Chapitre 04 : Qui aime bien chatie bien
Tout était cotonneux autour de lui et c'était très agréable. Sebastian se trouvait entre deux mondes, celui des endormis et celui des éveillés. Il savait très bien qu'il devrait se lever mais patientait encore un peu. Bien que l'automne soit très présent, un rayon de soleil chaleureux venait lui caresser doucement une de ses joues exposées. Le jeune homme avait l'impression de sourire sous cette tendresse mais son visage restait figé. Ce bien-être intérieur aurait séduit n'importe qui. Sebastian avait la respiration d'une personne qui dort paisiblement alors qu’intérieurement, les mécanismes de son esprit se mettaient déjà en marche. Il repensait à ce qu'il avait vécu la veille. L'odeur de son amant était encore présente sur son oreiller.
Repenser à Oliver dès le matin lui fit ouvrir les yeux alors que sous l'épaisse couette, une autre partie de son corps se réveillait. Son visage était tourné vers le réveil. Ce dernier indiquait 09h54. Sebastian soupira longuement et clôtura ses paupières tout en changeant de côté dans le lit. Il voulait dormir pendant les six minutes qui lui restaient. Il ne se reposerait plus avant le soir prochain, il n'en aurait plus l'occasion. Le brun savait que six minutes plus tard, en plus du réveil, Oliver viendrait le secouer pour qu'il se lève. Oliver était comme ça, à cheval sur les horaires, même s'il adorait se faire désirer par un retard remarqué. L'endormi avait enlacé son oreiller comme si cela pouvait retenir son sommeil qui s'éloignait à chaque seconde où il attendait que le réveil se déclare.
Six minutes plus tard, le bourreau des dormeurs annonçait la fin du repos. La sonnerie n'était pas agressive, il s'agissait seulement de la radio. Elle grésillait un peu, mais le volume n'était pas assez fort pour que cela soit atroce pour les oreilles. Comme prévu, Oliver ne fut pas long à arriver. Passant devant la table de nuit, il coupa le bruit de fond et s'éloigna du lit. Les deux hommes vivaient en colocation depuis de longs mois maintenant et même s'ils étaient amants, cela n'empêchait pas que chacun paie sa part du loyer. Cette situation allait parfaitement à Sebastian qui refusait de profiter de la fortune de la famille d'Oliver.
Le jeune homme encore au lit s'était alors mis sur le dos en un petit gémissement de bien-être. Il put alors ouvrir les yeux délicatement. A cet instant, il trouva le spectacle magnifique. Oliver s'était installé devant la fenêtre, le mettant à contre-jour. Sebastian ne pouvait discerner que sa silhouette, mais il adorait ces formes masculines et ses muscle bien dessinés. Le bellâtre avait ouvert la fenêtre et semblait fumer sa première cigarette de la journée. S'il avait tendu l'oreille, le jeune homme était certain qu'il aurait entendu la cafetière bon-marché faire un bruit monstrueux. Il s'agissait là du quotidien adoré de Sebastian. Il ne l'aurait échangé pour rien au monde. Il aimait trop Oliver pour changer ses habitudes de toute manière.
Depuis qu'il s'était mis sur le dos, il n'avait pas bougé, il avait même refermé ses yeux profitant du léger courant d'air et de la chaleur du soleil naissant mêlés. S'il avait pu, il se serait rendormit, mais Oliver ne semblait pas de cet avis.
- Bouge ton postérieur Sebastian, tu vas finir par être en retard au salon et je ne t'y emmènerais pas, pas envie que tes collègues fantasment davantage sur ma personne ! Déclara Oliver d'un ton léger.
Seul un grognement doux répondit à la phrase de l'homme aux cheveux d'argent.
Sebastian le savait, Oliver n'aimait pas qu'on lui désobéisse mais, cela avait été plus fort que lui. Il voulait encore profiter de ces diverses sensations de plénitude qu'il ne ressentirait pas avant de nombreuses heures. Encore les yeux clos, il entendit les pas léger d'Oliver se rapprocher de lui. Un petit sourire venait de véritablement étirer ses fines lèvres en un doux sourire. Il s'attendait à un baiser de la part de son amant.
- Debout ! Claqua la voix de ce-dit amant.
Cruel jusqu'au bout des ongles, Oliver avait les moyens de secouer Sebastian sans le toucher. En effet, le froid se rua aussitôt sur le corps nu du jeune homme encore sur le lit. Oliver avait retiré la couette d'un coup, laissant l'air frais et pollué de Londres s'occuper du réveil du garçon. Il ne fallut pas plus de quelques secondes, même après s'être mis dans la position fœtale, pour que la fraîcheur ne fasse grelotter la marmotte. Ses dents se mirent également à claquer, signe que le froid était aussi mordant que la voix d'Oliver. Sa plus grande surprise de la matinée fut de retrouver la chaleur de la couette. Son amant venait-il de changer d'avis ? Ou bien était de la compassion ? Sebastian était encore trop ensommeillé pour se rendre compte qu'Oliver n'éprouvait ni pitié ni compassion pour personne et encore moins pour celui qui partageait sa vie. Ayant oublié ses quelques détails, il murmura quelques remerciements avant de se couper dans son élan. Il venait de sentir la couette se relever tout doucement puis la présence d'Oliver se fit plus vive sous la couette. Sebastian s'était réinstallé et en ayant senti Oliver arriver, il avait cessé de bouger. Bientôt, le bourreau matinal fut collé contre la peau du dos de l'alité. Un frisson le parcouru. La peau de son amant était gelée. Même si le contact était agréable, Sebastian ne put s'arrêter de frissonner que par à-coup. Mais Oliver ne semblait pas décidé à s'éloigner. Il dut d'ailleurs y trouver un certain confort puisqu'il ceintura le jeune homme qui n'avait pas bougé du lit afin que leurs deux corps se collent étroitement et pour que Sebastian ne décide pas de s'éloigner.
