Des preuves d'amour

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— Nils ! Nils ! Ouvre-moi ! Je sais que tu es là !

Je tambourine et je sonne en espérant qu’il y aille bien. Mais son silence après son ultime sms, il y a moins d’une heure « SOS, sauve-moi », ne me rassure pas, loin de là. Je consulte mon téléphone et hésite à appeler les secours.

Je retente de l’appeler. Je décide d’entrée remarquant que c’est ouvert et avance doucement en ayant peur d’un cambrioleur. Et il y a de quoi car tout est en bazar. Qu’est-ce qu’il c’est passer ? Je démarre par le salon.

— Nils ? Nils ?! C’est Julie, je suis là, dis-moi où tu es ? Dis-moi que tu vas bien ?

— Qui êtes-vous ?! Sortez de là !

Je me retourne pour faire face à un homme coiffer en catogan avec une bouteille fêlée. Il a autant peur qu’inquiet. Je me rapproche souriante et lui tend ma main :

— Julie, une rencontre de Nils et vous ?

Il se détend en lâchant son arme de fortune et me serre la main.

— Victor, son ami d’enfance. J’imagine que vous avez eu son sms ? Depuis quand vous vous connaissez ? Il ne m’a jamais parlé de vous.

— Depuis quelque jours. J’ai eu son sms aussi tout à l’heure. Je pense qu’il ne faut pas trop tarder.

— Oui, vous voulez qu’on cherche ensemble ? S’il y a quelqu’un encore dans les parages, faut mieux rester grouper ?

— Le ou les agresseurs, voleurs sont déjà partit je pense. Montons.

On se déplace plus vite, en comprenant qu’il n’est pas en bas. L’étage est aussi dans le même état et on le retrouve prostré dans le placard de sa chambre. Je ne sais comment réagir et j’intime l’aide de son ami. Ce dernier s’approche en douceur de lui, se place en face et ses mots semblent faire effet.

— Parle-nous, parle-moi Nils. Tu nous a fait venir.

— Vic, Vic, ma mère ! Ma mère !

Il a le regard fou et agrippe la chemise de Victor. Son ami me demande d’un regard d’approcher. Il essuie les larmes de Nils et continue de le rassurer. Je restes ébahis par ce spectacle touchant. Je pensais que seules les femmes étaient censées être plus maternelles. Une autre idée reçue à rayer de ma liste. Je m’installe derrière eux, sur le lit.

— Raconte-moi. Tu as vu ta mère et t’a tout bazarder par peur ?

— Oui mais pas de fantôme. C’est juste que…une dame m’a appelé, son mari mort avait apparemment eu une relation avec ma mère ! J’ai fouillé et trouvé moi aussi des preuves ! La dame vient samedi ! Ma mère ! Ma mère a trahis mon père !!

— Ecoute, c’est du passé, d’accord ? C’était les affaires de ta mère, tu comprends ?

— Elle m’a trahi aussi ! Elle nous a menti !

Il se laisse bercer. Et moi, j’essaye de trouver mes mots.

— Elle t’aimait Nils, elle n’a jamais cesser de t’aimait. Ne l’oublie jamais.

— Nils, rappelle-toi, qu’on ne comprendra jamais nos parents. Ils ont eu sans doute leurs raisons. Le plus important c’est…

J’hésite à dire la vérité devant son ami. Ce dernier m’encourage.

— C’est que je t’aime. Tu le sais et je te le rappelle aujourd’hui. Enfin, je ne sais pas si c’est le bon mot mais tu me plais et je désire t’aider à avancer. Tu m’as promis qu’on va apprendre à s’aimer. Je suis là, ton ami est là. Ça peut paraitre dur, ce que je vais te dire mais ton ami à raison. Ta mère t’aimait, j’en suis persuadé comme moi je t’aime. Je serais là pour ton avenir, notre avenir si tu désires toujours de ma main tendu.

Nils me fixe sans un mot. Il semble revenir à lui petit à petit. Il se lève avec notre aide et demande à son ami :

— Merci mon pote, je, je n’explique pas ce qui c’est joué dans mon esprit. J’aimerais rester un peu avec elle, tu me préparer un verre d’eau en bas ?

— Tu m’as fait effectivement peur comme avant. Oublions alors l’incident et si tu veux, je vais commencer à ranger.

— Merci de ta fidélité.

— Un roi sans son fou est comme…

— Une reine sans sa dame. Encore merci.

Une tape amicale et Victor sans va. Je me rassois et attend que Nils fasse de même. Il prend son temps comme un vieillard en massant le visage. Je le force à me regarder et lui offre un doux baiser.

— Le coup de foudre est toujours en cours ?

— Nils, souviens-toi, je ne connais pas la vrai définition de l’amour véritable et je ne pense pas qu’il est une définition unique. Je désire la définir ensemble, la construire ensemble.

Il serre ma main qui caresse sa barbe naissante.

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée de me connaître plus que ça. Je ne pense pas être le bon.

— Je ferais mon propre avis mais pour le moment, je ressens que tu as besoin d’une présence. Quelqu’un qui te fais changer les idées noires.

— J’ai justement besoin de vous pour ça. Je ne pensais pas que tu répondrais à mon appel. Tu penses que je dois brûler toutes les preuves ?

— La dame qui en a trouver, elle vient avec des documents ?

— Oui…

— Ils sont où ?

— Dans leurs chambres. Je pense attendre sa venue.

— Tu as besoin de moi ?

— J’aimerais oui…

— Je serais là.

— Merci. Bien, je vais m’hydrater et on rangera tout ça ?

— Pas de problème.

Il m’embrasse lui aussi délicatement avant qu’on descende. Le midi, on mange ensemble et j’apprend à découvrir son ami. Puis je rentre chez moi car j’ai une partie importante en ligne, jouant dans une guilde.

************************

— Alors mon pote, après ces belles frayeurs du passé, après avoir parler avec la belle Julie, je désire justement que tu m’en dises plus sur elle. Vous n’avez pas dévoilé votre lieu de rencontre. Et puis, tu ne m’as pas expliqué non plus, ta soirée au club avec Samantha.

Je ris nerveusement tandis qu’il se sert un énième verre de vin en début d’après-midi. Capable de boire deux bouteilles dans la journée en toute élégance et fumant un cigare qu’il garde toujours dans sa veste. Je me sers aussi et je m’installe confortablement dans le banc dehors en écoutant les oiseaux.

— Julie, n’est pas une femme comme les autres.

— Merci de ta précision, je l’ai bien remarqué. Une fille qui désire couper son après-midi avec de beaux garçons pour aller se planquer en jouant à Gang of North, ça ne court pas les rues.

— C’est parce que tu es encore là, gros bêta ! Bien, remontons le fil des jours.

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