais tout ça mais hier, tu as été plus qu’odieux…

- Oui, je sais, soupira-t-il, mettant ses cheveux en arrière. Je n’aurais jamais dût dire ça à Magnus, c’était con de ma part de le provoquer ainsi…

- Je n’aurais du l’emmener. A la base, il ne voulait pas et je l’ai supplié de venir, avoua-t-il, sombre.

- Il doit vraiment tenir à toi pour t’avoir accompagné chez quelqu’un qu’il n’aime, dit-il avec amitié.

- Et qu’il n’aime pas en retour aussi.

- Au fait, j’ai vraiment été surpris qu’il me tienne tête comme il l’a fait hier… informa-t-il, un sourire aux lèvres. Il a changé depuis le lycée. Il a mûri et c’est un compliment. Il est plus extraverti, plus mordant, plus…

- Maquillé ? tenta-t-il.

- Ça lui va bien… soupira-t-il. Il est d’autant plus sexy ainsi, fit-il remarquer, un faible sourire aux lèvres.

- Et après on dit que c’est moi qui suis gay…

- J’aime les jolies choses, c’est tout, continua-t-il, un peu offensé.

- Ne lui dis pas, il risque de se vexer, l’informa-t-il, devenant sérieux.

- Je m’en doute ! Bon, maintenant qu’on a réglé le problème < M > et qu’on a parlé de tes parents, je pense qu’on est quitte, informa-t-il, ravi.

- Cette réconciliation a été rapide… remarqua-t-il.

- Comment peut-on être ennemi avec un orphelin qui a amené chez ma petite-amie le seul asiat suffisamment canon pour me rendre jaloux ? demanda-t-il, un grand sourire aux lèvres, l’air innocent.

- Vaut mieux en rire qu’en pleurer hein ? questionna-t-il en tendant son bras pour que Chuck trinque avec lui.

- Effectivement ! répondit-il, trinquant avec lui. Aux Collins !

Chase fit une grimace avant de boire un peu de bière. Il posa sa boisson sur la table basse et prit une part de pizza. Il en croqua un morceau. Chuck mit un jeu vidéo, Assassins Creed Origins d’après lui. Ils jouèrent pendant toute la nuit. Quand Chuck gagne, Chase exige une revanche. Quand Chase gagne, Chuck demande une autre partie. Etant tout les deux de très mauvais perdants, la soirée risque d’être très longue…

