Chapitre 50

4 minutes de lecture

Le vent soufflait dans les arbres. La forêt que je trouvais si apaisante d'habitude, prenait des airs de films d'horreur. Le peu de ciel que je pouvais voir, s'assombrissait au fur et à mesure que le temps passait. Je me dépêchais pour remplir mon panier de fruit et de noix et ramassai mes collets. Il était temps maintenant de rentrer à Liberta. Ce midi, nous aurions au menu du lièvre, accompagné de purée de pommes de terre et d'épinard. Ou plutôt des feuilles de bettes, qui ont la même saveur.

Ce repas partagé serait le dernier. Charlotte, Octavio et Fabien devaient partir pour leur randonnée cet après-midi. Il avait prévu de revenir dans trois jours, si tout se passait bien.

En arrivant au camp, je trouvais Octavio en train de charger les sacs. Charlotte, quant à elle, brossait les chevaux, pendant que Fabien s'occupait de la préparation des selles ou plutôt les couvertures qui devaient en faire office.

- Alors la récolte a été bonne, demanda Charlotte.

- Oui, vous allez pouvoir manger copieusement, avant votre départ.

- Et bien, j'hésite de plus en plus, dit Octavio.

- Pourquoi ?

- Le temps à l'air de se détériorer. Et l'idée de faire cette randonnée sous des trombes d'eau, ne me réjouit guère.

- Oui, il est vrai que le vent s'est levé depuis ce matin. D'ailleurs, je crois que le ciel va dans ton sens, dis-je en les nuages. Je sens même les premières gouttes. Bon, Si ça ne vous dérange pas, je vous abandonne pour aller préparer le repas.

Après dix minutes, la bruine devint pluie faible et quinze minutes après déluge. L'un après l'autre, mes amis arrivèrent dans Alana, trempés jusqu'aux os. Tommy, qui fût le premier, posa ces vêtements dégoulinants près du poêle, pour tenter de les faire sécher. De mon côté, j'allais chercher des serviettes sèches et en profitais pour frictionner mon homme.

- Et bien, je crois que tu avais raison Octavio, votre randonnée va peut-être être retardée.

- Oui, mais j'espère qu'il ne va pas pleuvoir trop longtemps. Les journées sont encore assez longues et les températures suffisamment clémentes, pour que cette expédition soit une réussite.

- En attendant, nous pourrions préparer le repas en cœur, proposa Charlotte.

- C'est une très bonne idée, dis-je en tendant le lièvre à Octavio pour qu'il le dépèce.

- Chochotte, dit-il avec un clin d'œil.

Octavio savait que je n'aimais pas ça et que, dès que je le pouvais, je trouvais une bonne âme pour le faire, à ma place.

- Tommy, je crois qu'il y a un problème, dit Edwina en montrant une fuite.

- Vite mets ça en dessous, dis-je en lui tendant une bassine.

- Nous ferions bien de faire un tour dans les différentes maisons, dit Octavio en me rendant mon lièvre.

Les garçons nous laissaient faire le tour d'Alana pendant qu'il allait inspecter nos demeures individuelles. Dans l'infirmerie et la salle de bain, pour l'instant, tout allait bien, mais deux fuites étaient apparues dans le cellier et avaient mouillé quelques paquets de farine. Il nous fallut rapidement agir pour limiter les dégâts sur nos réserves.

- J'espère qu'il ne va pas y en avoir trop, car il ne me reste plus beaucoup de récipients.

Dix minutes après, Tommy, rentra, attrapa un seau et reparti en courant. Fabien en fit de même, ce qui commença à m'inquiéter. Le temps passait et Octavio n'était toujours pas de retour. Mais heureusement quand il rentra enfin, c'était pour nous annoncer une bonne nouvelle, ou plutôt aucune nouvelle fuite chez eux.

- Où sont Tommy et Fabien ? demanda-t-il.

- Ils sont venus chercher des seaux.

- Ah, mince, j'espère qu'il n'y a pas trop de dégâts. Et ici qu'est-ce que ça donne ?

- Et bien, il y a une fuite dans le cellier, dis-je. Un sac de cinq kilos de farine a pris l'eau.

- On fera du pain d'épice, pour ne pas gâcher, proposa Charlotte.

- C'est une bonne idée, ça se conserve plutôt bien et ça sera idéal pour notre randonnée.

- Enfin, si on peut partir, dit Fabien en rentrant trempé dans la pièce.

- Alors ? Demanda Charlotte inquiète.

- Et bien il y a une fuite, en plein sur le lit.

- Merde. Il est tombé beaucoup d'eau dessus.

- Oui pas mal. J'ai peur que ce soir ça ne soit pas sec. J'ai allumé la cheminée et approché un peu le matelas.

- Pas trop près, quand même. Qu'il n'y ait pas un incendie en plus.

- Non ne t'inquiète pas ma chatte, j'y ai pensé.

Tommy en rentrant à son tour, nous annonça qu'il y avait une fuite dans la chambre du bébé. L'urgence était donc de réparer la maison de Fabien et Charlotte, ensuite celles d'Alana et en dernier la nôtre. Pendant que nous finissions de préparer le repas avec Charlotte, les quatre autres mettaient des vêtements de pluies pour s'occuper au plus vite des réparations.

Le lendemain matin, la pluie tombait toujours, de nouvelles fuites étaient apparue à plusieurs endroits et, sans relâche, Charlotte, Fabien, Octavio et Tommy confortaient les toitures. Nous avions perdu des sacs de sucres et nos derniers paquets de pâtes. Le moral des troupes était au plus bas.

Après trois jours de pluies ininterrompues, le soleil revint enfin, mais tout le monde était épuisé. Plus personne n'avait de courage pour la randonnée. Il fallait s'occuper des bêtes qui avaient besoin d'un abri pour l'hiver rapidement. Le matin, je préparais donc un petit déjeuner un peu plus copieux, avec des gâteaux fait avec le sucre et la farine qui avaient pris l'eau et de la gelée de pommes que j'avais faites la veille.

- À table tout le monde ! dis-je.

- Merci Naïa, j'ai bien besoin de ce genre de réconfort, dit Octavio en approchant ses mains de poêle.
- De rien... Atchoum !

- À tes souhaits, Naïa.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire toutendouceur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0