XII : NEW RULES
Magnus était allongé dans le lit, les fines couvertures blanches rabattues sur lui, couvrant son torse musclé. Il n’était pas arrivé à trouver le sommeil. Il faut dire que la seule pensée de savoir sa dulcinée en France en compagnie de son ex petit-copain qui fait tout pour la récupérer n’était pas faite pour le rassurer. Il était certain qu’il n’était pas très friand de la combinaison que formait Chase < son vrai grand premier amour > et le pays des Amoureux avec un grand A. Au contraire, ce dont il était gourmand, c’était la réaction qu’avait suscité les coups de tonnerre chez Fedora qui s’était automatiquement tournée vers lui, enroulant ses bras autour de sa taille, se blottissant contre lui.
Là, Magnus, toujours couché sur le dos, contempla Fedora qui était tombée dans un sommeil profond. Il ne pouvait s’empêcher de la contempler, amoureux. La main droite de la blonde était posée à plat sur le drap, la paume dirigée vers le ciel. Dans un soudain élan de tendresse, Magnus caressa le fin poignet de la jolie blonde, effleurant délicatement sa peau neigeuse avant de lui prendre la main, se tournant lentement vers elle, se couchant sur le côté. Il ne la quitta pas des yeux alors, la déshabillant du regard, son pouce se glissant entre celui de Fedora et son index. Toujours sereinement endormie, elle serra ses doigts blancs contre son pouce tanné. Ses yeux félins glissèrent sur sa peau avec désir et amour. Il prenait un très grand plaisir à flatter ses formes à travers son regard. Les rayons du soleil transperçaient les rideaux de velours noirs. Il devait être plus que l’heure de se lever. C’est pourquoi, avec regret et chagrin, il sépara sa main de celle de Fedora dont les doigts se refermèrent sur sa paume, comme s’ils voulaient garder le contact chaud de sa main miel. Mais il n’eut d’autre choix…
Il se leva du lit, pestant contre l’heure trop prématurée à son goût. Il grognait quelque peu, éprouvant déjà le manque de Fedora contre lui. Maintenant qu’ils avaient franchi quelques étapes importantes dans leur relation, il voulait la garder auprès de lui. Il ne souhaitait pas qu’elle parte avec Chase, de peur que ce voyage ne ravive quelques sentiments passionnés. Cependant, il ne pouvait pas se permettre de jouer les jaloux, pas maintenant. Et puis, Charles Davis était avec eux. Il n’y avait donc aucune raison de s’inquiéter. Néanmoins, il ressentait tout de même l’envie de monter avec elle dans le bus et d’être avec elle dans ce périple, c’était presque une nécessité. Il en ressentait le besoin vital. Il ne supportait pas qu’elle soit si loin de lui. Il avait comme le sentiment que son cœur ne tiendra pas une minuscule semaine. Déjà que de la savoir loin de lui parce qu’elle faisait ses examens d’entrée dans la police de New York lui était insupportable et intolérable… Il ne savait pas comment il allait tenir une semaine. Il dut couper court à ses pensées sombres et se concentrer sur le présent ! Ses lèvres s’esquissèrent en un radieux sourire tandis qu’un faible soupir sortit de ses cordes vocales. Il se dirigea un pas de loup vers son armoire d’où il en sortit quelques vêtements après les avoir longuement cherché afin de créer une tenue esthétique et agréable à regarder. Une fois en possession de tout ce dont il avait besoin, il partit à la salle de bain où il s’enferma à double tour. Il se mit face à la glace, posant délicatement ses habits sur la vasque en bois. Il leva doucement la tête vers le miroir et ouvrit les yeux afin d’y mieux se contempler. Comme à son habitude, il avait bonne mine. Bien que son air chiffonné atteste du fait qu’il n’a pas dormi de toute la soirée. Cependant, il était en forme. Il ne ressentait pas encore les effets de la fatigue. Et tant mieux… En se regardant d’un peu plus près, il se demanda s’il ne devait pas prendre une bonne douche froide, sans parler de se laver. Et puis, tout compte fait, il se souvint qu’il s’était déjà lavé la veille au soir, pour enlever les résidus de gel capillaire. Alors, il décida de juste se rincer un peu le visage. Il ouvrit donc le robinet et laissa l’eau chaude s’écoulait silencieusement dans le creux de ses mains qu’il porta à son visage. Il laissait les fines gouttelettes d’eau rouler contre ses joues, entrouvrant les lèvres, profitant de ce simple moment. Finalement, il prit une mince serviette blanche et s’essuya le visage avec. Une fois son doux visage sec, il mit la serviette en boule et la pose doucement contre la vasque, se tournant vers la pile de vêtements propres qu’il avait posés près de lui.
Avec un soupir, il prit son haut, le dépliant, et le considéra. Il s’agissait d’une simple chemise rouge sans col et assez moulante. Avec une moue dédaigneuse, il remarqua que la chemise était déjà boutonnée. Il n’avait plus qu’à l’enfiler… Enfin, en théorie. Sa tête ne pouvait pas passer dans le petit trou de la chemise. Il décida donc de déboutonner les deux premiers boutons pour que sa jolie petite tête puisse entrer. Il passa ses bras finement dessinés et musclés dans les manches, sortant la tête en dernier du haut. Emergeant enfin, il mit correctement sa chemise, l’époussetant de toute poussière, reboutonnant par la suite les boutons qu’il avait défaits. Il retroussa les manches de son haut, dénudant ses avant-bras tannés par le soleil et aux muscles saillants, laissant ainsi voir les quelques bracelets qui pendaient à ses fins poignets. Enfin, il enleva le bas de son pyjama ainsi que son caleçon et en enfila un propre avant de mettre un pantalon noir qui moulait à la perfection le bas de son corps. Il y ajouta la touche finale : il mit des brettelles noires à son pantalon, les laissant pendre contre ses jambes.
Enfin habillé, il dut se résoudre à se coiffer et à se maquiller. La première étape lui prenant moins de temps, il décida de commencer par dompter ses cheveux corbeaux. Il prit son pot de gel capillaire, qui ne tardera pas à être vide, et y prit une noisette. Il commençait à se lasser des coiffures Quiff et de ses variantes… C’est pourquoi il décida qu’il allait coiffer ses cheveux en piques. Mais, pensant que les piques normaux seraient trop agressifs, il décida que les piques seraient un peu plus ondulées, moins strictes. Et dès que le problème de la coiffure fut réglé, après avoir corrigé certains détails, il s’attela au maquillage qui risquait de lui prendre un peu plus de temps…
***
Il aurait presque put crier victoire si Fedora ne dormait pas dans la pièce d’à côté. Il avait réussi à appliquer l’eyeliner sans s’enfoncer la mine dans l’iris ! Quant à la poudre noire, il devait savoir tirer parti de ses échecs et ne plus jamais mettre de poudre à paupières. Mais, têtu comme il est, il savait très bien qu’il allait recommencer une nouvelle fois et peut-être que cette fois, il y arriverait…
Faut pas rêver…
Enfin complètement prêt, il se regarda une nouvelle fois dans la glace. Il se trouvait assez mignon à regarder. Ne perdant pas de temps, il détourna vite ses yeux fauves de la vitre et rangea ses habits sales dans la corbeille de linge sale, y ajouta aussi la serviette qu’il avait utilisé pour se sécher le visage. Il sortit de la salle de bain, ne prêtant plus un regard à la glace qui le tentait. Il ne s’appelait pas Chase Collins et il ne passait pas ses journées à se contempler dans un miroir. Contrairement à ce beau brun.
Entrant dans la chambre, il remarqua que la blonde dormait encore, absolument pas dérangée par le soleil qui avait trouvé sa place contre le tapis oriental qui ornait le sol. Il soupira, laissant ses lèvres s’étirer sur son visage. Cependant, Fedora devait avoir remarqué sa présence puisque son corps se détendit. Elle devait avoir senti le parfum vanillé de Magnus qui venait de pénétrer dans la chambre et dont la seule présence parvenait à l’apaiser, à la calmer. Allongée contre le dos, elle ne se doutait pas du réveil que le bel asiatique lui préparait. Avec un sourire adorablement malicieux, il se dirigea à pas de loup vers la fenêtre occultée par les rideaux en velours. Il faisait attention à chacun de ses pas, de crainte de malencontreusement la réveiller et ainsi rater son effet de surprise. Bien qu’il était friand des éveils doux ponctuaient de délicates caresses et de tendres baisers, il devait admettre qu’il avait toujours voulu tenter ce genre de réveil. Il devait le faire, même s’il ne le fera qu’une fois dans sa vie. Il pensa avec mélancolie à tous les rêves qu’il avait étant gosse… Il ne pensait pas qu’un jour, sa vie serait réduite à néant par une magnifique blonde enragée qui l’aura tué parce qu’il aurait réveillé d’une manière brutale, trop brutale. Bien qu’il ait déjà effectué ce genre de réveil, il se régalait des protestations qu’avait poussées Fedora, qui n’avait pas vraiment réagi comme il l’avait espéré. Et, cette fois, il espérait vraiment qu’elle réagisse comme il le souhaitait. Il prit alors les pans des deux rideaux et les tira, laissant entrer la lumière vive du soleil. Fedora se réveilla aussitôt, dérangée par les rayons du soleil qui venaient la titiller, et plaqua la couverture contre sa poitrine alors qu’elle se relevait quelque peu. Dans un reflexe de protection, elle mit sa main devant ses yeux quelque peu entrouverts, grimaçante.
- Allez chaton ! s’écria Magnus en faisant volte-face vers elle, frappant dans ses mains, enjoué. C’est une belle journée qui nous attend ! informa-t-il, toujours aussi surexcité, regardant à travers la vitre, contemplant un magnifique ciel ensoleillé.
- < Chaton > ? questionna-t-elle, grimaçant toujours, non pas à cause de la forte luminosité mais plus à cause de ce réveil tout sauf doux, tandis que Magnus s’avança, d’une manière séduisante et féline, vers le lit, l’examinant avec soin et évitant soigneusement tout contact avec Fedora, comme s’il cherchait quelque chose.
- Tu préfères < panda > ? demanda-t-il, soucieux et, soudainement sérieux, ses yeux de fauve pétillant de joie maligne.
- Non ! l’informa-t-elle, grimaçant toujours, sa main toujours devant ses yeux presque ouverts.
- D’accord, répondit-il.
Il hocha la tête, ni vexé ni contrarié, sans qu’aucun sourire ne vienne égayer son doux visage aux traits fins. Alors qu’il se mit dos à elle, cherchant quelque chose, cette dernière crut bon de replonger dans les couvertures, s’allongeant sur le dos. Elle lui demanda, la voix fatiguée et irritée, pourquoi il l’avait fait levé si tôt. N’attendant pas sa réponse, elle se coucha sur le côté, s’apprêtant à s’endormir lorsque la douce voix de Magnus lui arriva. Il lui répondit qu’ils devaient être prêts avant que l’heure du départ pour la France n’arrive. Elle avait déjà fermé les yeux et tentait de retrouver le sommeil quand le parfum vanillé de Magnus lui parvint aux narines. Celui-ci, ayant enfin trouvé ce qu’il cherchait, revenait vers elle, les bras chargés de vêtements féminins. Fedora prit la couverture, recouvrant sa poitrine en plaquant le tissu contre son thorax, et se redressa en position assisse, remarquant que le bel asiatique avait entre ses graciles mains quelques-uns de ses vêtements qu’il posa avec douceur sur le lit. La blonde nota qu’il était déjà habillé et lui demanda pourquoi il était déjà prêt. Il lui répondit, avec un adorable sourire, joignant ses mains fines, qu’il n’était pas arrivé à trouver le sommeil et qu’il avait donc décidé de passer le temps. Bien que ça soit vrai, elle ne semblait pas le croire, suspectant que quelque chose le tracassait. Elle l’interrogea sur le fait qu’il n’avait pas arrêté de bouger la nuit dernière et que ses mouvements n’avaient rien à voir avec une tentative de trouver le sommeil. Il perdit vite son sourire, baissa la tête et avoua qu’il faisait des cauchemars et que ça l’avait empêché de trouver la paix suffisante pour sombrer dans un sommeil profond. Satisfaite de cette réponse qui est un mensonge, elle se pencha sur la pile de vêtements qu’il avait sortis et prit un pan de tissu noir, le tirant de la pile. Elle l’analysa, grimaçant toujours un peu. Magnus comprit qu’elle devait être en train de prendre ses repaires, de bien se réveiller. Elle lâcha le haut qu’il avait sorti avec un haussement de sourcil surpris. Magnus s’assit auprès d’elle sur le coin du lit et dit qu’il espérait qu’elle ne lui en voudrait pas pour avoir choisi sa tenue du jour, souriant de cette manière si adorable et craquante qui faisait fondre n’importe qui. Elle secoua la tête de gauche à droite et rétorqua que c’était adorable qu’il prenne soin d’elle ainsi, lui rendant un radieux sourire alors qu’il poussa les habits vers elle. Elle le regarda, une moue au visage révélant qu’elle n’était pas encore tout à fait réveillée. Quand ses yeux bleus fatigués rencontrèrent les yeux dorés de Magnus qui avait encore ce magnifique étirement aux lèvres, elle détourna le regard, les yeux rivés sur la pile de vêtements qu’elle considéra longtemps. Elle murmura de manière perceptible qu’il était vraiment un être parfait, glissant son regard sur les habits. Elle leva les yeux vers lui et le contempla, amoureusement. Son rictus joyeux et mignon s’étira encore un peu plus et, détournant pendant quelques secondes interminables ses yeux des siens, il lui conseilla de se vêtir avant de prendre le petit déjeuner qu’il prépare lui-même. Il rétorqua qu’il n’était parfait qu’avec elle, levant les yeux vers elle, ce même sourire aux lèvres. Elle esquissa un mince sourire avant de se pencher maladroitement sur lui, le prenant par son biceps musclé. Pressant son biceps, elle se pencha encore plus vers lui, fermant les yeux, prête à recevoir un long baiser passionné. Bien qu’il en rêvait, Magnus ne put répondre à sa demande. Pas pour l’instant. Pas tant que Chase Collins serait dans les parages. C’est pourquoi il posa chastement ses lèvres contre celles de Fedora, se levant ensuite d’un bond pour échapper à la tentation de l’embrasser plus langoureusement, plus passionnément, plus amoureusement. Surprise et ne s’étant absolument pas préparée à recevoir un baiser si rapide et si chaste, Fedora dut se retenir de tomber. Il sortit de la chambre, lui ordonnant joyeusement de s’habiller avant qu’ils ne soient en retard.
Si son sourire laissait voir qu’il était enjoué et heureux, il n’en était rien. Il avait tellement désiré ce moment où elle lui demanderait de l’embrasser sauvagement… Le problème, c’est qu’il ne savait plus où ils en étaient. Il l’aimait, c’était certain. Mais est-ce qu’elle ressentait exactement ce qu’il ressentait pour elle ? Ça, il n’en était pas certain. Peut-être que cette semaine loin d’elle lui permettra de savoir si ses sentiments sont réciproques. Mais, pour le moment, il regrettait juste de ne pas avoir répondu à son baiser et de l’avoir abandonné ainsi. Avec elle, tout devenait plus facile, tout devenait soudainement plus beau, plus ensoleillé. Même les baisers étaient plus tendres et plus amoureux avec elle. Il s’en voulait tellement de s’être éloigné et de ne pas avoir juste répondu à ce baiser, il s’en voulait de ne pas avoir cédé à son désir et à son cœur. Il avait préféré suivre sa raison plutôt que ses sentiments et il savait que les répercussions pouvaient être terribles. C’est juste qu’il ne se voyait pas profité de la vulnérabilité d’une belle jeune femme à moitié endormie qu’il venait à peine de réveiller. Mais, peut-être qu’après un bon petit déjeuner dans les normes, il pourrait se rattraper et lui donner le plus beau baiser qu’elle n’a jamais eu ! Si du moins, elle acceptait qu’il l’embrasse après le vent qu’il lui a mit en posant juste ses lèvres sur les siennes…
Bien sûr qu’elle acceptera…
Perdu dans ses pensées, notre bel asiatique ne s’était pas aperçu qu’il était déjà arrivé dans la cuisine . C’est fou à quel point elle pouvait le hanter jusqu’à dans ses pensées et s’immiscer entre les idées qu’il avait pour le petit-déjeuner et entre l’idée saugrenue d’aller rendre visite à ses parents. C’est fou à quel point il pouvait l’aimer et aimer tout ce qui fait d’elle qui elle est. C’est fou à quel point il se sentait en vie à ses côtés. C’est fou à quel point il était amoureux d’elle…
***
Enfin ! Enfin, il avait terminé les plateaux du petit déjeuner. Ce n’était pas trop tôt… Il ne manquait plus que les verres de jus d’orange et leur petit-déjeuner sera finalement prêt. Alors qu’il disposait les bols de lait et les assiettes garnies de délicieux croissants au chocolat saupoudrés de sucre glace, une vague parfumée déferla sur la cuisine, lui faisant lever les yeux du plateau. Fedora était enfin habillée. Les yeux de Magnus s’agrandissèrent sous la surprise de la voir vêtue et prête, ses iris pétillant d’étoiles alors qu’il était, une fois de plus, tombé sous son charme. Elle était vêtue d’un pull noir moulant et d’une mini-jupe blanche fendue sur le côté, contrastant ainsi avec son haut. Il nota qu’elle avait enfilé une paire de collant blanc transparent qui lui faisait penser à un collant jarretière. Les yeux fauves continuèrent de glisser le long du corps de la blonde, s’arrêtant quelque fois pour contempler un peu plus sa tenue. Il entendit un claquement contre le sol, fin et régulier. Il s’agissait de ses chaussures à talons hauts, sur lesquels elle ne semblait pas tenir. Il réprimait un sourire lorsqu’elle se dirigea vers elle, manquant de tomber. Il plaqua ses mains contre le plan de travail, attendant patiemment qu’elle arrive jusqu’à lui. Un début de sourire se formant peu à peu sur ses lèvres, il tenta de ne pas exploser de rire en la voyant essayé vainement de marcher avec de telles échasses. Elle arriva enfin jusqu’à lui, se tenant à son épaule musclée. Il ne savait pas si c’était pour ne pas tomber ou si c’était une preuve d’affection. Il choisit la deuxième option, même si la première lui paraissait plus plausible. Il se tourna vers elle tandis qu’elle tentait de se tenir au plan de travail, faisant glisser maladroitement sa main contre le bras de Magnus qui réprima un éclat de rire qui aurait pu la vexer. Finalement, elle réussit à s’éloigner de lui, à se poser et à tenir sur ses talons hauts. Elle se trouvait juste à quelques centimètres de lui mais il pouvait sentir ses battements de cœur hâtifs et sa respiration saccadée. Alors qu’elle tentait de rester le plus naturel possible et rattraper son entrée, Magnus laissa ses yeux s’abandonner sur ses formes, détaillant sa tenue du jour un peu plus en profondeur maintenant qu’elle était à ses côtés. Elle avait décidé de nouer ses cheveux lisses et raides en un haut chignon, elle avait opté pour un peu de fond de teint afin de cacher quelques imperfections et avait décidé de mettre un peu de mascara sur le long de ses cils. S’il n’était pas déjà amoureux d’elle, il aurait très bien pu, de nouveau, tomber son charme slave. Sentant son regard sur elle, la blonde détourna le regard, visiblement gênée au vu du rougissement de ses joues. Même sous une couche de maquillage, elle ne pouvait pas cacher sa nature à rougir très vite et c’est ce qu’elle rendait si adorable. Magnus se racla la gorge, détournant ses yeux fauves de la nuque nue de la blonde qui reprit contenance. Elle se tourna vers lui et abandonna ses yeux sur lui, les faisant glisser sur son corps tel une douce caresse.
- Tu… Tu as besoin d’aide ? demanda-t-elle, bégayant, en faisant volte-face vers les plateaux repas déjà bien remplis de bonnes choses à manger.
- Oui, répondit-il dans un souffle. J’ai besoin que tu m’emmènes le jus d’orange, répondit-il en dirigeant son regard doré vers elle qui se mit à devenir cramoisi.
- Bien, rétorqua-t-elle d’une voix plus aiguë que celle d’une souris.
Elle se tourna vers le frigo, se mettant dos au plan de travail, et marcha en direction du réfrigérateur. En la voyant bougé du coup de l’œil, Magnus ne réprima plus son sourire, il ne pouvait plus supporter de se contrôler par peur de la vexer. Cependant, il ne pouffa pas de rire, lui laissant quelque once de fierté. Il serra les poings pour éviter d’éclater de rire, des larmes de joie se formant dans ses iris miel. Il porta sa main droite à ses lèvres pour éviter de rire lorsque Fedora le tira de ses tentatives pour rester neutre. Il se tourna vers elle, la tête basse, les lèvres tremblantes et avec une envie de rire irrépressible. Il leva la tête vers elle, déjà prêt à sortir des excuses en riant presque à moitié quand il croisa son regard jade. Là, toute envie de rire disparut avec l’envie de se moquer de ses vaines tentatives pour marcher avec des talons si hauts. Il la contempla alors que le soleil venait d’entrer dans la pièce, caressant de ses rayons soleil sa peau neigeuse. Son cœur battant la chamade, une nouvelle fois son regard glissa sur elle avec tendresse et désir. Elle était incroyablement belle habillée ainsi… Elle n’avait besoin pas de décolleté plongeant pour mettre en valeur sa poitrine. Elle n’avait pas non plus besoin de se maquiller pour attirer les regards des garçons. Elle avait juste besoin d’être elle-même. Elle était si magnifique avec les rayons du soleil qui se reflétaient dans sa chevelure de blé nouée en chignon. Il imprima cette délicieuse image, détaillant chaque partie de cette scène. Il ressentit un léger frisson parcourir son échine, son buste se soulevant avec difficulté à chaque respiration. En la voyant ainsi, plantée devant lui avec deux bouteilles de jus d’orange dans chaque main et une expression soucieuse au visage, il ne put s’empêcher de penser qu’elle était celle qu’il lui fallait dans sa vie. Dès qu’elle était en train entrer dans la pièce, son souffle s’était coupé. Il savait que c’était elle, qu’elle était la bonne. Il avait sut la première fois qu’ils se sont vus mais intérieurement, il avait espéré qu’elle ne soit pas celle qu’il attendait… Parce-que si c’était le cas… Il n’avait même pas pensé à ce qui ce serait passé. Il continua de la contempler, inconscient de l’inquiétude que la blonde éprouvait en ce moment même. Il ne pouvait plus résister longtemps à l’appel de ses pulsions premières. Il se pinça les lèvres en ne la quittant pas des yeux.
