CHAPITRE XII - PARTIE I

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Cela fait un bout de temps, que les heures se détaché de ma notion et que je n'ai pas mangé non plus, sans compter mes trois seules heures de sommeil. Le sol en béton n'en est pas la raison première. La prison m'a habitué à pas mal de choses dont d'accepter que le sol soit un lit comme un autre. 

Les cauchemars m'ont englouti de leur fureur. Le mot le plus approprié à mon état d'esprit serait la frustration. Ce sentiment relié à la colère et à la déception. Une forte opposition à mes attentes. Soudain la voix d'hier reprend son accent hautain:

" Cher prisonnier, l'heure de la première épreuve a sonné."

Je me lève sans patienter davantage et poursuis de mon regard cette voix qui provient, à la fois, de nulle part et de partout. La lumière s'éteint et je suis plongé dans le noir total. Cette situation ne dure que trente secondes avant que les flashs retentissent dans une sourde mélodie. Je découvre, non impressionnée, un tout nouveau décor. 

Par contre, une dizaine de personnes sont apparues, debout devant moi me fixant à l'arrière d'une vitre. Tous sont très soigneusement habillés d'une veste et d'un pantalon blanc cousu dans une matière très brillante qui m'est totalement inconnu. Je n'ai jamais rien rencontré de tel et je ne saurais dire si cela me plaît ou non.

Malgré la colère qui gronde, à l'intérieur de toutes les fibres de mon corps, je parviens, tout de même, à conserver mon calme. Mon instinct s'alarme et me demande de rester prudente face à ces étrangers, je ne sais pas de quoi ils sont capables. Tout au moins, pour l'instant... 

Mais il y a une chose que je ne comprends pas. Il est né une sorte de fascination spontanée dans le regard de ses gens, lorsque j'ai osé me mouvoir. Je suis de nature très curieuse, ceci sans doute est-ce pourquoi je désire ardemment découvrir leur provenance ainsi que la cause d'une observation aussi pesante. 

Lentement, je m'avance vers eux. Je contrôle chacun de mes pas, un à un, ils apprivoisent un chemin nouveau. C'est absurde, mais ils ne sont pas les seuls à être hypnotisés par autrui. Apparemment, cette attirance est réciproque, uniquement la mienne est sujette à leur identité. Il semblerait qu'un aimant nous sollicite, cette sensation ne pourrait être décrite autrement.

Je ne me préoccupe même pas de la paroi électrique qui m'encercle. Car je sais qu'elle n'existe plus, à présent, qu'ils sont là. Les lignes se resserrent et mon coeur bat la chamade, il est compliqué d'évoquer clairement mes sentiments s'agitant dans les mouvements de cette inaudible cacophonie. Seule la vitre me sépare de ses gens. Je m'immobilise et fixe l'un d'eux dans les yeux. C'est un grand homme qui doit avoir dans la quarantaine. Il me sourit et déclare:

« Ravi de vous rencontrer Andorra, je suis Albert, bienvenue parmi nous. Je serai votre guide et conseiller, durant ces trois prochaines épreuves.

Je remarque que le symbole de Zaia en rouge épingle sa veste blanche. Je suis définitivement dans la gueule du loup.

J'ai pu prendre une douche et faire tranquillement ma toilette. Le repas fut délicieux. Ce n'était pas l'un des meilleurs que j'ai pu manger de ma vie, mais après un séjour de six mois en prison, ce fut une véritable bénédiction pour mes papilles gustatives de sentir à nouveau la saveur de légume frais sur ma langue. On m'a donné une longue robe blanche pour pouvoir passer différent testes médicale. Un habit propre. La crainte des aiguilles ne m'animant pas, ce ne fut si pénible de faire une prise de sang. 

Par contre, l'entretien avec le médecin fut davantage éreintant pour moi. Je ne suis pas bavarde avec les inconnues, surtout ceux qui me fixent sans aucune pudeur. Je dois dire que le groupe médical ne respire pas l'euphorie. Cependant, ils furent irréprochables avec moi. Je prévoyais nettement plus pire comme première épreuve. Un examen poussé, mais rien de très extravagant jusqu'ici.

Assise dans le couloir menant au cabinet du médecin, j'attends mon guide qui sera présent, d'une minute à l'autre. Je profite de la solitude, l'angoisse a un tant soit peu diminué, je suis juste un peu distante vis-à-vis de ses gens. Évidemment, je ne leur accorde aucune confiance, c'est dans mes cordes. Il m'est encore difficile de réaliser que je suis là pour participer à The Tower. 

J'espère sincèrement que tous mes efforts vont payer. Je dois réussir pour mon fils, c'est la seule personne qui mérite que je me démène de la sorte. La vengeance a pris possession de mon destin sans que je la prie, ce fut instantané.

« Andorra ? M'appelle une proéminente voix masculine.