Sebastian frissonnait toujours et cela s'accentua quand Oliver vint lui lécher l'oreille avant de la mordiller. Cela aidait à réveiller la partie inférieure du corps de Sebastian, mais son cerveau restait embrumé. Oliver continua quelques secondes avant que le souffle chaud de son murmure ne commence à lui chatouiller le cou.
- J'aurais voulu te déshabiller ce matin...
Sa voix était grave et s'infiltrait dans l'esprit de Sebastian telle une anguille. Ce comportement possessif, égoïste et capricieux ne faisait qu'accroître la raideur matinale du jeune homme qui n'avait pas encore la force de bouger, seulement la gentillesse de répondre quelques mots qui auraient pu apaiser son amant gourmand.
- Je me lèverais plus tôt demain, si tu veux... Répondit-il timidement.
- Imbécile ! C'est ce matin que j'avais envie...
Le comportement d'Oliver était celui d'un enfant trop gâté. Sebastian trouvait parfois cela mignon, parfois cela excitant, à ce moment précis, il trouvait cela excitant. Le fait de s'en rendre compte fit naître quelques rongeurs sur ses joues. Il avait toujours l'impression qu'Oliver était dans sa tête à épier ses pensées. Et cette impression fut accentuée lorsque l'une des mains fraîches de son amant commença à s'aventurer vers l'intérieur de sa cuisse, la caressant du bout de ses ongles courts. Cela fit grandir considérablement l'envie animale qui animait la majorité des hommes le matin. Peut-être qu'Oliver ressentait ce même désir à ce moment-là. Sebastian ne le lui aurait jamais demandé. Il savait qu'il n'irait pas vraiment plus loin que ces caresses, elles étaient là pour le punir de ne pas avoir été habillé lorsque son amant en avait eu envie. Il subissait alors sa punition en respirant de façon saccadée. Un gémissement lui échappa lorsque la main habile, et maintenant tiède, vint déposer délicatement quelques caresses étudiées sur la virilité dressée de Sebastian.
Ce fut quand la victime de ces attouchements commença à se tortiller pour éprouver davantage de plaisir que tout s'arrêta de façon brusque. Laissant à Sebastian un arrière-goût de frustration. Il n'eut même pas le temps de protester qu'Oliver s'était évaporé des couettes et que Sebastian reçu en pleine figure des vêtements propres. Devait-il vraiment s'habiller afin que l'homme qu'il aimait puisse assouvir son envie matinale ? Cela fit grandement sourire le brun. Sebastian comptait bien obéir aux moindres volontés de son colocataire directif. De plus le jeune homme ne possédait aucun instinct rebelle. Il ferait tout ce que désirait Oliver pour que ce dernier puisse assouvir ses moindres envies. Il connaissait bien Oliver et il savait que s'il n'obéissait pas, l'homme au regard de cendre le ferait plier à sa volonté coûte que coûte. Sebastian appréciait cette partie déterminée et extrême de la personnalité d'Oliver, c'était en partie ce qui l'avait fait tomber amoureux.
Mais au final, Oliver n'émit aucun ordre particulier pour la suite des événements. Un peu déçu, mais rassuré de ne pas être d'avantage fourbement torturé, le docile jeune homme se dirigea dans la salle de bain afin de se rafraîchir. En voyant son visage dans le miroir, il fut surprit que sa nuit agitée ne se voit pas plus sur ses traits. En effet, quand Oliver était éveillé, il était difficile de fermer l’œil. Sans s'observer d'avantage, le brun pénétra sous la douche qu'il partageait parfois avec son colocataire. Ses lèvres étaient alors étirées en un faible sourire.
Le moment de paix aquatique fut de courte durée. Pas parce que Sebastian n'aimait pas se mouiller, mais plutôt parce qu'il connaissait le manque cruel de patience dont pouvait faire preuve son amant et il ne tenait pas à provoquer les foudres de l'homme à la longue chevelure argentée. Vêtu d'un t-shirt simple en dessous d'un sweet XXL et d'un jean très serré, il sortit de la salle de bain et arriva dans la cuisine. Rien ni personne ne se trouvait dans cet espace recouvert d'un blanc cassé. Sauf, peut être, une tasse de café fumante qui l'attendait. Le jeune homme sentit son sourire s'évaporer. Il s'était attendu à ce que son colocataire se trouve dans la pièce, prêt à lui donner quelques directives. Mais il n'en fut rien.