Fuck me
- Fuck me, je ne peux plus… murmura-t-il à voix haute.
Il se précipita sur elle, déterminé. Il la prit par la taille, l’enlaçant de ses bras musclés et la ramena contre lui, goûtant une nouvelle fois à ses lèvres sucrées. Elle répondit avec passion à son baiser, se détendant. Lâchant les bouteilles d’eau, elle enroula ses fins bras neigeux autour de la nuque tannée de Magnus qui rendit le baiser encore plus ardent, répondant à l’appel de leurs cœurs dansant à l’unisson sur le même tempo. Sans se contrôler davantage, il fit glisser ses mains contre la taille de la blonde, effleurant les tissus qui recouvraient sa peau. Surprise par ce contact doux contre sa chair dissimulée, elle se livra à lui, ne voulant plus lutter contre ses sentiments. De sa taille, il passa à son bassin et, ne s’y attardant pas, il la prit par les hanches. Enivrée par le désir qui bouillait dans leurs veines respectives et qui alimentait leurs cœurs, elle enroula ses jambes autour de celles de Magnus. Le baiser devint de plus en plus passionné, ce qui rendit les choses nettement moins compliquées. Veillant à ce qu’elle soit bien agrippée à lui, il se dirigea vers le plan de travail, profitant de ce baiser à chaque secondes qui passaient, secondes qui devenaient des minutes. Là, c’était bien plus que de simples caresses tendres contre ses lèvres, ils échangeaient un véritable baiser amoureux. Il la posa contre le plan de travail, séparant sa main droite durant deux secondes qui leur parurent une éternité à tout les deux afin de libérer de l’espace sur la surface glacée du plan de travail sur lequel reposait Fedora.
Ils continuèrent de s’embrasser ardemment. Got It Bad de LEISURE résonnant au fond. Ensorcelé par la tournure des événements et charmé par le parfum qui se dégageait de la peau de la blonde, Magnus posa ses mains contre ses cuisses protégées de son collant blanc transparent. Il les fit délicatement remonté contre ses hanches, laissant une douce écorchure contre sa peau. Il abandonna ses lèvres sucrées et passa à son cou qu’il dénuda de son haut col à l’aide d’une tendre et cruelle caresse contre sa nuque qui la fit soupirer de plaisir. Il embrassa la peau de son cou, essayant de trouver ses zones les plus sensibles. Ce baiser, plus qu’intime, fit monter leur taux d’adrénaline, faisant monter encore plus le désir en eux. Comme il avait put le remarquer lorsqu’elle resserra l’étreinte de ses jambes contre les siennes. Ayant enfin trouvé l’endroit de son cou qui était le plus sensible, il décida de mordre doucement sa peau. Il continua ainsi sa tendre morsure vampirique, alors que sa main remonta sur sa cuisse jusqu’à arriver à sa hanche. Il entendit soupirer à nouveau de désir. Fedora avait les yeux fermés, se laissant complètement aller à l’enchantement de la situation, elle se mordit la lèvre inférieure, esquissant par la suite un sourire conquis. Afin d’éviter qu’elle ne se fasse mal, Magnus porta son autre main à sa nuque, empêchant ainsi sa tête de trop se pencher en arrière. Bien qu’il sache qu’elle avait encore mal à cet endroit là, il ne pouvait faire autrement que de la soutenir ainsi. Une légère pression contre son biceps lui fit savoir qu’elle se fichait complètement qu’il ait posé sa gracile patte de velours contre sa nuque, elle semblait même lui en redemander. Il continua alors de lui laisser une marque contre son cou, remonta sa hanche, allant même jusqu’à relever le pan de sa jupe, devenant trop excité. Il aurait pu aller bien loin dans sa recherche de chair lorsqu’une main froide et douce se posa sur la sienne, la pressant tendrement. Inquiet, Magnus sépara ses lèvres du cou de Fedora, rouvrant les yeux. Il croisa son regard bleuté supplicateur. Ne comprenant pas pourquoi des larmes perlaient à ses yeux et pourquoi elle semblait subitement soucieuse, il fronça les sourcils et baissa le regard vers son autre main. Il nota que sa main gauche était posée contre sa peau, sous sa jupe, près de sa jarretière, trop près. Il était presque sur le point de la rehausser en même temps que la jupe. Il se sépara d’elle, se confondant en excuse, les yeux rivés sur ses chaussures. Comprenant qu’il était vraiment navré, la blonde sauta du plan de travail et se planta devant lui qui n’osait pas la regarder en face. Agitant les mains avec violence, il bégayait quelques mots, les joues rouges et l’air désolé. Soudainement, il sentit que ses mains se faisaient enfermer par d’autres, plus petites et plus fines que les siennes. Il rouvrit les yeux et vit que Fedora avait posé ses délicates pattes sur les siennes, les fermant en poing. Elle plongea son regard océan dans le sien, un mince sourire s’épanouissant sur son visage. Serrant ses mains entre les siennes, elle le rassura, disant qu’il n’avait pas à s’en vouloir. Magnus cligna des yeux, un mince sourire s’étira sur ses lèvres tandis que ses yeux miel pétillaient. Elle le prit dans ses bras, se réfugiant contre lui, son souffle chaud se posant sur son cou. Il l’entoura de ses bras protecteurs et la serra encore plus contre lui. Il ne voulait pas la quitter et risquer de la perdre. Il voulait rester à ses côtés, continuer de la prendre dans ses bras.
Mais, il n’avait pas le choix… Il devait la laisser prendre ses propres décisions. Et si partir en France pouvait les aider à comprendre ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre ? Quoiqu’il en soit, il savait très bien qu’il l’aimera toujours. Quoiqu’il advienne. A son tour, il se blottit contre elle, s’enivrant du parfum de son shampoing, souhaitant à tout prix graver ce moment dans sa mémoire. Là, il voulait juste la garder encore près de lui avant qu’elle ne parte pour l’Europe.
xxx
De l’autre côté de New York, le duo infernal Chuck-Chase était déjà prêt pour cette journée. Si le premier avait opté pour un costume blanc et lavande, le brun était encore en pyjama, pas tout à fait réveillé. Vanilla Ice et Pearl étaient en train de savourer leur petit-déjeuner alors que leur maître louchait sur ses gaufres, pas certain qu’elles soient cuites. Chuck porta sa tasse de café à ses lèvres et demanda à son ami ce qui le contrariait. Chase releva la tête automatiquement, la gorge sèche et la peau tiraillée, comme s’il avait pleuré la nuit entière.
- Rien, répondit-il en prenant une gaufre qu’il laissa retomber sur son assiette, une moue dédaigneuse au visage.
- Ah oui ? Alors pourquoi tu ne manges pas ?
- J’ai pas faim.
- Il faut que tu manges un minimum ! s’écria le châtain, se mettant face à son ami. Si tu ne manges pas, tu risques d’être malade dans le bus… continua-t-il en buvant un peu de café.
- Je viens à peine de me réveiller alors laisses-moi le temps de prendre mes repaires, l’implora-t-il, se prenant la tête entre les mains, posant ses coudes contre la table.
Il était vraiment fatigué… Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à Fedora qui l’avait regardé avec tant de mépris et de haine la veille. Magnus et elle semblaient s’être trouvés. Il avait l’air d’être tendre avec elle. Chase se mit à penser qu’ils n’ont jamais franchi la SEULE étape importante dans le couple : l’étape sexe. Fedora devait juste se contenter de se faire bécoter par le séduisant Magnus Wù aux caresses enchanteresses ! Ainsi que de tendres et longs baisers amoureux… Et de douces caresses dans sa longue chevelure de blé… Il se mit à soupirer. Il ne savait pas de qui il était le plus jaloux : Magnus ou Fedora. Enfin, ce qui était sûr c’est que ce dernier était doux avec elle et qu’il ne semble pas du tout enclin à la faire souffrir. Vu comme il l’aime… Il lui sera donc compliqué de la récupérer avec l’aimant et séduisant asiatique dans les parages. Sauf que celui-ci ne pouvait pas venir avec eux. Quelle tristesse… S’il avait put sauter de joie en apprenant cette nouvelle, il l’aurait fait sans hésiter. Sauf qu’il allait devoir supporter la surveillance de son maudit cousin adoptif, Charles Davis. Et bien que l’idée de draguer ouvertement Fedora sous les grands yeux naïfs du châtain lui soit agréable, il ne voulait pas risquer de finir le séjour en France avec un coquard sur le visage. Il devait donc se contenter de flirter discrètement… Ce qui, loin de lui déplaire, lui semblait être une meilleure idée que toutes celles qui l’a eu. Il ne savait pas comment Magnus avait fait pour qu’elle tombe sous son charme. Il ne savait pas non plus comment il allait pouvoir la récupérer avec son cousin qui allait veiller sur elle. Finalement, il décida qu’il allait improviser, comme à chaque fois, et il se leva d’un bond, enfin prêt à s’habiller et à partir pour le pays de l’Amour avec un grand A ! Il se précipita vers sa chambre, ne prêtant pas attention aux cris que poussaient Chuck qui lui demandait où diable il allait.
Il entra en trombe dans sa chambre, notant que son lit avait été fait et que ses habits étaient posés contre les couvertures. Il leva les yeux au ciel et soupira. Un mince sourire s’esquissant sur ses lèvres tandis qu’il s’approchait de son lit, se pinçant l’arrête du nez. Rouvrant finalement les yeux, il prit en main ses habits qui consistaient en un pull à col roulé assez fin, un jean noir et une veste en cuir ainsi que des chaussettes grises et un simple caleçon. Il secoua la tête de gauche à droite, une adorable moue au visage avant de sentir une vibration contre sa cuisse. Portant la main à son bas de pyjama, il comprit que c’était son téléphone qui sonnait. Il le prit en main. Il s’agissait d’Amandine Jones. Il regarda le nom s’afficher puis disparaître avant la quatrième sonnerie. Il passa sa langue sur ses lèvres. C’est pas qu’il ne voulait pas lui parler, c’est juste qu’il a encore beaucoup de mal à admettre qu’elle n’est pas sa mère… Il ne lui en veut pas. Il aurait juste voulu qu’elle lui avoue la vérité un peu plus tôt au lieu de l’apprendre par un membre de la famille Collins. Même si les ricanements de Thomas et de Magnus auraient du lui mettre la puce à l’oreille. Magnus avait dit que ce n’était pas à lui de lui dire la vérité… Sans doute voulait-il profiter d’une soirée normale afin de ne pas être l’épaule sur laquelle Chase aurait pleuré. Comme à l’époque du lycée… Et oui, Chase avait beau dire qu’il avait un cœur de pierre, tout le monde savait qu’il en était rien et qu’il cachait qui il était vraiment sous une bonne couche de sarcasme et de narcissisme. Au fond, un petit cœur bat dans sa large cage thoracique.
Sentant une larme couler le long de sa joue, il cligna des yeux et essuya ses yeux, arrêtant de penser aux époques révolues. Il rangea son portable dans la poche de son jean, continuant de lorgner sur ses habits. Il se pencha un peu sur le lit et laissa ses doigts caresser le tissu doux de ses vêtements. Un fin sourire s’épanouit sur son visage, pensant à la belle époque où c’était Amandine qui choisissait ses habits pour la journée, voire même pour la semaine quand elle devait partir pour un séminaire. Ses pensées se redirigèrent vers son enfance, l’époque où tout était beau et simple…
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A force, les voisins avaient fini par arrêter de venir taper à sa porte pour lui demander de cesser de danser et de chanter de si bon matin. Ils en avaient prit l’habitude. Même la police ne pouvait rien y faire. Magnus savait user de ses charmes pour amadouer n’importe qui. Même le plus froid des officiers de police. Il ne fallait donc pas jouer les surpris en entendant des pas fins contre le sol de son appartement.
Magnus et Fedora étaient en train de danser. Ils ne dansaient pas sur n’importe quelle chanson. Magnus avait choisi Smooth de Santana. Les deux jeunes gens étaient collés l’un à l’autre. La blonde avait posé sa main droite contre la musclée et large épaule de Magnus qui, de son côté, avait enroulé son bras droit délicatement et sensuellement autour de la taille de la blonde. Ils s’étaient prit les mains, entrelaçant leurs doigts pour plus de complicité et, d’intimité sensuelle. Magnus la guida avec le buste, grâce au poids de son corps. Fedora sentait la différence entre les deux sortes de guidage ; si le guidage avec les bras est mécanique, le guidage avec le buste est plus naturel, plus clair, car venant de l’intérieur et non de l’extérieur du corps. Fedora, qui n’avait jamais dansé le tango de sa vie, avait du mal à garder l’équilibre sur son propre axe, cherchant toujours à deviner les pas à l’avance. Cependant, grâce à l’aide précieuse de son partenaire, elle réussit à se laisser aller et à danser. Elle lui laissa les pleins pouvoirs, surtout dans ce genre de danse où chaque pas est important. Magnus le comprit et en profita pour les faire doucement tourner afin de pencher le corps frêle de sa partenaire en arrière. Elle se laissa faire, ne cherchant pas à lutter dans ce genre de situation où il pouvait la faire chuter. Il lâcha son autre main, faisant tomber son bras neigeux le long de son corps tandis qu’il en profita pour enrouler son deuxième bras musclé autour de sa fine taille.
- Mes mouvements de danse contemporains te manque ? demanda-t-il, suave.
- Il est évident que tu prends beaucoup de plaisir, répondit-elle dans un sourire malicieux et charmeur, la voix aussi séductrice que la sienne.
Magnus esquissa un sourire satisfait et conquis. Il la redressa, la plaquant avec violence et tendresse contre lui. Leurs respirations saccadées dansaient sur le même tempo que leurs cœurs. L’asiatique laissa son regard s’abandonner sur le visage en porcelaine de la blonde, remarquant qu’une mèche de cheveux venait entraver la vue de sa partenaire pas très à l’aise en danse. Il prit cette mèche et la passa derrière son oreille, laissant une douce et cruelle caresse contre le cartilage de son oreille. Ses yeux s’attardèrent un instant sur ses lèvres sur lesquelles une délicate et amoureuse écorchure venait de passer. Ses lèvres nues de tout maquillage s’entrouvrirent sous la sensation de plaisir qu’avait généré cette fine caresse de l’index de Magnus. Ses lèvres s’esquissèrent en un tendre sourire lorsque son index passa contre le coin de sa bouche, baissant tranquillement la tête. Magnus ne pouvait s’empêcher de la trouver adorable à croquer. Il aurait pu passer sa matinée entière à la contempler ainsi avec des yeux amoureux. Si seulement il n’y avait pas ce maudit voyage en France qui allait l’éloigner de lui. Résistant à son envie folle de l’embrasser, il sépara son index de ses lèvres, laissant retomber ses bras le long de son corps. Il sentit des yeux inquiets glisser sur lui. Il ferma les yeux lorsqu’une main douce se posa avec prudence contre son avant bras, plus exactement, contre son coude, le pressant. Un mince sourire se forma sur ses lèvres, relevant la tête, les sourcils haussés.
- Qu’est ce qui ne va pas ? l’interrogea-t-elle, soucieuse, parcourant son visage de ses magnifiques yeux bleus. Je suis une si mauvaise danseuse que ça ? demanda-t-elle, pouffa-t-elle avant de transformer son large sourire en un mince rictus affolé.
- Non, ce n’est pas à cause de la danse… avoua-t-il en plongeant son regard fauve dans le sien après avoir cherché où poser son regard.
- Alors, commença-t-elle, un peu plus rassurée, qu’est ce que c’est ?
- C’est juste que je n’arrive pas à me faire à l’idée que tu vas bientôt me quitter pour aller en France, avoua-t-il, croisant les bras contre son torse, détournant le regard des yeux pénétrants et apaisants de la blonde.
Soupirant et ne prononçant mot, elle le prit dans ses bras, l’assurant que rien ni personne ne réussira à l’enlever de son corps. Bien que surpris par cet élan subi de tendresse, il se laissa faire et enroula ses bras autour de la nuque de sa bien-aimée, fermant les yeux, confiant, se réfugiant contre elle. Ils n’avaient pas besoin de se parler pour savoir ce qui n’allait pas, la plupart du temps. L’un n’avait qu’à regarder dans le regard de l’autre pour comprendre ce qui se passait. Mais parfois, les mots douloureux doivent sortir, ils ne doivent pas être tut. Avouer qu’elle allait terriblement lui manquer et qu’il avait peur qu’on la lui vole faisaient parti de ces mots qu’on ne peut pas juste taire et enfouir au plus profond de soi. Il avait besoin d’elle, elle lui était vitale. Comme l’air et l’eau sont vitales au commun des mortels. Il ne pouvait plus se passer d’elle, de sa présence. A en juger par l’étreinte forte qu’elle lui rendait, elle devait ressentir la même chose à son sujet.
Finalement, après deux bonnes minutes de caresses dans le dos et de fins pleurs roulant sur leurs joues respectives, ils se séparèrent enfin, essuyant leurs larmes, reprenant contenance. Alors que Fedora s’était mise dos à lui, Magnus, effaçant une dernière larme qui venait embrumer sa vue, put enfin s’attarder sur la nouvelle tenue de la blonde, s’approchant de la table où il avait posé quelque chose à son attention. Ses yeux s’éternisèrent donc sur ses formes mises en valeur grâce à une fine chemise bordeaux sombre au décolleté assez plongeant et d’un jean noir taille haute troué aux genoux dans lequel elle avait rentré sa chemise. Elle avait ajouté une ceinture en cuir. Elle s’était simplement chaussée de baskets composées. Elle avait laissé sa longue chevelure couler dans son dos. La chemise, ouverte comme elle l’était sur son thorax, laissait voir quelques marques du symbole chinois qu’elle s’était fait tatouer. Bien qu’il trouvait que son cou était déjà bien assez orné de bijoux comme ça, il lui avait acheté un petit présent qui, il l’espère, lui ferait plaisir et qui lui ferait penser à lui lorsqu’elle posera les yeux dessus. Cette proximité entre leurs deux corps lui était si plaisante qu’il ne pouvait pas résister à l’envie d’être auprès d’elle. Elle dégageait une telle énergie, une telle lumière qu’être à ses côtés équivalait à être près d’un ange tombé du ciel. Il ne pouvait plus supporter d’être loin d’elle, il n’en avait plus la force. C’est pourquoi d’un geste vif, il prit en main le petit sac qu’il avait posé sur la table en attendant qu’elle revienne, vêtue d’une manière un peu plus chaude, et se dirigea à pas de loup, d’une manière chaloupée, vers elle. Il resta à 1cm d’elle, distance raisonnable pour un jeune homme éperdu d’amour comme lui. Il contempla son dos parfaitement dessiné, entrouvrant ses fines lèvres.
Un souffle chaud se posant contre la nuque de Fedora qui en frissonna, se mordant la lèvre inférieure. Elle aussi résistait à sa folle envie de se jeter sur Magnus et de l’embrasser passionnément. Il est vrai qu’elle avait été refroidie par son baiser fugueux et timide. Néanmoins, elle ne lui en voulait pas, elle savait à quel point il était perdu. Parce qu’elle aussi était paumée. Quand il n’y avait que Magnus et elle tout allait bien. Ils étaient heureux, complices, leur relation se rapprochait presque de celle d’un couple, sans le sexe. Et puis, il a fallu que Chase rentre de nouveau dans sa vie et qu’il gâche tout, comme à chaque fois. Mais elle était prête à tout pour garder Magnus auprès d’elle. Elle ne supportera pas de la perdre à cause de ce beau brun aux yeux océans qui transperçaient son âme, perçant chacun de ses mouvements et de ses sentiments.
Magnus tira délicatement un écrin en velours bleu marine du sac qu’il avait entre les mains qu’il jeta d’une manière empressée et passionnée d’un simple geste de la main qui, loin d’être nonchalant, était ce qui pouvait se rapprocher le plus d’une noblesse féline dont seul lui était doté. Il se pencha un peu plus sur elle, se collant contre elle, bassins contre bassins. Suave, séducteur, il lui annonça qu’il avait quelque chose pour elle, une sorte de cadeau. Remarquant qu’elle voulait se retourner afin de se mettre face à lui pour plonger ses doux yeux bleus surpris dans ses iris fauves et impassibles, il posa une main contre sa taille, la faisant délicatement contre son ventre, sentant ainsi l’inspiration et l’expiration devenues difficiles pour elle. Cependant, le fait qu’il est posé contre son ventre eut un effet qu’il n’avait pas prévu. Outre le fait que c’était pour l’empêcher de se retourner violemment et de découvrir ce qu’il comptait lui offrir, il avait aussi espérer qu’elle se calme. Ce geste tendre et protecteur n’avait que pour but de l’apaiser. Il ne s’était pas douté qu’en plus de l’apaiser, il l’aurait détendu au point qu’elle pose sa main contre la sienne, entrelaçant leurs doigts. Il esquissa un tendre sourire malicieux en l’admirant, si belle, si sereine. Alors, aussi cruel que ça soit, il retira lentement sa main de sur son ventre et de sous sa main, lui glissant à l’oreille que c’était une surprise et qu’elle devait fermer les yeux pour qu’il lui offre, laissant tomber son bras le long de son corps, la voix toujours aussi suave, avec un timbre un peu plus sérieux qu’autrefois… Ce qui semblait séduire encore plus la jolie blonde, un début de sourire émergeant sur ses lèvres tandis que ses fins sourcils dessinés s’haussèrent quelque peu. Il la vit fermer les yeux, un grand et ravi sourire aux lèvres.
