Faire taire les doutes

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J’ai prévu de le revoir après ce samedi encore fort en émotions. Hors, depuis quatre jours, je le balade en excuses. J’ai peur en vérité de vivre avec un homme hyper sensible. C’est horrible, je sais, mais c’est juste que, comment pourrais-je l’aider, si avec moi-même, j’ai déjà du travail ?

Et puis, on a certes quelque point communs mais j’ai aussi une crainte d’une vie à deux. Des possibles disputes…Pour me faire un autre avis, je me crée un compte sur un site de rencontre. Rapidement, des hommes avides de mon corps et rien à me mettre sur la dent.

Une semaine après, j’arrive à rencontrer à un homme dans un café. Il correspond bien à sa photo. Des lunettes carrés, un livre ouvert devant une tasse de café à dix heure. Je m’assoie en face de lui et daigne lever son regard océan. Il ferme son livre et me sourit.

— Enchanté, Julie c’est ça ?

— Oui et toi c’est bien Charles ?

— Oui, tu veux boire quelque chose ? Je t’invite.

— Un café merci.

Une fois commandée, je lorgne le titre du livre. « Les blocages de nos sociétés modernes contre les réussites de celles dites obsolètes. Essaies de Pégaz Kruchent ». Il remarque ma curiosité.

— Il y a deux jours, je t’ai expliqué que je suis en fac littéraire ?

— Oui

— Tu m’as dit que tu écrivais. Je lis beaucoup comme tu vois sûr divers sujets de sociétés et autant de la fiction. J’aime découvrir de nouvelles plumes.

— Bé je partage des photos de nature surtout et j’écris des poèmes en rapport. Je rédige aussi des articles sur mon jeu.

Durant mes échanges, mon œil dévie vers Nils qui m’a repéré. Il est dehors sous la pluie, triste et il s’en va. Je ne veux pas penser que je le quitte. J’ai fais une erreur de communication et je préfère couper court au date.

— Excuse-moi Charles mais je ne pense pas que ça va le faire.

— Je le voie pas. Ton iris n’arrêtais pas de baver sur le pauvre type sous sa capuche Quechua, un pauvre toutou en manque affectif.

Son ton est d’un coup mauvais et j’ai bien fais de pas rester. J’amorce un mouvement mais le type me serre mon poignet. Il se penche encore plus menaçant.

— Ne jamais faire confiance à ces petites choses sans défense, si tu leur donne trop à manger, un jour tu finiras soumise. Il te faut un homme comme moi, égal à égal. Je respecte les femmes.

Je panique et regarde autour de moi en quête d’une aide. Je suis seule et il en profite pour recharger.

— Dommage que tout finis si tôt, cependant c’est une bonne chose. Tu sembles pas très cultivé, une pauvre femme qui joue aux jeux, reste à s’imaginer quelque chose… J’aimerais une femme comme moi tu vois, à la recherche d’une notoriété, une perfection. Maintenant, sors de ma vue.

Il me relâche et je sors sans demander mon reste. Je m’effondre contre la vitre en larme avant de me ressaisir et chercher Nils. Je demande à des passants et j’arrive tremper dans le parc. Je le retrouve assis sur un banc à fixer les canards. Je me place en face et le force à me regarder.

— Nils !

— …

— Nils ! Ecoute-moi au moins.

— Tu inventes des excuses, tu ne réponds plus et je te vois avec un autre homme…j’ai compris que c’était qu’un coup de foudre, on a bien couchés, c’était bien. Tu étais là pourtant et tu m’as promis comme moi qu’on apprendrais à s’aimais. Comme ma mère, tu m’as trahi…comme mes autres amis. Plus de raison de se revoir.

Il se lève et je dois le retenir par mon honnête en hurlant presque tellement la pluie s’abat plus fort.

— Nils ! Pardonne-moi mes silences et mes mensonges. C’est que j’ai peur de l’engagement et que je …

Il se retourne et attend la fin. Son regard me confirme qu’il n’est pas convaincu.

— Que j’aimerais vraiment t’aider mais j’ai du mal à me connaître, à réussir à dévoiler mon potentiel, me faire confiance. Tu me manques vraiment Nils ! Je n’ai jamais cesser de penser à toi !

Il ne bouge toujours pas et je m’approche de lui pour lui caresser le front. Il se réveille en douceur pour faire de même pour mes lèvres. Je n’en peux plus et je l’embrasse passionnément. Surpris il y répond et on rit nerveusement.

— Vient, on va se réchauffer dans un bon bain.

— Hihi, merci de me donner une autre chance.

— Te voir avec quelqu’un d’autre m’a fait du mal c’est sûr mais de mon côté j’ai eu aussi besoin de réfléchir sur la suite à donner à notre relation. J’ai moi aussi peur de m’engager, je n’ai jamais eu de longue relation.

Il prend ma main sans me laisser lui répondre et on marche vite jusqu’à sa voiture. Il prépare le bain mousseux dans sa baignoire ovale et sort du champagne qu’il dépose sur une table en bois au centre. Je me sens comme dans un film romantique… Plus on bois, plus on se rapproche et d’autres sensations nouvelles arrivent.

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