Soupirant, il se dirigea vers la petite table carrée centrale où se trouvait le mug brûlant. Cependant, il ne put faire qu'un seul pas avant de devenir totalement aveugle. Sa vue venait d'être retirée par la tiédeur et la douceur d'une peau humaine. Sebastian ne poussa aucun cri aiguë de demoiselle en détresse. Il s'immobilisa et rapidement se retrouva sans plus aucune marge de manœuvre. La personne qui lui avait retiré un sens venait de lui serrer ses deux fins poignets d'une main ferme et assurée derrière son dos. Sebastian frissonnait et ne pu s'empêcher de sourire encore. Il n'avait aucun doute sur l'origine de l'agression et était rassuré qu'Oliver s'intéresse encore un peu à lui se matin. Ce moment de tendresse n'aurait pas été habituel si Sebastian n'avait pas au moins lâché un petit gémissement. Oliver n'était pas non plus du genre à changer ses rituels et habitudes. Alors le jeune brun laissa un gémissement de douleur mêlé d'excitation lorsqu'il sentit que son amant refermait ses mâchoires sur sa nuque fragile. La douleur fut rapide et aussitôt apaisée avec le passage d'une langue chaude et humide avant de terminer par un très léger baiser. Sebastian ne s'était pas débattu ni n'avait gigoté. Il n'aurait jamais prit le risque de mettre son amant de mauvaise humeur. Il laissa Oliver faire ce qu'il voulait de son corps qu'il manipulait à sa guise.
- Hum, j'aime quand tu sens bon. Dit l'agresseur en relâchant sa victime consentante.
De nouveau maître ses mouvements, Sebastian avait posé l'une de ses mains sur la micro blessure qu'il venait de recevoir. Il souriait toujours et maintenant ses joues étaient devenues rouges suite à l'instant de passion d'Oliver. Ce n'était pas l'un des premiers qu'il recevait et il priait pour que ce ne fut pas le dernier. Ce n'était pas non plus le pire des sévisse que lui avait infligé son amant. Le brun était habitué à pire et s'amusait quand il recevait ce genre de violente attention. Alors qu'il était de nouveau libre, le jeune homme se retourna doucement pour pouvoir contempler l'homme de sa vie et de ses rêves.
- Merci... Répondit le complimenté un peu gêné.
Un petit sourire plus tard et Sebastian prenait en main sa tasse de café. Il était encore brûlant mais il fallait qu'il le boive. Il prit donc une première gorgée et grimaça aussitôt. Le café était très fort en arôme et amertume, mais Sebastian ne s'en étonna pas. Après tout, c'était Oliver qu'il l'avait préparé et l'homme aimait tout ce qui était corsé. La préparation eut le mérite de réveiller totalement le garçon qui peinait à sortir de son univers cotonneux. Son colocataire ni prêta aucune attention et à peine Sebastian eu-t-il prit totalement conscience des réalités qu'Oliver prenait la parole.
- La patronne a appelé pendant que tu traînais sous la douche. Elle m'a informé qu'elle avait un peu trop de clientes matinales. Des jeunes femmes apparemment.
- Elle a besoin de nous ? On pourrait peut-être aller l'aider... Commença Sebastian entraîné par une âme altruiste.
- Bien évidemment que nous y allons, Perséphone ne m'appelait pas pour savoir si j'avais prit un petit-déjeuné assez copieux ! Siffla Oliver exaspéré par le caractère trop candide de son compagnon.
Sebastian soupira longuement, ses plans de matinée tranquille venait de tomber à l'eau. Ou plutôt dans les tasses de thés et les petits gâteaux. Il ne le remarqua qu'après coup, mais Oliver ne l'avait pas attendu pour sortir de leur appartement. Se pressant pour ne pas devoir se rendre à pieds ou en bus à l'endroit où se trouvait le Bar To Hadès, le jeune homme se dépêcha de terminer son café infecte avant d'aller se brosser les dents et de prendre une gomme rafraîchissante pour son haleine au café.
Il n'avait mit que quelques minutes à s'asseoir sur la siège passager de la Porsch d'Oliver. Ce dernier jouait déjà avec l'accélérateur de son bolide, faisant comprendre à sa petite chose qu'il n'était pas satisfait d'attendre. S'excusant du regard, Sebastian n'eut pas le temps de formuler correctement sa demande de pardon qui lui brûlait les lèvres. En effet, Oliver n'avait même pas attendu que son copilote s'attache pour démarrer sur les chapeaux de roues en laissant s'étirer un sourire sadique sur ses lèvres.
Sebastian avait toujours appréhendé les moments où il devait monter en voiture avec Oliver en tant que conducteur. Ce dernier était un véritable danger publique ivre de vitesse, ce qui rendait le jeune brun tremblant et frissonnant à chaque fin de trajet. Celui qu'ils devaient emprunter pour se trouver devant le Bar d'hôte ne durait que deux minutes à peine et beaucoup moins si le seul feu tricolore était au vert lors de leur passage. Se fut le cas ce matin là. Après un dérapage contrôlé et qui semblait calculé, le dangereux conducteur se gara en créneaux non loin de l'enseigne « Bar To Hadès ». Sebastian fut heureux de pouvoir descendre du bolide en un seul morceau. Ses mains tremblaient tellement il avait dû se cramponner à la poignée pour rester dans son siège. Il s'éloigna rapidement de la machine dangereuse et pour une fois prit les devants. Les demoiselles ne devait pas attendre plus qu'il ne fallait.