xxx

A Brooklyn, la magnifique soirée glacée d’hiver était d’un ton bien plus monotonne que celle se passant à Mahnhattan. Magnus avait dans les mains l’album de fin d’année du lycée dans laquelle Chase et lui avaient été élèves. Le dîner qui l’avait réunis avec Clara et son petit-copain en compagnie de sa colocataire l’avait forcé à s’habiller et à faire bonne figure. Il s’était senti beaucoup mieux après s’être éveillé. Il était revêtu la chemise noire de la veille - son amie devait avoir fait une lessive car la chemise sentait le doux parfum automnale de la lessive – dont il avait déboutonné les boutons du col, il avait rajouté un veston noir et avait enfilé un pantalon noir. Il s’était coiffé et maquillé exactement comme la veille, il n’avait pas d’inspiration capillaire ce soir là. Son poignet gauche était orné d’un bracelet. Il ouvrit l’album à la page où Chase et lui étaient l’un auprès de l’autre. Il s’assit sur le fauteuil le plus proche de lui, ses yeux rivés sur la photo. Il contempla la photographie, les sourcils froncés, l’air mélancolique au visage qui le rendait outragesement sexy. Il effleura de ses fins doigts vernis de noir la photo. Il semblait regretter le temps du lycée. Il était perdu dans ses souvenirs lorsqu’une voix le tira de ses songes, un doux parfum de cannelle et de cerise venait le titiller. Sa colocataire, qui portait une robe noire courte et moulante au décolleté rectangulaire, venait d’arriver, croisant ses bras qu’elle posa sur le haut du dossier de Magnus. Elle l’informa qu’elle ne l’avait jamais aussi heureux, une pointe de mépris dans la voix. Magnus, l’ayant reconnu, leva la tête, surpris. Elle contourna son fauteuil pour aller se poser dans le canapé. Il se tourna vers elle, ses yeux, emplis de surprise et de confusion, la suivirent dans sa progression. Elle lui demanda, avec tristesse, pourquoi il se faisait souffrir en se replongeant dans des souvenirs sûrement douloureux. Toujours debout, proche du sofa, elle se pencha sur lui. Elle l’admira avec des yeux chagrinés, caressant tendrement sa joue, disant qu’il n’avait pas à souffrir à cause de quelqu’un comme Chase. Quant à Magnus, il ne pouvait que la déshabiller du regard avec des mirettes ébahies. Les pupilles de l’asiatique cherchèrent où se poser, ne croyant toujours pas au fait qu’elle portait une tenue si osée, si choquante, si… Sexy. Elle laissa sa main effleurer sa joue, la faisant violemment tomber, comme un pétale de rose qui tombe du bourgeon alors qu’il n’est pas fané. Elle lui tourna le dos et se dirigea sur le sofa. Elle s’allongea, laissant ses longues et fines jambes blanches parcourir le canapé, les croisant. D’un geste vif, elle remonta les cuissardes en cuir à talons dont elle s’était chaussée et fit redescendre sa robe moulante. Magnus, dont les joues commençaient à s’empourprer, préféra ne pas contempler ce séduisant plus longtemps et retourna à l’album, toujours à la même page. Avec un faible sourire aux lèvres, il lui répondit que Chase avait raison à l’époque. Gardant les yeux fixés sur la photo, ses fins sourcils s’haussèrent, ses yeux s’écarquillèrent et une expression amère se lisait sur son si doux visage. Elle écouta avec attention, buvant chacun de ses paroles qui, en réalité, étaient celles de Chase à l’époque du lycée. Elle le contempla, son souffle s’accélérant, son torse se soulevant avec violence et rapidité tandis que Magnus lui rapportait ce qu’avait dit l’amant d’un soir de son ami. Finalement, il se tourna vers elle, la fixant, les sourcils froncés, la voix entrecoupée par la peine de prononcer ces mots. Il était de plus en plus aigre, mordant, glaçant. A la fin de sa tirade, néanmoins, un frêle et délicat sourire en coin naquit sur son visage. Son regard se rapporta instinctivement vers l’album où l’étirement de ses lèvres, qui avait fait sourire son amie, se perdit. Il disait des choses insensées. Comme le fait qu’il ne sera jamais heureux et tout ce qui va avec. Il hausse un sourcil disant une unique phrase.

- Chase m’a brisé le cœur, avoua-t-il, les yeux rivés sur l’album, fataliste.

- Tu l’as laissé faire, rétorqua-t-elle en décroisant ses jambes, se mettant en position assise. Tu ne cesses de répéter que le premier amour est éternel, pourtant, il me semble qu’il t’as tué en tuant votre amour.

