Chapitre 07 : Amour familial

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- Mère, cessez de me prendre pour un mal-propre je vous prie ! Je vous ait dit que je viendrais, je n'ai aucun intérêt à vous faire faux-bon ! Ne perdez plus votre temps à composer mon numéro !

Oliver avait essayé de parler plus aimablement possible, il était resté poli et courtois même si sa voix s'était faite agressive sur la fin. Il n'avait pas put se retenir de lui raccrocher au nez. Il ne la supportait plus, rien que le fait de penser à elle le rendait malade. Sa mère-poison l'avait appelé après dix mois de silence radio. Oliver n'en revenait pas, elle l'appelait juste pour le réinviter à cette foutue soirée sans raison particulière. Il n'avait aucune envie d'y aller et il aurait sûrement préféré passer une nuit en moine plutôt que de vivre quelques heures en compagnie de sa génitrice. Il ne supportait plus ses grands airs, la façon dont-elle s'adressait à lui, son désir de le rendre docile. Il aurait tellement voulu lui arracher ce sourire à moitié fier et à moitié méprisant qu'elle lui offrait à chaque fois qu'elle posait les yeux sur lui. Ce souvenir lui donna la chaire de poule et une grimace passa un instant sur ses traits.

Une main se posa alors sur son épaule, ce qui fit se crisper l'homme en colère. Les dents serrées, il tourna son regard derrière lui pour apercevoir l'air inquiet de Sebastian. Ces yeux, il aurait aimé y faire naître de la souffrance pour faire partir cet aspect de chien battu altruiste. Qu'est ce que cela pouvait l'agacer !

- Tout vas bien Oliver ? Tu as des soucis ? Tu sais tu peux m'en par...

- Tais-toi, pour l'amour du ciel ! Soupira l'importuné de façon faussement désespérée.

D'un coup d'épaule, il s'était retiré de sous la main compatissante de Sebastian. Ses yeux gris restèrent un instant hypnotisés par l'expression de peine sur les traits de son compagnon. Il était satisfait de voir le garçon souffrir de son manque de délicatesse. S'il avait été plus loin, il aurait pu le faire pleurer, cela l'aurait mis en joie avant d'aller à ce dîner infect. Une nouvelle grimace déforma son visage froid. Sebastian s'était un peu recroquevillé sur lui-même, ce qui renfrogna un peu plus le noble à la belle chevelure argentée.

Lâchant un nouveau soupire contrarié, Oliver se leva du lit où il s'était assit. Son torse nu laissait voir ses épaules carrées et ses muscles sculptés avec soin. Même s'il exécrait l'idée de retourner au manoir de ses parents, il ne pouvait ignorer l'invitation. Alors, avec un dernier petit sourire narquois en regardant le visage de petit chien abandonné que lui montrait son amant et il enfila un chemise propre et bien repassée de couleur blanche, remonta les manches avant d'attraper les clefs de sa superbe voiture.

- Je reviendrais tard, ne m'attend pas ! Lança-t-il à l'adresse de son compagnon resté dans l'appartement.

- Mais Oliver on avait dit que... Commença Sebastian.

Il ne prit pas la peine de finir sa phrase, Oliver venait de claquer la porte sans attendre que Sebastian ait terminé de lui parler. Oliver se fichait bien de ce qu'ils avaient prévu de faire ou non. Ou plutôt, il préférait ne pas se souvenir des choses plaisantes qu'il avait prévu de faire subir à Sebastian ce soir au lieu d'être enfermé dans une baraque où se trouverait sa mère.

Le jeune homme avait l'impression qu'il ne se débarrasserait jamais de cette femme complètement folle et dangereuse. Si seulement elle pouvait mourir bientôt, si seulement elle pouvait déjà être morte... Cela lui aurait arrangé bien des choses et surtout, il n'aurait pas été obligé d'aller dîner en sa compagnie ce soir, et ses plans n'auraient pas été dérangés pour une chose aussi futile. Enfin, ce n'était qu'une question de temps. Déjà ce soir, il comptait bien leur faire comprendre que l'inviter de façon spontanée n'était pas la meilleure idée de leur vie. Ses parents regretteraient d'avoir eu cette tentation et au moins, Oliver serait peut-être débarrassé d'eux pendant une nouvelle dizaine de mois. De plus, il n'aimait pas quitter trop longtemps Sebastian. Pas qu'il n'était pas quelqu’un de parfaitement libre et autonome. Non, Sebastian avait tendance à ne pas savoir dire non, il fallait donc toujours quelqu'un pour réparer ses boulettes et lui faire comprendre qu'il ne fallait pas recommencer. Sebastian était en quelques sortes le petit chien que l'on dresse petit à petit.

Sa frustration jouait grandement sur la vitesse qu'il donnait à sa voiture de luxe. Les rues Londres encombrées ne faisaient rien pour apaiser sa mauvaise humeur. Il était du genre à hurler au volant de sa Porche sans se préoccuper de ce qu'on pouvait bien lui répondre. La route durait une bonne trentaine de minutes, mais avec la circulation et l'heure de pointe il en aurait pour un bon quart d'heure en plus. Décidément cette visite s'annonçait encore plus sombre que ce qu'il n'avait prévu au départ. Fort heureusement, le trafic se désengorgea quand il quitta le centre ville. Il pouvait maintenant appuyer sur l’accélérateur sans vergogne.