Se fut donc sans Oliver que le brun entra dans le petit bar. Derrière le comptoir se tenait Perséphone qui était en train d'essuyer de grand verre à bière. Il la salua d'un sourire timide avant de rebrousser chemin. Les hôtes n'empruntaient pas l'escalier que prenait les clientes mais l'escalier de secours qui se trouvait derrière le bâtiment. Il était fait de ferraille rouillée à force de pluie fréquente. Il lâcha un petit cris de surprise lorsqu'il sentit qu'une personne se collait dans son dos. Cela avait été nerveux car après réflexion, la peur le quitta et il reprit sa route. Oliver avait été plus rapide qu'il ne l'aurait cru et sans autre remarque, Sebastian gravit les marches jusqu'à arriver à une porte verrouillée grâce à un boîtier à code. Le brun le composa sans avoir à se creuser la tête et entra le premier.
La pénombre régnait dans la pièce mais la chaleur y était présente se qui mit rapidement à l'aise le jeune homme aux cheveux noirs. Il se plaça alors aussitôt sur le côté pour laisser à Oliver l'opportunité d'entrer à son tour. Une fois la lumière allumée, il pu constater que le vestiaire destiné aux hôtes n'avait pas changé depuis leur départ de la veille. Leurs costumes étaient là, prêt à être enfilé. Sans dire une mot, la porte donnant sur l'extérieur fut refermée par un coup d'épaule d'Oliver et les deux hommes se déshabillèrent dans une certaine hâte. Aucun des deux ne désirait ennuyer les clientes avec une attente trop longue. Au fil des mois, les employés de cette endroits secret avaient apprit à s'habiller correctement et rapidement ce qui à l'instant leur facilitait grandement la tâche. Enfin, cet apprentissage n'avait pas été un travail difficile pour Oliver qui était plutôt familier avec tout ce qui était cravate ou nœud papillon. Pour Sebastian en revanche, il avait dû quitter ses sweet épais et ses baskets larges pour les vêtements d'hôte plus formel.
Il ne leur avait pas fallut plus de quelques minutes pour se transformer en hôte irréprochable. Oliver avait même eu, dans un moment d’égarement, la bonté de nouer le nœud papillon de son compagnon. Une fois cela fait, Sebastian et Oliver purent entrer dans le grand salon où les demoiselles devaient déjà les attendre depuis une petite dizaine de minutes.
Le jeune homme n'avait pas l'habitude de regarder les clientes dans les yeux. Il n’émettait alors pas de jugements sur les physiques de ces dernières. Ce qui attirait d'avantage son attention était les coupes et coiffures des demoiselles. Après tout, sa formation de coiffeur ne pouvait être ainsi oubliée en changeant de vêtements. Il se retenait souvent de faire quelques commentaires mais cela ne le démangeait pas non plus. Il restait un hôte et devait tenir son rôle pour ne pas faire honte à qui que ce fut. Les filles présentes étaient au nombre de deux. Sûrement là en attendant l'ouverture d'une exposition ou bien un rendez-vous quel qu'il soit. A demi souriant, Oliver s'installa près de la plus proche tandis que Sebastian s'inclinait devant les clientes qui, à la vu de leurs serveurs, s'étaient mises à se chuchoter quelques commentaires. Oliver prit la parole de façon assurée, ne changeant rien à ses habitudes.
- En espérant pouvoir vous faire oublier notre impardonnable retard, c'est un réel plaisir que de vous revoir mes très chères... Vous devez mourir de faim, commandez et vos vœux seront exhaussés dans les plus brefs délais...
Les filles pouffèrent légèrement de façon complice. Elles ne semblaient pas nouvelles et donnaient l'impression de se délecter de l'attitude des deux garçons qui allaient s'occuper d'elles pendant leur présence au Bar To Hadès. Oliver s'en amusait alors que Sebastian n'y voyait là qu'amusement d'adolescentes sans grands intérêts.
- Un café accompagné d'un croissant je vous prie ! Annonça la fille la plus proche d'Oliver. Elle semblait plus assurée que son amie qui elle, donnait l'impression d'être une petite souris perdue dans un antre de chat affamés.
- Moi.... Moi aussi... La même chose... S'il vous plaît. Réussit-elle cependant à articuler.