Magnus leva les yeux vers elle, gardant une expression froide. Il releva la tête, cherchant un endroit où regarder, ne voulant s’attarder sur les formes de son amie. Il tourna finalement ses iris vers elle. Elle le regarda avec tristesse. Elle se leva, l’informant qu’elle allait se préparer une tisane. Elle partit dans la cuisine. Il la suivit de regard, ne pouvant s’empêcher de la regarder marcher d’une manière aussi fluide. Il ne pouvait que l’imaginer à ses côtés, faisant d’elle son trésor le plus inestimable. Il la voulait sienne. Sentant que son parfum de cannelle s’était éloigné et que le bruit de ses talons ne resonnait plus, il se tourna vers la direction qu’elle avait prise pour aller aux cuisines, la cherchant desespérement. Son souffle était saccadé. Il prit en main son portable qui était posé sur une petite table en bois. Il l’alluma et alla dans ses contacts. Il fit dérouler les contacts jusqu’à tomber sur Chase. Il appuya sur le nom du brun. L’écran affichait qu’il était en train de l’appeler. Il s’apprêta à le porter à son oreille quand il se rendit compte que c’était inutile. Il ne répondrerait pas. Il raccrocha. Il reposa son téléphone, la coque face à lui, une moue au visage. Il posa ses mains sur l’album, froid et furieux. Il tourna son regard à sa droite, espérant trouver quelque chose. Il posa ses yeux une seconde sur les photos de l’album avant de le refermer et de soupirer. Il se leva et prit un livre. Il commença, toujours debout, à le lire lorsqu’une vague de cerise arriva, accompagner par un claquement de talons foudroyant. Elle arriva dans le salon, portant un mug dans chaque main. En voyant ce qu’il lisait, elle lui demanda s’il se sentait bien. Elle posa les tasses sur la table basse avant de s’asseoir. Elle ajouta qu’il fallait vraiment avoir une peine de cœur pour lire le Bossu de Notre Dame de Victor Hugo. Magnus s’assit et s’amusa de la réplique de son amie. Il lui rappela, un ton moqueur dans la voix, qu’elle aussi l’avait lu et qu’il lui avait fait la remarque. Il rajouta que ça n’avait pas empêché de le lire. Il tourna une page tandis qu’elle se mit face à lui, les jambes croisées. Elle lui rémémora dans quelle situation elle avait dût le lire, ajoutant qu’elle aurait préféré ne pas le lire. Magnus quitta les jolies phrases d’Hugo pour la regarder avec ce même sourire arrogant et craquant pour lui avouer qu’il savait ce qu’elle avait traversé. Il retourna à sa lecture quand elle rétorqua qu’il le savait peut-être mais qu’il ne l’a jamais vécu comme elle l’avait vécu. Il haussa un sourcil, amusé. Elle le questionna sur ses raisons de s’amuser d’elle et continua de l’interroger sur la durée de son amusement à son égard. Magnus fit une adorable moue rieuse avant de laisser tomber le livre au sol. Elle le remercia de lui hoter ce bouquin de sa vue. Il se tourna vers le meuble se trouvant à ses côtés. Il fit abstraction du mug qu’elle avait posé sur le meuble et prit en main la bouteille de whisky ainsi qu’un verre à whisky en tube. Il les enleva du meuble et entreprit de se servir le liquide caramel tandis qu’elle lui déconseilla de le faire, argumentant sur le fait que l’alcool triste est le pire des alcools. Magnus rétorqua qu’il ne voyait pas où était le problème, versant le whisky dans le verre. Il reposa la bouteille sur le meuble, ajoutant que l’alcool est dangereux, peu importe l’humeur dans laquelle on se trouve, relevant la tête vers elle. Il fit une brève grimace avant de revenir au sujet de Chase. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres tandis qu’il donnait raison au brun. Il continua sur sa lancée en disant qu’il n’est pas Fedora et qu’il n’est qu’un homme désespérément amoureux d’un garçon qui en aime une autre. Il ajouta qu’en plus, il était bisexuel et que rien ne l’empêchait d’avoir une petite-amie, avec ce même sourire si horriblement mignon. Il poursuivit en disant qu’il devait profiter de la vie et de ses bienfaits. Il fit tourner quelque peu le whisky dans le verre avant de rajouter qu’étant qui il était, il n’aurait aucun mal à séduire une femme ou un homme. Il argumenta sur le fait que l’amour platonique n’est pas fait pour lui, baissant subitement le regard pour ne pas à affronter les yeux colèreux de son amie, souriant toujours de cette manière si détestable, les sourcils froncés. Il releva les yeux vers elle, continuant de lui exposer des paroles vides de sincérité et de sens. Ses yeux s’agrandirent en informant que Chase a raison sur le fait que l’amour n’est pas fait pour des gens comme eux, roulant ses iris fauves dans ses orbites. L’étirement de ses lèvres s’amincit mais ne perdit en aucun cas son pouvoir de séduction. Il eut ce faible étirement malicieux avant de poser ses lèvres sur le verre et de goûter au nectar d’un whisky au miel.

