Aux origines
Seule, pour cette première nuit, dans la peur, je me concentre sur ma vraie personnalité. Je revis les cris, les coups et le harcèlement à l’école…
J’ai toujours voulu me venger mais j’avais peur de ne plus me reconnaître. La haine grondais toujours en moi.
Et aujourd’hui, elle est prête à exploser pour tout ce qui m’arrive. Je veux briser ceux qui ont osé s’attaquer à moi.
Y compris moi-même. Je m’en veux d’avoir étais une nouvelle fois stupide. Cherchant l’amour à tout prix, de peur qu’il s'éloigne… je suis maintenant ici, loin de ma routine.
J’ai peur qu’on m’abandonne, qu’on me maltraite, me rabaisse…
Pourtant je dois prouver aux autres, à mon homme, à moi-même, de quoi je suis capable pour résister aux tempêtes..
Je tourne ma tête vers Vin qui me fixe toujours comme un loup. Il caresse ma cuisse et je repousse.
— Pas ce soir…
— Chut, c’est mon soir. Je t’ai dis que je t’aurais et visiblement, tu n’as pas encore couché ma chérie.
— On m’a dit d’observer..
Il se jette soudain sur moi et remonte ma nuisette. Il me touche et me fait taire.
— Ce n’est pas un stage d’observation. Demain tu vas t’y mettre ! Ici, les femmes sont nos petits plaisirs. On partage tout par amour du clan.
— Hum…
— Tu n’as pas le choix sinon la mort.
— Hum…
— Arrête de bouger !
Il me frappe plusieurs fois et il se fait plaisir en en me laissant pleurer. Je me rappel d’un coup de Felipe, on avait juste dix-neuf ans, on se voyait de temps en temps dans une boîte de nuit. Un soir, après avoir trop bu, il m’a ramené chez moi. Il voulait coucher avec moi, j’ai essayé de refuser mais il m’a frappé, me faire encore boire pour se soulager. Un copain était là aussi…
Vin à terminer heureux et sort fumer. Les images bien enfouis sont remontés et me noient.
****
Ma famille était des victimes collatéral. Ma mère, Urbain et Hector, de très bon amis, qui cherchaient dans la délinquance, de quoi se nourrir ainsi que de s’en sortir.
Ma mère était restée la même jusqu’à sa mort. Se sacrifiant pour les autres…
Je ne dors pas, je pleure. Me souvenant de nos rire, de nos vacances, de nos espoirs. Elle me manque et n’aurai évidemment pas aimé que je me venge de qui que ce soit.
Elle me disait toujours de rester neutre. Ne pas chercher les conflits. D’être polis, respectueux des autres.
Mais aujourd’hui, je ne suis plus ce petit garçon. Je suis un homme brisé, en proie aux doutes et aux angoisses.
Je me ressaisi pour aller me coucher le plus sûr de moi. Je dois montrer le peu de courage que j’ai pour rendre fier Urbain, Julie et les autres.
J’ai toujours joué un jeu comme ma mère. Même si j’ai peur de prendre goût au sang…
Apprendre, s’adapter… j’espère que Julie fera de même.
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