Les ordres avaient été donné et Oliver ne tarda pas à claquer des doigts tel un prince donnant ses ordres. Sebastian savait alors ce qu'il lui restait à faire. S'inclinant devant la volonté des trois personnes présentes, il disparut dans la petite cuisine d'un pas vif sans être précipité. Il devait se retenir de courir pour ne pas faire de bêtises. Le brun prépara alors ce qu'on lui avait demandé. Un plateau d'acier dont les poignées plaquées or ne tarda pas à accueillir deux petites tasses remplies d'un café doux et parfumé, deux croissants tièdes dans une petite corbeille ainsi qu'un coffret à sucre contenant un assortiment de différents sucres, un petit pot de miel doré et pour finir un petite cruche de lait et une autre d'eau. Le plateau était plutôt lourd mais rien d'insurmontable pour le jeune homme qui à ce moment là était confiant. Le serveur sortit alors de son office pour apporter aux demoiselles ce qu'elle désirait. Il avait le pas sûr. Cependant, lorsqu'il arriva près de la table, l'un des pieds de cette dernière lui fit perdre l'équilibre. Fort heureusement, le plateau était proche de la table et eut la chance de claquer à plat au lieu de se renverser. Sebastian se retint in extremis à la table et pu rétablir son équilibre à la dernière seconde avant le drame. Le soulagement put se lire sur son visage lorsqu'en relevant la tête il constata que les deux filles n'avait pas été éclaboussées par son incompétence. Seulement, lorsque ses yeux bleus azur se posèrent sur celui gris clair de son amant, il constata qu'Oliver contenait avec difficulté sa colère et son envie de meurtre. Sebastian eut seulement le temps de déglutir avant de recevoir une violente gifle. Sèche et rapide comme un éclair. La violence du choc avait projeté le brun à terre, quelques centimètres plus loin. A demi allongé et se retenant sur un coude, Sebastian avait posé une main protectrice sur sa joue meurtrie. La douleur et l'humiliation ne tardèrent pas à appeler les larmes du jeune homme. La peur passa dans son regard lorsqu'Oliver se leva pour faire un pas vers lui. Son amant lui semblait tellement impressionnant et puissant à cet instant qu'il se sentait extrêmement faible face à lui, encore plus qu'a l’accoutumé.
Devant ce spectacle atypique mais habituel avec ces deux serveurs, la plus douce et timide des clientes s'était levée, prête à venir en aide au brun. Mais le second coup qu'attendaient les filles et Sebastian ne vint jamais. A la place Oliver tendit sa mains devant le visage de la victime et sur un ton d'où ressortait une colère froide s'adressa à son collègue toujours à terre.
- Lèche ! Ordonna-t-il sans autre explication.
Les yeux de Sebastian constatèrent alors que la main de son compagnon avait été meurtrie par le liquide bouillant contenu dans les tasses. Oliver avait été éclaboussé par du café. Horrifié par le gravité de sa maladresse, le brun prit délicatement la main du blessé entre les siennes et l'approcha de ses lèvres avant de relever la tête vers son amant.
- Pardonne-moi Oliver... Murmura-t-il alors que ses yeux désolés étaient remplis de larme.
Suite à quoi, il revint à la blessure et y apposa le bout de sa langue. Tel un chat, il lapa doucement la blessure rouge jusqu'à ce qu'agacé l'homme au comportement colérique et dictateur retire sa main soulagée. Ce dernier se réinstalla confortablement à côté de la plus assurée des deux demoiselles. Sebastian, lui avait toujours la joue en feu mais dû tout de même se relever et revenir auprès de la cliente qui avait voulu lui venir en aide. Elle s'était assise et rougissait, sûrement à cause de la situation gênante et violente qui venait de se dérouler devant ses yeux.
- Il … Il faut faire plus attention lorsque tu poses le plateau, Sebastian... Déclara la gentille fille en prenant délicatement la main de son hôte.
Remarquant cela, le brun souleva la main de la jeune femme et tout en fermant les yeux, déposa ses lèvres sur le dessus avant de lui répondre tout aussi timidement.
- La douleur n'est pas aussi intense que vous semblez le croire, maîtresse. Ne soyez pas inquiète pour si peu... Je vais bien, soyez rassurée...
- Navrée, mais je ne peux cesser de m'inquiéter pour vous, mon pauvre Sebastian... Répliqua-t-elle encore plus bas, comme si elle ne désirait être entendu que de son serveur.
Suite à cela, le serviteur à la joue meurtrie lâcha les mains de la jeune femme et cette dernière se rapprocha de la scène qui se passait de l'autre côté de la table. Totalement indifférente au sort du pauvre Sebastian, l'amie de sa cliente semblait s'amuser à taquiner l'homme à la crinière argenté qui y prenait beaucoup de plaisir au vu de son demi-sourire qui s'était élargit.
- J'insiste vraiment ! Goûte ce croissant, je t'en prie, Oliver ! Déclarait la demoiselle proche de l'autre homme.
- Je crains de ne pas pouvoir accéder à votre requête, milady, mais je suis au regret de vous apprendre que je suis complètement allergique aux viennoiseries ! Répondit Oliver pour tenter de refuser.
- Vraiment ? Demanda sa cliente, déçue par cette information.
- Non... Annonça l'homme dont le regard était devenu taquin alors qu'il venait d'enlacer par la taille la demoiselle qui commençait à bouder.
De nouveau de bonne humeur la cliente laissa un petit rire lui échapper Elle se calma aussitôt pour observer Oliver qui lui montrait qu'il avait mentit. Il lui avait prit la main où se trouvait une miette de croissant et délicatement et du bout des lèvres, il la mangea doucement. Puis sans laisser l'occasion à la jeune femme de retirer sa main, il mit l'index de cette dernière dans sa bouche pour suçoter le beurre fondu qui s'y trouvait. Surprise et sûrement excitée devant ce spectacle, la demoiselle avait mit une main sur sa bouche jusqu'à ce que le serveur effronté s'arrête et rompe le charme qu'il venait de tisser.