- Oublies un peu Chase et ses principes ! s’écria son amie en se levant, se dirigeant vers lui. Tu n’es pas comme ça Magnus ! s’exclama-t-elle en tentant de lui faire entendre raison, s’accroupissant devant lui, posant ses tendres mains sur les genoux de l’asiatique, le regardant avec des yeux embués, la voix quelque peu cassée. Je t’en prie, le supplia-t-elle en faisant le geste de la prière, tu dois m’écouter, continua-t-elle tandis qu’il la contemplait, très silencieux, buvant ses paroles. Ne deviens pas comme lui, le pria-t-il tandis qu’il déglutissait, sa pomme d’Adam se mouvant en étant la preuve. Tu vaux bien plus que ça… dit-elle en pressant ses genoux, lui donnant un électro choc parcourant son dos. Dans un jour prochain, commença-t-elle, sûre d’elle, tu rencontreras quelqu’un d’incroyable qui te fera oublier toute cette histoire, dit-elle, dans un charmant sourire, la voix quelque peu tremblante. Magnus, tu es quelqu’un de bien, tu possède un véritable don pour la danse, le simple fait de te regarder danser est hypnotisant, tu es d’une incroyable douceur, tu es aimant, attentionné, protecteur… Et, de plus, tu es extraordinairement sexy. Ça en devient même vexant et outrageant ! s’enflamma-t-elle, ne contrôlant plus ses dires. N’importe quelle fille voudraIt une photo de tes abdos pour prier devant ! s’exclama-t-elle, pouffant de rire devant ce qu’elle venait de dire, le faisant même rire. Un jour, je te le promets, tu rencontreras quelqu’un qui ferait battre ton cœur tellement fort que tu auras envie de l’arracher de ta cage thoracique pour lui offrir. Et ce jour-là, tu dois me promettre que tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour te battre pour cette personne, murmura-t-elle en le regardant droit dans les yeux, s’étant reprise

Magnus perdit son sourire, une expression attristée le remplaçant. Il avait écouté chacune de ses paroles avec attention. Son cœur lui faisait entendre des battements irréguliers contre ses os. Ses sourcils, qui s’étaient soulevés, reprirent leurs places habituelles. Il avait comprit. De nouveau, un sourire s’offrit à la vue de la blonde. Il se leva d’un bond, la faisant sursauter. Il s’apprêta à sortir quand elle lui demanda ce qu’il comptait faire. Il se stoppa net et se tourna vers elle, toujours accroupie devant le fauteuil. Il l’informa qu’elle avait raison. Il ne pouvait pas renoncer au véritable amour simplement à cause de Chase. Un tendre sourire il lui adressa, disant qu’il avait déjà trouvé cette personne. Son sourire tendre se transforma en un sourire conspirateur. Elle lui demanda de qui il s’agissait, rajoutant que c’était par simple curiosité. Il déglutit, ferma les yeux, se détournant d’elle et de son sourire complice. Il s’apprêta à lui répondre, profitant d’avoir les yeux clos pour ne pas à supporter les mirettes jades et pétillantes de la blonde. Il s’apprêta à le lui révéler, cherchant les mots justes, les paupières toujours closes, la tête tournée vers la gauche. Il se retourna vers elle, rouvrant les yeux en prononçant le début de sa phrase quand il vit qu’elle était face à lui. Il bégaya plusieurs fois le même mot, après quelques secondes de silence. Elle l’examina tendrement. Elle se mit contre lui, le stoppant dans ses tentatives de passer aux aveux. Il ne sût où poser son regard. Son torse se soulevait avec difficulté tandis que ses yeux se posèrent sur les yeux jades de son amie. Elle posa sa main sur son front, sa paume face à elle. Il ne comprit pas pourquoi elle faisait ça. Etais-ce pour prendre sa température ou juste pour lui caresser le front ? En tout cas, il ne pouvait se plaindre. Sa main neigeuse était fraîche et lisse, elle effleurait sa peau avec une telle douceur que le toucher délicat et fragile n’était rien face à cette caresse inestimable et incomparable. Les yeux de la blonde l’apaisèrent. Elle mit sa main sur son torse, la baladant contre le tissu soyeux de ses habits, baissant son regard. Il la regarda poser sa paume contre son pectoral gauche. Ses yeux s’attardèrent, non pas sur sa poitrine, mais sur son cou si fin dans lequel il avait envie de se blottir et de sentir le parfum délicat de sa chair et de ses cheveux. Il sentit les battements de son cœur contre la main de son amie. Elle releva la tête vers ses mirettes fauves et lui tendit un simple sourire. Elle enleva sa main de son torse, laissant celle de gauche écorcher sa peau. Elle se mit dos à lui. Il ne se priva pas de regarder ses courbes. Elle le questionna sur les personnes qui sont venues manger.

- Clara et Jonathan, tu les connais depuis quand ? interrogea-t-elle, curieuse.

- Depuis que je suis entré à l’université. Et, Jonathan n’est pas mon ami, informa-t-il d’un ton dédaigneux et amer. Je le supporte, nuance, continua-t-il en levant un index réprobateur vers elle. Je suis ami avec Clara et Isabelle.

- Elle a un frère, non ? questionna-t-elle, angélique.

