Instruction à la dure
— Urbain m’a parlé de toi. Une jeune femme d’une vingtaine d’année, brune et des yeux de chouette effaroucher.
J’ai tiens toujours ma valise et reste ébahie devant son hilarité d’une voix rauque. C’est une femme de couleur d’une cinquantaine d’année, bien en chair et habiller d’une robe léopard. Le lieu ne me donne pas confiance. Entre de la tôle et du bois. Au loin, des jeunes filles nues s’amusent avec des hommes et je repère des portes de chaque côtés.
— Bien ma jolie, c’est quoi ton petit nom ?
— Julie
— Ton nouveau nom, montre-moi ta carte.
— Urbain ne me l’a pas encore donné.
— Je vois, il préfère attendre la fin des trois mois. Alors, je vais t’appeler Bérénice, ok ?
— Oui et vous ? C’est Malya ?
— Ouai, mais les filles me surnomme May. Je vais te tutoyer et tu vas me vouvoyer le temps nécessaire. D’habitude, je met tout le monde à égalité mais pour toi, je fais une exception. Des questions ?
— Eu, oui. Plusieurs notamment, où je dors ? Et je pourrais voir mon homme ?
— C’est pas une prison ici. Bien sûr, vous pourrez vous voir, seulement, le mercredi et le week-end.
— Vous savez ce qu’il va faire ? Urbain nous expliquer qu’on va apprendre à se servir des armes par exemple.
— Il est entre de très bonnes mains. Au pire, il te dira tout dans quatre jour, pour votre premier jour de retrouvaille. Bien, tu as du boulot, je vais t’emmener dans ta chambre pour commencer.
On ressort pour aller quelques cabanes plus loin, à cinq minutes. Elle ouvre l’une d’elle, le numéro six où se trouve deux lits simples. Un homme torse nu aux abdos est assis sur la gauche avec un tatouage de serpent sur le torse ainsi qu’une arme lourde entre ses jambes. Il semble avoir la cinquantaine.
— La salle d’eau est derrière la rideau. Tu as une armoire derrière le lit pour ranger tes affaires. Je sais que tu te demandes pourquoi il est là. Ici, chez nous au camps, c’est assez unique. Les filles dorment toujours avec un garde. Interdiction de coucher ensemble si c’est découvert, l’homme en porte les conséquences. C’est pour éviter des histoires de viols notamment. Je vous laisse faire les présentations et tu me retrouve au club dès que vous aurez finis. Je n’ai pas d’heure de rendez-vous. Prend ton temps ma jolie, je t’explique ensuite ton travail. A plus tard.
Elle referme la porte avec un clin d’œil et j’angoisse quand l’homme se lève pour effleurer mes lèvres. Il m’embrasse délicatement et j’arrive à le repousser pour lui affirmer mes pensées devant sa moquerie.
— Vous ne devez pas me toucher ! Et puis j’ai un petit-ami ! Visiblement, vous n’êtes pas très au courant de vos propres règlements !
— Quel cran ! Tu penses sérieusement gober ce qu’elle dit ?
— Bien sûr ! Je suis ici pour…enfin peut vous importe !
— Je suis au courant comme tout le camps ici. Je m’en fiche de ta mission. Je suis ici pour une chose.
— Laquelle ?
— May protège ses poulettes mais elle sait très bien que derrière chaque cabane, les draps ne restent pas immaculés. Je t’aurais dans mon lit ou dans le tiens. Ici, tout le monde se fiche de l’infidélité. Le plaisir avant tout.
— Pourquoi elle m’aurait menti ?
— Elle joue avec les nouvelles c’est tout. Mais bref, je t’aurais et ne pense même pas que ton mec va tenter de sauver. On lui a sans doute expliquer et je vais faire de même pour toi. Si tu tente de fuir, c’est simple, on se débarrasse de toi. Et de ton mec. L’un paye pour l’autre.
— Je…
— Bé oui, tu crois quoi ? Que notre chef aller gentiment partir avec vous dans un road-trip pour buter quelques faces de rats et que vous rentrez chez vous ? Haha, ici, en tout cas ici, on se soumet aux règles du caméléon. Les femmes sont le rôle qu’on attend d’elle, cuisiner, tâches ménagères et coucher. Il y en a très peu qu’ils sont des cheffes. Tu comprends ?
— Oui…
— Tu sais quoi ?
— Non…
— Le chef voit en toi, du potentiel. Vous passez trois mois de test, vous allez buter des rats et quand vous reviendrez ici, ton mec aura sans doute pris du galon et toi aussi. Je ne pense pas que tu iras aidez May ou une autre. Je pense, qu’avec ton mec, vous irez agrandir le camps dans une autre région ici ou dans le monde. On va t’arranger ses yeux de merde pour en faire une femme fatale. Une teinture noire et le tour est joué. Tu piges ?
— Oui
— Mais avant de rêver, range tes affaires.
Il se rassoit pour nettoyer son arme. Je m’avance doucement pour faire ce qu’il me dit tout en essayant de faire taire encore une fois mes angoisses. Je n’ai aucune envie de coucher, ni avec lui, bien que beau garçon, ni personne. Hors, l’idée de devenir une vrai cheffe respectée, me séduit et je me projette facilement avec Nils dans un destin impitoyable. J’ai toujours voulu ouvrir cette part d’ombre…Pour le moment, elle est floue et je pense à Nils. Je le sais plus brave que moi.
— J’ai terminé, je vais là retrouver. Au fait, avant que tu me répondes, je vais mettre les choses au clair. Je vais la voir et lui dire que je suis pas une idiote, bien que j’ai accepté d’être ici par amour, je suis donc volontaire. J’aurais compris plus facilement les choses même si jamais, tu m’auras dans ton lit ou le mien. Bien que j’ai vingt-trois ans, je ne suis pas une fille facile. Voilà, à plus tard.
Il continue de se moquer de moi surtout de ma démarche assurée. Il me stoppe pourtant avec son pied ce qui me fais trébucher sur ses genoux. Je tente de sortir mais il m’entrave.
— Bien tenté ma jolie mais May joue comme beaucoup d’hommes avec vous. Je t’aurais de toute façon. Je pourrais même commencer en te disant que si tu n’obéis pas, il sera torturé…
Il palpe mes seins avec insistance tout en me chuchotant.
— Tu ne veux pas n’est-ce pas Julie ?
— Vous connaissez mon prénom ? Je ne veux bien-sûr pas !
— Tant mieux. Moi c’est Vin et on va désormais se tutoyer. Je vais te libérer, j’ai affaire de tout façon. Et sinon, on est d’accord que tu ne vas rien lui dire ?
— Oui…
— Oui qui ?
— Oui Vin…
— Merci ma jolie, file.
Il me lève pour frapper mes fesses et je pars sans demander mon reste. Je retrouve la maison et attend May qui termine d’échanger avec un client.
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