Finalement, il passa les grandes grilles qui entouraient la propriété de ses parents et fit un dérapage tout près du perron. Le château de sa famille était plus petit que dans ses souvenirs mais restait terriblement imposant. Il observa quelques secondes l'édifice et déjà des haut-de-cœurs de dégoût vinrent l'habiter. Tout ce château, ces pièces, ces rideaux et ces tableaux ne faisaient que lui rappeler son enfance et ces gens qu'il haïssait tous autant qu'ils étaient !

Il ne fut pas surprit de voir qu'un jeune serviteur sortait de la maison et courrait presque pour pouvoir lui ouvrir sa portière. Mais Oliver n'était pas d'accord avec cela et prit de court le jeune homme qui ne souhaitait que bien faire. Il avait ouvert la portière avant ce dernier et quand il poussa sur la portière, il le fit avec assez de violence pour que la pièce frappe l'homme et lui offre un bel hématome au thorax. Le serviteur était tombé sur son postérieur mais ce n'était pas dans les habitudes d'Oliver que de s'excuser. Non à la place, il lança à l'énèrgumaine un sourire carnassier en même temps que les clés de son auto. Ce fut sans lui accorder plus d'importance qu'il lança à l'adresse du pauvre garçon :

- Si je vois une seule rayure, je la reproduirais à l'identique avec ton visage !

Il reprit ensuite sa route comme si rien ne s'était passé... Il ne comptait pas lui accorder plus d'importance. Après tout, qui aurait apprécié bavarder météo avec un laquait bon à lécher les bottes de toutes les personnes un peu fortunées. Ce fut assez rapidement qu'il gravit la dizaine de marches du perron il ne voulait pas que l'homme qu'il avait mit à terre puisse le rattraper et le devancer. Il se resservait le droit d'ouvrir lui-même la double porte blanche pour y faire entrer l'air frais d'Angleterre. Cependant, il n'avait pas pensé que d'autres serviteurs seraient à l'intérieur et l'attendraient de pied ferme pour exécuter ce qu'il comptait faire seul. Décidément, sa mère devait de plus en plus payer ses employés pour qu'ils soient autant zélés. Les portes de l'entrée s'ouvrirent de l'intérieur pour laisser à Oliver le soin d'entrer calmement, plus calmement qu'il ne l'aurait souhaité, son petit effet « courant d'air » ne pouvait plus avoir lieu.

Le jeune homme avait survécu à son envie de faire demi-tour. Maintenant qu'il était dans l'antre du diable, il n'avait plus le choix que de discuter avec lui et tenter de ne pas étrangler ses géniteurs. En parlant des loups, l'un d'eux entrait en piste. Il était petit, chauve avec quelques touffes de cheveux courtes et châtaines, un regard noisette malicieux. Son grand sourire était parfaitement blanc. Sa bedaine était quelques peu camouflée par ses vêtements, mais de toutes manières, il n'avait jamais été très fin ni musclé. À croire qu'Oliver était sans doute le fils du facteur pour avoir si peu hériter de ses gênes. L'homme était simplet et pathétique. Comment sa mère avait-elle pu tomber à ses pieds ? L'argent et le pouvoir peut-être. Hector Lewis était l'un des hommes les plus riches d'Angleterre, ce n'était pas un mauvais partit...

Hector approchait de son fils à grand pas, les bras grand ouvert et un sourire béa à la bouche, qu'est ce que la pouvait être écœurant aux yeux d'Oliver qui ne supportait pas ces effusions d'amour paternel. Avant d'être enlacé par cet homme, sa voix claqua.

- Stop !

Son père se figea et un regard empli de malice apparut dans ses yeux ronds et il lui tendit une main de façon virile. Intérieurement Oliver soupira de désespoir. Son père croyait toujours que son fils cherchait à jouer les vrais hommes au lieu de se laisser aller à l'amour. Oliver ne supportait pas le contact physique. Une poignée de main, c'est tout ce qu'il acceptait de la part de son père. Il trouvait son paternel trop expressif, trop touchant, trop amoureux de la vie. Il méprisait cet homme qui manquait de tenue et surtout de retenue. Ce n'était pas la mer à boire que de paraître civilisé ! Alors, il serra la main qu'on lui tendait et lâcha aussitôt avant de faire un pas en arrière.

Il passa à autre chose, en effet, le cliquetis caractéristique des ongles de sa mère se firent entendre sur le bois sec et peint de la rampe de l'escalier principal qui faisait face à l'entrée. La femme qui lui avait tout donné était en haut et descendait tranquillement, la tête haute, le regard froid et un sourire narquois plaqué sur le visage. Elle était belle et dangereuse. Veronica possédait de magnifiques cheveux blond. Aujourd'hui, ils étaient lâchés et on pouvait admirer les vagues ondulations que ses mèches créaient sur les dix derniers centimètre qui lui arrivaient aux creux des reins. Ses épaules étaient dénudés par sa robe bordeaux. Sa gorge était illuminée d'un simple rubis et l'on voyait l'une de ses jambes grâce la fendure faite dans le tissus sombre. Lorsque l'on regardait cette femme d'une quarantaine d'année, on ne remarquait que son visage très fin, ses joues aussi rose et fermes que celles d'une poupée et ses yeux bleus profonds en amandes.

