Kiera avait fermé les yeux durant son ascension et elle les rouvrit, fermement accroché à une grande tour. Doucement, essayant de garder son calme, elle se laissa glisser jusqu’à atteindre la cloche juste en-dessous qui grinçait dangereusement. Elle tomba lourdement sur le rebord, évitant de justesse une chute fatale.

En se relevant, sa tête cogna contre le campanile et Kiera grogna de mécontentement. La jeune femme se redressa et regarda autour d’elle. En face – il suffisait d’un saut pour sauter du rebord et se casser les jambes – se trouvait un large château possédant un ample escalier menant à une porte en bois. Il n’y avait personne autour. Même pas un oiseau.

Tournant sur elle-même, Kiera chercha un moyen de descendre mais il ne semblait pas y en avoir. Enfin, elle trouva une corde et descendit calmement pour atteindre le rebord du toit du château. Sur le toit, elle trouva une fenêtre et rentra par-là. Elle atterrit dans le vestibule et fit une roulade pour éviter de se faire mal. Heureusement qu’elle avait pratiqué du free running !

Le hall d’entrée était sale et délabré et nombreux tableaux se trouvaient au sol, salement amochés. Elle chassa une souris sur le parquet crasseux de son pied et continua son ascension à travers le château. Le silence était pesant, presque insoutenable. Kiera continua sa marche et grimpa sur les marches restantes du joli escalier et dû s’accrocher à la rampe pour terminer de monter. Arrivée en haut, elle jeta un coup d’œil, dépitée de n’avoir pas pensé à prendre une lumière. Poursuivant son déplacement, elle se hissa grâce à une échelle de corde et passa la tête au premier étage. Aussi sale que le rez-de-chaussée. Finalement, elle sortit totalement son corps à la seule force de ses bras et enleva les obstacles sur son chemin.

C’est alors qu’un vrombissement fit vibrer le sol et Kiera se retourna. Elle entendit distinctement le mot « Kiera » se répercuter sur les murs et courut vers une salle et se cacha dedans. La jeune femme entendait des pas qui faisaient trembler le sol et se recroquevilla sur elle-même. Le château Spooky n’avait rien d’idyllique.