- Oui, c’est pour ça qu’elle n’a pu venir. Elle devait assister à un repas de famille où son grand frère, Alec, devait faire une grande annonce.

- Tu penses qu’il est du côté des fleurs ou du parfum ? quémanda-t-elle, sachant l’effet que ça aura sur son ami, un sourire aux lèvres.

- Je n’en sais rien ! s’exclama-t-il, un peu las de cet interrogatoire. Je n’ai pas parlé à Isabelle de son frère ! s’écria-t-il, se défendant. Mais apparemment, d’après les dires de Jonathan, Alec est plus parfum que fleur, répondit-il, les joues s’empourprant, pensant à cet Alec, si mystérieux.

- Vu que tu aimes les deux, tu ne devrais pas avoir trop de problèmes, insinua-t-elle, avec un ton mielleux et un sourire en coin.

- Peut-être, peut-être pas. Je ne le saurais pas avant de l’avoir rencontré, répondit-il simplement en haussant les épaules.

- Cette soirée, c’était un prétexte pour voir cet Alec ? devina-t-elle.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, s’empressa-t-il de rétorquer, de plus en plus gêné.

- Tu avais l’air déçu de ne pas le rencontrer, lui fit-elle remarquer.

Magnus ne sut pas quoi répondre à ça… Oui, il avait espéré voir Alec Collins… Mais pas pour les raisons qu’elle croit ! Il voulait juste voir s’il ressemblait plus à sa sœur Isabelle ou s’il avait des similitudes avec son cousin Chase. Voyant son trouble, elle se mit à ses côtés, l’informant que Jonathan avait dissimulé quelque chose en rapport avec Alec. Le blondinet avait dût se rendre compte que leur hôte n’était pas vraiment heureux de dîner à quatre. Magnus se mit à rougir et fit une moue dédaigneuse. Elle s’éloigna de lui et lui conseilla de fouiller son loft pour trouver que Jonathan avait caché. Elle le dirigea vers la bibliothèque avant de se tourner et de prendre son mug qu’elle porta à ses lèvres, le vidant d’un trait. Elle reposa la tasse sur la table et s’en alla, sifflotant un air joyeux. Magnus soupira. Il entendit que le claquement de pas s’arrêta. Il se mit à penser que son amie était partie se coucher. Il prit la tasse de cette dernière en main, ainsi que la sienne qu’il vida à son tour, la tisane s’étant un peu refroidie. Il se dirigea dans la cuisine où il rangea les tasses dans l’évier. Il alluma le robinet, faisant doucement couler l’eau dans les tasses. Il marcha à pas de loup en direction de sa chambre, faisant attention à ne pas faire de bruit afin de ne pas subir le courroux d’une certaine blonde. Il s’apprêta à entrer dans sa chambre quand il remarqua que la chambre de la blonde était éclairée. Il entra et la vit, habillée de son pyjama. Elle s’apprêta à entrer dans son lit lorsque Magnus sa racla la gorge. Elle se tourna vers lui et le questionna sur sa présence dans sa chambre. Il bafouilla quelques mots avant de lui demander si elle acceptait de dormir avec lui, ce soir là. Il avait failli lui demander de sortir avec lui. Il se mit à rougir en pensant à sa réaction. Elle le contempla, l’examinant, pénétrant chaque pores de sa peau matte et parfaite. Elle prit sa respiration et leva les yeux vers lui, se levant. Elle l’informa qu’elle acceptait sa proposition. Cette information le perdit, il ne savait plus ce qu’il avait dit… Il se contenta de lui sourire à son tour. Elle se mit face à lui et le prit dans ses bras. Surpris, il enroula ses bras autour de sa nuque, se blottissant contre ce cou fin et délicat sur lequel il mourrait d’envie de laisser sa marque. Elle se sépara de lui et lui prit la main, entrelaçant leurs doigts. Elle se précipita vers la chambre de l’asiatique qui se faisait traîner de force dans sa propre antre.