Oliver n'était jamais tombé sous le charme de ces deux billes saphir. Il les avaient toujours vu, il était comme immunisé. Laissant son père et ses bavardages inutiles et habituels, le jeune homme s'avança doucement vers le grand escalier pour y attendre sa mère. Il ne la supportait pas, voir qu'elle s'était faite toute belle parce qu'il venait la voir lui donnait envie de s'arracher les yeux et de se manger la langue. Sa mère, il la haïssait de tout son être, et encore plus lorsqu'elle se vendait ainsi dans cette tenue de catin.

Tout de même amusé par l'effort, Oliver imagina un bref instant son amant dans cette tenue. Il se retint de rire, mais imaginait parfaitement arracher le tissus sans remord devant le ridicule qu'aurait pu être cette situation. Autre circonstance intéressante, le jeune homme se voyait clairement brûler cette robe grotesque avec sa chère maman à l’intérieur. Il pensait déjà aux hurlements de douleurs et aux cris d'agonie qu'elle aurait pu pousser. Étrangement, ce qui pour lui aurait pu être une douce mélodie apaisait ses pulsions meurtrières. Quel dommage que la crémation d'un membre de sa famille ne soit pas autorisé par la loi.

- Oliver... Salua Veronica.

Elle s'était arrêtée à quelques marches du rez-de-chaussé, assez près pour permettre à son fils de la saluer comme il le devait.

- Mère... Vous êtes toujours aussi belle que dans mes souvenirs... Répondit ce dernier sobrement.

Oliver venait de délicatement prendre la main de sa mère avant d'y apposer ses lèvres. Il baisait cette main qui l'avait tant fait souffrir lorsqu'il était enfant. Il se dégouttait lui-même. S'il avait pu se dédoubler, il se serait sûrement flageller jusqu'à ce tuer. Être aimable avec cette créature était pour lui une véritable torture. Même si elle était nécessaire, il ne se pardonnait pas de devoir se l'infliger.

Pour les dernières marches à franchir le gentleman accompagna Veronica dans sa descente. La proximité de la chose de sexe féminin à son bras lui donnait la nausée, s'était sans aucun doute de son fait si Oliver considérait aujourd'hui les femmes comme de véritables objets qu'il pouvait manipuler pour son bon plaisir et autant qu'il le désirait. Alors qu'elle faisait la conversation pour elle-même, Oliver rêvait de l’étouffer avec son édredon. Cela ne le dérangeait absolument de penser à diverses façons de se rendre orphelin. Cela le détendait et l'aidait à supporter le son de la voix cristalline de sa mère. Elle menait la marche et le faisait exprès. Oliver se demandait quel son elle créerait si il lui brisait ses fines chevilles montées sur une dizaine de centimètres de talon. Peut-être qu'elle rirait. Il n’aimait pas l'impression qu'elle donnait, il n'aimait pas être guidé dans la maison où il avait toujours vécu. Elle le prenait pour un imbécile et c'était insupportable.

Quand elle lui lâcha le bras, il n'hésita pas un seul instant et n'attendit pas qu'on l'y autorise pour trouver sa place habituelle. Il était plutôt fier de lui, pour le moment, il n'avait eu aucun geste ni aucune parole déplacée. C'était une première et aux vues des regards acérés que lui lançait sa mère, elle n'attendait qu'un faux pas de sa part pour l'attaquer. Il ne comptait pas lui faire se plaisir. Non, il n'était pas venu pour que ça mère soit satisfaite, bien au contraire.

Tout le monde s’installa et même si Oliver s'était assit avant sa mère, elle semblait d'humeur à lui laisser passer son manque de courtoisie. Elle claqua des doigts et deux jeunes femmes arrivèrent avec des plateaux. Il s'agissait d'une entrée simple, un gaspacho entouré de toasts de foie gras et de caviar. Oliver se doutait que Veronica devait revenir d'un voyage à Paris pour avoir eu l'idée de servir de tels mets. Cela ne dérangeait pas le jeune homme qui attendit que la matriarche commence le repas pour à son tour commencer à grignoter. Hector ne parlait pas, il avait faim et cela se voyait à ses petits yeux porcins fixés sur les plats, il salivait clairement devant la nourriture.

Deux cuillères de soupe plus tard, Veronica cessait de porter la cuillère à ses lèvres et commença à s'adresser à son unique enfant.

- J'ai entendu dire que tu avais trouvé un emploi ? Depuis quand as-tu besoin d'argent exactement ? Commença la femme sur un ton accusateur.

- Ce n'est sûrement pas ce que vous croyez, j'en ai peur. Et d'où vous tenez cette information ? Répondit Oliver avec précaution.

- Ce sont mes amies qui m'ont mise au courant... Puis-je avoir des explications ?

- Mère a des amies ? Je l'ignorais. Aurais-je un jour l'honneur de les rencontrer ? Reprit-il pour détourner la conversation.

- … Et d'après elle, tu serais une sorte de serveur prostitué ? De ce que j'en ai comprit, j'espère que tu pourras m'éclairer. Je dois admettre avoir été très déçue et humiliée par cette annonce. Mon fils tient-il absolument à traîner notre nom dans la boue ? Cela me fend le cœur !