- Ces demoiselle ont-elles tout ce qu'elles désirent ? Demanda une voix chaude et féminine.
Sebastian avait sursauté en entendant la voix de sa patronne dans son dos. Oliver s'était un peu écarté de la cliente qu'il avait prit plaisir à perturber. Les deux jeunes femmes répondirent par l'affirmatif, ce qui soulagea le jeune homme au cheveux noir. Constatant qu'il n'y avait pas de problèmes, la dame responsable du salon demanda à Oliver de la suivre. Ce dernier prit le temps de chuchoter quelque mots à l'oreille de sa cliente avant de reprendre à voix haute après que la jeune femme eut terminé son petit ricanement.
- Je vous abandonne un moment, il semblerait que la grande patronne ai besoin de toute mon attention. Soyez sage, je ne tarderais pas à revenir.
- Reviens-nous vite ! Supplia sa cliente un peu perdue à cette annonce.
- Aussi vite qu'il me le sera permit, ma colombe. Répondit l'homme avant de s'en aller après avoir proposé son bras à la jeune femme aux traits asiatiques.
Un soupire léger sortit des lèvres du brun qui regardait son amant disparaître. Oliver était comme ça, à aimer les sorties théâtrales. Il aimait qu'on le remarque et faisait tout pour que cela arrive. Maintenant, tout le monde le regardait sans exception. Cependant, Oliver, n'était pas le favoris de toutes ces demoiselle. En y réfléchissant, Nathanaël était le seul hôte à pouvoir faire chavirer le cœur de n'importe quelle demoiselle. Qu'elles soient jeunes ou plus âgées et peu importe la raison de leur présence au bar, il arrivait à les contenter. Prouesse dont seul lui pouvait se vanter. Sebastian était rassuré de savoir que son compagnon n'était pas le plus sollicité.
- As-tu encore mal à ta joue Sebastian ? Demanda la timide jeune femme assise près de lui.
Cela eu le mérite de tirer le jeune homme de ses pensées et de se concentrer d'avantage sur ce qu'il était sensé faire. Souriant alors doucement et, regardant les demoiselles à tours de rôle, il mit quelques secondes avant de répondre sur un ton légèrement charmeur.
- Non, je vous l'ait dit, c'était moins douloureux que cela en avait l'air.
- Parfait ! Alors tu vas pouvoir nous dire où se trouve ta blessure la plus profonde mon petit Sebastian. Commença la plus assurée des deux.
Intérieurement, le brun concerné soupira. Pourquoi les demoiselles devenaient-elles cruelles dés qu'Oliver n'était plus dans les parages ? L'absence de son compagnon le pesait grandement dans ce genre de situation. Après tout, il était seul contre deux serpents curieux. C'était une situation plus que cruelle pour le jeune homme qui se rapprochait de plus en plus d'un état paniqué. Mais il ne devait pas craquer et être intelligent pour répondre correctement à l'interrogation de la demoiselle qui était impatiente d'avoir la réponse de l'hôte mal à l'aise. De légères rougeurs étaient d'ailleurs apparues sur ses joues plates. Cette situation n'était pas la plus désagréable qu'il ait connu, néanmoins cela ne le rassurait pas pour autant. Heureusement, il avait tout de même quelques pirouettes en stock. Il regardait ses mains, refusant toujours de croiser le regard de l'une des deux jeunes femmes.
- Allez Sebastian, tu peux nous le dire ? S'il te plaît, moi aussi j'aimerais bien savoir... Peut-être... Peut-être pourrions nous t'aider à alléger ta douleur... Encouragea l'amie de la fille aux questions sadiques.
La gentillesse de la jeune femme toucha un peu Sebastian et ce dernier se décida à répondre. Il était là pour assouvir le moindre désir de ces dames de toutes manières.
- Mes... Mes blessures les plus profondes sont celles que vous laissez quand vient l'heure de nous quitter... Finit-il par lâcher après avoir bien réfléchit à chaque mot.
- Ho … Pardonne-nous Sebastian... Recommença la plus gentille des deux filles.
- Je vous en conjure ne soyez pas attristée par une si petit détail, cela ne ferait qu'alourdir ma peine, maîtresse. Continua Sebastian lancé dans son rôle de martyr.
- Oliver m'a dit que tu t'étais fait faire un nouveau tatouage, c'est vrai ? Demanda la demoiselle qui s'entendait bien avec Oliver.
- Ho... Il avait pourtant promis de garder le secret... Se plaignit l'homme bien qu'il ai déjà planifier cette situation.
- Est-ce que... est-ce que tu nous permettrais de le voir ? S'il te plaît … Quémanda la timide en rougissant doucement à son tour.
- Je crains que non... je suis désolé... Mais il faudrait que je retire ma chemise pour vous le montrer. Ce n'est pas convenable. Prévint le serveur de plus en plus oppressé par la présence curieuse des deux demoiselles.
- Rho, mais justement ! Allez Déshabilles-toi Sebastian ! Lâcha l'autre fille, impatiente.
