Je la trouve belle, non, je dirais magnifique. Elle m’hypnotise et mon entre-jambe veut aller plus loin. Or je ne peux me le permettre, pas avec elle, pas pour le moment. Même sa jolie robe jaune qui peu dénoté, la met en valeur.

Je ressens son hésitation devant le large choix de la carte et heureusement qu’elle n’a pas les prix, elle s’enfuirait à coup sûr. Je me moque gentiment mais ça n’a pas l’air de lui plaire alors je m’explique.

— Désolé, je pensais à une blague.

— Décidément, je te fais rire. Et sans indiscrétion, tu peux me la conter ?

Ses yeux deviennent sérieux et elle me fait peur. Elle se penche vers moi souriante, fière d’avoir réussi l’exploit de me déstabiliser.

— Eu…tu y tiens ?

— Oui.

— Bien, bien, j’imaginais juste ta fugue si jamais tu avais lu les prix du menu.

— C’est vrai que je n’ai jamais mis le moindre orteil. Néanmoins, si j’avais le budget, je me ferais plaisir. Tu fais quoi dans la vie, pour te permettre ce genre de luxe ?

— Je suis au chômage.

— Plus sérieusement ! Je ne te crois pas.

— Bon, ok. Je vais détailler un peu plus. Je suis réellement sans emploi et à vrai dire, cela me convient. J’ai hérité de mes parents, une belle part d’héritage à mes vingt-deux ans. Ne sachant pas quoi faire de toute cet argent, j’ai demandé l’aide d’un cousin bossant dans l’immobilier et ce dernier, m’a parlé d’investissement locatif. Ainsi, j’ai acheté trois appartements et je suis en passe de signer un autre. J’ai donc une rentrée d’argent sans avoir à côtoyer des êtres humains dopés aux cafés le matin et stresser des réunions l’aprèm. Et toi ?

— Eu, belle vie en tout cas ! Moi ? Sans emploi aussi mais je suis une phobique du travail.

— Tu as quel âge ?

— Vingt-trois ans et toi ?

— Trente-deux. Cela ne te dérange pas, les écarts d’âges ?

— Non...tu as choisis quoi manger ?

— Oui, je vais prendre le menu découverte et toi ? Au fait, tu n’es pas gêné que je t’invite ?

— Si un peu, c’est un peu trop pour un premier rendez-vous improvisé. En échange, je t’inviterais à un, plus raccord avec mon porte-monnaie et encore, quand je peux me le permettre. En tout cas, merci.

— Tout le plaisir est pour moi.

Une fois commandé avec une bouteille de champagne, je continue l’interrogatoire.

— Pour en revenir à nos questions, qu’est-ce qui t’a guidé par curiosité dans ce club ? Tu m’as dit, chercher quelque chose.

— Je ne sais pas comment expliquer les choses, c’est encore trop tôt. Et toi, là-bas, on ne trouve pas forcément le grand amour, à moins que je me trompe. Et puis, on vient accompagné. Ce qui m’a surprise, c’est qu’on m’a laissé passer…j’aurais dû moi aussi l’être.

— Je comprends tes craintes et si tu veux parler librement, on ira dehors. En tout cas, sache que d’une, j’étais avec une femme et de deux, on peut trouver l’amour.

— Qu’a tu fais de cette pauvre dame ?

— C’est juste une nana rencontré sur un site de rencontre. J’ai vu qu’on n’avait rien en commun et en toute franchise, c’est elle qui m’a attiré dans ce club.

— Ha oui, moi qui pensait que tu es connaisseur de ce genre de lieu.

— Non pas spécialement.

— On est donc deux âmes qui se sont perdus. Et je vais te faire répéter, mais pourquoi moi ?

— Le coup de foudre ne s’explique pas, Julie. Sinon, parle-moi plus de toi. J’aime entendre les femmes se dévoiler un peu plus.