Oliver dût se retenir de rire, comme si sa mère avait un jour eu un cœur. Il réussit à garder son sérieux surtout suite à ces accusations éhontées.

- Vous vous méprenez, mère. Le bar dans lequel je m'amuse beaucoup, n'a rien à voir avec une maison close. Nous ne faisons qu'écouter et rendre le sourire aux femmes qui le souhaitent. Mais peut-être que cela vous rend jalouse de voir que je puisse rendre d'autres femmes que vous heureuses. Beaucoup de mères sont ainsi et je le comprend.

- Je comprend mieux, mais mais cela n'en reste pas moins ridicule ! Lâcha l’intéressée avec dégoût.

- Je crains de devoir vous décevoir alors puisque je ne compte pas arrêter mes activités... Faire sourire vos amies n'est pas un crime et nous le savons tous les deux... En tout les cas, j'espère que vos amies ont été éblouit par mes talents. Je peux supposer que oui, puisqu'elles vous ont parlé de moi... Rétorqua Oliver qui allait de provocation en provocation.

Le femme n'ajouta rien d'autre. Oliver était fier de lui, il avait réussit à rabattre le caquet de cette dame à jamais insatisfaite. Il fit le maximum pour qu’aucun rictus de victoire ne traverse ses lèvres fines. Voir les joues de sa mère rosir sous son maquillage à cause de la colère était un petit plaisir dont il ne se priverait pour rien au monde. Au moins, cela était une preuve qu'elle était capable de ressentir quelques sentiments, même si cela ne semblait pas enchanter la principale concernée.

Il ne se sentait absolument pas coupable de voir sa mère rager quelque peu. Maintenant qu'il n'était plus un petit garçon, elle n'oserait plus lever la main sur le lui. C'était un avantage conséquent et il remerciait le ciel de ne pas avoir hérité de la taille rapetissée de son père. Il observait les réactions de sa génitrice et en jouissait totalement. La voir perdre un peu de ce masque implacable avait quelque chose de terriblement excitant. La voir se retenir difficilement de le frapper était un spectacle d'une beauté incomparable. Il aurait continué longtemps s'il n'avait pas été interrompu par les abruties de servantes qui débarrassaient les assiettes à peine entamées. Cela se déroulait souvent ainsi chez les Lewis, à part Hector personne ne touchait beaucoup à son assiette. Pas que la cuisine fut mauvaise, le chef cuisinier était sans doute l'un des meilleurs de tout le pays. Le changement de plat avait été décidé par Veronica. Oliver soupçonnait fortement qu'elle ai changé d'avis et qu'elle ne désire plus aussi ardemment passer tout le repas en compagnie de son fils. Elle allait donc tout faire pour abréger ce dîner. Le jeune homme trouvait son attitude d'un puéril et ridicule sans nom, mais sa mère avait toujours été ainsi, inconstante et très capricieuse.

Le plat principal arriva, du poisson frais avec un assortiment de produits de la mer décortiqués convenablement. Intérieurement, Oliver soupira, il n'appréciait pas particulièrement ce genre d'aliments et il soupçonnait sa mère de s'en être rappelée quand elle avait donné les consignes pour le menu de ce soir. Qu'il en soit ainsi, le fils prodigue ne ferait pas le plaisir à sa très chère maman de refuser de manger. Encore une fois, contrarier ses plans était l'un de ses objectifs de la soirée.

Une fois les assiettes installées devant chaque compagnons assit à la table, une autre servante arriva avec une bouteille de vin rosé à la main. La fille était très fine, maigre. Oliver pouvait facilement voir qu'elle n'avait que la peau sur les os, les jambes que ne camouflaient sa jupe de travail en disaient long. Des cheveux brun quelconques étaient tressés serré avant de terminer en chignon. Le seul charme qu'elle pouvait avoir était sa fragilité apparente. Il naquit aussitôt chez Oliver une envie de la briser. Mais il n'en ferait rien, il n'avait pas le temps de martyriser une souillon pour le plaisir.

Le destin avait cependant prévu autre chose. Quand Hector eu approuvé la qualité du vin, la fille servit Veronica en premier puis le maître de maison. Le goulot de la bouteille gouttait à cause des tremblements dont était secoué la petite. Elle avait peur, Oliver pouvait le sentir et c'était très agréable. Il la regardait tel un chat qui attend que la souris ne puisse plus s'enfuir. Lorsqu'elle fut près de lui et qu'elle commença à servir, il leva vivement une main vers le coude de la demoiselle avant de remettre l'une de ses mèches grises derrière son oreille. Le geste précipité avait fait sursauter la jeune femme et le liquide rose qui coulait de la bouteille déborda du verre et le renversa, éclaboussant la nappe et la chemise blanche d'Oliver.

- Empotée... siffla-t-il entre ses dents pour cacher son amusement.

Il leva ensuite ses yeux clairs vers sa mère. Il l'a testait encore et toujours, il voulait voir ce qu'elle allai faire après ce faux pas destructeur de l'une de ses employées. La demoiselle, elle, n'accordait aucune attention à sa patronne, trop concentrée à vouloir éponger la chemise de l'invité de la maison. Elle faisait tout son possible, mais elle ne pourrait rien faire contre la tâche de vin qui maculait le blanc de la chemise impeccable.

