Appel au refuge
Il a beau avoir essayé d’oublier tout ça, rien n’y fait. Son cerveau bouillonne. Pas un instant il ne réussit vraiment à effacer cette sensation étrange. Il décide de contacter le refuge. Peut-être qu’Héléna a entendu l’adolescente ou un membre du groupe parler de ce volcan. Ça peut paraître idiot de les contacter pour ça, mais il a besoin de certitude.
— Refuge de la pointe de la Combaz. Que puis-je faire pour vous ?
Il s’attendait inconsciemment à entendre la voix d’Héléna, mais c’est un homme qui répond…
— Bonjour, Max Perrin. Ma requête va peut-être vous paraître étrange, mais j’aimerais vous poser une question sur des randonneurs qui sont passés chez vous il y a deux jours.
— Vous savez, on est en pleine saison. On voit beaucoup de monde en ce moment.
— J’étais moi-même chez vous hier. Vous vous souvenez probablement de moi. Il y avait un problème de réservation…
— Rappelez-moi votre nom ? le coupe-t-il.
— Max Perrin. Je suis arrivé avant-hier. Assez tard d’ailleurs, encore une fois, toutes mes excuses. Ma réservation n’avait pas été enregistrée. Votre femme m’a tout de même trouvé une place dans un de vos dômes. Un couple avait annulé à la dernière minute…
— Je ne comprends pas de quoi vous parlez. Je vous vois bien dans les réservations, mais vous n’êtes jamais venu. En cas d’empêchement, il est bien précisé sur notre site, qu’il faut prévenir. Normalement, vous nous êtes redevable du prix de la location.
— Mais enfin ! De quoi parlez-vous ? J’étais là. C’est vous qui n’aviez pas enregistré ma réservation.
— Je vous certifie que j’ai bien une réservation à votre nom et que celle-ci n’a pas été honorée. Vous êtes certain de ne pas vous tromper de refuge.
— Je n’ai aucun doute. Vous m’avez d’ailleurs posé la même question. J’étais chez vous, au refuge de la pointe de la Combaz, insiste-t-il, il y a deux jours.
— Ecoutez, j’ai beaucoup de travail et pas de temps. Je serais ravi de prendre une réservation. Dans le cas contraire, je vais devoir raccrocher.
— Mais… je ne comprends pas. Vous devez vous tromper de nom. Max Perrin. P. E. Deux R. I. N.
— Il n’y a pas d’erreur sur le nom. C’est bien cette orthographe dans mes fichiers. N’hésitez pas à rappeler si vous voulez réserver. Et à venir, si vous réservez ! Bonne journée monsieur Perrin.
Aussitôt prononcés ces derniers mots, son interlocuteur raccroche. Max reste sans voix, son téléphone à la main. C’est une histoire de fou ! Ou bien ce type se moque de moi, ou bien je suis en plein délire. D’abord ses malaises. Ensuite, cette histoire d’éruption volcanique qui semble ne jamais avoir existé. Et maintenant cette histoire de réservation insensée. Max se sent complètement perdu.
Incapable de trouver le sommeil, il tourne en rond dans son appartement la moitié de la nuit et passe l’autre moitié à se retourner dans son lit. Il décide de retourner au refuge. Grâce à cette décision ou à cause de la fatigue, il finit par s’endormir.
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