Chapitre 2
« La vengeance est un arbre épineux, qui ne saigne que celui qui a choisi de le gravir. »
- Idriss Lionel F.
VENGEANCE
1 septembre.
23h50. Portland. États-Unis.
Anonyme
La pluie battait la vitre de la voiture avec violence. Le tonnerre qui éclaircissait la forêt sombre grondait face à cette avalanche.
Habituel pour un mois de septembre à Portland.
Une cigarette coincée entre mes lèvres, je me concentre sur les informations que mon interlocuteur me transmet à travers l'appel.
– Ta cible est Bradley Fontaine, un PDG d'une cinquantaine d'années. Il se trouvait sur la vidéo du Darknet de ta petite soeur, m'informe-t-il.
Je me cogne la tête contre le siège me remémorant les passages de la vidéo. Je n'avais aucune force pour sauver ma petite sœur à l'époque de son enlèvement, la peur m'avait envahi empêchant mon corps de faire le moindre mouvement.
C'est ma faute.
Je chasse ses pensées morbides de mon esprit. Je n'ai pas le temps de divaguer ailleurs, je dois garder le contrôle au risque de me noyer dans les profondeurs sombres.
Le contrôle est nécessaire pour garder l'équilibre.
– Parfait. N'oublie pas de couper les caméras de surveillance et d'ouvrir le portail, ordonné-je en récupérant mon sac sur le siège passager.
Je jette mon téléphone coupant l'appel et me dirige en direction de la demeure de ma victime en prenant la peine d'enfiler mes gants pour ne laisser aucune empreinte sur mon passage. J'ajuste la capuche sur mon crâne et mets mon masque qui a une particularité à moi : Le masque de ghost face rempli de tache de sang de mes victimes.
Mon coéquipier vient juste de couper les caméras de sécurité et de m'ouvrir le portail des enfers qui m'amène jusqu'à une immense cour.
En entrant dans la maison, mon pouls s'accélère, déterminé, l'adrénaline me consume comme une drogue.
J'ai l'habitude de tuer depuis mes quinze ans. On m'a créé pour devenir un monstre, un mercenaire qui détruirait tout sur son passage, et je me suis promis d'anéantir tout, c'est enculer de riches qui utilisent la violence, les trafics d'humains et les sacrifices d'enfants pour être les plus puissants et riches du monde. Je vais les anéantir un par un, même si ça doit me coûter la vie.
Je suis destiné à mourir.
Je me dirige silencieusement dans le salon et m'installe derrière son fauteuil où il a la fâcheuse habitude de s'asseoir pour siroter son verre de whisky.
Je sentis son poids s'affaler sur le fauteuil. Je n'attends pas une seconde de plus et saisis mon couteau. Mon corps se guide vers lui le maîtrisant, j'appuie ma lame fraîchement taillée sur sa carotide.
Ni une, ni deux, le verre de whisky éclate en morceaux au sol et un cri de surprise s'échappe de sa bouche. Une excitation malsaine court le long de mon échine en décelant la peur au fond de ses prunelles que je rêverais d'arracher.
Il pue la mort avant même de l'être.
– Qui...qui êtes-vous ? Je vous en supplie ne me tuez pas..., dit-il, tremblant de peur.
La capuche rabattue sur ma tronche masquée, je lui susurre :
– Ferme-là, c'est mieux pour toi.
– Pitié...que voulez-vous ? De l'argent ? Ma maison ? Je vous donne ce que vous voulez ?, demande-t-il.
– Putain ! Mais ferme ta gueule ! J'ai tout ce que je veux quand je veux, connard, hurlé-je.
Je lui assène un coup violent sur la nuque. Son corps gras s'affale comme une vieille ordure sur le fauteuil.
J'ai les nerfs à vif à cause de ce connard.
Je ne perds pas de temps et l'attache fermement à l'aide d'une corde contre son fauteuil. Au moins, je suis sûr qu'il ne pourra pas m'échapper comme celui de la dernière fois.
Inspirer.
Expirer.
Savourer.
Que le spectacle commence.
Que justice soit faite de mes propres mains.
Je me sers un verre de whisky et en prends une gorgée avant de débuter la torture impitoyable que je vais lui faire subir.
Je m'approche et lui arrache sa chemise.
La pointe de mon couteau coulisse le long de son visage jusqu'à son abdomen ce qui le réveille soudainement. Il est revenu à la raison plus vite que prévue.
Merde.
Je place ma lame vers son œil droit et attrape violemment son visage avec fermeté à l'aide de mon autre main.
– Tu hurles, je te tue. À vrai dire même si tu hurles qui viendra à ton secours ? Personne. Je vais te tuer et ton sang va couler dans mes mains. Et putain, j'aime ça, lâché-je.