Oliver ne la laissa pas faire bien longtemps. Cinq secondes plus tard, il la repoussa sans douceur pour qu'elle s'éloigne de lui, il ne supportait plus tous ses petits geste ressemblant à des volettements de papillon.

- Où as-tu apprit à servir, le service n'est vraiment plus aussi efficace qu'autrefois ! Lâcha le jeune homme en prenant soin de s'éponger lui-même.

Pendant ce temps, Veronica s'était levée, elle n'avait rien dit devant les dégâts occasionnés par son personnel, mais cela ne la rendait pas indifférente, et la petite demoiselle maladroite semblait le savoir. Elle regardait la femme qu'elle servait avec frayeur et ses membres se mirent à trembler au fur et à mesure que la dame muette se rapprochait. Ce ne devait pas être la première fois qu'elle faisait une erreur et elle avait dû en payer le prix avec Veronica. Intérieurement, il souriait de nostalgie, cela le renvoyait à sa propre enfance où elle l'avait roué de coups pour le seul crime d'être né.

La servante venait de se prendre une gifle d'une rare violence. Un rictus appréciateur apparu sur le visage d'Oliver devant le spectacle sanglant. En effet, la gifle avait ouvert l'une des lèvres de la jeune femme, laissant un filet de sang couler lentement. Un frisson le parcouru. Des souvenirs depuis longtemps oublié remontaient à la surface dans ce genre de situation. Il se rappela qu'elle lui avait un jour brisé chaque doigts de l'une de ses mains. Sa main gauche, puisqu'il avait eu le malheur de naître gaucher. Quand il était petit, il avait été de nombreuse fois la cible des crises d’hystérie de sa mère. Combien de fois avait-il souffert de sa main cruelle ? Combien de fois l'avait-on panser en secret pour que rien de s'ébruite ? Il ne s'en souvenait pas, mais la douleur vive et brûlante qu'il avait ressentit quand on lui avait brisé ses petits os avait été insupportable. Tout cela parce qu'il était née avec cette petite différence d'écrire avec la main du diable... Oliver ne lui pardonnerait jamais ces violences, et un jour il se vengerait. Il la brûlerait sans vergogne, et à ce moment là, peut-être qu'elle comprendrait qu'il n'avait pas la main du diable, mais qu'il était son enfant. Il la remercierait de lui avoir fait connaître le plaisir de voir la douleur sur le visage des autres... Mais seulement le jour où elle se consumerait à jamais.

La jeune femme, qui avait été mise à terre sous la force qu'elle avait reçu, commençait à pleurer. Elle était près d'Oliver et ce dernier ne fit rien pour l'aider, trop obnubilé par ses désires de vengeance et figé devant la beauté des larmes. Les yeux humides le rendait tout chose, il adorait les observer se remplir d'eau avant que cette substance salée ne tombe progressivement sur les pommettes et se trace son chemin sur la joue.

- Pardonnez moi, je vous en supplie, pitié ! Lança la fille alors que Veronica levait de nouveau une main sans compassion sur elle.

La sadique souriait autant qu'Oliver, de dernier la soupçonnait de prendre autant de plaisir que lui, si ce n'était plus, lorsqu'elle assenait ce genre de coup. Finalement, ils avaient autres choses en commun qu'un code génétique. Sous la supplique, le bourreau s'arrêta et quitta la pièce sans même s'excuser ou prendre congé en suivant le protocole. Oliver n'en fut pas surprit, sa mère suivant les bonnes manières que lorsque cela l'arrangeait. Veronica avait peut-être arrêté de torturer ce petit être faible, mais Oliver ne pouvait se stopper en si bon chemin.

- Quelle aventure, je crains d'avoir eu l'appétit coupé ! Déclara-t-il en soupirant de soulagement, il n'aurait pas à manger ces choses qu'il n'appréciait pas.

Une fois qu'il eu annoncé qu'il quittait la table, il se dirigea vers la jeune femme toujours à terre et sanglotante, une main collée sur sa joue et sa lèvre meurtrie. Posant un genoux à terre, il lui tendit une main qui avait tout pour paraître amicale. Comme il l'avait prévu, elle lui adressa un regard de remerciement alors qu'elle agrippait avec timidité la main qu'il lui tendait. Le jeune homme aida à la redresser sans brusquerie. Un sourire bienveillant et faux était figé sur les lèvres d'Oliver qui tenait maintenant sa proie. Comme une araignée remarque qu'elle vient d'attraper une mouche dans son filet. Il l'observa un instant alors que la jeune femme était encore sous le choc de la gifle qu'elle venait de recevoir. Elle n'était pas particulièrement jolie, mais au moins, elle sentait bon un parfum de rose, cela plaisait au noble sadique. Toujours en lui tenant sa main libre, il l'emmena dans le sellier. On pouvait y trouver la belle vaisselle et quelques ingrédients indispensables à la préparation de mets délicats. Enfin, ils étaient seuls. La faible brune lui tournait le dos et semblait calmer ses sanglots. Elle ne tiendrait pas longtemps selon Oliver. Posant sa main sur l'épaule de la demoiselle, il la fit se retourner lentement pour qu'il puisse continuer son petit jeu.

