Chapitre 13 : Quotidien fraternel

25 minutes de lecture

Chapitre 13 : Chasseurs

Quatre heure du matin, dans un appartement réduit de l’East end, James Kurtis faisait de son mieux pour retirer toute trace de vase de sa peau et de ses cheveux. Il frottait vigoureusement jusqu’à ce le faible jet d’eau ne se mette à l’asperger d’eau glacée, empêchant l’homme trentenaire de terminer sa toilette

 

- Nan… Mais c’est un cauchemar ! Rumina-t-il tournant rageusement le robinet d’eau chaude vérifiant inutilement s’il e pouvait pas profiter d’encore un peu d’eau tiède : échec.

 

Sans attendre une seconde se plus ni chercher à s’essuyer, la rage lui faisait grincer des dents tendit qu’il s’élançait à la rencontre de la personne qui était responsable de ses mots.

 

Ce dernier n’était autre son petit frère et collège : Axel.

 

Il lui ressemblait beaucoup. Les mêmes cheveux bruns tirant sur le roux. Et même si pour le moment ce dernier était de dos, concentré à faire réchauffer leurs restants de spaghetti bolognaise, James savait que le garçon avait les mêmes yeux bleu gelé que lui. Néanmoins, le plus jeune restait également plus menu, plus fin et paraissait par le fait, plus faible. Mais l’ainé savait ce tout cela n’était qu’une illusion que du fait de ses quelques centimètre de moins et de ses épaules moins carrées, il pouvait se faire plus discret et s’avérait beaucoup plus agile et rapide que James.

 

- Toi !!! Faudrait un jour que t’arrête de te foutre de ma gueule ! Sérieusement ! Toute l’eau chaude ?! Alors que tu n’as été immergé qu’à moitié dans cette putain de flotte ? Sérieusement ! Sérieusement ! Axel ! C’est  vraiment la dernière fois que tu me fais ce coup de pute ! La prochaine fois, tu te trouveras un autre appart’ à squatter ! Grogna plus que sévèrement James tout en faisant attention à ne pas trop hausser le ton afin de ne pas déranger le reste des locataires du bâtiment.

 

Axel ne s’était pas tout de suite retourné. Il avait encaissé les remarques désobligeantes tout en touillant leur en-cas de milieu de nuit. Cela ne l’avait pas empêché de soupirer avant de se retourner lentement. James le voyait déjà venir, à lui préciser qu’il ne pouvait pas habiter ici avec son maigre double salaire.

 

Mais aussitôt qu’Axel se fut retourné, il revint instantanément à sa position initiale tout en balançant en direction de son aîné le torchons qu’il s’était installé plus tôt sur l’épaule. Il donnait l’impression d’avoir vu un fantôme ou quelque chose de profondément perturbant.

 

- Je t’assure que si tu continues à te promener à poil quand j’suis dans les parages, tu n’auras pas besoin de me virer d’ici, c’est moi qui m’en irais. J’te jure, James ! Je veux bien faire toutes les tâches ménagère que tu veux mais tes tendances nudistes garde les pour toi ! Enchaina Axel autant de mauvais poil que son frère.

- C’est bon … c’est pas comme si on n’était pas fait pareil. Grommela aussitôt James à la remarque avant de reprendre là où il en était, rebondissant sur l’aversion du plus jeune. Et de toute manière, je n’aurais pas à me trimbaler à poil pour te supplier de me garder un peu d’eau chaude si tu jouais pas les gonzesses à te prendre un bain tous les jours !

- J’en avais besoin ce soir ! J’étais frigorifier et c’est pas le moment que je me chope un rhume. Surtout avec toutes les bestioles qui traînent en ce moment, je te vois mal aller chasser tout seul ! Répliqua le cadet.

 

Axel allait porter la cuillère de boire qu’il utilisait pour touiller à sa bouche, mais il se retint, apparemment, avoir James nu dans son champ de vision l’empêchait d’apporter quoi que ce fut à ses lèvres.