Bien qu’il regrettait de ne pas pouvoir la regarder plus longtemps, il détourna ses yeux de ses fines épaules, essayant de garder les yeux rivés sur l’écrin qu’il tentait d’ouvrir. Après trois tentatives, il réussit enfin à ouvrir cette fichue boîte. Il réprima un cri de joie, se contentant juste d’un long soupir victorieux. Fedora resta neutre, bien qu’elle commençait à s’inquiéter à l’entente des gros mots utilisés par son ami, d’habitude si calme et si posé. Magnus contempla le bijou qui se trouvait face à lui, un sourire amoureux aux lèvres en reposant son regard sur le collier en or qui étincelait de milles feux, bien qu’il ne brillait pas comme le trésor qui se tenait droite, dos à lui, patientant calmement. Il prit délicatement la chaîne en or entre ses graciles doigts, jetant l’écrin avec cette même élégance que lorsqu’il a jeté le sac qui contenait la petite boîte en velours. Il posa le pendentif sur la paume de sa main, l’effleurant quelque peu de son index doux. Le pendentif était un cadenas en forme de cœur sur lequel était gravée une phrase qu’il avait spécialement choisi. Il sépara les deux bouts de la chaîne tendrement, relevant le regard vers la blonde qui, commençant quelque peu à perdre patience, tapait un peu du pied. Se mordant la lèvre inférieure, il s’approcha un peu plus d’elle, tenant toujours le collier par les deux bouts. Il fit passer la chaîne en or devant le regard impatient de la blonde qui sursauta en sentant un contact froid contre son cou et contre sa gorge.
Elle rouvrit finalement les yeux, baissant les yeux vers son thorax, notant qu’un collier en or était posé contre sa chair, trouvant naturellement sa place autour de son cou. Sachant enfin que le cadeau était un magnifique collier, elle prit en main ses cheveux, les ramenant en queue de cheval et les passa sur son épaule afin de faciliter Magnus dans sa tâche ardue d’attacher les deux bouts du collier. Il la contempla, amoureux, un magnifique sourire aux lèvres. Ayant enfin réussi à mettre le collier autour de la nuque de la blonde dont le visage était égayé par un radieux sourire, il entoura son bras autour de sa taille et se mit face à elle. Elle porta ses fins doigts blancs au pendentif, effleurant l’inscription qui était gravée sur le contour du cœur cadenassé.
- Il y a quelque chose sur le pendentif, nota-t-elle, l’index et le majeur toujours posés contre le cœur, un doux étirement joyeux aux lèvres.
- Oui, c’est une phrase que j’ai pris la liberté de faire graver. Aku Cinta Kamu, récita-t-il pour lui-même, les yeux clos, un tendre sourire mélancolique aux lèvres. Ça signifie < je t’aime > en indonésien, avoua-t-il, la voix brisée par la triste mélancolie qu’il ressentait, son cœur se resserrant.
Les yeux ébahis de Fedora attestèrent de sa surprise. Ses lèvres charnues s’entrouvrirent sous l’étonnement. Elle enleva ses fins doigts du pendentif et se précipita sur Magnus qui semblait plus que nostalgique. Elle prit son visage entre ses mains et lui caressa les joues, mettant son front contre le sien. Elle murmura à son oreille qu’elle l’aimait aussi. Ils soupirèrent en même temps, soulagés qu’ils partagent les mêmes sentiments amoureux l’un pour l’autre. Magnus ouvrit les yeux et les plongea dans ceux jade de la blonde dont les lèvres s’étirèrent un doux rictus.
Ses fines lèvres entrouvertes, Magnus laissa échapper un souffle chaud et parfumé à la menthe fraîche. Ils auraient pu rester ainsi, profitant de ces quelques minutes de tendresse et de paix avant de retrouver l’enfer auquel ils appartiennent lorsqu’une chanson passa à la radio à laquelle ils n’avaient pas prêter attention. Surpris, ils sursautèrent, séparant leurs fronts l’un de l’autre, reconnaissant la chanson qui passait à la radio. Il s’agissait de L.OV.E que Magnus connaissait par cœur ! L’expression de Fedora passa de la tendresse à de la surprise tandis qu’un malicieux rictus apparut sur les lèvres de Magnus, prêt à lui montrer ses talents de danseur et de chanteur.
- L is for the way you look at me, commença-t-il en faisant un pas chassé, séparant leurs deux corps avec ce même charmant sourire, la pointant gracilement de sa main élégante.
- Attends… Ne me dis pas que tu espères me séduire avec ce genre de chanson ? questionna-t-elle, moqueuse.
- O is for the only one I see, continua-t-il, tournant sur lui-même, lui tendant galamment la main, l’expression adorable.
- Ça ne marche pas ! s’écria-t-elle, croisant les bras sur sa poitrine, boudeuse.
- V is very, very extra… continua-t-il, ne prenant pas en compte les protestations de la blonde, qui, comprenant que râler ne servirait à rien, baissa les bras, les collant contre son corps, un magnifique sourire ornant ses lèvres tandis que, à l’aide d’un pas chassé, il se mit derrière elle – à 1 centimètre d’elle, comme toujours. Ordinary, glissa-t-il à son oreille, suave, en prenant les fins poignets de la blonde entre ses mains, les serrant entre ses graciles doigts, les plaquant sous sa poitrine, son bras droit étant enroulé autour de sa nuque et tombant contre son sein gauche.
- T’es vraiment têtu, lâcha-t-elle, rieuse, profitant de la délicate caresse des bras miel de Magnus contre les siens, souriante.
- E is even more than anyone that you adore can, continua-t-il, en les faisant se balancer doucement, comme pour bercer un enfant. Love, débuta-t-il, sombre et suave, is all that I can give you, lui susurra-t-il à l’oreille.
Fedora se laissa faire, fermant les yeux, se laissant bercer par la musique et par les pas de Magnus qui la tenait toujours fermement et tendrement contre lui, serrant avec force et amour ses poignets. Bien que ses bras musclés et tannés sur le soleil écorchèrent sa peau laiteuse, elle ne pouvait plus se passer de ces cruelles caresses. Ayant blotti sa mignonne petite tête contre la sienne, il n’eut aucun mal à l’embrasser sur la joue. Il la voyait sourire et rougir et ça, c’était le plus beau cadeau qu’il pouvait avoir. Elle finit néanmoins par s’échapper de ses bras protecteurs et s’éloigna de lui, déhanchant sensuellement son bassin. Elle tourna sur elle-même, se mettant face à lui, un magnifique sourire malicieux aux lèvres.
- Love is more than just a game for two, chanta-t-elle, tendant sa main à Magnus dont les fins traits s’adoucirent, un mince sourire doux aux lèvres.
- Two in love can make it, continua-t-il, faisant un pas chassé, prenant sa main.
Ils entrelacèrent leurs doigts et se mirent l’un face à l’autre. Un soupir s’échappa de leurs lèvres respectives avant qu’elles ne s’effleurent une nouvelle fois, laissant une fraîche et tendre caresse sur chacune de leurs lèvres.
- Love, murmurèrent-ils, rouvrant les yeux et se souriant mutuellement avant d’éclater de rire.
Ils se séparèrent à nouveau, ne pouvant supporter le regard perçant que l’un jetait à l’autre, l’autre devenant rouge. Les iris fauves de Magnus continuèrent de la contempler alors que ses lèvres, qui gardaient en mémoire la tendre caresse des lèvres douces de la blonde, s’étirèrent en un adorable sourire amoureux. Elle bégayait quelques mots, visiblement embarrassée du regard insistant de son séduisant vis-à-vis. Elle perdait son souffle, ayant de plus en plus de mal à respirer. Bégayante, elle pointa le canapé et la table basse, sur laquelle se trouvait leur petit-déjeuner, qui se trouvait juste derrière elle. Magnus eut beaucoup de mal à revenir sur terre. Il était complètement sous le charme de la blonde qu’il n’arrivait plus à quitter des yeux.
Il se souvenait de la première fois qu’il l’a vu en tant que Phoenix Raise. Elle était à tombée ! Evidemment, elle n’était pas elle-même… Il avait dut beaucoup travailler avec elle concernant sa timidité et son caractère introverti, et encore plus concernant son style. C’est lui qui est à l’origine des nombreux changements capillaires de sa protégée. Il devait avouer que les cheveux violets lui allaient bien, et la combinaison des yeux bleus avec les yeux violets étaient une merveilleuse idée ! Il adorait la voir arborer le nouveau style qu’il lui avait offert mais ce qu’il aimait le plus, c’était quand elle était elle-même et qu’elle ne se cachait plus d’être qui elle était vraiment.
Il revint sur terre après avoir été interpellé au moins trois fois. Il sentit brusquement une caresse contre son avant bras nu qui le fit tressaillir. Il leva les yeux vers les mirettes jade de Fedora qui semblait soucieuse. Un mince sourire se forma sur le visage serein de Magnus.
- Oui ! s’exclama-t-il, arrêtant de la déshabiller du regard. On devrait aller déjeuner avant que notre petit déjeuner ne refroidisse, continua-t-il, souriant.
Il lui tendit la main qu’elle prit, hésitante, au bout de deux secondes de réflexion. Elle se mit à ses côtés, souriant à son tour. Main dans la main, ils se dirigèrent vers le canapé, trop timides pour pouvoir dire quoi que ce soit, trop heureux pour gâcher ce rare moment de complicité. Magnus, autant que gentleman, laissa Fedora s’asseoir en premier sur le sofa, gardant sa main dans la sienne. Il s’assit auprès d’elle après qu’elle s’est installée. Ils se lâchèrent finalement la main et se mirent face à la table basse en verre. Ils restèrent muets, la musique se diffusant dans l’appartement. C’était justement à cause de ça qu’ils n’avaient pas put manger leurs petit-déjeuner. Une mélodie s’était échappée du poste radio et avait éveillé en Magnus une envie irrépressible de danser. Il s’était levé d’un bond et avait entraîné Fedora à sa suite pour danser. Si elle ne semblait pas convaincue, Magnus, lui, souhaitait danser avec elle. Il avait argumenté sur le fait que le tango ressemble plus à une marche qu’à une véritable danse et qu’elle n’avait pas à s’inquiéter. Il avait juste supplié de ne pas lui marcher sur les pieds. Ce qu’elle avait réussi à faire par miracle.
Alors qu’un sourire s’étira sur son visage en mémoire de cette danse, un soupir de plaisir s’éleva de la gorge de Fedora. Alerté, le bel asiatique se tourna vers elle. Il la considéra en train de déguster un croissant saupoudré de sucre glace, le chocolat dans la viennoiserie s’en échappa et glissa sur les lèvres de la blonde. Il réprima un rire moqueur lorsque Fedora se retourna vers elle, du chocolat se trouvant au bout de ses lèvres, se contentant juste de la regarder avec amour, un début de sourire se formant sur son visage.
- J’ai quelque chose sur le visage ? demanda-t-elle, soudainement soucieuse, portant sa main contre sa joue, ayant remarqué le regard que lui lançait Magnus.
- Non, répondit-il en se rapprochant d’elle, portant sa main miel contre la nuque neige de son vis-à-vis, par contre, commença-t-il en se mettant encore plus face à elle, tu as quelque chose sur les lèvres, susurra-t-il, s’attardant sur la bouche nappée de chocolat de la blonde.
- Ah bon ? questionna-t-elle, buvant les paroles de Magnus, admirant chaque détails de son joli minois. Quoi ?
- Mes lèvres… répondit-il dans un soupir avant de l’attirer contre lui et de poser ses lèvres contre les siennes.
Il prit la lèvre inférieure de Fedora et l’aspira doucement, ce qui eut le don d’hérisser les fins poils de leurs bras, donnant des papillons dans l’estomac de chacun d’entre eux. Si ce baiser à lèvre unique avait pour but d’envoyer des picotements dans le ventre de Fedora, alors le baiser devait être plus romantique et tendre qu’il ne le pensait en sentant ces mêmes picotements dans son estomac. Délaissant sa lèvre inférieure, il prit entre sa bouche sa lèvre supérieure, qu’il enleva de la fine couche de chocolat qui la recouvrait. Sauf, qu’enivrés tout deux par le goût de ce baiser passionné, ils en oublièrent leurs manières. Fedora ne pouvait plus détacher ses lèvres de celles de Magnus qui, de son côté, ne voulait plus qu’être avec elle. Si bien que l’un finit par trop se pencher sur l’autre, plaquant ce dernier contre le canapé.
- Hé bien ! Je ne te savais pas si gourmande ! s’exclama Magnus, allongé contre le sofa, sous Fedora dont les yeux pétillaient de malice, souriant.
- Shut up and kiss me ! ordonna la blonde tandis que son ami esquissa un sourire au coin, haussant les sourcils d’une manière espiègle, coquine.
Elle prit son visage entre ses mains et l’attira contre elle, portant leurs lèvres l’une contre l’autre. Elle enroula ses jambes autour de celles de Magnus qui les avait écarté. Ce dernier posa ses pattes graciles contre ses hanches tandis que la blonde enroula ses bras contre sa nuque, les mettant à plat contre ses omoplates. Il sépara lentement et tendrement ses lèvres de celles de Fedora et les fit glisser avec douceur le long de son cou, s’y posant délicatement alors qu’il déposa de fins baisers contre sa chair avant de subitement l’embrasser avec une sauvagerie séduisante. Si Magnus esquissait un malicieux sourire en coin alors que ses lèvres continuaient de mordiller tendrement la peau immaculée du cou de la blonde, celle-ci ne pouvait plus réprimer un soupir de plaisir. Comme enivrée et transportée par les délicates morsures de Magnus dans son cou, elle s’agrippa à lui, le prenant par ses biceps. Elle le ramena un peu plus contre elle, le voulant auprès d’elle lorsque, soudain, une sonnerie stridente les stoppa. Etant presque au bord du lit, ils tombèrent du canapé, Magnus à présent sur Fedora. Si l’un semblait réjoui de ce retournement de situation, l’autre demeura impatiente. Dans un sourire, l’asiatique lui demanda si l’un d’eux ne devait pas répondre au téléphone qui continuait de vibrer contre le verre de la table. La blonde, ne l’écoutant qu’à moitié, lui rétorqua qu’elle n’en avait rien à faire du portable et posa ses mains au visage délicat de Magnus qu’elle porta au sien. Ils s’embrassèrent avec passion jusqu’à ce que, à nouveau, ils soient dérangés. Magnus sépara ses lèvres de celles de Fedora avec une cruelle lenteur, afin de ne pas perdre ce doux contact vital, rouvrant les yeux, une expression dédaigneuse et méprisante au visage. Il se leva, soupirant, tandis que la blonde peina à se mettre debout. Il se pinça l’arrête du nez et contourna la table, prenant en main le téléphone qui vibrait. Les sourcils froncés et une moue dédaigneuse, il considéra l’écran. Il leva les yeux vers Fedora qui, étant en plein nettoyage de ses habits, leva les yeux vers lui, interrogative. Il lui tendit son téléphone.
- Je crois qu’il est l’heure d’y aller, dit-elle, contemplant l’écran de son portable qui affichait l’alarme qu’elle avait programmé la veille.
- Dans ce cas, allons-y ! s’exclama-t-il, visiblement un peu vexé.
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Du côté de Chase, Chuck ne s’était pas rué sur lui pour l’embrasser sauvagement. Encore heureux ! Il était encore dans sa chambre, pas encore habillé. Pearl et Vanilla Ice l’avaient rejoint sur le lit. Il était allongé, cherchant encore le sommeil après avoir fait une nuit blanche avec ses amis à rire de tout et de rien. Ils avaient tellement ri que Chase et Leighton avaient fini par avoir le hoquet. Quant à Chuck, Nate et Aïden, ils avaient fini contre le sol glacé du toit, en position fœtale, les bras croisés contre leurs ventres, les larmes aux yeux. Ce genre de soirée simple, sans drogue, sans sexe et sans alcool, lui faisait tellement de bien. Ça lui rappelait les soirées qu’ils passaient au lycée, avec Magnus et les autres garçons de la bande. Il regrette tellement cette époque où tout était plus… Facile.
Enfin, l’heure n’en est plus aux jérémiades et aux plaintes. Là, il devait profiter des quelques minutes qui lui restait avant de se rendre en France. Minutes qui ressemblaient plus à des secondes lorsqu’il dormait. Il plaqua son bras contre ses yeux, essayant de chercher le sommeil. Peu à peu, il commença à sombrer dans le royaume de Morphée qui lui tendait les bras lorsqu’il sentit que deux poids, Vanilla Ice et Pearl, sautèrent de son corps. Il se mit à grogner, comme ses animaux de compagnie, et, gardant les yeux couverts par son bras, il demanda à la personne qui venait d’entrer, sans doute Chuck, de sortir de sa chambre.
- Chase, commença-t-il, menaçant, aux dernières nouvelles, tu habites chez moi. Donc, je te prierai de lever tes fesses du lit et de sauter dans tes vêtements, lui ordonna-t-il, lui jetant les dits habits au visage.
Chase les prit en main et les enleva avec violence de son visage, râlant et insultant son ami de tous les noms, intérieurement. Il se redressa, ses vêtements toujours en main. Il considéra son ami alors que ce dernier, qui affichait un large sourire, lui fit dos, sortant de la chambre. Le brun se pinça l’arrête du nez, assez fatigué. Un son lui parvint aux oreilles, comme un téléphone qui vibre sur sa table de chevet. Il se tourna donc vers la petite table et vit que l’écran de son iPhone affichait un message de Chuck. Il prit en main son portable et lit le message à voix haute. Le SMS l’informait qu’il aurait tout le temps de dormir dans le bus. Chase lança un regard meurtrier vers le salon, où Chuck le narguait, une tasse de café à la main. Chase se rallongea sur le dos contre son matelas moelleux. Il ne voulait pas partir, il avait encore besoin de sommeil.
Et puis, pour une occulte raison, le brun se leva d’un saut de son lit. Peut-être que de voir que son ami tenait un sceau rempli d’eau glacée et qu’il s’approchait dangereusement dans sa direction l’avait persuadé de se lever. En tout cas, il se pressait pour se déshabiller, jetant son pyjama à terre. Il prit en main le pull qu’il déplia, l’enfilant. Il se vêtu de son pantalon, faillant tomber tellement il se dépêchait. Enfin habillé et prêt, il sortit de sa chambre, abandonnant ainsi Vanilla Ice et Pearl qui pleuraient. L’un jappant, grattant à la porte vitrée tandis que l’autre poussait des miaulements pleureurs, marchant de long, en large et en travers devant la porte. Bien que cela lui brisait le cœur de devoir les laisser là, il n’eut pas le choix. Ce qui lui fendit un peu plus le cœur, surtout en entendant les supplications de ses petites boules de poils. Il jeta un dernier coup d’œil dans sa chambre à travers la porte vitrée afin de savoir s’il n’oubliait rien, comme sa valise ou les câbles de ses nombreux appareils électroniques. S’il avait l’habitude des jets privés – ses parents avaient les moyens après tout – il n’avait pas pour habitude de prendre l’avion. Adieu l’écran plasma et les fauteuils en cuir. Bonjour les places inconfortables et les bruits désagréables. Adieu les verres de champagne et le caviar. Bonjour les plats indigestes. Adieu les hôtesses de l’air sexy. Quoique… Si les informations de Chuck sont exactes et qu’il se fie à son intuition, normalement, les places ont déjà été attribuées à chacun d’entre eux. Ce qui signifierait qu’il devrait se retrouver auprès de son binôme, donc auprès de Fedora. Il esquissa un sourire en pensant à elle et au fait que bientôt, dans quelques heures, ils seront l’un à côté de l’autre, que ça soit dans le bus ou dans l’avion.
Non seulement, il avait hâte de la voir et d’être auprès d’elle, mais il était aussi excité de voir Magnus et de le voir rouge de rage lorsque, en rentrant de France, il les verrait ensemble, enfin réunis, s’avançant main dans la main vers lui. Il jouissait déjà de voir l’expression furieuse de son doux visage.
Ah quel bonheur de pouvoir enfin renverser les rôles.
Perdu dans ses pensées, il se dirigea vers le salon, extatique. Chuck, qui était tranquillement assit dans le canapé, nota l’euphorie de son ami. Il posa le journal qu’il avait entre les mains sur ses cuisses et se tourna vers son ami.
- Chase, commença-t-il, pourquoi ais-je l’impression que tu es enjoué à l’idée de passer une semaine entière en France ? questionna-t-il, un faux sourire plaqué aux lèvres.
- Figures-toi que cette semaine en France, je la passe avec Fedora sans avoir Magnus Wù dans les pattes, l’informa-t-il, méprisant. Et je compte bien en profiter pour la récupérer, avoua-t-il, souriant malicieusement.
- Et tu crois que Fedora, ou plutôt, que Phoenix va revenir à toi parce-que son garde du corps n’est plus là pour la protéger et t’empêcher de la séduire à nouveau ? demanda-t-il, doutant fort que les plans de Chase fonctionnent. Si la France est appelée le pays de l’amour, c’est parce-que Paris est la ville des amoureux. Cette ville est connue pour ça. Par contre, les villes où nous nous rendons, elles n’ont rien à voir avec la capitale française ! s’écria-t-il, tentant de le raisonner. Et puis, sans vouloir t’offenser, ils ont l’air d’être très amoureux… Je ne pense pas que Magnus la prenne pour une simple aventure ou qu’elle est avec lui juste pour te faire enrager…
- Et moi, je sais qu’ils ne ressentent que de l’attirance l’un envers l’autre ! s’écria Chase, sûr de ce qu’il avance. Je les connais comme je me connais. Dès que Magnus aura trouvé la perle rare, il la délaissera et elle reviendra à moi en courant, expliqua-t-il, un sourire victorieux aux lèvres.
- Et quelque chose me dit que tu as déjà trouvé pour lui cette perle rare… informa-t-il, les sourcils haussés dans une expression de pitié.
