« Bienvenue à la seconde phase de l'épreuve numéro un, dans celle-ci vos capacités physiques vont être évaluées. Ne nous décevez pas... déplore une voix, la même m'ayant accueilli lors de mon arrivée. »

S'ensuit un compte à rebours s'inscrivant en grand sur l'une des parois en rouge.

...10...

Mes doigts apprivoisent l'air, je prends une grande inspiration. Je ne dois

pas laisser la peur ni le stress m'envahir.

...9...

Suis-je capable de surpasser un exercice de cette envergure ? Je ne me suis jamais réellement battue.

...8...

Impossible de ne pas cogiter. Impossible d'abandonner. Je ne me le permettrai pas.

...7...

Il va falloir que je me donne jusqu'au bout, qu'importe les obstacles que je

vais devoir abattre.

...6...

...5...

...4...

...3...

...2...

Et si ? Et si quoi ? Échouer. Et si j'échouai ?

...1...

Immédiatement, une première silhouette apparaît derrière moi. Je me retourne aussitôt pour la contrer. Apparemment, mes réflexes ne sont pas aussi mauvais que je m'y prêtais à y croire... Par contre, c'est à peine si je vois arriver une lame traverser les airs en ma direction. J'ai visiblement pensé aux meilleures, hâtivement. Celle-ci m'épargne de justesse, mais je ne devrais pas avoir autant de chances à la prochaine attaque. C'est un robot, un RAD pour être plus précise. Toujours est-il que celui-ci n'emprunte pas de traits à l'homme, ni bouche ni yeux, seul son corps lui est semblable, le reste ne s'apparente qu'à une peau crème métallique éclatante. Je me fige devant lui et observe rapidement mon adversaire. Toutefois, il ne possède aucune arme visible. Je me mets sur mes gardes, en essayant de maintenir entre nous une distance assez raisonnable pour qu'il ne puisse pas m'attaquer au corps à corps. S'il venait à me rattraper, je serais vraiment en très mauvaise position... Ces machines sont dotées d'une force herculéenne, et dotée de réflexes bien plus supérieurs que ceux de leurs créateurs, sans parler d'une intraitable rapidité. Une liste de compétence auquel je ne peux point rivaliser. Impossible, je ne tiendrai pas une minute face à lui, je suis bien trop menue...

Soudain, la bête de combat se rue vers moi. Je ne dois pas perdre mes moyens ne serait-ce qu'une millième de seconde... Je ne dois pas perdre mes moyens, me répétai-je tel un montrât.

Il se jette sur moi et me roue de coups de poing. J'arrive à en éviter quelques-uns, seulement, j'en reçois aux visages et dans les côtes. Je m'étale par terre et réussis, malgré cette puissante agression, à me relever. Heureusement, il me reste encore de la force et surtout de la volonté. Je ne me laisserai pas aussi facilement battre ! Une lame apparaît dans sa main gauche et il l'abat sur moi en essayant d'atteindre mes jambes. J'esquive son attaque en m'élançant dans les airs. Mes techniques de danseuse étoile finiront, peut-être, par me sauver la vie. Cependant, rien n'est joué. Fière de moi, je me repose trop sur mes lauriers et lui laisse une entrée. La vitesse imprévisible de la machine est insondable. Ses mains de fer empoignent mon cou et le lacèrent, il me projette violemment au sol. Le Rad a visiblement hâte d'en finir avec moi. Le choc de ma tête est sévère. Pourtant, je n'ai pas le choix, je dois, à tout prix, me relever... Ma vision se trouble et me quitte peu à peu... Non, non, je ne peux pas être aussi faible. Il m'est interdit de faillir à ce combat déterminant la suite de mon aventure. Les dernières ressources que je possède s'épuisent lourdement, je m'efforce de me rétablir pour terminer mon combat avec la créature. Quand je parviens à soulever mes yeux, je me découvre être encerclé par d'autres de ses compagnons... Alors là, c'est la merde. Il y a dorénavant six têtes autour de moi me reluquant de haut en bas sans s'en cacher. Ils attendent le moment opportun pour en finir avec leur proie. Que vais-je faire ? Putain ! Déjà que je ne pouvais en battre un, comment suis-je censé en saigné six avec des aptitudes physiques aussi réduites ? Soit je fais preuve d'une ruse indéniable, soit je ne sors pas vivante de cette phase d'examen. En outre, je ne suis aucunement prête à miser un sou sur leur indulgence.