 

- Va t’habiller, James ! Ordonna tout comme il supplia le colocataire aux mœurs légères.

 

Voyant qu’il n’obtiendrait pas gain de cause ce soir, et aussi parce que mine de rien, leur petit chauffage d’appoint ne fonctionnait pas des masses, James capitula et retourna dans la salle de bain étroite dans laquelle il peinait parfois à se mouvoir. Retournant sous la douche, il relança le petit filet d’eau… tiède cette fois-ci. C’était déjà ça.

 

Néanmoins, cela ne suffit pas pour le réchauffer de sa baignade de dix minutes dans la Tamise. Il ne savait pas encore comme il en était arrivé à rester autant de temps dans cette eau immonde sans muter en quelques chose de dégoutant. Rien que de repenser aux « choses » non identifiées qui l’avait frôlée, il en frissonnait de dégout. Et pourtant, James était plutôt habitué aux choses dégoutantes. Morte ou vivante, il avait été jeté dans ce bain là il y a une petite dizaine d’année déjà…

 

Une fois ses cheveux séchés, sa barbe taillé correctement pour le lendemain, James pu sortir de la douche vêtu d’un vieux pantalon de jogging et d’une veste dans le même esprit. Le minimum pour garder un peu de chaleur dans l’appartement qui partait en décrépitude. Axel avait mis rapidement la table et était déjà en train de manger son assiette sur la petite table basse entre le canapé et la télévision mise sur la chaine des informations mondiales. Ce n’était pas par passions qu’ils écoutaient les informations, cela faisait juste partit de leur premier job, celui qui payait le moins bien.

 

D’une oreille distraite James écoutait la voix monocorde du présentateur qui rabâchait les mêmes informations en boucle tandis qu’il venait de récupérer son assiette de sucre lent à la sauce tomate.

 

Après avoir entendu qu’une nouvelle épidémie de choléra se rependait dans une zone reculée d’Afrique et qu’une émeute avait explosé plus tôt dans la soirée dans un pub huppé de la ville, James avait eu le temps de se réchauffer avec son plat… beaucoup plus qu’avec sa douche tiède en tous les cas. Et ce fut sur cette dernière information de bagarre d’ivrogne qui tourne au drame que les deux garçons éteignirent la petite et vieille télé. Laissant place au silence.

 

Le top départ pour une nuit de sommeil était lancé et c’est sans prendre la peine de débarrasser la table qui bordait son lit que James se faufila sous la couette qui recouvrait le canapé. Ce canapé confortable lui servait également de lit. Une fois son oreiller regonflé grossièrement, la tête brune s’y enfonça sans ménagement. Manquant même de se cogner contre l’accoudoir. Le sommeil, pour des gens comme eux, n’était pas difficile à trouver. James s’endormit comme une masse, ne faisant plus attention à rien d’autre qu’au confort de son lit de fortune qu’il adorait néanmoins. So cadet pouvait bien faire tout ce qu’il désirait à côté, lui, il voulait dormir et oublier les courbatures qu’il avait collectionnées cette nuit.

 

Quelques heures plus tard. Le jour était lever et c’est avec difficulté et malgré tous les efforts d’Axel pour le réveiller en fanfare que James ouvrait l’œil. Difficilement.

 

James avait l’impression que ses paupières avaient été collé avec de la super glu mêlé à cela sa langue était pâteuse, comme après ces soirées où l‘alcool coulaient un peu trop abondement. Il fit de son mieux pour ignorer la migraine qui lui indiquait un manque sommeil flagrant. Et c’est dans cet état de demi-faiblesse de l’homme se redressa dans son lit. Grimaçant sous la fraicheur de la pièce, se recroquevillant aussitôt sous sa couette épaisse. Que c’était dur de quitter son petit nid douillet !

 

- Bien dormit ? Demanda la voix douce et calme de son frère.