- Ce n’est plus qu’une question de temps avant que la relation Magnus-Fedora ne devienne de l’histoire ancienne…
- Tu es en colère… Et très jaloux. Mais ta rage envers Magnus ne doit pas te pousser à faire ça ! Cela détruirait tes chances de trouver le bonheur…
Sur ces mots de sagesse, Chuck s’en alla, laissant Chase dans ses pensées. Il pensait qu’il allait le soutenir ! Et non pas qu’il allait lui dire que tout espoir était perdu… Il savait que les deux amants allaient bientôt se séparer. La fureur de leurs sentiments n’était dut qu’à la puissante, passionnée et ardente attirance qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Et il comptait sur cette petite escapade en terre inconnue pour remettre les pendules à l’heure. Il plongea ses mains dans ses poches et se tourna vers la cuisine. Il soupira, fermant les yeux. En tout cas, ce qui était sûr, c’est qu’il allait vraiment regretter cet endroit… Il marcha en direction de la cuisine, espérant y voir Chuck en train de boire un dernier café avant la route. Et puis, Chase n’avait même pas prit la peine de manger un peu, ce qui était rare. Alors, il laissa son regard vagabonder sur la table, à la recherche de quelque chose de comestible, autre que de froids pancakes auquel il n’avait pas touché. C’est pas qu’il n’a pas confiance dans les talents de Chuck concernant la cuisine, mais il avait prit l’habitude de manger de délicieux pancakes chauds nappés de sirop d’érable cuisinés avec amour par Fedora. Sauf que si cette dernière lui faisait des pancakes, il était à moitié sûr qu’elle les aurait empoissonnés. Rien que pour lui faire payer ce qu’il lui a fait. C’est pas un Saint, il est vrai. Mais il n’était pas sûr de mériter de mourir ainsi, par la main douce et vengeresse de son ancienne petite amie. Enfin, il soupira et prit un pancake sur la pile lorsqu’il sentit qu’on le tirait avec violence. Affolé, il tourna sa tête de tout les côtés, cherchant qui avait bien pu l’agripper avec tant de ferveur jusqu’à apercevoir une main masculine familière. Chuck ! Ce dernier le tenait fermement par la manche de sa veste en cuir, portant leurs deux valises respectives dans l’autre. Chase lui demanda pourquoi il était aussi pressé, enfournant son pancake dans la bouche, assez paniqué. Chuck rétorqua, devenant impatient, qu’ils devaient vite aller au lycée de New York ; c’est là-bas que le point de rendez-vous pour aller en France se trouve. Chase comprit alors ! Le lycée était assez loin de son appartement, c’est pourquoi ils devaient se dépêcher. Le brun finit ce qu’il avait dans la bouche et réussit à se libérer de l’emprise de son ami, prenant sa valise tandis que Chuck commençait à être agacé par lui. Sa valise en main, il contourna Chuck, le précédant. Il marcha vite en direction de la porte de sortie. Sentant que son ami ne le suivait, Chase se retourna et découvrit un Chuck paralysé et surpris.
- Chuck ! Qu’est ce qui tu attends ? On va finir par être en retard à cause de tes conneries ! le sermona-t-il, un mince sourire moqueur aux lèvres.
Le châtain, reprenant contenance, fronça les sourcils, irrité. Riant, le brun sortit de l’appartement, suivi de près par son compère. Il avait enfin récupéré sa joie de vivre et il était prêt à tout pour récupérer la femme qu’il aime. Il était prêt à tout pour elle…
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Si on pouvait voir les deux meilleurs amis bloqués dans les bouchons matinaux, on pouvait retrouver Fedora et Magnus allongés l’un contre l’autre sur un banc se trouvant près du parking du lycée de New York. Beaucoup d’élèves étaient réunis sur le parking, le bus était déjà là, stationnant en long sur la route. Les professeurs et les conducteurs discutaient, les élèves couvrant leur conversation. Cependant, tout ce remue-ménage n’avait pas empêché le < couple > de s’endormir paisiblement en attendant que tout le monde soit là. Enfin, seule Fedora dormait. Magnus devait avouer qu’il avait un peu exagéré en la réveillant si tôt… Mais elle était si mignonne quand elle était endormie. Il était allongé sur le dos contre le bois du banc tandis qu’elle s’était couchée sur le côté, s’étant fortement et tendrement accrochée à li afin d’éviter de tomber sur le sol. Magnus caressa sa main dans la longue chevelure blonde de son amie qui avait posé sa tête contre son torse musclé, ayant enroulée ses bras autour de sa taille, s’agrippant à lui de ses ongles vernis de noir. Si Magnus ne dormait, il avait néanmoins trouvé un moyen pour ne pas s’ennuyer ferme. Il avait pensé à ranger quelques livres dans la valise de Fedora, dans le cas où elle souhaiterai lire un peu durant le long voyage qui l’attend. Il tenait son livre à l’aide de sa main gauche, son bras droit étant enroulé autour des épaules de la blonde à qui il fit de longues et douces papouilles. Il lisait attentivement le récit fantastique de Magnus Chase et de ses amis demi-dieux. Il trouvait ça plutôt ironique qu’un personnage s’appelle ainsi. Comme si Chase Collins et lui étaient liés par une sorte de lien sacré à cause d’une force obscure occulte. Néanmoins, il ne se préoccupait pas plus de cette fâcheuse coïncidence. Il s’inquiétait plutôt pour Fedora qui allait se retrouver seule avec Chase. Et bien qu’il ait confiance en Charles Davis, il n’était pas certain que l’ancien cousin de Chase puisse faire quoique ce soit contre le charme fatal du brun. Il n’arrivait pas à se concentrer sur le chapitre en cours ! Il avait trop de choses en tête pour que son esprit puisse divaguer et s’échapper vers les contrées lointaines de Jotunheim que décrivait Rick Riordan. Il ferma le livre avec violence, réveillant ainsi brusquement Fedora qui sursauta. Heureusement qu’elle s’était agrippée à lui sinon elle serait sauvagement tombée sur le sol et se serait vivement blessée. Il s’excusa auprès d’elle alors qu’elle s’était levée hâtivement, décroisant les jambes, s’asseyant sur le banc. Elle passa une main tremblante dans ses cheveux, encore un peu sonnée. Magnus la vit fermer les yeux, encore sous le choc du réveil. Il se leva à son tour et s’approcha d’elle, inquiet. L’air attristé, il baissa les yeux, honteux de lui avoir fait si peur lorsqu’il entendit un délicat ricanement. Son expression se raidit, relevant le regard vers elle. Il fronça les sourcils en la voyant rire d’un tendre ricanement moqueur. Elle avait plaqué ses mains contre ses joues et le contemplait, de magnifiques étoiles brillant dans ses yeux.
- Je suis désolée… I’m so fucking sorry[1] ! s’écria-t-elle, riant à moitié.
L’asiatique ne put résister et éclata de rire à son tour, un début de sourire aux lèvres alors que la blonde était morte de rire, se tenant à moitié le ventre. Sans s’en rendre réellement compte, ils se rapprochèrent l’un de l’autre, aimantés, comme liés par un quelconque lien occulte. La tête basse, ils continuèrent de marcher, guidés par les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Leurs cœurs dansant sur le même tempo endiablé, leurs bustes se soulevant à la même cadence, ils sentaient que l’un avançait vers l’autre. Enfin face à face, ils relevèrent la tête en même temps, leur arrachant à tout les deux un fou rire doux et cristallin. Sentant que leur euphorie retombait petit à petit, ils levèrent lentement le regard, un mince sourire s’esquissant sur leurs visages respectifs alors que les mirettes or de l’un plongèrent dans celles de jade de l’autre. Sa respiration lui fit défaut en contemplant ces si beaux yeux d’une éclatante teinte bleutée. Ils se rapprochèrent encore plus l’un de l’autre, se collant presque au corps de l’un et de l’autre. Ils étaient si près qu’ils pouvaient entendre la respiration de l’autre et, les battements de leurs cœurs tambourinant en rythme contre leurs cages thoraciques commençaient à leur faire mal aux côtes tant leur proximité relevait de l’intimité. Il la prit par la taille, posant sa main miel contre le bas de sa colonne vertébrale, et la ramena contre lui. Son front se posa avec douceur contre le sien, fermant les yeux, un faible soupir s’échappant de ses fines lèvres tentatrices. Ils profitèrent de ce moment d’une agréable et séduisante intimité dont eux seuls pouvaient profiter. En ces rares moments de tendresse que Magnus affectionnait tant, il trouvait la vie plus précieuse et le temps plus court. Il n’aimait pas que de tels moments soient interrompus d’une manière brutale. C’est pour cela qu’il prenait grand soin à ce que les minutes passées en compagnie de la blonde ralentissent et qu’eux deux restent en dehors du temps. Malheureusement, le temps ne tenait pas à lui rendre la tâche facile. Au loin, il entendit le klaxon du car qui devait emmener Fedora, et les autres élèves, hors d’Amérique. Et ainsi, loin de lui et de sa protection, loin de lui et de son amour, loin de lui et de ses bras réconfortants. Loin de lui, tout simplement. Ils soupirèrent en même temps, agacés de ne pas avoir plus de temps devant eux. Ils se séparèrent lentement l’un de l’autre, bien que la main fiévreuse de Magnus resta contre la taille de la blonde dont les lèvres s’esquissèrent en un mince sourire. Ils se dirigèrent donc en direction du car, remarquant que certains élèves étaient déjà attroupés devant le long véhicule. Lentement, Magnus enleva sa main de la taille de la blonde pour la laisser retomber le long de son corps. Timidement, leurs mains s’effleurent lorsqu’ils marchèrent, si bien que ces faibles et délicats écorchements de chair donnèrent aux joues du bel asiatique une teinte pourpre qui essaya, tant bien que mal, de paraître neutre. Il tenta de contrôler sa main qui, comme attirée par celle de Fedora, s’en approcha de plus en plus. Mais, soudainement, il sentit ses doigts s’enrouler avec d’autres, sa paume se posant avec douceur contre une autre. Il entrouvrit ses lèvres fines, les yeux écarquillés en une expression surprise. Lentement, il baissa la tête et vit leurs deux mains enlacées, notant que Fedora avait les joues rouges et qu’un amoureux rictus malicieux s’esquissa sur son visage neigeux. Il sourit à son tour, levant les yeux vers l’horizon où le soleil colorait le ciel en une teinte orangée. Il sentit une pression affectueuse contre sa paume. En voyant qu’ils se rapprochaient de plus en plus du car, il perdit son sourire et déglutit. Il n’était pas encore prêt à la laisser partir si loin de lui. Il avait terriblement besoin d’elle à ses côtés, il l’aimait tellement… Sa pomme d’Adam descendit à nouveau, tandis que ses yeux se baissèrent et que son expression se fit grave et attristée. Une moue triste se dessina sur son joli visage. Si le ciel était peint d’éclatantes et vives couleurs pastels, son visage était peint de couleurs monotones, pas très étonnant pour un mois d’automne…
Enfin arrivés devant le car, ils se mirent face à face, pour un dernier adieu. Il regarda l’horizon, pas encore prêt à lui dire au revoir, détournant le regard de ses yeux jade flamboyants. Il soupira, les yeux rivés sur la voûte céleste. Il sentit une main effleurer avec délicatesse son bras pour finalement glisser avec une cruelle douceur sur le dos de sa main pour, ensuite, lui prendre tendrement les doigts, les serrant entre les siens. D’un geste imperceptible visuellement, il caressa la paume de sa main, amoureusement. Finalement, enfin résolu à lui dire adieu, il baissa les yeux vers le sol, les ferma, passant sa langue sur ses lèvres. Il savait que Fedora n’était pas patiente et que la faire languir ainsi n’était pas une bonne idée. C’est pourquoi, après avoir récité son discours d’adieu pour la troisième fois depuis la matinée, il se décida enfin à ouvrir ses mirettes dorées et, qu’enfin, il posa son regard sur la blonde qui le matait tendrement. Timidement et prudemment, il s’avança vers elle, hypnotisé par son joli visage, par ses yeux lumineux, par ses lèvres tentatrices, par ses fines mâchoires. Il posa sa main contre sa joue, glissant sa main à l’arrière de sa tête, l’approchant de lui. Ils étaient prêt à s’embrasser une dernière fois avant le départ lorsqu’un coup de klaxon, pareil à celui d’une voiture, les stoppa dans leur élan, cassant le cadre presque idyllique dans lequel ils étaient plongés. Levant les yeux au ciel, il se sépara d’elle, délaissant cruellement son cou, soupirant. Il se tourna vers la source de leur dérangement et vit une magnifique Ferrari jaune cabriolet. Si la voiture était d’un bel aspect, Magnus détourna vite la vue en voyant les deux énergumènes se trouvant à l’intérieur du véhicule. Si d’habitude la voiture donnait du charisme et de la prestance à son propriétaire, Magnus pouvait assurément dire que celui qui possédait cette sublime bête de course lui enlevait tout prestige. Charles Harisson, nommé Chuck par ses amis, et Chase Collins, anciennement Chase Jones, étaient à l’intérieur de la voiture. Les deux meilleurs amis arboraient un large sourire ravi, une paire de lunettes Ray-Ban sur le coin du nez. Magnus ressentit du dégoût et du ressentiment envers les deux amis, surtout Collins qui ne s’était pas gêné pour leur faire un salut d’un geste de la main. Chuck se gara pile devant eux, coupant ainsi le moteur. Les deux garçons descendirent avec une grâce outrageante et presque nonchalante.
- Désolé de vous couper en pleine discussion, s’excusa Chuck, pas convaincant, un sourire narquois aux lèvres.
- On ne souhaitait pas vous déranger, ajouta Chase en enlevant ses lunettes de soleil, découvrant une paire d’yeux océan clair pétillants de mille feux.
Magnus et Fedora se mirent côte à côte, restant silencieux et imperméables aux paroles des deux amis. Ces derniers se mirent auprès d’eux, bloquant ainsi le passage aux élèves souhaitant ranger leurs bagages dans les soutes. Chase croisa les bras contre son torse et se mordit la lèvre inférieure, souriant. Il les dévisagea longuement, ce qui eut le don de fortement agacer Magnus qui, de nouveau, soupira. Il se tourna vers Fedora, échappant donc au regard perçant et moqueur de Chase qui ne se priva de le déshabiller longuement du regard, et plongea son regard d’or dans celui de la blonde qui, sans crier garde, le prit dans ses bras, le serrant contre elle. Bien qu’il ait été surpris, il répondit à son étreinte, se réfugiant contre sa nuque, posant délicatement ses mains à plat contre les omoplates de la blonde. Il ferma les yeux, s’enivrant du parfum doux et réconfortant se dégageant de sa longue chevelure de blé. Si l’étreinte leur avait paru longue, en réalité, elle n’a duré que cinq malheureuses secondes. Cinq secondes où le temps s’écoulait plus lentement. Cinq secondes où ils ne formaient qu’un, enlacés l’un contre l’autre. Cinq secondes de pur bonheur, enfermés dans leur bulle d’intimité. Bulle qui éclata bien trop vite au goût de Magnus qui se sépara lentement de la blonde, à cause de Chase Collins.
- Fedora, tu ne pars pas en guerre, avait-il dit, narquoisement, ayant remarqué un murmure féminin imperceptible avouant à son vis-à-vis qu’il allait lui manquer. Tu pars juste en France pendant sept jours… Ce n’est pas la fin du monde ! s’exclama-t-il tandis que les deux amis se retournèrent vers lui.
- Promets-moi d’être prudente, souffla-t-il, d’une manière inaudible alors que son front miel se posa doucement contre celui de Fedora, la pointe de leurs nez respectifs s’effleurant délicatement. Je ne peux supporter d’être loin de toi… continua-t-il, d’une voix faible et suave.
- Ne t’inquiète pas Mag’ ! s’exclama Chase, souriant, dévoilant ainsi des dents blanches éclatantes. Je prendrais grand soin d’elle ! continua-t-il alors que la principale concernée releva les yeux vers lui.
Elle ne le quitta pas des yeux, le dévisageant avec un regard meurtrier. Elle posa tendrement sa main contre la nuque de Magnus, l’air dur et sévère. Elle se hissa sur la pointe des pieds et, fermant les yeux, embrassa l’asiatique à pleine bouche. Ce qui, au-delà de le surprendre, lui plu. Il répondit à l’appel des lèvres de son vis-à-vis en rendant le baiser un peu plus intense et, intime. Il posa ses graciles pattes de chat contre ses bras, les pressant amoureusement. Momentanément, il ouvrit ses magnifiques yeux de félin et dévisagea son concurrent, un début de sourire aux babines lorsqu’il vit que le brun avait détourné le regard. Il referma ses iris or, rendant le baiser plus fougueux et plus fiévreux. Et puis, d’un commun accord, ils se séparèrent lentement, leurs lèvres s’éloignant doucement et en pleine harmonie. Leurs fronts se collèrent l’un à l’autre, leurs narines se touchèrent. Ils fermèrent leurs mirettes respectives, le bout de leurs nez se frottant l’un contre l’autre tandis que leurs têtes firent des allers-retours, leurs nez se touchant avec tendresse. Cherchant plus d’affection, Magnus caressa la fossette de la blonde qui, dans un élan d’affection fragile, lui rendit sa délicate caresse contre sa fossette. Chase, voulant à tout prix casser l’ambiance bucolique que ses deux anciens amants avaient crée autour d’eux, se racla la gorge, montrant son impatience. Magnus, ne supportant plus de voir le visage à la beauté outrageante du brun, se sépara avec cruauté de la blonde, levant les yeux au ciel. Il laissa un soupir s’échapper, laissant ses bras retomber le long de son corps.
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Chase pouvait lire sur le visage de Magnus un mélange de chagrin et de fureur. Il détourna le regard et, préférant être loin de lui, lui tourna le dos et marcha en direction de sa voiture qu’il avait garé pas loin du parking. Chase le déshabilla du regard, l’imaginant torse nu avec ses muscles saillants colorés d’une couleur miel alléchante. Il se voyait déjà en train de caresser ses fins abdos de ses doigts graciles tandis que leurs lèvres échangeaient un long et fébrile baiser…
Soudainement, il fut brusquement sorti de ses pensées, centrées sur Magnus Wù. S’il appréciait Chuck, là, il le méprisait pour l’avoir fait revenir sur terre. Chase le dévisagea du regard, une expression amère au visage. Chuck lui conseilla, d’un signe de tête vers sa droite, de se tourner vers Fedora. Quelque peu interloqué, Chase obéit et la vit, abattue. La tête basse, un filet de larmes roula avec douceur et douleur contre ses joues rouges. Elle se massa les mains, regrettant sûrement les mains tendres de Magnus. Chase se racla la gorge et, alors qu’il passa une main dans ses cheveux, cherchant quoi lui dire, il se dirigea vers elle, d’un pas prudent. Il déglutit et s’avança encore plus près de la blonde dans les fines perles salées s’étaient transformées en un torrent de larmes. Il posa sa main avec vigilance contre la frêle épaule de Fedora qui sursauta à ce contact. Lentement, elle se tourna vers Chase et le dévisagea, une expression amère et coléreuse au visage. Violemment, elle chassa sa main avant de brutalement lui tourner le dos et de courir vers le car dont la soute était encore ouverte. Désemparé et surpris, il se tourna vivement vers elle. Il la contempla, abasourdi, ne pouvant s’empêcher de l’admirer amoureusement. Il la vit jeter sa valise avec brutalité dans la soute avant de monter précipitamment dans le bus, après avoir glissé les brettelles de son sac contre son épaule et d’effacer les quelques larmes qui venaient abîmer son pur visage d’ange. Les sourcils de Chase s’abaissèrent tandis que ses lèvres se refermèrent, ses yeux se clôturant alors que sa pomme d’Adam fit un mouvement déglutissant dans sa gorge.
A la suite de Chuck, il rangea sa valise dans la soute du car et monta à l’intérieur du véhicule. En montant, il remarqua que les membres de binôme étaient assis l’un à côté de l’autre, notant avec un plaisir quelque peu acide, que Fedora était seule, à l’avant du car. Il s’avança dans sa direction, sentant des regards désapprobateurs venant de Charles Davis et de Bill ainsi que celui d’une magnifique latino qu’il ne connaissait pas. Zoé était trop occupée à écouter sa musique, les yeux rivés sur son téléphone. Il essaya de faire abstraction de la gêne qu’il ressentait vis-à-vis des regards envenimés de mépris dont il était victime et marcha en direction de la place libre à sa droite, la blonde ayant décidé de se mettre du côté de la fenêtre, sans doute pour pouvoir admirer le paysage monotone de la route.
Avec prudence, il se posa doucement sur le siège voisin de Fedora qui, les yeux rivés vers l’horizon, la musique dans les oreilles, ne releva même pas sa présence. Sans faire de mouvement brusque, il prit sa ceinture délicatement et s’attacha, tentant de ne pas faire trop de bruit afin de ne pas renseigner sa voisine sur sa présence. Il se mordit la lèvre inférieure et se tourna avec prudence vers elle. Elle lui faisait dos, continuant de surement l’ignorer avec son casque Bluetooth déversant des flots de musique qui était si forte que seul lui, et Fedora, pouvait en bénéficier. Si ses connaissances en matière de musique ne lui faisaient pas défaut, il pouvait affirmer que ce qu’elle écoutait en ce moment même était Daydream de Ruelle. Dans le reflet de la vitre, il nota que la blonde avait les yeux bouffis et que ses joues étaient gonflées ainsi que rouges. Elle essayait de reprendre son souffle, la bouche entrouverte. Pour Chase, elle semblait attendre quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Et ce quelqu’un, il le connaissait bien…
Moi aussi je l’attendrai comme elle l’attend… Si seulement je n’étais pas immunisé contre son charme naturel…
Cependant, il fut bien vite sortit de ses pensées, centrées sur Magnus, une fois encore, lorsque la professeure d’espagnol du lycée de New York, prenant le micro du car en main, prit la parole et les informa du programme de la journée, avec un radieux sourire au visage.
- ¡Hola, chicos y chicas ! s’exclama-t-elle, en espagnol. Ça y est ! Le voyage peut enfin commencer ! continua-t-elle, visiblement euphorique de partir. Il est… 6h30 exactement, informa-t-elle en vérifiant sur sa montre. Nous allons partir et commencer un trajet de 1h26 vers l’aéroport de New York, nous arriverons aux alentours de 7h55 à l’aéroport, renseigna-t-elle, devenant soudainement très sérieuse.