Le jeune homme dû se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas sourire lorsque dans un murmure, elle le remercia. La pauvre ne savait absolument pas dans quoi elle venait de mettre les pieds et remerciait le pire des bourreaux. Il hocha un peu la tête pour lui montrer qu'il avait bien entendu ce qu'elle avait dit. Suite à quoi, il attrapa avec délicatesse la main qui cachait ses blessures pour avoir le loisir de contempler l’œuvre de sa mère.

- Laisse-moi voir... avait-il ordonné sur un ton doux qui ne lui correspondait pas.

Un peu hésitante, la servante le laissa l'observer, songeant peut-être qu'il pourrait faire disparaître la douleur. Lui attrapant le visage au niveau du menton à l'aide de sa main libre, il lui fit tourner la tête sur le côté pour qu'il puisse mieux observer la plaie et le petit hématome qui était en train de se former.

- Les anciens disent que lécher une plaie atténue la douleur... Tu me diras si cela fonctionne... Souffla-t-il pendant que de la main qui retenait celle de la fille, il l'attira tout contre lui au moment où la demoiselle effrayée essayait de fuir.

Elle ne le pouvait pas, Oliver n'en avait pas encore décidé autrement. Alors elle resterait là à souffrir autant que cela lui plairait. Maintenant collée contre une étagère, son dos était légèrement blessé par les planches qui retenait les différents types de farines.

- Si tu te débats tu souffriras encore plus... Détends-toi... Murmura Oliver.

Il avait l'air d'un véritable détraqué et la servante avait toutes les raisons du monde de ne pas lui faire confiance et de rester crispée. Elle n'avait aucune échappatoire et elle avait rentré sa tête entre ses épaules, comme si cela pourrait la sauver de l'agression qu'elle subissait. Oliver approcha son visage de la pauvre créature alors qu'un rire satisfait traversait sa gorge. Maintenant, il avait déposé ses lèvres sur le bleu sur la joue. Il sortit ensuite un bout de sa langue pour aller effleurer la commissure de la lèvre ouverte et sanglante. La petite gémit légèrement, sûrement à cause de la pression que son agresseur exerçait sur elle et les étagères, plutôt qu'à cause de la langue qui frôlait ses lèvres. L'homme avait les yeux grands ouvert, avide de voir les expressions de ce visage tuméfié.

Au fur et à mesure qu'il continuait sa petite torture, la fille se débattait de moins en moins. Cela ennuyait grandement Oliver qui décida de rajouter un peu de piquant. Alors soudainement, il serra la peau de la joue rebondie et sensible de la servante avec ses dents. Cette dernière lâcha un cri de douleur et de surprise mêlé. La douleur qu'elle avait ressentit l'encouragea à reprendre ses vaines tentatives d'évasion, ce qui la fit grimacer de douleur aussitôt, ses propres mouvement la faisait souffrir. Le corps d'Oliver, quant à lui, faisait rempart et elle n'arrivait pas à le repousser, peu importait la force qu'elle mettait dans ses gestes pour l'éloigner. Le jeune homme riait de ce genre de comportement. Heureusement pour elle, il n'avait aucune passion pour les laquais, il n'irait pas plus loin avec elle. La charmer n'avait jamais été dans ses intentions, il avait seulement apprécié l'effrayer et la faire souffrir.

Il allait retourner la martyriser encore un peu quand il fut surprit par les vibrations que faisait la poche de son pantalon. S'éloignant de la demoiselle pour attraper l'appareil, elle en profita pour se faufiler et disparaître du sellier, laissant Oliver seul avec son message. La servante n'existait absolument plus pour lui maintenant. Le petit mot électronique provenait de Perséphone. Elle lui ordonnait de ramener ses fesses au Bar to Hadès pour une urgence.

Après sa lecture brève, il remit aussitôt le téléphone dans sa poche et soupira. Heureusement qu'il n'avait rien d'autre à faire de sa soirée. Avant même d'être sortit du château familial, il s'était allumé une cigarette. Ce fut sans prendre la peine d'annoncer son départ qu'il attrapa ses clés de voiture posées sur le porte clé de l'entrée avant de sortir. Son petit bijou d'automobile se trouvait bien garé sur le petit parking prévu à cet effet. Il ne prit pas la peine de vérifier si son bolide était comme neuf ou non. Il grimpa dedans et aussi rapidement qu'il en avait envie, il se rendit à son rendez-vous nocturne. Comme le message semblait plutôt urgent, Oliver se pressa, même s'il aimait se faire attendre et même s'il ne supportait pas la façon dont Perséphone lui demandait de venir. Après tout, il était loin d'être son chien, mais s'il avait décidé d'être sous les ordres de la jeune femme aux yeux bridés, ce n'était pas pour jouer les misogyne lorsque l'on avait besoin de lui.

Le message étant des plus vagues, il ne pris pas la peine de changer sa chemise tâchée de vin et se dirigea directement dans la partie salon du bar, après être passé par les vestiaires pour y déposer ses clés. Il chercha aussi rapidement que possible la femme qui l'avait sonné comme un vulgaire toutou. Oliver ne tarda pas à la trouver derrière le bar en train de discuter sérieusement avec James. Il les interrompit sans ménagement.

- Puis-je connaître la raison de ton message un peu trop impérieux à mon goût ? Demanda-t-il directement en plantant son regard dans les yeux de sa patronne.

