Briser la routine
Un an qu’on est là. Elle couche, cuisine. Moi, je tire, je chasse, je bois. Trop et je commence de plus en plus à m’agacer. On a fini la formation, pourtant Urbain refuse de partir sous prétexte qu’il n’a aucune information, aucune piste.
Je me met à penser que c’est peut-être lui, le coupable ou qui protège des copains à lui. Et pour calmer ma frustration, je pratique la musculation, la boxe et parie sur des combats de coque. Julie n’est pas du même avis, hors dans cette littéral jungle, on doit survivre.
Un matin, je bois ma deuxième bière sur la terrasse, quand Urbain s’installe avec son cigare. Une routine silencieuse depuis trois mois, jusqu’à maintenant. La pluie en continue depuis trois jours met aucun frein aux affaires.
— Ecoute mec, je te sens en ruine car je t’ai refusé qu’on parte.
— Hum…
— Tu es un très bon élément et je n’étais pas très honnête avec toi. Depuis la fin des trois mois promis, je voulais réellement qu’on quitte le camps pour interroger, buter chaque salaud de chaque gang qui me pourrissent mes affaires. Par chance, ils aurait là-dedans, tes putains de rats.
— Où tu veux en venir ?
— Je suis vraiment une merde. J’ai demandé à mes hommes de chercher la bonne proie, en vain. Reconstituer tout les faits de suspects. En vain…En fait, je veux que tu restes diriger la base. Je me fait vieux. J’ai fait le tour et toi, par ta détermination, les bonnes relations, l’ambiance que met, tu es parfait pour ce rôle. Dès le moment, où tu acceptes cette clef, tu pourras avoir tout ce que tu veux. Quitter à tout jamais, partir tuer ou rester ici avec ta femme pour fonder une famille. Tu as carte blanche, et tu auras toujours mon soutien.
Je le regarde, me lève pour finir ma bière d’une traite et fait mime de partir en chercher une quand je décide de passer à l’action. Je sors mon flingue pour le surprendre. Il ne réagit pas.
— Une question.
— Mec, calme-toi ! On…
J’avance la pointe sur son front en sueur et je suis fier que mon plan fonctionne.
— Tu me mène en bateau depuis le début ! Si tu avais des pistes, tu aurais depuis longtemps, tuer ou même nous emmener ! Alors, oui, finalement, on est pas si mal ici. Des putes, de l’alcool, des combats de coqs ! J’ai déjà l’amour, le sang sur mes mains, manque plus que la gloire et former mon mythe. Si tu veux vraiment m’offrir ta place, tant mieux. Maintenant, debout et suis moi ! Sinon, je tire.
Il obéit et on s’avance jusqu’à la place. En silence, les gens comprennent et je repère Julie dans la foule. Elle ne comprends pas.
— A genoux !
— Tout va bien ! Juste une discussion avec un pote.
Il détend l’atmosphère et ses hommes rangent leurs armes.
— Bien, tu veux toujours que je prenne ta place ?
— Oui Léonidas ! C’est vrai et du moment que tu dis oui, devant les autres, tu vas être le chef. Les autres te suivront !
— Bien, j’accepte.
— Super ! Alors, maintenant, tu peux me libérer ?
— Tu es bien stupide ! Tu m’as passé le pouvoir ! Et ton sors est entre mes mains ! Une question. A tu tué mes grands-parents ?!
Il transpire et je l’ai cerné. Il panique, s’agite et essaye de nier.
— Oui ou non ?!
— Oui…mais on me l’a demandé ! Laisse-moi t’expliquer !
Je souris et décide de tirer dans sa jambe gauche.
— Maintenant que j’ai tout. Qu’on l’enferme ! Je t’interrogerais plus tard, mon salaud ! Et je me ferais un plaisir de couper la tête à tes copains qui se cachent ici ou ailleurs.
Quelques hommes le récupère et l’emmène ailleurs. La foule m’acclame pour mon courage et me félicite car je suis appréciée. Julie pleure dans mes bras et demande à partir. Je l’emmène dans la maison pour lui dire d’attendre.
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