- Si, entre temps, il n’y a pas de bouchons sur les routes, ajouta le professeur de français du lycée de Philadelphie, ne rassurant pas sa collègue.
- Oui… Donc, après avoir embarqué dans l’avion, nous entamerons un long voyage de 6h et 55 minutes, ce qui nous ferons atterrir à Paris à 14h11.
- Et, après s’être revigoré sur une aire d’autoroute française, commença le professeur de français, en appuyant bien sur le mot < français >, nous partirons pour 2h et 19 minutes de voyage en direction de la ville d’Auxerre, dit-il en prononçant le « X. » Pour ensuite nous diriger vers Chastellux-Sur-Cure. On arrivera dans cette ville aux environs de 17h. Bon voyage à toutes et à tous ! souhaita-t-il, enjoué de voyager après avoir donné autant de stress aux élèves.
- ¡ Vamos ¡ s’écria la professeure d’espagnol, pas rassurée.
Un sourire conquis émergea sur les lèvres de Chase qui, instinctivement, se tourna vers Fedora qui, toujours les yeux rivés vers l’horizon, contempla le paysage. Lorsque le conducteur démarra le moteur, Chase vit, grâce au reflet de la vitre, que la blonde avait fermé les yeux, laissant une larme dévaler ses joues creuses à force de pleurer. Dans un élan de protection, il détourna le regard d’elle, afin de la laisser en paix durant les heures de ce voyage qui s’annonce interminable…
Enfin, interminable ne veut pas dire infernal ! Ce qui est sûr, ce que les lycéens de New York et de Philadelphie ont plus d’énergie que les étudiants de fac. Les élèves des deux lycées chantaient et s’adonnaient à des jeux. Si bien que Fedora délaissa sa musique personnelle pour se joindre à l’euphorie générale, précédée par Chase qui, loin de s’ennuyer, s’amusait avec les jeunes. Les professeurs se prêtèrent au jeu et se joignirent à eux. Ils leur proposèrent alors un test de langue et de connaissance concernant la France avant de finalement leur demander de leur donner cinq mots en rapport avec le pays de l’Amour. Si la plupart des réponses était orientée vers le fait que les français sont des mangeurs de grenouilles, certaines réponses valaient vraiment le détour. Surtout la réponse de Fedora qui avait fait explosé de rire les autres élèves.
Enfin, après avoir fait le tour des pires réponses, le car était rempli des voix aiguës des élèves qui n’arrivèrent pas à chanter une seule note juste, ce qui eut le don de faire rire les professeurs.
Ils arrivèrent à l’aéroport vers 7h55. Le temps que toutes les valises et que tout les sacs des élèves et des professeurs passent la sécurité, ils avaient déjà perdu énormément de temps avec toutes ces mesures de sécurité. Mais, au moins, ils n’avaient pas passé beaucoup à attendre dans le hall de l’aéroport et ils se rendirent directement vers l’avion, les uns poussant les autres. Après les bousculades et les insultes qui fusèrent dans tout les sens, ils arrivèrent enfin à destination et embarquèrent à bord de l’appareil. Chase garda précieusement son billet près de lui, de peur de le perdre. Il alla s’asseoir, se posant du côté fenêtre. Et force est de constater que Fedora arriva à son tour. Elle soupira et clôtura ses lèvres, s’asseyant à ses côtés. Chase réprima un sourire et, préférant ne pas la froisser, il détourna le regard de Fedora et ferma les yeux. Néanmoins, il se doutait bien que la blonde se fichait pas mal de sa présence. Elle devait penser qu’à Magnus. Il jeta un rapide coup d’œil à sa droite et découvrit qu’elle avait posé son casque sur ses oreilles et que la musique jouait fort dans ses tympans. Bien que Be Mine était l’une de ses musiques favorites dans le répertoire de Ofenbach, Chase préféra écouter This Is War de Thirty Seconds To Mars. C’est pourquoi il enfila ses écouteurs sans fil et se laissa aller à la voix douce du chanteur prononçant de belles paroles sur la guerre. Il s’endormit finalement, après avoir visualisé chaque membre de sa famille adoptive et de son groupe d’amis dans les rôles nommés par le chanteur de ce groupe si peu connu.
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12h00. Magnus se trouvait devant la porte d’entrée de l’appartement de ses parents. Il s’était changé, ayant privilégié un style moins provocant pour sa famille qui n’avait pas l’habitude de le voir vêtu comme il l’était la plupart du temps. Là, il était habillé d’une chemise noire dont les manches longues comprenaient des motifs noirs et blancs. Il avait enfilé un pantalon noir, moulant à la perfection son fessier royal, auquel il avait rajouté des chaines. Un fin foulard bleu ornait son cou miel, cachant sa délicieuse pomme d’Adam. Il avait retroussé les manches de sa chemise, dénudant ainsi ses avant-bras aux veines saillantes et à l’alléchante couleur caramel. Des bracelets pendirent à ses poignets respectifs, les mêmes bagues ornant toujours ses fins et graciles doigts. Il s’était coiffé à nouveau, optant pour une coiffure un peu plus souple et plus ondulée. Son maquillage n’ayant pas coulé, il n’avait pas changé le fin trait d’eyeliner qui agrandis son regard de braise ni même la poudre à paupière noire qu’il avait déposé. Ne se trouvant pas trop hideux, il était sorti et avait décidé d’aller à la rencontre de ses parents qu’il n’avait pas vu depuis quelques jours.
Il hésita à rentrer. Dans un élan de panique, il sortit son téléphone et s’informa de l’heure qu’il était. 12h05… Il soupira, ferma les yeux, rangeant son téléphone dans la poche arrière de son pantalon. Il prit sa respiration et, rouvrant les yeux, il toqua à la porte trois fois. Il reçut une réponse enthousiaste et décida d’entrer, un sourire aux lèvres en se rappelant que sa plus jeune sœur, Bao, était la plus enjouée de la famille. Il ferma la porte derrière lui et se dirigea vers le salon où se dégageait une appétissante odeur de porc au caramel dont il raffole tant. En s’avançant, il vit que la déco n’a pas vraiment changé depuis qu’il est parti, ce qui le rendit un tantinet nostalgique en repensant à tout les bons moments qu’il a passé dans cet appartement du quartier de Chinatown. Sauf qu’il n’a pas eu le temps de s’attarder sur la décoration lorsqu’une vague de cheveux bruns l’emporta dans son sillage en l’étreignant fort contre elle. C’était Bao ! Sa longue chevelure noire dégageait un agréable parfum de pamplemousse. Elle était magnifique, comme à son habitude. Elle portait une sublime tenue rose sombre, presque rouge, dont les manches courtes tombent au niveau de ses coudes. La combinaison deux pièces dont elle était vêtue était ornée d’une longue jupe asymétrique fendue à l’avant qui permettait à ses longues et fines jambes de se mouvoir sans grandes difficulté, une ceinture à rayures bleues menthe et rose arctique enroulée à sa taille. Un collier ras de cou était orné à sa nuque retenait la splendide combinaison dont elle était vêtue. Ses fines lèvres étaient maquillées d’un rose glacial tandis que ses yeux étaient simplement maquillés d’un trait de crayon noir et d’un peu de mascara sur ses longs cils. Elle tout simplement radieuse avec ses longs cheveux bruns gaufrés ! Il aurait tellement voulu que Fedora soit là pour pouvoir rencontrer Bao et ses parents. Et Tenzin… Et Jia… Enfin, il arrêta de se prendre la tête avec ses problèmes et s’empressa de prendre sa petite sœur dans ses bras, resserrant son étreinte. Il sentit que le visage de Bao se réfugia contre sa nuque, il ferma les yeux, décontracté et confiant. Il commença même à se balancer doucement, comme pour se bercer. Bao suivit le mouvement de son grand frère et se laissa aller. Il réussit à l’apaiser, à la calmer en la berçant avec affection contre lui, ce qui eut pour effet de les assoupir, de les étourdir tout les deux. Si bien que la voix suraiguë de leurs parents eut le don de les réveiller, les tirant ainsi de cette étreinte. Ils se séparèrent brutalement l’un de l’autre, tous deux rouges. Ça faisait tellement longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Il avait presque oublié à quoi elle ressemblait. A présent, il se souvenait parfaitement d’elle et de tous les moments qu’ils ont passés ensemble. Moments qui se résumaient plus à embêter Tenzin qu’autre chose… En parlant de ce dernier, Magnus ne le vit nulle part, comme son autre sœur Jia. Enfin, après avoir longuement cherché les membres de sa fratrie, il se tourna vers la personne qui les avait séparés. Il s’agissait de sa mère, enfin belle-mère, Lin. Lin était une très belle femme aux traits asiatiques, chinois qui plus est, aux longs cheveux noirs et lisses, aux yeux d’un brun presque noir d’encre. Ses lèvres fines et charnues étaient nappées d’un fin filet de gloss, ses yeux en amande étaient maquillés de poudre noire à paupières, faisant ressortir ses magnifiques mirettes sombres. A part sa mère, sa véritable mère, Lin était la plus belle femme de sa famille, sans oublier Bao et Jia ainsi que sa tante Jiao. Son père, Wù Ken, était au côté de sa nouvelle épouse tandis que Xia, son ancienne épouse avec qui il restait en contact, était en compagnie de son nouveau mari que Magnus n’arrivait pas à supporter : Zhào Hua. Toutefois si Hua réussit à rendre sa mère heureuse, c’est tout ce qui compte… Un tendre sourire s’épanouit sur le doux visage de Magnus qui sentit soudainement un manque poignant. Fedora. Il rêvait de la rendre heureuse comme Hua le faisait avec Xia, ou comme Ken le faisait avec Lin… Malheureusement, la jolie blonde n’était pas là. Elle n’était pas à ses côtés. Il ne ressentait pas sa présence, il ne percevait que le vide lié à son absence. Son sourire, il le perdit bien vite en pensant à elle. Il enroula son bras autour de son corps, comme pour se protéger, espérant ne plus ressentir ce cruel manque. Les yeux embrumés, son regard ne se détourna pas du sol qu’il considéra longuement, abattu. Soudainement, il senti une main se poser contre son épaule. Bien que la caresse soit douce, elle n’était en rien comparable au tendre écorchement aussi délicat que celui d’un pétale de rose de Fedora. Pourtant, Magnus fit volte-face, espérant, cependant, qu’elle soit là, à ses côtés. Il fit volte-face et vit Xia, sa véritable mère.
[1] I’m so fucking sorry ! : Je suis tellement désolée putain !
- Maman, murmura-t-il en se ruant vers sa génitrice, heureux de la revoir après tant d’années passées loin d’elle et ses caresses maternelles.
- Oh Magnus, soupira-t-elle en le serrant contre elle, réjouie de retrouver son fils chéri. Si tu savais combien tu m’as manqué mon ange… souffla-t-elle, d’une voix assez perceptible pour qu’il l’entende.
Elle posa ses mains contre ses omoplates, pressant entre ses fins doigts le tissu de sa chemise. Magnus ferma les yeux et, confiant, il se réfugia contre la nuque miel de sa mère, se laissant enivrer par cette tendre caresse qu’il ressentait le long de son dos. Un mince sourire se dessina sur son paisible visage. Cependant, le monde parut s’acharner sur lui en lui volant chaque moment de quiétude qu’il entretenait avec une personne qui lui était chère. A croire qu’une force obscure s’amuse à lui enlever ce qui lui tient à cœur. Il rouvrit les yeux et se sépara, à contre cœur de sa mère, se rendant compte que derrière la porte, quelqu’un s’obstiner à taper contre la porte d’entrée. Les tambourinements étaient fins et réguliers, très délicats pour des coups contre la porte. Magnus ne sut quoi faire. Après tout, il ne pouvait s’agir de Fedora, celle-ci étant en France. Néanmoins, il crut reconnaître sa manière de frapper à la porte : prudente et douce. Cheng Wù, son oncle travaillant à la police de New York, donna la permission à la personne présente derrière la porte d’entrer. Cette personne ne se fit pas prier. La porte s’ouvrit soudainement, arrachant à Magnus la présence de sa mère. Il s’approcha un peu plus de la porte d’entrée, suivi par sa mère, afin de voir quel membre de sa famille venait d’arriver. Il se pencha un peu vers la gauche, alerté et curieux. Il fronça les sourcils, tentant de discerner un quelconque indice sur l’identité de cette nouvelle personne. Avec cette silhouette fine dissimulée sous un long manteau noir, il n’avait aucun doute sur le sexe de cette personne qui était, vraisemblablement, une femme, avec ses talons aiguilles et sa longue chevelure ébène. Cependant, il ne savait toujours pas qui était cette parfaite inconnue qui posa ses affaires – manteau et sac à main – sur le porte-manteau. Pour éviter de se faire débusquer en train d’espionner un membre de sa famille, qui lui est inconnu, pour l’instant, il se positionna de manière droite, se figeant jusqu’à apercevoir la personne qui venait d’entrer. Et ce fut avec une surprise non dissimulée qu’il vit qui était cette nouvelle personne. Il la reconnut dès que ses yeux d’ambre se sont posés sur elle lorsqu’elle eut franchi le pas de la porte. Il s’agissait de sa tante, Mei. Mei était une magnifique femme à la chevelure noire de jais. Enfin débarrassée du manteau dont elle s’était revêtue avant de l’enlever une fois sur le seuil de l’appartement des parents de Magnus, ce dernier put mieux contempler sa tenue. Elle portait une robe dorée au col montant sous une simple veste en tissu semblable à du velours. L’ayant enfin remarqué, sa tante écarquilla les yeux, surprise de le voir dans cet appartement. Elle s’avança vers lui, tendant sa main devant elle. Ses yeux d’encre étaient embrumés par des larmes de tristesse, ses lèvres nappés de sang tremblèrent tandis qu’elle porta sa main gauche à ses lèvres, comme pour s’empêcher de crier. Sa main, toujours tendue vers lui, d’une manière désespérée, comme si elle voulait l’attraper et le prendre dans ses bras, était, elle aussi, prise de tremblement. Magnus nota une expression de joie retrouvée mêlée à de la tristesse se dessinant peu à peu sur son visage tiraillé par une grimace de bonheur et de peine. Elle continua de s’avancer vers lui, titubant quelque peu sur ses talons hauts. En la voyant marché ainsi avec une telle difficulté vers lui, il sentit que ses lèvres dessinèrent un sourire tendre et compatissant à la vue de sa tante Mei qui essayait, tant bien que mal, de s’avancer vers lui d’une démarche presque infantile. Elle lui faisait penser, avec un certain pincement au cœur, à un enfant qui tente de marcher et de tenir sur ses deux pieds. Ses mirettes s’emplirent de larmes alors que Mei continuait ses tentatives de marcher vers lui. Il se souvenu soudainement, en la contemplant en train d’essayer de s’avancer en sa direction alors qu’elle était en proie aux larmes, qu’il aimait passer ses journées en sa compagnie lorsqu’il n’était qu’un enfant. Il se souvint aussi qu’elle avait été présente à ses premiers pas. C’est même elle qui lui a apprit à marcher…
Son regard sévère se posait très souvent sur lui quand il échouait. Bien qu’elle ne criait pas sa rage et son mécontentement, il savait très bien qu’elle était très en colère et, surtout, déçue qu’il n’arrive pas à faire ses premiers pas. C’est pour cela, qu’étant tout juste un jeune enfant qui apprenait à marcher avec une tante perfectionniste, il ne supportait pas de la regarder dans les yeux à chaque fois qu’il tombait. Il ne pleurait pas alors que la douleur parcourait chaque cellule de son corps et tiraillait chacun de ses muscles lorsque ses genoux, si faibles à l’époque, heurtaient le sol dur. Lorsqu’il se retenait de pleurer et de crier sa souffrance, il avait put voir qu’un sourire fier était venu égayer son visage dur. Finalement, après quelques minutes, il tenait enfin debout et n’avait eu aucune peine à venir jusqu’à elle et à la prendre dans ses bras. Ensuite, elle avait emmené manger une glace dont il avait raffolé, faisant que chaque morceau dure longtemps afin qu’il se souvienne de ce moment de victoire. Non seulement il avait réussi à marcher, mais non seulement, il avait réussi à dérider sa tante la plus sévère.
Finalement, il riait. Il savait qu’elle l’aimait plus que tout, le considérant presque comme son propre fils. Il aimait être avec elle, appréciant sa compagnie, plus que celle de certains membres de sa famille. Après toutes ces années, il ne sut comment décrire le lien qu’il l’unissait à sa tante. Il savait juste qu’il aimait comme si elle était sa mère. Lorsqu’elle fut enfin face à lui, il put la contempler d’un air ébahi, presque niais. Lorsque le regard de Mei se posa sur lui, le considérant avec tristesse de bas en haut, comme si elle le prenait pour une agréable vision du passé, Magnus sentit que ses joues s’empourprèrent. Un sourire, magnifique, emplit de nostalgie, s’épanouit sur son doux visage tandis que Mei écarquilla les yeux, réalisant que son neveu favori était de retour. Ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, se serrant l’un contre l’autre. Magnus sentit que les mains de sa tante se posèrent avec tendresse contre ses saillantes omoplates, pressant le tissu de sa chemise contre ses graciles doigts. Il resserra son étreinte contre elle, se réfugiant dans la chevelure corbeau de sa tante qui dégageait une agréable odeur d’ambre et de pomme rouge. Sous les regards attendris de la famille Wù, Magnus ferma les yeux et se laissa enivrer par le parfum rassurant que chaque membre de sa famille dégageait, le mettant en confiance. Il se sentait en sécurité auprès d’eux. Lentement, malgré le sentiment de quiétude qu’il ressentait envers Mei, il se sépara d’elle avec tendresse. Il rouvrit les yeux et fit face à la femme qui l’a pratiquement élevé. Sa tante posa ses mains glaciales contre sa peau brûlante et le contempla en détail avant de faire glisser ses yeux contre la peau couleur miel et lisse de son neveu. Magnus sentit une délicate et froide caresse contre son front. Il esquissa un tendre sourire, remarquant subitement que les yeux de sa tante étaient embrumés. Elle effleura sa peau cuivrée, grâce à la pulpe de son pouce. D’une voix brisée par les sanglots, elle brisa le silence.
- La dernière fois que je t’ai vu, tu n’étais qu’un adorable enfant âgé de seulement cinq ans, avoua-t-elle, une fine larme coulant sur sa joue, murmurant pour elle-même. Maintenant, regarde-toi, tu es devenu un très bel homme… soupira-t-elle, sa voix se brisant dans cette dernière tirade.
- La dernière fois, vous étiez en train de jouer, informa le père de Magnus, heureux de revoir sa sœur, attendri par la vision de son fils, maintenant vieux de vingt ans, en train de jouer avec sa tante.
Quant à lui, il était heureux de retrouver un peu de son enfance. Sa tante éclata d’un rire cristallin, suivie par Magnus qui se remémorait les moments passés en sa compagnie. Sa tante s’écria qu’elle s’en rappelait, retrouvant ainsi sa bonne humeur et sa joie de vivre. Se tournant vers lui, elle lui demanda s’il s’en souvenait. Un tendre rire s’échappa de ses fines lèvres, un rictus doux, empli de nostalgique, se dessina sur son délicat visage. Bien sûr qu’il s’en souvenait ! Le rictus tendre se transforma en un malicieux sourire. Croisant le regard espiègle de sa tante qui réprima un éclat de rire. Il se mit alors à miauler, tel un adorable chaton, mouvant ses bras dans de graciles et mignons mouvements de pattes de chat, ce qui eut le don de faire rire sa tante, ainsi que les quelques personnes présentes autour d’eux – comme sa belle-mère en compagnie de son père ainsi que sa mère en compagnie de son beau-père -. Il arrêta momentanément ses adorables miaulements qui le rendaient si craquant, en profitant pour remettre correctement sa chemise sous son pantalon, un mince sourire aux lèvres alors que sa tante, arborant un rictus réjoui, s’écria, ravie :
- Je te transforme en chat ! rieuse, faisant de graciles mouvements de mains.