Cette dernière le toisa avec un regard hautain qui déplut fortement au jeune homme. Perséphone avait haussé un sourcil en voyant la tenue peu conventionnelle d'Oliver.

- Erika est arrivée à l'improviste, elle t'attend depuis vingt minutes, je l'ai fait patienter tant que j'ai pu. Oliver, je ne veux pas perdre cette cliente, alors débrouilles-toi pour te faire pardonner ! Ordonna la femme au caractère intraitable. Je l'ai installé dans le deuxième petit salon. Ajouta-t-elle simplement avant de reprendre sa conversation coupée.

Visiblement agacé d'être ainsi prit de court, il lâcha une petit « Tss » entre ses dents serrées tandis qu'il se détournait de la japonaise. Nouvelle mission, nouvelle proie, nouvelle méthode d'agir.

Les petits salons étaient en réalité des petites pièces très étroites composées d'une table basse et de coussins confortables posés au sol. Dans ces petits espaces, être plus de trois y était impensable. Très intimes, leur existence n'était connue uniquement des clientes les plus riches et les plus fidèles. Erika Stafeeld était l'une de ces clientes très intéressées par la proximité. Saluant au passage quelques demoiselles qu'ils connaissaient, il ouvrit la porte du petit salon qu'on lui avait indiqué et referma la porte derrière lui pratiquement aussitôt. Il poussa un long soupire une fois qu'il fut installé sur les oreillers moelleux.

Erika était là, à boire sa tasse de façon sereine alors qu'elle dardait sur son hôte un regard félin. Cette demoiselle ou plutôt cette dame était sûrement l'une des filles les plus généreuses que connaissait le Bar. Âgée d'un peu moins d'une trentaine d'année, elle ne possédait aucune ride et son corps ne souffrait d'aucun laissé-allez bien qu'elle soit mère d'une petite fille. Même si elle avait des formes généreuses, elle en avait assez pour resté jolie et des plus attirantes. Ces formes lui servaient d'armes quand elle souhaitait charmer. Oliver avait déjà remarqué que ses tenues, plus provocantes les unes que les autres, variant en fonction de ce qu'elle exprimait comme sentiment dans ses paroles. Ce soir, son décolleté plongeant de couleur rouge ne laissait planer aucun doute. Elle s'était sûrement mal entendu avec son époux et après une dispute de quelques heures, elle était sortie se détendre. De cette déduction, le jeune homme conclu que le liquide qui était dans la tasse n'avait rien à voir avec un boisson de petite fille. Les cheveux frisés d'Erika étaient noir aux reflets chocolat ce qui offrait un contraste avec sa peau blanche et faisait ressortir les cinq grains de beauté que portait son visage. Deux sous l’œil gauche, un sur la pommette droite et deux derniers espacés sur le côté droit de sa mâchoire.

Oliver sourit à la jeune femme qui semblait heureuse de le voir même si elle ne démordait pas de son regard de prédateur.

- Je t'ai manqué ? Demanda-t-elle simplement en déposant la tasse.

- C'est possible... Répondit le jeune homme qui observait sa compagne de la soirée.

L'hôte avait apprit à connaître sa cliente au fil des semaines où elle venait. Il savait qu'elle était capricieuse, tactile et presque aussi perverse que lui. La luxure ne les arrêtait ni l'un ni l'autre, tant et si bien qu'ils étaient devenus amants le mois dernier. Il s'en souvenait plutôt bien, Sebastian lui avait fait une véritable scène et avait pleuré pendant des jours entiers. Mais Sebastian était faible, il avait un cœur trop grand et voilà ce qui arrivaient aux personnes trop sensibles : elles souffraient. Par chance, ce n'était ni le cas d'Erika ni celui d'Oliver.

Erika s'était rapprochée lentement de lui jusqu'à ce que leurs vêtements se frôlent gentiment. C'est là qu'elle remarqua la tâche de son serveur. Un air surprit passa sur ses traits alors qu'elle glissait un doigt sur la tâche qui s'était étendue, puis lécha ce doigts toujours de manière féline.

- Tu as une tâche de vin sur ta chemise... Tu te laisses aller Oliver... Reprocha Erika qui croisait les bras pour obtenir des explications.

- Si seulement cela avait été de ma faute... Et comme vous m'attendiez depuis quelques instants, je n'ai pas pu résister à l'envie de venir vous voir. Se justifia le noble dont la réplique était digne d'une pièce de théâtre.

- Ça m'est totalement égale, j'exige que tu ne portes que des vêtements impeccables en ma présence... Enchaîna la brune.

- Ce qui veux dire ?

- Retire ta chemise Oliver, je te l'ordonne ! Répliqua Erika sur un ton qui n'était sensé recevoir aucun contradiction.

Oliver était amusé par ce comportement. Il aurait été si facile de lui faire peur, de la plier à sa volonté, de la blesser, de lui faire mal, de maculer son beau visage de sang... Si simple, mais il se retenait de la faire pleurer. Il n'était plus chez lui, il devait essayer d'être un minimum correcte, un minimum seulement. Le jeune homme s'était réinstallé et avait toujours ses yeux gris de posé sur la dame exigeante.

- Non... Donna-t-il comme seule réponse.

