Second round

2 minutes de lecture

La lumière explose dans mon appartement, alors que j'ai encore les yeux fermés. Ça, ce n'est pas logique. Je me lève tous les jours à 7h et il ne fait pas autant jour...

D'un coup, je me redresse, cheveux en bataille, habillé comme la veille, le cœur palpitant. Je pousse un cri étouffé en voyant l'heure. Je suis complètement en retard ! Sautant du lit, je manque de tomber en posant mon pied sur la bouteille vide. Je lâche un juron et me précipite à la salle de bain. Me brossant les dents tout en me peignant, je lâche de petits gémissements de panique en observant les minutes qui avancent terriblement vite.

Quelques secondes plus tard, je me retrouve sur le palier, terminant d'enfiler mes chaussures tout en sautillant, ma veste sous le coude et mon téléphone entre les dents. Je descends à toute vitesse les trois étages en apercevant le panneau hors service de l'ascenseur. Voulant prendre mon vélo attaché au poteau sur le trottoir au pied de mon appartement, je constate qu'évidemment, c'est ce matin-là qu'ont choisi des voyous pour en crever les pneus. Fulminant, désespéré, je cours comme un forcené et arrive à 11h précise à mon bureau, époumoné et éreinté, moite et en sueur.

Tout le monde devrait avoir un meilleur ami au travail. Ou un de ces collègues qui vous ramène des souvenirs de vacances et vous fait des gâteaux pour votre anniversaire. Une personne sympa qui vous remonte le moral. Moi j'ai de la chance, j'ai Sam. Fidèle à son poste, il m'informe qu'il m'a couvert en prétextant que j'étais aux WC, depuis plus de deux heures. Devant mon expression sidéré, il ajoute :

  • Tu sais, j'ai précisé que tu avais eu un sacré coup de froid et que la zone allait être inaccessible pour plusieurs heures. Plus personne n'a posé de question, souligne-t-il avec fierté.

Avec un sentiment de malaise des plus intenses, je prends mon poste où je passe le reste de la journée, terré derrière l'écran de mon ordinateur. Rectification, tout le monde devrait avoir un meilleur ami intelligent.

Je dois quand même une fière chandelle à Sam. Grâce à lui, personne ne m'approche de l'après-midi et je peux, en toute impunité, faire des recherches sur notre cliente sans risquer ma promotion. Madame Bender, 35 ans, est cadre dirigeante dans une société de publicité. Je trouve de nombreux communiqués et publications signés de son nom. Ils portent sur les études sociologiques et comportementales des consommateurs. Non seulement Adélaïde, de son prénom, a pour elle la grâce et la beauté, mais elle a également l'intelligence et la renommée. Je suis en pâmoison devant mon écran. Petit, je rêvais de devenir ce genre de personne : affirmée, forte, respectée. Je l'admire pour sa réussite. Peut-être qu'un jour, moi aussi je publierai. Sûrement un livre sur mes enquêtes, avec Sam en personnage principal. Je souris à cette idée amusante. Enfin, d'ici là, je dois évoluer dans mon travail pour gagner suffisamment d'argent et m'acheter l'appartement de mes rêves pour pouvoir quitter le 20 mètres carrés que j'occupe actuellement.

Devant le portail de la maison de Madame , je donne les consignes à suivre à l'équipe avec le plus grand sérieux.

  • OK. On cherche un téléphone, un ordinateur, un journal intime, n'importe quoi.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire NamiSpic ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0