De petits et mignons miaulements aigus s’échappèrent des lèvres de Magnus, affichant ce même magnifique sourire heureux. Sa tête se pencha sur la gauche, ses pattes tendres se rentrant contre son corps. Leur joie fut cependant de courte durée lorsqu’un de ses oncles mit fin à ce léger et doux moment de bonheur. Il s’agissait de Chang Wù, officier dans la police de New York. En se souvenant de ce détail, il se demanda soudainement s’il n’avait pas eu à faire à Fedora lorsqu’elle celle-ci était partie faire ses examens pour entrer dans la police… Il ne trouva pas la réponse à sa question puisque Chang annonça que le déjeuner était prêt et qu’ils pouvaient aller se mettre à table. Il coula un regard en coin avec sa tante qui partageait son aversion pour les dîners en famille. Il détourna les yeux et fit face à son oncle impatient, mourant de faim. Ses pupilles d’or cherchèrent où se poser avant que sa voix ne franchisse ses lèvres closes. Il l’informa qu’ils allaient arriver. Xia et Lin partagèrent un sourire incertain avant de finalement s’avancer vers la salle à manger. Magnus sentit un faible nœud à l’estomac. Il ne savait pas d’où cela venait. Cependant, ce dont il était sûr, c’était qu’il n’aimait pas que Fedora ait un quelconque contact avec sa famille sans lui en avoir parlé au préalable. Il passa sa main dans ses cheveux, légèrement en proie au stress. Il sursauta furieusement en sentant une main se poser contre son épaule. Il porta ses mains à ses lèvres, réprimant un cri en voyant qu’il ne s’agissait que de Mei qui semblait s’inquiéter pour lui. L’expression de peur et de rage disparut du visage de Magnus dont les traits doux s’étirèrent en une expression tendre et affectueuse. Il prit la main de sa tante et la serra entre la sienne. Ils s’adressèrent un sourire heureux avant de se diriger vers la salle à manger, où sa famille était réunie au complet…
Kāi chī bā ! [1]
Un sourire, malicieux, se dessina peu à peu sur son visage dont l’expression tendre s’était transformée en une expression déterminée. Ses yeux, où de l’or liquide coulait en abondance, étaient animés par une lueur espiègle et amusée. Il avait tellement hâte de découvrir si ses soupçons concernant la possible rencontre entre son oncle Chang et Fedora étaient fondés… Il ne souhaitait qu’une chose en ce moment même : que Fedora et lui soient enfin réunis et que finalement, ils soient ensemble…
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Il n’était que 14 heures lorsque l’avion atterrit enfin sur le sol français de l’aéroport de Paris. A peine avait-il posé le pied sur la surface lisse du sol de l’aéroport qu’il senti que des regards malicieux glissèrent contre son corps finement musclé. Un sourire espiègle orna son visage au regard océan. Il suivit les autres élèves en direction des valises restantes sur le plateau tournant. Soudainement, une vague de parfum de cannelle envahie ses narines délicates. Son sourire narquois s’élargit. Il n’avait nul besoin de se tourner sur sa gauche pour savoir que Fedora se trouvait à ses côtés. Derrière lui, la rumeur des murmures lui parvint aux oreilles. Des françaises chuchotèrent à son sujet, se fichant pas mal d’être entendues. Chase se retourna quelque peu vers elles, les faisant taire, l’une devenant pourpre tandis que sa comparse vira à l’écarlate. Il détourna le regard des deux belles françaises devenues soudainement muettes alors qu’elles discutaient sans gêne de son princier fessier. Un rictus malicieux se dessina sur son visage, arrachant ainsi une moue dédaigneuse à sa voisine de gauche qui préféra s’en aller plutôt que d’assister à un horrible spectacle d’idiotie féminine, ne souhaitant aucunement participer à la séance de fangirlage que les groupies de Chase étaient sur le point de livrer. Elle le quitta, entendant sur son chemin les deux amies rire comme deux poules consanguines, quitte à laisser sa valise tourner indéfiniment sur le plateau roulant. Pourtant, Chase ne comprenait leur état de joie et d’euphorie, il ne leur avait jeté qu’un simple regard. Il se mit à penser que sans Magnus à ses côtés, elle semblait plus vulnérable et sans défense. Néanmoins, il ne savait pas si les paroles de Magnus, dont la voix hypnotise quiconque l’entende, avaient un quelconque effet sur elle. Il n’osa pas l’approcher, de peur de se prendre une claque, voire même un coup de pied dans ses précieux bijoux de famille.
Remarquant que la plupart des élèves qui s’étaient attroupés devant les valises, dans l’attente d’apercevoir celle qui revenait à l’un d’entre eux, avaient dores et déjà récupéré leurs biens, il s’avança un peu plus, espérant voir la sienne. Il ne restait plus que deux bagages, l’un d’eux lui semblant familier. Il s’avança encore plus vers son bagage, le tirant de son emplacement initial. Il la posa au sol de manière brutale, faisant sursauter les rares personnes présentes à ses côtés, inspectant son bagage pour échapper aux regards appuyés des personnes aux alentours. La rumeur française s’intensifia, lui arrachant un rictus vainqueur en reconnaissant la douce voix fluette d’une certaine française. Il se tourna lentement vers les deux belles filles qui se turent immédiatement en croisant son doux regard océan, devenant rouge écrevisses. Heureusement, il réussit à les apaiser en leur adressant son célèbre et séduisant sourire tendre qui en avait fait tomber plus d’une – et plus d’un – sous son charme ravageur et dans ses bras. La parisienne blonde lui rendit son sourire, glissant une mèche de sa chevelure de blé derrière son oreille délicate. Alors que son amie aux joues rouge fuchsia préféra détourner le regard, trop timide pour supporter ses yeux bleus pénétrants, la blonde continua ce petit jeu de regard indécent. Chase leur fit un clin d’œil, ayant remarqué que la jeune femme aux cheveux d’or était plus sensible à ses charmes naturels que celle aux cheveux noirs qui lui semblait hostile à son égard. C’est pourquoi il posa son bras gauche sous ses pectoraux, sa main droite lui adressant un bref signe de salut ; agitant ses doigts de pianiste, un tendre sourire malicieux aux lèvres. Soudainement, une vague parfumée à la cannelle le submergea, l’enivrant. Le bruit lointain d’une valise qu’on plaque au sol le fit sursauter, le faisant cruellement revenir à la réalité. Néanmoins, il avait réussi à garder un contact visuel avec son autre jolie blonde, continuant d’agiter ses doigts, se mordant la lèvre inférieure.
- Tu n’en as pas assez de jouer ton Duan Juan ? lui demanda Fedora, d’une voix suave. Tu vas leur briser le cœur lorsque tu repartiras à New York, continua-t-elle croisant les bras sous sa poitrine.
Chase ricana et rétorqua, d’un ton acide et amer, qu’elle lui faisait penser à Magnus lorsqu’elle parlait ainsi, ajoutant que venant de lui, ce n’était pas un compliment en la voyant sourire du coin de l’œil. Cette manière de sourire si dédaigneuse, proche de celle du bel asiatique, il ne pensait que seul ce dernier en était capable. Finalement, elle s’en alla, faisant claquer ses talons contre le sol. Un rictus malicieux aux lèvres, Chase se sentit obligé de quitter des yeux la blonde aux yeux de biche pour les poser sur les formes sexy de son autre vis-à-vis qui le quitta. Il écarquilla ses douces mirettes bleues, constellées d’étoiles brillantes. Il referma subitement la bouche, de peur qu’un filet ne coule de ses fines lèvres. Il déglutit et, reprenant ses esprits – sa pensée principalement dirigée vers Fedora et, curieusement, Magnus – il se dirigea vers le troupeau de babouins qu’étaient les élèves du lycée de Philadelphie et de New York. Il soupira fort dans son for intérieur, se forçant à ne pas lever les yeux au ciel lorsque Mme Perez rappela aux élèves, même s’il se mit à penser que cette piqûre de rappel était essentiellement faite pour lui, que le groupe ne devait pas se séparer ; un élève doit toujours être accompagné par un autre ou par un professeur, dans le cas où il venait à se perdre. Même s’il savait que Fedora était quelqu’un de bienveillant et qu’elle ne laissera jamais quelqu’un de côté, il se doutait que si cette personne mise de côté était lui, elle se ficherait pas mal de son sort, même s’il était dans le besoin. Un sourire amer se figea sur son visage aux traits harmonieux. Enfin, après avoir recompté les élèves au moins trois fois, Mme Perez jugea qu’il était temps d’y aller. Elle demanda aux binômes de se reformer et de partir de l’aéroport afin de se diriger en direction du bus. Ce qu’ils firent immédiatement après qu’on leur ai donné l’autorisation. Chase s’était déjà précipité hors du hall de l’aéroport, se ruant vers le bus dont le moteur ronronnait avec puissance. Le conducteur, bien trop occupé à fumer et à draguer une belle autochtone, trop jeune pour lui, jugea le beau brun. Il réprima avec douleur une grimace de dégoût tant cette situation le répugnait, voyant que la française riait aux blagues du conducteur.
Répugnant…
Il leva les yeux au ciel, commençant à s’impatienter vu qu’il restait debout, son épaule droite portant son sac de voyage tandis que sa main gauche tenait avec fermeté sa valise. Las et impatient, il s’accouda contre le bus, réprimant une moue de dégoût, croisant ses bras musclés contre ses pectoraux saillants. Finalement, il se racla brutalement la gorge, apeurant ainsi les deux tourtereaux qui se retournèrent d’un seul mouvement vers lui. La belle française s’en alla, gênée par la situation. Elle abandonna ainsi le conducteur, faisant claquer ses talons contre l’eau de pluie qui remplissait les trous béants dans le goudron français, qui semblait avoir trouvé l’amour de sa vie, vu la constellation qui étincelait dans ses yeux. Son regard noir croisa celui de Chase qui affichait, à présent, un sourire ravi, se décollant peu à peu de la porte du car. Le conducteur lui lança un regard meurtrier, plein de noirceur. Le sourire narquois et malicieux de Chase eut le don de l’exaspérer encore plus, finissant par venir à lui.
- J’ai bien vu comment tu regardais la jolie blonde à tes côtés, informa-t-il, devenant malicieux. J’espère pour toi que tu ne comptais pas la récupérer dans ce pays, ni même dans cette vie, cracha-t-il en se mettant face à lui, le toisant du regard. Crois-moi, tu ne la mérite pas.
Après que le sourire de Chase soit retombé, Alan, le conducteur ouvrit la soute à bagage ainsi que la porte du car. Alan le bouscula brutalement hors de son passage, entrant dans son véhicule, laissant le beau brun dans le froid glacial de ses pensées, la rage qui bouillait dans ses veines et qui emplissait son cœur de fureur réussit tout de même à le réchauffer. La morsure du vent automnale n’était rien face au froid qui bouillait dans ses veines. Une grimace, mélangée à un sourire forcé, apparut sur son visage harmonieux, remarquant que ses camarades arrivaient, il s’empressa de ranger sa valise dans la soute, la mettant bien en évidence pour facilement la retrouver lorsqu’il la recherchera. Une fois l’avoir posé contre le sol en fer du car, il monta dans le bus avant que même que les professeurs ne s’en rendent compte, ne voulant pas que les meilleures places reviennent à d’autres que lui et Fedora. Il s’assit dans le fauteuil côté fenêtre, mettant son sac à ses pieds. Lorsqu’il se cala contre le dossier du fauteuil, un parfum familier de cannelle envahit ses narines, lui faisant relever la tête. Là, il vit Fedora, magnifique dans sa chemise bordeaux. Il lu dans ses yeux lagon une certaine forme d’animosité sauvage qui dissimulait un sentiment qui, loin de lui être personnellement familier, il connaissait bien ; la peine et la pitié. Après avoir fait survolé ses yeux à la délicate couleur cyan à la teinte dorée, elle toisa la place qui se trouvait près du brun à la beauté diaboliquement angélique. Finalement, après avoir pesé le pour et le contre, elle s’assit auprès de lui, ce qui égaya son regard à l’aide d’un doux sourire malicieux. Ce qui eut le don d’attiser l’exaspération de la belle blonde qui, préférant rester en compagnie de sa musique – rentrant ainsi dans son monde – sortit son portable et ses écouteurs ; extirpant ainsi un carnet à la reliure rouge et un simple stylo noir. D’un simple coup de l’œil, il remarqua qu’elle avait beaucoup écrit dans ce simple carnet. Il essaya d’y jeter un œil un plus attentivement, tentant de lire les pages noircies par les mots qu’elle y avait noté, en vain. Il cessa ses tentatives, remarquant bien qu’elle lui en empêchait l’accès. Il tourna son regard en direction du paysage assez monotone de l’autoroute française. Au bout de quelques minutes d’ennui ferme, il finit par prendre son portable et ses écouteurs, mettant en marche sa playlist Spotify. Il s’endormit après que Believer d’Imagnie Dragons ait laissé sa place à Dusk Till Dawn de Sia.
Néanmoins, alors que ses pensées se dirigèrent vers Magnus, son esprit sombrant peu à peu dans le royaume de Morphée, une sonnerie d’iPhone le tira de son précieux sommeil réparateur – ses écouteurs diffusant Emperor’s New Clothes de Panic ! At the Disco. Il ouvrit ses belles mirettes avec difficulté, se réadaptant petit à petit à la lumière naturelle et vive du soleil dissimulé par des nuages gris remplis de pluie. Pour une raison occulte, il préférait le soleil français à celui de New York. Peut-être y était-il plus sensible dut à la faible chaleur réconfortante qu’il dégageait à travers ses fins rayons. Ou peut-être aimait-il ce soleil parce-qu’il rendait Fedora plus radieuse encore, plus rayonnante alors le faible astre solaire la rendait aussi pale qu’un vampire en manque de fer. Ses yeux papillonèrent quelques secondes, cherchant où se poser pendant ce lapse de temps. Se remettant de ce réveil brutal, l’esprit encore un peu embrumé – comme s’il était dans deux dimensions différentes. Se remettant les idées en place, il se repositionna correctement dans son siège, prêtant un regard à sa voisine qui dormait paisiblement, la musique au volume élevé se diffusant dans ses oreilles fragiles. Il la contempla dans son sommeil paisible, laissant glisser un regard protecteur contre son corps frêle. Ressentant une vive douleur au niveau de la nuque, il se massa le cou, en profitant ainsi pour détacher son regard de ses formes généreuses dont il était friand. Inconsciemment, il inspecta les environs, tournant la tête de gauche à droite, laissant son regard parcourir la surface lisse de la fenêtre à sa gauche, ses mirettes se fixant un instant sur le portable de Fedora qui, pendant une seconde, émit une note. Curieux, il détacha son regard de la fenêtre, tournant la tête de gauche à droite, remarquant que tous les élèves ou presque étaient plongés dans un profond sommeil – les autres devaient profiter du réseau français pour être sur leurs téléphones. Rassuré, Chase prit en main l’iPhone de la blonde, brûlant de curiosité. Bien qu’il fut quelque peu décontenancé en remarquant que la blonde avait un ancien modèle de la marque de la pomme, il se reprit bien vite, se rappelant comment allumer ce modèle d’iPhone. Il cligna des yeux un milliardième de seconde avant de presser le bouton d’accueil, allumant ainsi son portable. L’écran de verrouillage lui affichait trois messages non lus venant tous du même expéditeur : Magnus Wù. Il remarqua, qu’à part le fait qu’elle écoutait New Rules de Dua Lipaau volume maximal, qu’une simple photo de Magnus – avec la blonde à ses côtés, souriante – était ce qui constituait son fond d’écran. Un pincement cruel et froid lui comprima le cœur. Normalement, c’est lui qui devrait être avec elle… C’est lui qu’elle devrait aimer et non cette saleté de Magnus Wù ! La colère se mêlant à la peine et à sa curiosité, il prit l’initiative de lire les messages que le bel asiatique lui avait envoyé.
A : FEDORA
03/12, 14H
MAG : One don’t pick up the phone : you know he’s only callin’ because he’s drunk and alone
A : FEDORA
03/12, 14H
MAG : Two : don’t let him in, you’ll have to kick him out again
A : FEDORA
03/12, 14H
MAG : Three, don’t be his friend ; you know you’re gonna wake up in his bed in the morning and if you’re under him, you ain’t getting’ over him
Chase essaya d’étouffer un fou rire, provoqué par la surprise de constater que Magnus, qu’il connaissait comme quelqu’un de raffiné avec des goûts musicaux particuliers, aime la musique pop et, surtout celle de Dua Lipa qui n’a rien à voir avec les chansons aux paroles d’une brutale douceur et au romantisme cruel ainsi que d’une mélancolie douloureuse. Il tentait de réprimer un rire incontrôlable à cause de cela mais aussi parce que, ces nouvelles « règles » semblaient parler de lui et qu’elles conseillaient à la personne qui écoute cette chanson de ne pas faire confiance à la personne qui dit l’aimer. Chase sentait que Magnus avait fait exprès d’envoyer les paroles de cette chanson, sûrement pour rappeler à Fedora les nouvelles règles qu’elle s’était fixée lorsqu’elle est en compagnie de Chase. Ce dernier ne put que sourire face à cette délicate attention. En relisant les messages, il comprit pourquoi son ancien amant affectionnait tant les œuvres musicales de Ruelle, et de bien d’autres compositeurs très peu connus, dont la renommée n’est plus à faire avec Bad Dream ou encore War Of Hearts – cette dernière étant considérée comme la musique du couple Malec[2]. Ces chansons sont d’une rare beauté qu’elles en deviennent presque effrayantes, tant bien que dans la mélodie que dans les paroles à la délicatesse saisissante. Il réprima, de nouveau, un fou rire qu’il ne pourrait contrôler, affichant plutôt un tendre sourire moqueur au visage. Affichant soudainement une expression sérieuse, il fit glisser son index contre l’écran de verrouillage, laissant apparaître deux possibilités : effacer le message ou y répondre. Si l’ange perché sur son épaule lui intima de reposer l’iPhone de Fedora sans toucher à quoique ce soit, le démon posé contre son épaule lui susurra à l’oreille, d’une voix suave, une funeste idée ; répondre à Magnus en se faisant passer pour Fedora, profitant d’une occasion aussi rare pour briser le cœur déjà bien endommagé. Cependant, l’ange sur son épaule vola jusqu’à son démon miniature pour violemment le frapper à l’aide de sa harpe miniature, le faisant ainsi tomber de son épaule où il était tranquillement allongé, sa jambe s’étant nonchalamment posé contre le pectoral gauche de Chase qui réussit à trouver un compromis. Ses gardiens l’accompagnèrent, maintenant qu’il avait réussi à unir les deux pans de sa complexe personnalité. En alliant son côté prudent, protecteur avec son côté blagueur et jouette, il tenta de se convaincre qu’il ne faisait rien de mal. Ce n’est pas si s’introduire dans la vie privée des gens était mal vu… Il cliqua sur la case lui proposant de répondre. Le clavier s’afficha tandis que le brun chercha quoi répondre lorsqu’une idée lui vint. Un rictus malsain s’empara de son visage, ses oreilles écoutant avec attention les paroles du refrain de New Rules. Les ayant enfin capté, l’esprit à l’affût d’un quelconque trouble extérieur, il commença à rédiger son message.
A MAG
03/12 14H
FEDORA : I’ve got new rules, I count on em. I’ve got new rules I tell myself
Il envoya le message, s’assurant qu’il n’ait pas commit de faute dans les paroles de la chanson. Par la suite, il supprima les deux précédents messages de Magnus de l’écran d’accueil. Une image furtive du bel asiatique s’immisça dans son esprit quelque peu dérangé. Il vit ce dernier, ses yeux de chat flamboyant d’une manière surnaturelle, affreusement séduisant, soigneusement emmitouflé dans une robe de chambre en satin d’une intense couleur bleue lagon, semblable à du bleu de colbat, la couleur de prédilection du bel asiatique. Même si sa robe de chambre ceinturée dissimulait en partie son torse délicieusement sculpté, c’était son débardeur qui occultait la partie la partie la plus désirable, selon Chase, du corps parfait de Magnus Wù. A son cou miel pendait respectivement deux colliers, dont un qui avait naturellement trouvé sa place entre les deux pans de sa robe de chambre, le bijou en or reposant contre sa peau tannée parfumée d’une fragrance délicate d’ambre, de jasmin et de santal. Le bel asiatique s’était habillé d’un simple bas ample et sombre en soie, couvrant ainsi ses longues et gracieuses jambes.
Sentant ses joues s’embrasaient, Chase mit fin à cette vision dangereuse, clignant des yeux d’une manière imperceptible reprenant ses esprits soudainement et avec horreur. Il tenta, tant bien que mal, de chasser cette affreuse et, pourtant, si désirable vision de Magnus Wù en tenue légère, ses irrésistibles yeux de chat étant simplement maquillés d’un fin trait d’eyeliner, agrandissant ainsi son regard de braise. Les joues blanches de Chase s’empourprèrent, recommençant à le torturer en le brûlant intensément, ses pensées s’étant à nouveau redirigées vers Magnus - pour lequel il sentait qu’une grandissante obsession malsaine naissait peu à peu en lui, dévorant chacune des cellules de son corps – et à son torse appétissant et exquisément musclé où les ardents rayons de soleil venaient se poser avec douceur contre sa peau miel où quelque fois les rayons solaires venaient se refléter sur la fine couche de paillettes dorées qu’il avait préalablement disposé un peu partout contre sa chair cuivrée. Le brun cligna à nouveau des yeux, reprenant peu à peu ses esprits qui se trouvaient encore un peu dans les vapes. Les joues écarlates, la bouche sèche, l’esprit encore obscurci par les nombreuses visions de Magnus qui s’invitait dans ses pensées pour mieux le hanter à travers de toutes sortes moyens trop nombreux pour tous être énumérés. Comme ses magnifiques yeux de chat à la couleur d’or liquide… Plus il essayait de se concentrer sur autre chose – et de faire abstraction des violents coups que son cœur portait contre sa cage thoracique à chaque fucking fois où son esprit divaguait sur Magnus, plus ses pensées le dirigèrent vers ce dernier. Il ferma les yeux un bref instant, reposant quelque peu ses précieuses mirettes océans. Cependant, ce lapse de temps, relativement court, permit à son esprit de lui montrer à nouveau Magnus Wù, seulement vêtu de sa légère robe de chambre en satin et de son bas noir assez ample pour que Magnus puisse se mouvoir aisément et assez moulant pour mettre en valeur son entre-jambe… Musclée ?
Oh non… Pas ça… Pas maintenant.
Il rouvrit les yeux, s’étant tiré de son esprit encore trop dérangé pour lui, une image furtive et quelque peu malsaine apparut dans le coin coquin de sa tête.