- Non ?! Répétât la femme surprise et aussitôt prise d’incompréhension. Tu... Tu refuses de m’obéir ?!

- Non... Ce que je refuse, c'est de vous faciliter la tâche. Mais je vous invite à le faire vous-même. Après tout, on est jamais mieux servit que par sois-même. N'êtes vous pas d'accord ? Expliqua malicieusement Oliver qui n'attendait que d'être servit par sa cliente.

Avec lui, les rôles s'inversaient très facilement en présence d'Erika. La cliente s'apaisa aussitôt les explications données.

- Ho... Oui, bien sûr... Finit-elle pas dire tout bas.

De nouveau, elle redevenait enjôleuse et en quelques secondes, elle se fut installée sur les genoux d'Oliver. Elle lui souriait bien qu'elle ne le regarde plus dans les yeux, elle était maintenant concentrée sur la chemise qu'elle commençait à déboutonner lentement.

A départ, elle avait essayer d'elle lente et sensuelle, mais l'impatience l'avait gagné et voilà qu'elle finissait par pratiquement lui arracher son vêtement. Dans sa hâte, elle griffa le ventre d'Oliver. C'était sa première erreur de la soirée.

Elle l'avait entaillé, il n'en fallut pas plus au serveur pour se mettre en état de colère meurtrière. Alors qu'il la repoussait sans ménagement, il jeta un œil à sa blessure. Ce n’était pas si. La marque n'était pas aussi grave qu'il ne l'aurait pensé. Cependant, il n'autorisait plus personne à lui faire du mal. Plus personne, et peu importait le compte en banque de la personne qui recommencerait à lui infliger des sévices.

À quatre pattes au-dessus d'elle, il lui avait agrippé ses deux poignets au dessus de sa tête. La peur d'Erika se lisait dans ses yeux ainsi que l'excitation du moment. Elle respirait rapidement mais ne pouvait plus bouger, Oliver était au-dessus d'elle.

- Tu as osé... Je crains de ne plus avoir assez de clémence pour pardonner un tel geste... Milady ! Annonça-t-il d'un ton froid alors qu'il plongeait son visage dans le cou de sa cliente pour en croquer la peau sans ménagement.

Elle poussa un cri, ce dernier serait sûrement atténué par les murs et cela ne faisait qu'augmenter le désir du jeune homme à offrir de la douleur gratuitement. Il laissa ses dents abîmer la chaire d'Erika sans remord, il se fichait bien de cela. Sous lui, elle se débattait pour se sortir de là. Elle adorait sentir sa chaire malmenée mais elle ne désirait pas que cela ce voit. Elle poussa un nouveau cri, plus fort plus significatif.

Ce fut donc plus par crainte de perdre ce travail amusant qu'il arrêta de châtier la demoiselle. Il se rassit doucement en la regardant avec une intense colère. À ce moment là, la porte s'ouvrit en grand, laissant apparaître le petit nouveau blondinet de la troupe. Aiden semblait essoufflé.

- Y'a un problème Milady ? Demanda-t-il sans faire attention à Oliver qui lui tournait le dos.

Erika allait parler, mais ce n'était pas dans les intentions du serveur aux beaux cheveux argentés. Avec rapidité, il avait prit la tasse à thé et sa soucoupe et l'avait tendu à son collègue.

- Cette demoiselle était simplement surprise d'avoir été capable de terminer son thé froid... Va le remplir d'un earl grey chaud je te prie... Ordonna jeune homme pour divertir Aiden qui semblait ne rien comprendre à ce que son camarade lui disait. Néanmoins, il ne posa pas d'autres questions et laissa le couple en paix, refermant tranquillement les portes pour ne plus les déranger.

Une fois à nouveau seuls, Erika se leva sur ses jambes, se fichant de marcher sur les oreillers.

- Pourquoi tu as fait ça ?! Commença-t-elle à rager.

- On ne récolte que ce que l'on sème... Milady...

- Je te déteste Oliver ! Lâcha-t-elle alors qu'elle déposait un billet de cinquante livres sterling sur la petite table.

Suite à quoi, elle ouvrit la porte pour s'en aller. Elle faillit renverser Aiden qui revenait déjà avec le thé fumant.

- Elle est partie sans son thé ! Déclara le nouveau un peu chamboulé par ce qu'il s'était passé sous ses yeux.

- Oui, elle s'est rendue compte, trop tard, qu'elle n'avait plus soif... Quel dommage... Mentit sans problème Oliver qui s'installait correctement sur les oreillers. Mais donne-moi ça, on ne va pas gâcher un thé de cette qualité ! Reprit-il sans adresser un regard à son valet improvisé.

Aiden haussa simplement les épaules avant de poser la tasse sur la table basse. Il était plutôt docile comme serveur même s'il avait parfois des élans de rébellion et un besoin d'émancipation de d'indépendance. Oliver s'autorisait une petite pause. La fin de cette journée avait été bien longue, il avait le droit de se reposer. Il rechargeait un peu les batteries pour être en forme pour Sebastian. Quand il rentrerait à leur appartement, il réservait à son amant une de ces soirées inoubliables. Il avait été trop excité par cette soirée pleine de violence pour ne pas aller jusqu'au bout de ses fantasmes. Cette nuit, il goûterait les larmes de Sebastian, c'était décidé !

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