La proposition pire qu'inconvenante avait fait prendre aux joues du garçon une teinte cramoisie. Il sentait ses deux pommettes brûler comme s'il les avaient collés contre un four brouillant. Pour lui, les jeunes femmes d'aujourd'hui était complètement et beaucoup trop dévergondées au goût de l'hôte qui devait tout de même obéir pour ne pas les froisser. De plus la jeune femme s'était écartée de son amie pour que Sebastian viennent s'asseoir entre elles deux. Hésitant, il avait prit place à l'endroit indiqué, par courtoisie. Maintenant qu'il était au pied du mur, il n'avait plus le choix. Alors, il releva la tête, et quand il eut trouvé un objet sur lequel focaliser son attention, il commença à retirer le premier bouton de sa chemise blanche puis lentement un deuxième. Le rythme ne semblait pas convenir puisque la plus empressée des deux jeunes femmes ne pu s'empêcher de faire quelques commentaires.
- Ho Sebastian, tu as si cruel de nous faire ainsi patienter ! Grogna-t-elle.
- Je vous présente mes excuses, maîtresse... J'ai cru que vous apprécieriez ma façon de faire... Répondit-il sur un ton un peu trop monocorde.
Les mains fraîche que l'on déposa sur le début de son torse le fit sursauter. Il laissa cependant la jeune femme l'aider à se déshabiller avec un peu plus de hâte qu'il n'avait eu au départ. Sa lenteur du début n'avait rien eut avoir avec une quelconque honte vis à vis de son corps. Au contraire, depuis qu'il était hôte, il prenait bien soin de son corps et faisait régulièrement de l'exercice pour maintenir ses quelques muscles en forme. Bientôt ses pectoraux peu développé furent visibles, tout comme le petit tatouage représentant un scorpion noir et doré dans le style tribal.
- Il est superbe ! Que représente-t-il ? Interrogea la douce demoiselle, curieuse à son tour.
- Mon signe astrologique... Répondit l'intéressé avec simplicité.
- Et bien, Je te laisse avec deux magnifiques créatures deux minutes et tu n'es pas capable de rester habillé ! Tu me déçois Sebastian ! Je vois que tu es incorrigible. Rhabilles-toi et n’offense pas d'avantage ces douces demoiselles voyons!
Oliver était revenu et ,au son de sa voix froide et sèche, Sebastian sut que la scène qu'il avait interrompu ne lui convenait absolument pas. De nouvelles rougeurs apparurent sur le visage du brun qui aussitôt reboutonna sa chemise et retourna à l'extrémité de la table ronde.
- Il n'a rien fait de cela, Oliver, soit rassuré. Sebastian a été plus que charmant avec nous. Essaya de défendre la plus présente des deux filles.
- C'est ce que je constate, en effet. Je constate également que sa compagnie vous suffit. Je vous laisse donc en bonne compagnie, puisque ma présence ne semble pas nécessaire... Déclara Oliver faisant mine d'être blessé tout en commençant à tourner les talons.
- Non, Oliver... Restes ! Tenta la première fille en agrippant l'homme qui s'éloignait de nouveau.
Le cœur de Sebastian eut un raté en voyant le geste qu'avait eu la demoiselle envers son hôte. Le brun savait qu'Oliver ne supportait pas être touché avec violence ou contre son gré. Il était du genre à retourner l'attention sans se soucier des proportions ni des conséquences. Cependant, là, il s'agissait d'une cliente qui venait de le retenir avec force pour l'empêcher de partir. Sebastian était sur le qui-vive, prêt à retenir son compagnon et prendre le coup à la place de la jeune femme.
Oliver c'était simplement retourné, avait écarquillé les yeux devant cette main autour de son poignet puis avait relevé les yeux vers la demoiselle. Il semblait pourtant contrôler l'excès de violence à venir. Un sourire mauvais se mit à étirer ses lèvres et agrippant à son tour le poignet de la fille, l'attira violemment contre lui, arrachant à la jeune femme un petit cri de frayeur alors qu'elle se retrouvait nez à nez avec l'homme dangereux.
- Oliver... Qu'est-ce que tu... Commença-t-elle à bégayer, toute son assurance avait disparu maintenant qu'elle était à la merci de son hôte. Ce dernier la coupa dans sa tentative de demande d'explication.
- La prochaine fois que tu veux me retenir. Fait le pour de vrai.. Milady... Murmura-t-il assez fort pour que toute la tablée entende.
Il s'éloigna alors tout aussi brusquement d'elle et disparu en cuisine pour ne plus revenir le temps que les demoiselles seraient là. La jeune femme sembla dépitée et sombra dans le mutisme de se retrouver ainsi délaissée. Mais Sebastian ne pouvait laisser la demoiselle à déprimer pour le mauvais comportement de son collègue. Il reconnaissait que parfois Oliver pouvait se montrer dur mais les filles le connaissait pourtant. Il quitta donc sa cliente pour aller voir la jeune femme un peu perturbée. Il s'agenouilla devant elle et lui prit délicatement les mains en relevant timidement son visage vers elle. Il vit alors qu'en plus d'une jolie chevelure bouclée blonde, elle avait de tendre yeux vert olive. L'hôte lui sourit et tenta de lui remonter le moral.
- Maîtresse... Veillez lui pardonner. Oliver n'a pas beaucoup dormit cette nuit. Je crois que cela l'affecte plus qu'il ne voudrait l'admettre. Pardonnez lui. Supplia le jeune homme d'un air désolé.