Souhaitant chasser cette image aphrodisiaque, il se pencha en avant, récupérant ainsi son sac. Il le posa lentement contre ses cuisses, prudent, essayant de ne pas faire de mouvements brusques pouvant éveiller la jolie blonde encore profondément endormie. Il regarda tantôt à sa gauche tantôt à sa droite, se montrant vigilent. Il ne voulait surtout pas la réveiller et risquer d’être défiguré par la claque monstrueuse qu’elle peut lui infliger. Non pas à cause du fait qu’il l’aurait fait raté quelque minutes de sa musique – en ce moment, c’était Lex de Ratatat que Chase reconnu aussitôt – mais plutôt parce qu’il aurait tiré d’un doux sommeil réparateur. Finalement, sans faire de mouvements trop soudain, il ouvrit prudemment son sac de cours, en tirant ainsi sa batterie externe et un livre qu’il n’avait pas lu depuis des lustres. A savoir : l’Homme qui rit du célèbre auteur français, Victor Hugo. Bien qu’il eut dévoré ce livre plus jeune, il devait admettre qu’il appréhendait un peu la relecture de ce roman, surtout qu’il avait prit la version originelle. Il n’avait pas pour habitude de lire des livres si complexes dans leurs langues d’origines : là, il s’agissait de la langue de Voltaire, la plus compliquée de la planète avec tout ses temps de conjugaison et son orthographe délicate. Soupirant, il ouvrit le livre, essayant de ne plus penser à Magnus et aux messages qu’il lui avait envoyé. Sans savoir pourquoi, un sentiment de culpabilité nait dans sa poitrine, éclipsant momentanément son obsession pour Magnus, son cœur dansant sur un rythme plus qu’entraînant. C’était avec difficulté qu’il entrait dans l’univers du récit, cherchant encore un moyen d’empêche Fedora de lire les potentiels messages du bel asiatique sans pour autant lui ôter la possibilité d’écouter sa musique à l’aide de son casque audio Bluetooth, sans compter que son esprit ne l’aidait pas à se concentrer à cause des nombreuses visions qui venaient obscurcir son cerveau. Finalement, ennuyé et n’arrivant pas à entrer complètement dans le roman, l’esprit toujours plus ou moins occupé par Magnus, il referma le livre avec une violence qu’il n’avait ni voulu ni anticipé qui eut le don de faire sursauter sa délicieuse voisine à la chevelure de blé. Ses magnifiques yeux de cobalt clair s’ouvrirent temporairement, les fermant aussitôt, la lumière du pale soleil lui brûlant faiblement la rétine. Elle poussa un léger grognement, en profitant pour se positionner un peu plus confortablement sur son siège, ce qui amusa Chase dont les lèvres se retroussèrent en un délicieux rictus malicieux. Il évita un regard en coin de la blonde en se tournant vers le paysage monotone des routes française, faisant comme s’il contemplait les gouttes d’eau qui se percutaient sur la vitre, coulant lentement et doucement contre la surface lisse de la fenêtre.
Soudainement envahi par une grande fatigue, il bailla, ses paupières s’alourdissant à mesure que le paysage défilait devant ses yeux où se reflétait la verdure française. Lentement, ses paupières se fermèrent, le laissant dans le noir complet, sachant que son esprit tordu lui en ferait voir des vertes et des pas mûres à mesure qu’il sombra dans le sommeil, protégé par Morphée qui ne semblait pas ravi de le revoir dans son royaume de fantasme. Ecartant les jambes, se mettant à l’aise, il posa une main contre son entre-jambe, s’endormant peu à peu. Morphée devait lui autoriser l’entrée de ses terres pour qu’il puisse être complètement reposé lorsqu’ils descendront du bus pour se repaître. Le Dieu des rêves prophétiques, fils d’Hypnos, Dieu du Sommeil, et de Nyx, Déesse de la Nuit, n’étant pas très clément avec lui, prenait un malin plaisir à lui faire rêver de choses qui, bien qu’impossible, il désirait au plus profond de lui…
Comme sentir ses doigts neigeux caresser les abdos saillants de Magnus, ou même être Magnus. Etre lui signifiait bien des choses, comme se faire aimer de Fedora et de tout le monde. Cela signifiait aussi de contempler ce corps attirant qui aurait put être sien… On pouvait assurément dire que Chase prenait à un malin plaisir à s’imaginer dans cette enveloppe charnelle et envoûtante. Morphée aussi prenait un malin plaisir à ce que Chase ressente un tel sentiment d’attirance et d’obsession pour son ancien amant. Il voulait tellement être cet homme parfait que l’on considérait comme le seul et unique Casanova de la ville. Après tout, avec un tel corps possédant un degré de sex-appeal, il pouvait avoir n’importe qui. S’il était lui, Chase profiterait de chaque moment à l’intérieur de lui, afin de savoir ce que ça fait d’être Magnus Wù. Il avait réussi à se sculpter, à prendre soin de chaque parcelles de son corps aux formes masculines et sexy. Chase commençait juste à devenir jaloux du bel asiatique qui avait besoin d’un rien pour être beau, plus beau même que lui, Chase Collins. Et ce sentiment ne lui allait pas. Absolument pas. Mais, il savait ce qui pouvait lui aller… Mais ce qu’il voulait ne pouvait se produire que dans un doux rêve…
Deux mirettes bleues s’ouvrirent lentement, s’adaptant avec difficulté à la lumière. La blonde cligna des yeux, ressentant une vive douleur au niveau de l’épaule. Grimaçante, elle posa sa main sur son épaule, tentant de faire passer la douleur. Elle tourna le regard à sa gauche, son regard subitement attiré par le corps musclé et endormi à ses côtés. Intriguée, elle haussa un sourcil suspicieux, se décollant lentement de son siège. Elle inspecta Chase se demandant s’il dormait réellement ou, si comme pour son amour pour elle, il simulait. Et remarquant que la cage thoracique du beau brun se mouvait avec lenteur et, presque, avec faiblesse et difficulté, ses sourcils s’abaissèrent, ses yeux laissant transparaître son inquiètude vis-à-vis de son voisin. Ses lèvres s’entrouvrirent légèrement, son visage se tordant en une expression de tourment. S’en croyant incapable jusqu’alors, elle se pencha maladroitement sur Chase, ses mirettes jades glissant contre les formes masculines du brun, le contemplant avec tendresse. Prudente, elle posa avec douceur la paume de sa main contre le front pale de Chase. Contrairement à ce qu’elle avait cru, son front n’était pas brûlant, il était presque glacé ! Elle fronça les sourcils, l’inquiétude et la suspicion se lisant sur son visage. Elle retourna sa main, lentement, sans faire de mouvements brusques, le dos de sa patte de velours contre le front dégagé du beau brun. Il était toujours aussi froid. Doutant, ses sourcils se froncèrent à nouveau, son cœur battant à tout rompre à l’intérieur dans sa cage thoracique. Elle ne savait absolument pas pourquoi le beau brun avait une température si basse en une saison si glaciale, cela commençant à sérieusement l’inquiéter. Se mordant anxieusement la lèvre inférieure, elle enleva sa main du front de Chase, portant son index et son majeur contre son cou, pressant avec douceur sa carotide sous sa prison de chair qui recouvrait et protégeait ses os et son sang, elle sentait le cœur de Chase. Il battait, ni trop lentement ni trop vite, le liquide carmin affluant dans ses veines. Rassurée, elle poussa un faible soupir de soulagement, enlevant son index et son majeur de son cou. Elle ferma les yeux un court instant, se calant contre son siège, laissant un gémissement faible s’échapper de ses cordes vocales. Elle pencha sa tête du côté droit, empêchant ainsi son regard d’involotairement s’attarder contre le corps de son ancien petit-ami, incarnant l’archétype même du détestable beau gosse brun ténébreux qui utilise sa popularité, abusant ainsi de la notoriété de son nom, pour obtenir tout ce qu’il souhaitait. Le cœur battant à tout rompre, elle sentit que ses joues se mirent à violemment rougir, le feu lui montant aux pommettes. Elle sentit que ses lèvres tressaillirent, formant un adorable rictus empli de tendresse.
Un sourie malicieux empli d’amour se contracta sur le visage de Chase, imperceptible.
Chase, seulement vêtu d’un t-shirt gris souri à manches courtes et d’un jean noir délavé, venait de finir sa toilette. Il tendit la main vers le porte-serviette, ne quittant pas son beau reflet des yeux, admirant ce que le miroir offrait. Il avait reprit l’habitude de s’admirer longuement dans le miroir, aimant ce que son reflet lui montrait. Il referma ses doigts un par un sur la serviette, la pressant contre la paume de sa main, en jugeant ainsi la qualité et la douceur. La trouvant à son goût, aussi douce qu’un nuage cotonneux, il l’enleva du portant, l’attirant sur son visage qu’il sécha tendrement et, presque amoureusement. Une fois que le bout de tissu écru l’eut débarrasser des quelques gouttelettes d’eau qui perlait sur son visage doté de la beauté diabolique des anges, il le reposa sur le porte-serviette, le laissant glisser de sa main droite. Il jeta un dernier coup d’œil à son sosie parfait, lui souriant – dévoilant ainsi sa dentition parfaite, d’une blancheur pareil à celle de milles diamants, en profitant pour lui faire un clin d’œil d’amour er d’admiration, pour lui-même. Son côté narcissique reprenant le dessus sur lui, il ne fallait pas s’étonner si on pouvait l’entendre se complimenter lui-même sur son « physique parfait ». Heureusement qu’un tambourinement doux et délicat le sortit de sa contemplation, ou plutôt dans son élan pour aller goulument s’embrasser. Pestant contre cette personne qui avait osé dérangée sa contemplation à l’aide d’un fin tambourinement étrangement familier et agréable, son sourire radieux et charmeur retomba, faisant ainsi disparaître l’étincelle malicieuse brillant dans ses éclatantes mirettes océan. Alors que le tambourinement se faisait de plus en plus régulier et impatient, Chase sortit en trombe de la salle de bain, dérapant sur le sol en marbre de la pièce d’eau, manquant de tomber et d’abîmer son joli minois. Il se rua vers la porte d’entrée, saissant la poignée en or qu’il abaissa lentement pour indiquer à la personne venant lui rendre visite qu’il était là.
En ouvrant la porte, il ne s’était pas attendu à cette personne, n’ayant pas réfléchi à cette possibilité lorsque sa main avait quitté la poignée. Il en resta sans voix, sa bouche s’assécha, ses lèvres s’entrouvrant alors qu’une expression de surprise se peint sur son beau visage, ses yeux ayant retrouvé la petite étincelle dont ils avaient été privé, par cette même personne qui leur avait rendu cet éclat si particulier. D’un regard protecteur et, quelque peu surpris, Chase se mit à déshabiller du regard ce doux et pourtant familier inconnu. Qui n’est d’autre que Magnus Wù. Magnus Wù… Jamais il n’aurait pensé l’avoir juste derrière la porte de sa chambre, attendant patiemment que quelqu’un daigne lui ouvrir. Alors que ses yeux s’abandonnaient quelque fois avec indécence contre le corps si désirable de son vis-à-vis, Chase sentit la poignée trembler dans sa main. Ou alors, était-ce lui qui tremblait… Il s’efforça de se contrôler, commençant d’abord par tenter de tenir cette maudite poignée fermement. Il resta cloué sur place, ne sachant comment réagir devant Magnus qui était loin d’être celui qu’il connaissait actuellement. Il semblait être une incarnation de celui qu’il était lorsqu’ils étaient tout deux au lycée. Et pour preuve, Chase se souvint que Magnus portait exactement la même tenue lorsqu’ils se sont rencontrés. Ce Magnus-là ne portait aucun maquillage, aucune paillette ne venaient sublimer son corps déjà bien trop proche de la perfection à son goût. Il portait une tenue neutre – ce qui signifiait qu’il n’était pas vêtu de cuir ou d’habits près de son corps pouvant mouler ses formes divines. Le brun remarqua aussi que le Magnus qu’il avait devant les yeux avait opté pour une coiffure « normale », ne connaissant pas encore ce que le mot « extravagant » signifiait. En le voyant ainsi vêtu, Chase ne put s’empêcher de penser que celui qui est face à lui est bel et bien le Magnus qu’il a connu au lycée. Il n’y avait pas de doute possible, c’était lui. Il lui faisait tout de suite penser à ce beau gosse asiatique qui a un véritable don pour la danse. Il laissa son regard s’abandonner une nouvelle fois contre son corps, cette fois-ci dans le but de détailler sa tenue, et non dans l’objectif de le mater une seconde fois. Son séduisant vis-à-vis se mit à rougir en sentant les yeux lagon pénétrants de Chase contre lui, tressaillant quelque peu en sentant qu’il le déshabillait du regard. Le bel asiatique portait une simple tenue de lycéen qui, loin d’être aussi extravagante que celles qu’il porte au quotidien et qui ont le don d’attiser le désir chez quiconque regarde trop intensément ses formes moulées par sa tenue, avait au moins le mérite d’être assez proche de son corps de dieu : une chemise à col normal et aux fines rayures rouges et blanches sous un bomber rouge bordeaux constituaient ce qui occultait son torse délicatement musclé. Il portait un simple jean noir qui assez proche de son corps pour qu’on puisse profiter de la vue qu’offrait son sublime fessier bombé. Chase ne sut s’il allait résister longtemps au regard de chat perdu que lançait un Magnus désemparé, le rendant adorable aux yeux de Chase qui se retenait de lui sauter dessus et de lui enlever ce qui lui servait de vêtements.
- Mais, commença-t-il, la voix un peu rauque, comme s’il avait pleuré avant de venir, et visiblement surpris de voir Chase face à lui. Tu n’es pas… débuta-t-il avant de se faire couper la parole par un Chase désireux de lui ôter ses vêtements.
- Faisons comme si je l’étais, susurra-t-il, suave.
Il le prit par le poignet et l’attira à lui, fiévreux de pouvoir goûter à nouveau à ses lèvres sucrées, de laisser sa douce morsure contre la peau caramel de Magnus et de sentir l’écorchure délicate des pattes de velours de Magnus sur son torse neigeux aux muscles saillants. Il referma la porte d’un violent et délicat coup de pied, ramenant le bel asiatique encore plus près de lui, le voulant que pour lui. Il posa ses mains contre sa mâchoire cuivrée, l’embrassant à pleine bouche. Les veines bouillonnantes de passion, il l’entraîna à sa suite, marchant à tâtons.
Il était tellement enivré par le goût sucré des lèvres de Magnus qu’il n’avait pas remarqué que ce dernier ne répondait pas à son baiser, gardant ses lèvres closes. Son ivresse passionnée et ardente n’étant pas partagée par celui qui possédait la paire de lèvres la plus douce qu’il connaissait, à l’exception de celle de Fedora. Il sentait que la bouche sucrée de son amant tentait d’échapper à la tendre pression que celle de Chase exerçait sur elle. Il le sentit peu enclin à se laisser aller à ses pulsions.
Pas complètement différent du Magnus que j’ai connu au lycée…
Il fit un mouvement dans le but de se mordre la lèvre inférieure lorsqu’il se rappela qu’il avait les lèvres de Magnus entre les siennes. Il esquissa un sourire avant de donner un peu plus de puissance dans son baiser, souhaitant entraîner Magnus dans son ivresse. Cependant, ce dernier resta de marbre face à cette tentative. Aussi, Chase n’avait pas ressenti le moindre et léger frisson lui parcourir l’échine. Il en déduisit donc que son doux amant, aux tendres coups de reins, n’était pas enivré par le baiser qu’ils partageaient comme lui il l’était. Bien qu’il sentit les lèvres du bel asiatique grimacer sous ses baisers, il ne les laissait pas s’en aller, redoublant de sauvagerie dans son baiser, ne voulant pas sentir un cruel vide entre eux. Il sentait, néanmoins, que Magnus ne répondait toujours pas à l’appel que leurs lèvres se lançaient, gardant encore sa bouche close, ne voulant pas céder au venin qui bouillait et torturait ses veines. Finalement, sentant qu’il n’arrivait pas à ce que Magnus se sente bien avec lui, il se sépara de ses lèvres fines et sucrées qui le tentèrent une fois qu’il eut ouvert ses yeux océan. Toutefois, il s’était lentement séparé de lui afin que Magnus sente encore la tendre pression que ses lèvres exerçaient sur les siennes. Il ne voulait pas l’obliger à partager un fiévreux et délicat baiser s’il était trop réticent. Il rouvrit donc finalement les yeux, n’oubliant pas de le déshabiller du regard, s’imaginant déjà être dans ses bras ambrés et musclés, sous son torse aux abdos saillants. Ses mirettes d’un or infernal étaient restées closes, ce qui attrista quelque peu le beau brun. Gardant les yeux fermés, Magnus posa ses délicates mains miel contre les biceps de Chase qui ressentit un étrange sentiment lui parcourir les vaisseaux sanguins, lui arrachant un agréable frisson le long du dos. Magnus se mordit la lèvre inférieure, comme s’il était en pleine réflexion, ses tendres mains aux mouvements hypnotiques pressant ses biceps. Il s’humecta les lèvres, comme pour combler le manque que ses lèvres ressentaient après le départ de celles de Chase. Il l’éloigna doucement de lui comme on éloigne l’objet de son trouble, abaissant la tête, l’air honteux. Inquiet, Chase le questionna, se demandant s’il avait fait quelque chose de mal lorsque la main droite de Magnus s’enleva de son biceps. Il porta son index et son pouce à l’arrête de son museau, qu’il pinça. Ses yeux tressaillirent, ses sourcils se fronçant.
- J’ai fait quelque chose de mal ? questionna-t-il, anxieux de savoir que son amant le rejetait.
- Ne pense pas ça… souffla-t-il. Ce n’est pas toi, c’est moi, clama-t-il, la voix quelque peu tiraillé par une peine dont Chase ne connaissait pas la raison. Je me demandais juste pourquoi tu m’embrassais maintenant, bien que cela ne me dérange pas, avoua-t-il, ouvrant ses doux yeux ambrés, les plongeant dans les yeux océan de son vis-à-vis, un sourire mince s’épanouissant à sa vue.
- J’ai eu envie de passer à l’étape supérieure, informa-t-il alors que son biceps lui fit ressentir un horrible manque, un tendre sourire apparut sur son visage.
- L’étape sexe ? questionna Magnus, ses lèvres esquissant un tendre sourire compréhensif alors que sa main se reporta automatiquement sur le biceps musclé de son compagnon.
Chase hocha la tête, un rictus heureux au visage, ses yeux s’illuminant d’une étincelle joyeuse. Magnus le contempla d’un air désolé, abaissant la tête afin de ne pas affronter les yeux inquiets de Chase. Il se pinça les lèvres, pressant amoureusement le biceps du brun face à lui. Il s’excusa auprès de lui, l’assurant que ce n’était pas la meilleure chose à faire alors qu’ils avaient un devoir de math à préparé. Il ajouta, alors que Chase leva les yeux au ciel, quelque peu agacé, qu’ils n’étaient pas prêts, tout les deux, de passer à l’étape supérieure alors qu’ils ne faisaient que flirter l’un avec l’autre. Chase lui demanda si c’était une mauvaise chose qu’il veuille être avec la personne qu’il aime. A ces mots, Magnus, rouvrant les yeux, leva le regard vers lui, le dévisageant du regard avec un mince sourire tendre, cherchant à savoir s’il disait la vérité. Remarquant que les pupilles bleutées de Chase ne trahissaient que son désir d’être avec lui et son amour envers lui, Magnus, comprenant enfin les sentiments que Chase avait pour lui, il pressa ses biceps saillants. Le brun rajouta, en plus, qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’il le voulait. Il lui attrapa le col de sa chemise, l’attirant avec force et souplesse contre lui, et le colla à lui, lui volant, une seconde fois, un ardent baiser. Cette fois, contrairement à la première fois, Magnus se laissa aller à la pression des lèvres de Chase sur les siennes. Il répondait au baiser de manière violente, sauvage et amoureuse. Leurs langues s’étant entraînées dans une danse effrénée, leurs lèvres continuaient de se presser l’une contre l’autre. Si l’un avait dores et déjà laissé ses émotions prendre le dessus sur sa raison, ce n’était pas encore tout à fait le cas de l’autre qui avait apprit que les émotions n’étaient faites que pour distraire. Magnus arriva finalement à faire confiance à Chase qui l’entraîna un peu plus dans son appartement. Ils se dirigèrent à tâtons en direction de la chambre de Chase, l’un, étant totalement enivré par la flamme brûlant de désir dans son cœur qui déversa un flot de désir ardent dans ses veines, commença même à se déshabiller, enlevant par ci par là chaussures et chaussettes.
La porte ouverte, le couple n’eut qu’à franchir le pas de la porte. Chase fit glisser ses mains contre la peau basanée de son amant, les faisant reposer contre sa taille. Il commença à prendre un pan de sa chemise, la remontant quelque peu, laissant sa ceinture d’Apollon nue. Il voulait lui enlever son vêtement afin de laisser ses pattes de pianiste s’abandonner sur son buste saillant. Quant à Magnus, à chaque fois que Chase s’éloignait trop de lui, il l’attira contre lui, son doux visage de glace entre ses pattes de velours qui le collèrent à lui. Maintenant que Magnus avait goûté à l’ivresse que procuraient les baisers de Chase, il ne comptait pas les abandonner aussi facilement. A son tour, il laissa ses mains graciles glisser contre le corps musclé du brun, tombant sur ses biceps saillants qu’il pressa entre ses doigts d’ambre. Aussi, leurs échanges devenaient plus langoureux et plus passionnés, ce qui compliqua moins la tâche qu’ils s’étaient fixé. Aussi, le manque des lèvres de l’un contre celles de l’autre ainsi que le vide entre la divine enveloppe charnelle et la sublime prison de chair de l’autre leur étaient devenu inconcevable. Chase voulait que Magnus soit sien, qu’il n’appartienne qu’à lui, ce que ce dernier semblait comprendre, et partager. Chase l’attira vers le lit à baldaquin qui, il l’espérait n’allait pas se briser sous le coup de leurs ébats. Magnus renforça son emprise contre ses lèvres, redoublant d’agressivité dans son baiser, creusant ses joues miel. Chase ne put résister longtemps à l’appel du corps divin de son vis-à-vis, sentant que sa tête commençait à tourner, son ivresse s’intensifia.
Aussi, furent-ils contraints de se stopper lorsqu’une vague parfumée à la cannelle entra dans la chambre, détournant l’un de l’autre et l’autre de l’un. Fedora les contemplait, les yeux ébahis, ses lèvres, encore plus tentatrices que celles de Magnus, charnues étaient entrouvertes, son air surpris suffit aux deux amants pour se séparer complètement l’un de l’autre. Après tout, il ne voulait pas que ses mirettes innocentes les surprennent en plein coït. Elle regarda tantôt Magnus, dont les joues pourpres trahissaient sa gêne, tantôt Chase, dont le regard abaissé témoignait de sa frustration. Il leva, néanmoins, les yeux en direction de son autre aimée, afin de savoir si elle était dégoûtée de voir que les deux hommes qu’elle aime étaient en train de s’embrasser pour ensuite s’envoyer en l’air ou si elle était, au contraire, heureuse de voir que ces deux-là se sont enfin avoués leurs sentiments et qu’ils étaient juste en train de progresser dans leur relation. Finalement, c’était la deuxième option que Chase pouvait lire sur le visage presque cramoisi de Fedora qui avait croisé ses bras fins et neigeux sous sa poitrine généreuse. Magnus croisa le regard de Chase, ne sachant quoi faire ou quoi dire devant cette femme si belle qui les a interrompus. Chase haussa les épaules imperceptiblement, tournant son regard en direction de Fedora. Magnus baissa la tête, détournant son regard ambré paralysé par la peur et par la gêne. Alors qu’ils s’attendirent à ce qu’elle leur crie dessus pour ne pas avoir pensé à prendre une chambre d’hôtel, elle les surpris en se mettant à glousser. Ils relevèrent la tête d’un seul mouvement synchronisé, leurs mains derrière leurs dos.