Elle ouvrit la porte et entra à l’intérieur, Magnus à sa suite. Elle lui lâcha la main, ayant toujours ce joli sourire au visage. Elle se racla la gorge, lègerement gênée et l’informa qu’elle allait à la salle de bain le temps qui se change, bafouillant. Magnus la contempla alors qu’elle semblait de plus en plus troublée. Il acquiessça un long moment après qu’elle lui ai dit ce qu’elle comptait faire. Il lui indiqua la salle de bain. Elle s’y dirigea, honteuse, marmonnant quelque chose dans sa barbe. S’il ne la connaissait pas aussi bien, il pourrait jurer qu’elle est attirée par lui. Un sourire malicieux se dessina sur son visage aux traits angéliques tandis qu’il enleva sa chemise et son veston. Etant torse nu, il aurait presque juré entendre la porte de la salle de bain s’entrouvrir. Mais, il faisait comme si la blonde n’était pas là, juste derrière la porte de la salle de bain, en train de se rincer l’œil et descendit la fermeture de sa braguette, déboutonnant le bouton de son pantalon. Il balança ses fringues dans le panier de linge sale se trouvant à côté du mur où était posée la porte. Se retrouvant en caleçon, il sourit en imaginant la blonde, derrière la porte entrouverte, le mattant alors qu’il était dos à elle. Il avait apprit, à ses dépends, que même les filles mataient le fessier des garçons. Surtout si, comme le sien, il était parfait. Un véritable boule princier. Il réprima un rire et se dirigea vers son armoire où il en sortit un bien singulier pyjama. Il avait tellement transpiré dans celui qu’il avait porté pour dormir l’après-midi qu’il ne voulut pas prendre le risque de salir plus de vêtements. Le pyjama en question était d’un pyjama de Tortues Ninja. Oui, l’asiatique sexy et sérieux qu’il est possède un pyjama à l’effigie des tortues mutantes… Et il aimait ce pyjama ! Non seulement pour son toucher doux et particulier mais aussi pour la capuche dont il était doté. C’était une sorte de combinaison mais plus ample, plus confortable, plus douce. Il ouvrit donc la fermeture éclair du pyjama et l’enfila. Il remonta la fermeture dès qu’il portait sa tenue pour dormir. Il se retourna vers la porte de la salle de bain, informant son amie qu’il s’était changé. Elle sortit et ouvrit des yeux ronds. Elle semblait agréablement surprise, réprimant un sourire.

- Whouah…s’exclama-t-elle, surprise, admirative. Tu as l’air… D’une Tortue Ninja, l’informa-t-elle en marchant dans sa direction.

- C’était l’effet recherché, rétorqua-t-il dans un sourire malicieux.

Elle lui sourit une fois face à lui et le prit une nouvelle fois dans ses bras. Elle enroula ses bras autour de son cou, en profitant pour passer sa main dans ses cheveux. Il frissonna à ce contact alors qu’il était contre elle, les bras le long de son corps, perdant son sourire en coin Elle se sépara de lui et l’embrassa sur le front. Elle le contourna avant qu’elle ait eu le temps de le voir rougir. Il l’informa qu’il allait se débarasser de son gel pour les cheveux.

Il alla dans la salle de bain et se rinça les cheveux, enlevant tout le gel. Il prit une serviette et se sécha les cheveux. Il reposa la serviette sur le meuble où il avait trouvé. Il ébouriffa ses cheveux pour avoir un bel effet < saut du lit >. Il sortit de la salle de bain et se précipita sous les couvertures de son lit, où son amie était allongée. Il se mit auprès d’elle, se blottissant contre son corps. Il enroula son bras droit autour de sa taille, entourant sa nuque de son bras gauche. Il lui caressa le front avant de passer à ses petits cheveux blonds qu’il mettait en arrière. Quant à elle, elle entreprit de lui faire des caresses sur les mains. D’abord, elle effleura ses fins doigts vernis de noir, décrivant ensuite tendrement des cercles sur le dos de sa main, passant ensuite à ses avant bras où elle fit des va et vient. Si la première à s’endormir fut la blonde, Magnus n’arrivait pas à s’arrêter. Il aimait lui faire des papouilles. Il n’avait pas osé s’attaquer à son cou où il savait que c’était une zone sensible. Si elle dormait profondément, ça ne l’empêchait pas de continuer ses caresses sur l’avant bras de l’asiatique. Il se encore plus contre elle. Son souffle chaud se posa sur son cou, la faisant tressaillir.

- Bonne nuit, Fedora, murmura-t-il, d’une voix suave, au creux de son oreille.

Il continua les papouilles, sachant très bien qu’elle avait entendu. Un sourire se dessina sur ses lèvres, heureux.

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