Un petit sourire revint sur les lèvres de la demoiselle, apparemment, elle semblait croire le serveur et se consolait de la fureur qu'elle avait provoqué chez son hôte.
- Ho... je vois. Vous vous êtes si bien amusé hier soir ? Tenta-t-elle de questionner, sa curiosité de nouveau piquée.
Sebastian lui sourit encore et revint s'asseoir à sa place alors que les jeunes femmes terminaient leur café plus sagement que précédemment. Il put donc expliquer aux demoiselles la soirée qu'avait passé son compagnon. Il leur raconta qu'Oliver avait tenu à regarder l'intégralité du concert de The Police à la télé et qu'il ne s'était couché qu'ensuite. D'autres questions fusèrent alors et Sebastian leur servi de nouvelles excuses toutes plus valables les unes que les autres. Cela sembla les satisfaire amplement puisque c'est souriante qu'elles prirent congés des bons soins du jeune homme. Le garçon était fier de lui. Après tout, il avait réussit à gérer les deux jeunes femmes seul, bien que la présence d'Oliver lui ait cruellement manqué. Il raccompagna alors ses clientes après leur avoir discrètement donné le ticket de leurs consommations à donner à Perséphone qui se trouvait au rez-de-chaussé et les attendait sûrement.
Mais cette paix ne fut que de courte de durée. Le brun n'eut même pas le temps de se retourner que déjà on lui sautait dessus. Oliver connaissait sa faiblesse au niveau des poignets et s'en servit allègrement. Lui écrasant l'un d'eux, il fut rapidement obligé de se mettre à genoux pour implorer la pitié de l'homme qu'il aimait de façon inconditionnelle. Un gémissement de douleur ne tarda pas à se faire entendre et se fut le top départ pour que la voix d'Oliver se mette à gronder à ses oreilles.
- Lèves-toi ! Ordonna-t-il entre ses dents serrées.
Se fut dur pour le jeune homme mais comme la douleur s'était accentuée, il avait du faire l'effort d'obéir. La pression s'était alors desserrée lorsqu'il était remonté. Mais quand il releva son visage pour implorer le pardon de son amant, la douleur revint et c'est avec peine que ses jambes flageolantes le tinrent debout. Dans les yeux d'Oliver, il pouvait y lire la jalousie d'avoir été mis à l'écart aussi simplement ainsi que de l'envie fasse aux grimaces et gémissements de douleur qu'il était en train d'infliger.
- Pour qui m'as-tu fais passer ! Siffla-t-il de nouveau, la colère transparaissait clairement dans l'intonation du sifflement.
- Je... Je... Mais... C'était la vérité Oliver... Gémit de nouveau Sebastian qui tentait de se défendre.
- Tu n'es qu'un idiot pathétique ! Lâcha l'homme colérique.
Sous cette colère qui s’aggravait, la force exercée sur le poignet du jeune brun s’intensifiait, obligeant alors Sebastian à se mordre la lèvre pour oublier la douleur qu'éprouvait son poignet faible. Il comprit qu'il s'était ouvert la lèvre lorsqu'un liquide chaud commença à lui couler le long du menton. Cette sensation au lieu de l'effrayer commença à l'exciter. Cette situation ressemblaient bien trop à leurs petits jeux pour ne pas y faire attention.
A la vu du sang perlant sur le visage de Sebastian Oliver arrêta sa petite séance de torture et passa une main vigoureuse dans les cheveux noirs du jeune homme pour les lui attraper et ainsi faire basculer le visage de ce dernier vers l'arrière. Il ne disait plus rien, se contentant de manipuler le corps de son collègue comme il le désirait. De son pouce libre, il vint caresser sans vraiment de douceur la lèvre qui venait d'être meurtrie pour y récupérer le sang qui s'y trouvait. Et tout en regardant Sebastian dans les yeux, il lécha le liquide rouge chaud et salé avant de coller ses lèvres sur celles encore blessées de Sebastian. Contre tout attente, le baiser fut tendre. Sebastian était à la merci de son amant imprévisible. La façon d'être d'Oliver rendait complètement dingue Sebastian qui était chaque instant surprit par les capacités bipolaires de son compagnon. Ce petit problème de comportement n'en n'était pas un pour Sebastian qui adorait être malmené pour ensuite être cajolé. Appréciant l'étreinte, le jeune homme s'était collé tout contre son bourreau et profitait allègrement de ce baiser rempli de promesses.
- Oliver ! Sebastian ! Nous avons bientôt de nouvelles clientes à servir ! Gardez vos envies pour chez vous ! Interrompit Perséphone qui débarrassait la table où s'était trouvé les deux demoiselles matinales.
L'ordre de Perséphone était emplie de sous-entendus que les deux hommes comprirent aussitôt. Ils s'écartèrent alors l'un de l'autre, mais Sebastian n'était pas dupe. A la façon dont l'avait regardé Oliver en s'éloignant, il avait comprit que ce qu'il venait de vivre là n'était qu'un avant goût de ce qui allait se passer ce soir. Ce fut donc rougissant que Sebastian se remit au travail, en essayant d'oublier les châtiments qu'il recevrait après leur service.
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