- Alors comme ça, ça s’envoie en l’air et ça ne pense pas aux autres ? questionna-t-elle après être redevenue sérieuse, une moue au visage.
- Tu… Tu parles d’un plan à 3 ? questionna Magnus, incertain d’avoir comprit ce qu’elle venait de dire.
- De quoi d’autre veux-tu que je parle Magnufique ? demanda-t-elle, décroisant ses bras, d’une voix suave alors que son corps aux formes sexy commençait à se mouvoir. Ne me dites pas que les deux plus grands séducteurs Chase Collins et Magnus Wù n’ont jamais pensé à cette opportunité si elle venait à se présenter ? demanda-t-elle, surprise par les regards stressés que lui lançaient les deux concernés.
Chase et Magnus échangèrent un regard en coin, paniqués. Leurs sourcils s’haussèrent, leurs lèvres s’entrouvrirent alors que, comme attirés par la même femme, leurs corps à eux aussi commencèrent à se mouvoir. Ils la rejoignirent, titubant quelque peu. Une fois face à elle, ils ne purent s’empêcher de la contempler avec amour, pour l’un, et de la déshabiller du regard, pour l’autre. La blonde laissa son regard s’abandonner sur le corps de l’homme parfait face à elle, dont les yeux fauves étaient animés par une frêle flamme de désir. Elle se mordit la lèvre inférieure, un début de sourire malicieux aux lèvres. Lâchant Magnus du regard, elle concentra le bleu incendiaire de ses yeux vers Chase qui avait senti un venin corrosif couler dans ses veines lorsque les deux amours de sa vie eurent échangé, pendant un bref instant, un regard plein de sous-entendus. Il ne savait pas de qui il était jaloux ; de Magnus, à cause de ses yeux de chat, de son visage doux et de son corps à la perfection divine ou de Fedora à cause de ses yeux lagon transperçant et de tout ce qu’il fait d’elle la personne qu’elle est. Elle jeta un coup d’œil furtif à un Magnus quelque peu désemparé et, pourtant, heureux, n’oubliant pas de se mordre de nouveau la lèvre inférieure.
- Trèves de bavardages, commença-t-il, lançant à Magnus un regard ténébreux et plein de désir envers lui, si on allait droit au but ? questionna-t-il, séducteur.
- D’accord, répondit-elle, surprise, un sourire aux lèvres. Mais, es-tu sûr de pouvoir contrôler ta nature jalouse Collins ? demanda-t-elle, prenant Magnus par la main, arrachant un gloussement à ce dernier qui se faisait entraîner derrière lui.
Chase esquissa un sourire surpris et outré. Il se pinça l’arrête du nez, se retournant petit à petit. Il les surprit dans un élan pour s’embrasser. Face à face, il les vit en train de déshabiller lentement du regard, la main glacée de Fedora se portant sur le biceps musclé de son vis-à-vis, le pressant entre ses longs et fins doigts de fées.
- ! Dios Mío Magnus! Je ne me souvenais pas que tu poussais à la salle, dit-elle, admirative, les yeux remplis d’étoiles étincelants dans l’immensité bleuté de ses mirettes, laissant sa main se balader contre le biceps, caressant sa peau en sachant combien Chase risquait de péter un câble.
- Oui, répondit Magnus, fier, souriant. Je travaille beaucoup mon… BI-ceps, rajouta-t-il en appuyant sur la première syllabe du mot « biceps ».
Ce qui eut le don d’agacer encore plus Chase qui, dans un mécanisme d’auto-défense afin de prévenir le manque qu’il ressentait envers le corps de Magnus, avait enroulé ses bras autour de son propre corps. Il se racla la gorge, rappelant aux deux autres sa présence.
- Oh, wow… commença-t-il, amer. Je ne savais pas que tu avais des plans avec Fedora, Magnus, continua-t-il avec ce même ton amer qui le faisait passer pour quelqu’un de jaloux. Je devrais peut-être vous rejoindre, haha, finit-il, riant jaune.
- C’était le but recherché Chasinou, minauda-t-elle, arrachant un grand sourire satisfait à Magnus. Qu’est ce que j’avais dit, tu n’arrives pas à contrôler ta nature jalouse, continua-t-elle, lui faisant les yeux doux alors que son regard, lui, ne traduisait pas exactement ce qu’elle pensait.
- Jaloux ? Moi ? Non ! s’exclama-t-il, refusant d’avouer sa nature possessive.
Fedora le regarda de haut en bas, l’air faussement surprise tandis que Magnus hocha imperceptiblement la tête, attendant qu’il développe, les lèvres quelque peu entrouvertes. Ils échangèrent un regard en coin, trahissant le fait qu’ils ne le croyaient pas. Chase, quelque peu outré, s’offusqua. Il clama qu’il n’était pas jaloux, ajoutant que ce sentiment ne concernait que les gens qui avaient une trop petite estime de soi et de leurs partenaires, croisant les bras contre sa poitrine, détournant le visage de ses deux amants, comme pour les bouder. Magnus ne put réprimer un gloussement, portant son index à sa bouche, baissant le regard afin de ne pas à avoir affaire aux yeux enragés du beau brun. Celui-ci, prenant la mouche, continua de les ignorer comme le ferait n’importe quel enfant âgé de 12 ans qui était vexé parce que ses parents avaient osé avouer de très intimes à des amis proches. Fedora et Magnus échangèrent un regard en coin, lassés par le comportement enfantin de leur ami commun, et poussèrent un long soupir agacé. Chase, assez fier de lui, arbora un sourire ravi. Magnus se mit à réfléchir à un moyen de dérider Chase, le faisant ainsi arrêter de bouder. Mais il fut vite prit de court par Fedora qui se tourna face à lui, un rictus malicieux au visage. Magnus comprit qu’elle devait avoir eu une idée similaire à la sienne… Cependant, pour en être tout à fait sûr, il se retourna et se mit face à elle et, dans un élan protecteur, la prit par le coude, l’interrogeant du regard avec de magnifiques yeux dorés. Il la questionna, murmurant de manière à ce que ça soit imperceptible aux oreilles du principal concerné. Elle le contempla, lui demandant s’il avait eu la même idée qu’elle. Il fut d’abord le premier à lui décrire ce qu’il avait en tête. En fur et à mesure de son exposé, il nota que le visage de neige de son vis-à-vis s’illumina d’un grand sourire qui conforta Magnus dans sa supposition, ses yeux brillant d’éclats étincelants d’étoiles dans l’immensité bleue de ses douces mirettes de biche. Lorsqu’il eut fini son exposé, il lui demanda si, elle aussi, elle avait eu cette idée. Son hochement de tête vigoureux finit de le convaincre…
Les grands esprits se rencontrent…
Un large sourire s’épanouit sur le délicat visage de l’asiatique qui, un instant, se tourna vers Chase qui semblait être aux aguets. Fedora suivit son regard, déshabillant du regard le beau brun au corps musclé. Comme une seule entité, les deux amis-complices tournèrent leurs yeux l’un en direction de l’autre, réprimant un éclat incontrôlable de rire. Fedora se racla la gorge, tentant de capter l’attention d’un certain beau brun ténébreux. Finalement, après trois tentatives, elle laissa tomber la manière douce de l’atteindre. Echangeant un clin d’œil complice avec le beau Magnus, elle commença son numéro de charme qui, bien évidemment, avait pour but, non pas de séduire le séduisant asiatique, mais bien de capter l’attention de Chase qui, pour l’instant, restait neutre. Elle s’approcha de lui, posant avec une cruelle douceur ses tendres mains contre ses biceps saillants, les contemplant longuement comme pour graver cette image dans son esprit, les pressant, les palpant avec délicatesse alors que Magnus prenait un malin plaisir à profiter de la situation.
- Je présume que si tu n’es pas jaloux, on peut commencer sans toi ? questionna-t-elle, susurra-t-elle, suave, à l’attention de Chase.
Celui-ci, piqué au vif, fit volte-face, décroisant les bras, faisant face aux deux complices. Sentant que ses veines bouillaient du poison vénéneux de la jalousie et que son teint virait au vert pomme, il serra les poings, se maudissant intérieurement d’être aussi possessif. Et envers qui il était jaloux, ça, ça restait un grand mystère… Il voulait sentir les lèvres douces et tendres de Fedora contre les siennes mais souhaitait aussi ressentir les agréables va-et-vient de Magnus dont il avait le secret et le voir au-dessous de lui afin de pouvoir reluquer sans problème son torse aux muscles divins. Finalement, il ne sut qui choisir pour être son rival… Peut-être était-ce mieux ainsi… Sentant des regards appuyés en sa direction, il releva le regard, notant que ses deux amants le déshabillaient longuement du regard, sans éprouver la moindre gêne. Il les regarda d’un air las, laissant ses bras retombaient le long de son corps, appuyant ses yeux contre les enveloppes charnelles de ses amants. D’un mouvement vif et précipité de la main, il leur indiqua qu’il n’était pas absolument pas jaloux. Fedora haussa un sourcil tandis que Magnus, ne pouvant plus se retenir, explosa de rire. Chase se montra plus qu’agacé, détournant le regard. En n’entendant plus le fou rire, pour le moins adorable et contagieux de Magnus, il se tourna vers eux, fronçant les sourcils, l’air très peu rassuré. Alors qu’il pensait les trouver en train de fougueusement s’embrasser, sauvagement épris l’un de l’autre, ils étaient tout bonnement en train de le contempler longuement, attendant à ce qu’il dise ou fasse quelque chose. Fedora, croisant les bras sous sa poitrine, le défiait du regard, jugeant qu’il était trop jaloux pour la laisser aux mains tendres et amoureuses de Magnus. Un sourire moqueur se forma sur le visage renfrogné de Chase, il était prêt à tout tenter, pourvu que ça prouve qu’il était loin d’être possessif. Il lui indiqua, comme désintéressé, qu’ils pouvaient commencer sans lui. Afin de leur laisser plus d’intimité, il se retourna, ne voulant pas à avoir affronter leurs corps divinement sculptés. Il se mit donc dos à eux et, sans aucune raison apparente, il sentit que ses joues commençaient à le brûler, devenant presque rouges. Du coin de l’œil, il les vit en train de goulument se galocher, lui arrachant une grimace de dégoût. Dans ses veines, il sentait que son sang bouillait, non pas de rage, mais de désir. Son cœur tambourina à tout rompre contre sa poitrine, lui faisant presque mal à la tête, ses tympans lui faisant presque mal. Il ressentait toute une vague de sentiments, aussi positifs que négatifs. Il ne savait pas de quel côté se ranger. Devait-il continuer son aventure avec Fedora, en sachant pertinemment que leur relation ne mènera à rien. Quant à Magnus, il ne savait pas si leurs familles respectives accepteraient qu’ils sortent ensemble. Après tout, ils ont une histoire commune assez noire...
Un éclat de rire envahit la chambre à coucher. Se pinçant furieusement les lèvres, Chase se retourna, rouvrant les yeux. Il vit le nouveau couple allongé dans son lit, Magnus sur Fedora. Celle-ci enroula ses jambes contre celles de Magnus qui l’attira encore plus vers lui. Abaissant le regard, Chase se frotta les yeux, ayant espéré ne pas apercevoir une vision qui lui était, en même temps, agréable et désagréable à voir. Mais, il n’y coupa pas, il n’aurait pas dut fermer les yeux alors que son esprit, complétement dérangé, adorait le torturer avec de telles visions. Il marcha avec prudence en direction du lit, se tenant cependant à bonne distance du sommier qui risquait de ne pas soutenir le poids de trois corps en plein mouvement. Déjà qu’il grinçait alors que seuls les corps de Magnus et de Fedora s’y trouvaient. Le joli brun resta droit comme un piquet, le regard tourné en direction du meuble face à lui, préférant se contenter de cette vue là. Il mit ses mains derrière son dos, les faisant reposer contre son fessier. Il essaya de rester calme alors que, juste à ses côtés, son amant et son ancienne petite-amie s’envoyaient en l’air sans prêter attention à lui. Bien qu’il fut assez vexé par rapport à ce manque cruel d’attention, il était assez heureux de rester debout, cloué sur place. Au moins, il ne serait pas déconcerté par cette pratique de plan à 3 qu’il ne connaissait que de noms. Si c’était ce qu’il avait toujours souhaité quand il n’était qu’un petit con de 21 ans, en ce moment même, il se demandait s’il était nécessaire de faire ça avec les deux personnes qu’il savait prudes, en temps normal. Lorsqu’il n’entendit plus le son qui émanait de leur baiser langoureux, Chase comprit qu’ils avaient cessé de se bécoter et osa se tourner vers eux. Il les découvrit encore habillés, lui qui pensait les trouver torse nu… Il se mit une claque mentale lorsque son esprit se mit à les imaginer ainsi. Il déglutit, la bouche sèche et l’expression incertaine. Les joues rougies à cause de sa vision délicate de Fedora et de Magnus, presque nus… Dans son lit… Son cœur se mit à tambouriner fort dans sa poitrine, créant un rythme endiablé dans sa cage thoracique, le contraignant à reprendre sa respiration. Il détourna le regard, s’apprêtant à aller dans la salle de bain afin, de non seulement se rafraichir, mais aussi de s’éloigner de ces deux-là qui arrivaient à le déstabiliser alors qu’ils n’étaient qu’habillés… Il vit, du coin de l’œil, Fedora poser ses mains de neige contre la nuque miel de Magnus qui prit un malin plaisir à l’attirer encore plus contre lui, ils s’embrassaient une nouvelle fois. Il fit savoir son agacement, et sa gêne, en se raclant la gorge. Fedora ricana, séparant ses lèvres de celles de Magnus qui s’assit contre son bassin, passant ses délicates mains félines sous le haut moulant de la blonde qui tressaillit sous ses chatouilles douces. Elle posa ses yeux lagon contre Chase, le contemplant, dégustant chaque détails de son anatomie.
- Tu es le bienvenu pour nous rejoindre… dit-elle, suave.
Continuant de caresser son buste, ses doigts fins effleurant avec une extrême prudence la cicatrice qui lui barrait le ventre, montant de plus en plus vers sa poitrine, Magnus se tourna vers lui, l’intimidant de les rejoindre. Chase les considéra, prenant de grandes inspirations en les contemplant longuement.
Fuck !
Chase se mordit la lèvre inférieure, réfléchissant. Ni une ni deux, il se rua sur son lit, s’asseyant dessus. Il chassa vigoureusement les pattes de la blonde pour poser les siennes contre la nuque de Magnus, l’attirant jusqu’à lui. Ils tombèrent contre le matelas, s’allongeant sur le côté. Magnus enroula ses bras caramel contre la taille de Chase qui redoubla d’intensité et de sauvagerie dans son baiser.
Avec un sourie vainqueur, Fedora se coucha aux côtés de Magnus qui était dos à elle. Elle prit le pan de sa veste et de sa chemise, découvrant ainsi sa peau ambrée aux reflets d’or. Elle posa ses lèvres pleines contre la chair de son vis-à-vis, commençant à la baiser langoureusement. Elle fit descendre ses mains contre le bassin de Magnus, lorsque ses lèvres eurent enfin trouver leur place. Elle prit le pan de sa chemise et commença à la remonter, s’arrêtant jusqu’à ses pectoraux. Sentant contre lui la caresse délicate des mains de la blonde, Magnus esquissa un sourire malicieux. Chase sentit quelque chose de chaud contre sa peau, il s’agissait des mains de Fedora. Il comprit alors que cette dernière avait dénudé, en partie, leur compagnon. D’un geste tendre, il porta sa main droite contre le torse délicieusement musclé de son vis-à-vis, la laissant s’abandonner aux courbes musclées de son buste. Ses doigts caressèrent ses tablettes de chocolats au lait, dégustant chaque morceau gouteux. Quant à Fedora, elle s’amusa à faire monter ses lèvres un peu plus sur la nuque de Magnus, écorchant avec délice sa peau. Magnus prit plaisir à se faire embrasser des deux côtés. Il tressaillit quelque peu en sentant les mains neigeuses de Fedora blesser délicatement son dos aux os saillants qu’elle avait dénudé pour faciliter les caresses indécentes de Chase et d’elle. En parlant de ce dernier, il rendit le baiser plus long et plus ardent. En mordant tendrement la lèvre inférieure du bel asiatique, le rendant accro à ses lèvres délicates, il enleva ses mains du torse de Magnus qui se contracta à cause du manque terrible de chaleur qu’il ressentait et les glissa amoureusement contre sa peau basanée. Il prit les mains fines de Fedora par les poignets, les tirants avec force et affection, les attirant contre le torse musclé de leur amant. En sentant les abdos fermes et saillants du bel asiatique aux yeux de fauves, son baiser redoubla d’intensité et de férocité. Ce dernier aurait presque put lâcher la taille musclée de son vis-à-vis face à lui pour poser ses mains contre celles de Fedora, enroulant ses doigts avec les siens. Sauf que le brun ne lâcha pas son emprise sur les lèvres sucrées de Magnus. Il les mordilla quelque peu, s’enivrant de son parfum de santal et d’ambre et du goût de caramel de sa bouche fine. Petit à petit, il sépara lentement ses lèvres des siennes, voulant faire durer le plaisir alors que Magnus voulut se rapprocher de lui, afin de capturer à nouveau ses lèvres pour que leurs bouches ne fassent plus qu’une. Chase laissa ses lèvres glisser le long de sa nuque, écorchant avec douceur sa peau mate, arrachant ainsi au bel asiatique un soupir de plaisir dont les gémissements redoublèrent lorsque la blonde laissa ses mains s’abandonnèrent contre son torse, laissant une fine blessure à chacune de ses caresses. Il frissonna de désir, arrachant à Fedora et à Chase un sourire diaboliquement séduisant avant que leurs bouches respectives ne touchent à nouveau sa chair de bronze brûlante de désir. Et puis, quand le brun sentit quelque chose se durcir entre ses jambes, il commença à descendre ses lèvres, les faisant glisser contre son thorax qu’il mordilla, n’oubliant de chatouiller l’os de son omoplate à l’aide de son fin museau. Il lâcha les poignets de Fedora, rabattant ses mains contre le bassin de Magnus qu’il attira contre lui. Séparant ses lèvres de sa chair, Chase esquissa un sourire en coin, descendant ses pattes de chat contre l’entre-jambe dure de Magnus. Il défit le bouton de son jean, défaisant sa braguette, effleurant ses bijoux de famille. Chase se lécha les babines d’avance, souriant perversement. Il sépara les deux pans du pantalon de Magnus, arrachant à ce dernier un nouveau soupir de plaisir, suivi par un autre gémissement, causé par les caresses indécentes de Fedora contre son torse, en particulier contre ses pectoraux. Elle laissa son souffle se poser contre sa chair tremblante, lui volant un frisson de désir. Du côté de Chase, ivre par la sensation de plaisir que lui procurait la situation, son sang bouillant dans ses veines, il fourra sa main dans le pantalon de son vis-à-vis, caressant indécemment les bijoux de famille de Magnus qui gémit de plaisir, portant ses mains contre sa nuque laiteuse, qu’il pressa entre ses mains. Il se mordit la lèvre inférieure, enivré par tout ce qu’il ressentait, tant par rapport aux caresses et aux baisers tendres de Fedora, tant par rapport à Chase qui ne se gêna pas pour lui caresser vigoureusement ce qu’il avait entre les jambes.
- Chase… soupira le bel asiatique d’une voix suave, excitant encore plus ses deux amants, se mordant la lèvre inférieure.
Il fit glisser ses lèvres contre sa peau, laissant une marque sur sa chair. Il continua de caresser indécemment l’entre-jambe de Magnus qui, une fois de plus, le supplia d’une voix emplie de désir à ce qu’il continue.
- Chase… soupira Magnus de nouveau, avant de se mordre la lèvre inférieure, commençant à effectuer de doux et faibles coups de reins, enivré par les baisers de ses amants et par la caresse indécente que Chase effectuait.
Et ce dernier prenait un malin plaisir a briser les défenses du bel asiatique, le mordant au niveau, provoquant une nouvelle vague dans ce corps qui était sien, le faisant pousser des gémissements de plaisir. Magnus fit glisser ses mains contre la taille de Chase, l’attirant encore plus contre lui, pour ensuite laisser une griffure délicate contre sa peau immaculée et pale. Il posa ses mains contre le cou de son amant pour ensuite remonter ses pattes de chat dans la chevelure corbeau de son amant, les attrapant avec ferveur.
- Chase, dit Magnus ainsi qu’une voix lointaine et, féminine.
Bien que cela le surprit, il crut qu’il s’agissait de Fedora mais ce n’était pas elle. Si la voix lui était familière, il ne savait pas à qui elle appartenait. Il se laissait aller à sa passion. Mais, il sentit que tout ça, tout ce qu’il ressentait était faux. Faux. Faux comme un doux rêve qui ne réaliserait jamais. Il le comprit, quand Magnus gémit une nouvelle fois, sa voix à lui devenant lointaine alors que la voix féminine lui semblait proche, toute proche…
[1] Bon appétit !
[2] Malec : nom du célèbre ship (= couple) de la saga de livres « The Mortal Instruments » de Cassandra Clare et de la série de Freeform « Shadowhunters » que forme Magnus Bane et Alec « Alexander Gideon » Lightwood. War of Hearts étant considérée comme la musique phare de ce couple.
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