Je découvre M.Albert au bout du couloir immobile, un sourire fringant domptant sa mine. Je dois dire que M.Albert est un homme fort sympathique, c'est unique individu qui prit la peine de mettre à l'aise depuis mon arrivée.

  • Oui ? Je réponds.
  • Veuillez me suivre.

Je me lève suivant son instruction.

  • Où allons-nous ?
  • Je vous accompagne à la prochaine phase de cette épreuve. Vous serez soumise à des tests physiques et ensuite des tests de cultures générales pour déterminer le niveau de vos connaissances. Ces questions permettront aussi de vérifier vos aptitudes intellectuelles. Les muscles ne sont pas la clef pour remporter le titre, m'éclaire-t-il.
  • Que recherche la capitale en faisant cela ? J'interroge ardente de curiosité.
  • Tout ce que vous devez savoir, c'est que la capitale est assez clémente pour accorder à certains prisonniers, ayant commis par le passé de terribles erreurs, une faveur leur tolérant de supposer une vie beaucoup plus légère que claquemurée dans le fort d'Elario. Si je peux m'octroyer le droit de vous donner un conseil, c'est de cesser de vous poser trop de questions, sur tous les propos flous que vous rencontrez. En tout cas, jusqu'à la fin des épreuves. Faite. À force de remuer ainsi, vos songes vous mèneront à la folie destructrice. Il est meilleur de l'éviter.

Je ne sais comment argumenter face à cette réponse. Les paroles ayant fusé insinuent un sens onéreux. Cela dit, je ne suis pas tout à fait sûr de comprendre tout ce qu'il entend par ces métaphores. Je suis de nature assez exigeante, je n'apprécie guère qu'on n'accède à mes demandes. 

Seulement, je ne connais pas très bien M.Albert et je dois reconnaître que sa posture et sa prestance m'intimident. Il exerce sur moi une certaine autorité et je suis obligé d'avouer que c'est une première depuis mon arrivée en prison. Cet homme semble revendiquer une dérisoire somme d'actions de ma part dont l'idée m'échappe. Donc, je vais éviter de le froisser, pour l'instant.

  • Nous voilà, je vous laisse rentrer et nous nous retrouverons, à la fin de la session. Toutes les personnes qui vous aide sont des accueils, ne vous souciez pas d'eux, ils ne font en aucun cas partie de l'assemblé des juges. Bonne chance, -t-il avec assiduité, ses yeux bleus glaçants perçant mon regard, Et surtout, permettez-moi de vous rappeler de prendre soin de vous souvenir de mes conseils, Andorra. Je suis dans votre équipe à présent. »

Mon équipe ? Qu'insinue-t-il ? Je m'introduis dans la pièce que mon guide m'a indiquée et je découvre, à nouveau, une couleur blanche éclatante. Une jeune femme s'approche de moi et me suggère de la suivre. Nous arrivons dans un large espace où un équipement entièrement blanc est exposé sur un mannequin. 

L'accueille m'aide à enfiler la combinaison, en parallèle, cette dernière m'informe expéditivement quant aux instructions de la seconde partie de mon épreuve de la journée.

« Dans 10 minutes exactement, vous allez devoir pénétrer dans le centre d'observation et d'examen physique. Lors de cette preuve, aucune règle précise ne vous ait expressément imposé, l'unique contrainte est la suivante: vous aurez le droit de ramener qu'une seule arme avec vous. Elles vous seront soumises dans 5 minutes. »

La boucle de ma chaussure se referme automatiquement. L'éclairage s'amenuise d'emblée, me plongeant dans la pénombre, il m'est difficile de décerner les limites des murs. Je n'ai le temps de cligner des yeux que mon accueil s'est déjà absenté.

Soudain, les lumières prennent une teinte plus adéquate à ma vue. Une panoplie d'arme se dévoile face à moi, accrochée à un mur. Le choix est vaste, même très vaste et je me rends vite compte que je n'ai pas du tout les capacités requises pour me servir correctement de l'une d'entre elles. Mieux ne vaut pas m'encombrer et m'ajouter intentionnellement une difficulté. 

Mon seul atout est mon habilité et ma souplesse inimitable. Après, quelques secondes de réflexion, ne détenant pas autant de temps que je le souhaite, le dilemme est clos. Cet engin me sera, je l'espère, utile dans l'arène de combat, je la glisse discrètement dans ma poche.

Les armes disparaissent en s'affaissant dans le sol et une flèche noire désignant la gauche s'affiche sur le mur, elle me dirige vers une porte.

Surprise, je me retrouve à nouveau dans une pièce entièrement peinte de blanc de forme ronde. Aucune fenêtre, pas de vitre aucune sortie à l'horizon. Lorsque je me retourne, la porte se fond dans l'immensité des cloisons. Le plafond est très haut, je n'en vois presque pas la limite. Par contre le diamètre de l'espace de combat est vraiment restreint. 

Sans doute, pour donner du piment à l'épreuve... 

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