J'ouvre mon sac où se trouvent tous mes ustensiles indispensables de torture. J'en sors un couteau plus pointu et plus coupant que j'enfonce dans son abdomen en descendant tout le long de son bide rempli d'alcool.
Une longue tache de sang se dessine et mon cœur manque de louper un battement. L'excitation parcourt tout mon corps. L'entendre gémir de douleur m'apporte tellement de satisfaction.
– Je vous en supplie...arrêtez. Que voulez-vous ?, pleure-t-il.
Je m'assois sur la table basse en face de lui.
– Qui est le patron de la secte Ouroboros ?, demandé-je
– Je ne sais pas, monsieur. Je vous le jure, je ne l'ai jamais aperçu, dit-il en suffoquant de douleur.
Je n'ai aucune patience ce soir, et ce trou du cul est en train de m'agacer. J'ai tellement de papier à signer qui m'attendent demain en plus de ça. Il est entrain de mériter. On va augmenter la cadence.
– C'est simple, mon vieux. Ce couteau est sur le point de s'enfoncer dans ta trachée, l'avertis-je. Et je commence à perdre patience donc il faut que tu parles.
– Non, s'il vous plaît, me supplie-t-il. Je ne sais qu'une chose sur lui.
– Qu'est-ce que tu sais sûr lui ? Je perds patience. Tic.Tac, dis-je, en rapprochant la lame de sa gorge. L'heure tourne et j'ai terriblement envie de te faire souffrir et te tuer.
– Ok,ok. Il...il a une fille. Trouvez la fille et vous le trouverez. Elle...Putain, elle a le nom de la déesse de la guerre.
C'est à mourir de rire. Ils sont prêts à tout pour sauver leurs vies sauf que cette information n'est d'aucune utilité, il faut que j'en saches plus.
De la sueur dégouline de son front. Il me dégoûte. Il me fait penser à un porc proche de l'abattoir.
– Ok, mais ça ne va pas beaucoup m'aider, le vieux. Tu n'as pas autre chose de plus concluant ?, demandé-je.
Mon regard se fit plus sombre à l'attente de sa réponse. Je voulais en finir au plus vite. Serrant les dents pour réprimer mon énervement, je lui crache :
– Tu vas parler ou je te bute, putain !
Je me jette sur lui et l'étrangle à travers mes gants avec peu de force pour ne pas le tuer, mais le voir souffrir. Ça serait du gâchis de le tuer maintenant.
Ses yeux sont remplis de larmes qui dégoulinent le long de son visage. Si seulement du sang pouvait y sortir, ça serait tellement majestueux.
Pleure.
Tressaille.
J'aime.
Je veux te voir souffrir.
– Tu vas parler ou je continue ?, demandais-je en retirant mes mains de son cou.
– Je... je ne sais rien d'autre, je vous le promets.
Menteur.
Je récupère mon couteau et le fait glisser le long de son visage transpirant. J'attrape avec mon autre main son oreille gauche, et lui sanctionne comme un vulgaire bout de viande. Ses cris de douleur m'emmène au paradis. Des larmes perlent sous ses cils. Un plaisir.
– Cet... cette gamine vient juste de revenir à Portland. Son père l'a abandonné. mais vous trouverez quand même le patron grâce à elle. Il sait que sa fille est ici.
– Tu vois, ce n'était pas si compliqué de parler mon pote, dis-je avec désinvolture.
– V... vous me laissez partir ?, demande-t-il.
– Bien sûr que non. Tu es ma récompense, déclaré-je gaiement.
Tu as tuer ma soeur sale ordure.
Je tends une main pour choper l'objet indispensable. Le seau en fer gravé du symbole, un serpent mordant sa propre queue : l'Ouroboros, le même que celui que j'ai sur la cuisse.
Je lui enfonce l'objet en plein dans le ventre, l'odeur de chair brûlée sur ma proie hume mes narines.
Je jette l'objet, me lève et enfonce subitement ma lame dans sa jambe. Je m'approche et lui susurre au creux de son oreille droite :
– Oh nom du père, du fils et de ma personne. Il est trop tard pour se faire pardonner, je vais vous anéantir. On se revoit en enfer, tu me retrouveras juste à côté du diable, dis-je, juste avant de reculer mon bras et de plonger l'intégralité de mon couteau dans son cerveau.
Il meurt sur le coup. Je range mes couteaux ainsi que mon masque dans mon sac et quitte les lieux rapidement.
Dehors, je pris une grande aspiration d'air frais et pur avant de prendre une clope dans ma poche pour la fourrer entre mes lèvres avant de l'allumer. La nicotine me détend en une fraction de seconde, j'en avais bien besoin après tout ce carnage. Le seul remède à tout ce merdier qui ne venait que de commencer.
Une nouvelle mission m'attend.
Je dois trouver cette gamine...
Athéna.
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