Je manque considérablement d'oxygène à cet instant. La priorité et de me dégager de la pression de la main de mon premier assaillant qui me bloque à terre. Les autres je m'en occuperait plus tard. Une chose à la fois sinon, je risque irrémédiablement de me faire laminer. Une idée me saute à l'esprit. Il est clair que je n'arriverai jamais à user de ma force pour me défaire complètement de lui, par contre, je connais le point faible de ses copies mécaniques humaines.

Mes jambes se propulsent contre son torse et je parviens à l'éloigner un peu de moi. Mon souffle patientera, je m'arme de l'épingle que j'ai grassement dissimulée sous ma combinaison et rampe rapidement jusqu'à lui. Pourvu que... Une piqûre suffit à écraser mon ennemi. Dépourvu de ses fonctions motrices, le RAD défaillit sans percevoir ce qu'il lui arrive. Une multitude de cliquetis retentit dans l'air. Les doigts mécaniques du robot s'agitent dans tous les sens sans la moindre cohérence. Il semble se débattre contre un virus tout aussi puissant qu'invisible. Soudainement, sa tête ne tient plus droite et s'écroule sur le côté. Les bruits ont capitulé. Les RADS autour de moi ne cillent pas. Aucun d'eux ne se résoudra à passer à l'action. Leurs intelligences folles ne les résigneront pas à se lancer tête baissée contre leur adversaire, sans connaître ce que leur camarade a exactement subit de ma part. Je resserre mes poings, mes poumons ont finalement pu se revigorer d'air, en revanche, l'atmosphère reste électrique. La transpiration s'écoule sur mon visage suffoqué par la nervosité. J'espère ne pas avoir touché la fausse cavité.

La trêve semble avoir assez duré aux goûts de mes chasseurs. Ils veulent désormais abattre une bonne fois pour toutes la menace que la proie prolifère. Mais cette détermination n'a pas l'air d'avoir émergé de nulle part. Les ordres sont tombés. Il ne faut laisser au hasard aucun détail et leurs regards ne font pas défaut. Les RADS ont beau être des robots, ils sont fabriqués dans le but ultime de ressembler intrinsèquement à notre espèce.

Ils marchent d'un pas décisif vers moi. Malheureusement, je ne peux pas faire profil bas et m'enfuir, il faut impérativement que je reste aux côtés du RAD que j'ai récemment abattu. Mon coeur se retourne cent fois dans sa cage thoracique, j'inspire et expire pour garder la tête froide, mais ils se rapprochent de moi à une vitesse fulgurante. Sans crier garde, je reçois un poing d'une puissance inouïe dans la mâchoire suivi d'un autre dans l'estomac impliquant autant de force que le précédent. Et BAM ! Une de mes côtes s'est sûrement brisée. Deux d'entre eux s'occupent de m'immobiliser en m'élevant en l'air. Mes bras m'arrachent un cri perçant. Putain ! La chance ne me colle vraiment pas au cul ! Ils s'acharnent tous sur moi sans me laisser une seconde de répit ou bien la force de me débattre. Les examinateurs sont en train de tester chacune de mes parcelles sans négliger la résistante de mes organes et de mes os. Seulement, un bruit sourd interrompt ma torture. Tous s'immobilisent et s'interrogent sur la source de cet étrange sifflement. Mes prières ont été exaucées avec un peu de retard, mais au moins ils se sont présentés au rendez-vous.

Le RAD désactivé de ma part reprend du service, sa tête se relève machinalement. Il ouvre les paupières et une lumière rouge s'éveille dans ses yeux.

« Détruit les tous, je murmure dans un ultime effort alors encerclé par mes assaillants. »

Mon champ de vision endommagé, je ne vois que des silhouettes floues s'échanger des coups déchaînés dans un combat à morts. Mes oreilles n'entendent que les railles sourd du métal qui forge leurs armures s'entrechoquer.