 

L’ouïe, c’est la première chose qui sembla fonctionner chez James. Avec la voix d’Axel, il avait entendu qu’une assiette était posée sur la table basse près de son lit précaire. Ensuite, son odorat finit par se réveiller. Et quelques odeurs familières lui parvinrent. Le chocolat chaud de son cadet, ou bien celle de son café déjà préparé. Tout cela pour terminer par l’agréable senteur qui ne pouvait le tromper : celle des pancakes !

 

Cette dernière odeur terminé de réveiller ses sens et la colle de ses yeux disparu aussitôt pour contempler le petit festin organiser par son colocataire.

 

James était on ne peut plus satisfait du spectacle. Si Axel avait préparé des pancakes cela signifiait qu’il avait quelques choses à se faire pardonné. Et s’il voulait se faire pardonner de la douche froide de la veille cela signifiait que les mots de son aîné avaient finalement atteint sa petite conscience d’égoïste… Enfin, puisqu’il y avait des pancakes ce matin, tout était pardonné. De l’histoire ancienne, sans aucune autre forme de rancune.

 

L’homme fut donc généreusement encouragé par les douces senteurs du petit déjeuné. Il se redressa donc, remontant la fermeture éclair de sa veste élimée par endroit, histoire de chasser cette désagréable impression de vivre sous un pont.

 

- Comme d’habitude, je suppose. Et toi ? Répondit machinalement James tandis qu’il prenait délicatement son mug de café chaud sans être brulant. Prenant une gorgée bruyante pour refroidir le breuvage au passage.

 

Au soupir d’Axel, l’aîné n’eut aucun mal à comprendre qu’il commençait déjà à l’agacé. Enfin, il se calma préférant se concentrer sur ce qu’il y avait dans son assiette. Tartiner ces petites crêpes épaisse de miel était l’un de ses petit plaisir presque sadique avant de ne faire qu’une seule bouchée du met moelleux.

 

Concentré sur son repas, James ne comprit qu’après coup que la télé avait été allumée de nouveau. Toujours sur cette chaine d’information qui ne cessait de rappelait à la populace que le monde était plongé dans la fange et que pour un petit bonheur isolé, le mal s’insinuait plus profondément encore.

 

James continua de resté muet. Même lorsque son cadet lui raconta son rêve remplie d’acrobatie à bicyclette. Dans tous les cas, le plus âgé ne prit pas la peine de vraiment écouter. James n’était pas ce qu’on pouvait considérer des plus aimables après le réveil. Il lui valait une bonne vingtaine de minutes en temps normal pour émergé de son état de zombie. Lui parlé ne faisait que le mettre de mauvaise humeur. Axel le savait très bien et pourtant ce dernier ne pouvait jamais s’empêcher de donner son avis sur tout et n’importe quoi dès matin… enfin, matin. Tout était relatif puisque l’horloge indiquait déjà midi. Encore une fois était bien relatif puisque qu’au final il n’avait seulement dormit que huit petites heures. Assez respectable en somme.

 

Voyant qu’il ne serait pas écouté, Axel préféra se taire et terminer d’avaler son chocolat au lait, digne des jeunes enfants, avant de disparaitre pour aller sûrement faire la vaisselle.

 

Le bruit e l’eau perturbant l’écoute légère que James accordait à la télé. Il augmenta généreusement le son pour entendre les dernières tristes nouvelles que la télévision était autorisée à communiquer.

 

Et quelles nouvelles ! Une série d’agression et un chien-loup mordeur dans les rues de Londres.

 

- Un chien-loup mon cul. Grogna James en terminant son café tout aussi bruyamment qu’il l’avait commencé. Une fois le mug posé sans ménagement sur la table basse. L’homme prit le temps de s’étirer faisant craquer son dos et ses épaule tout autant qu’il étirait ses muscles qui avaient été sollicité la veille.

 

- Y’aura du louloup à traqué ce soir ! Et je pense que ça va être assez urgent pour que notre patronne adorée nous y envoie sans nous demander notre avis.

 

Affirmation qui ne reçut qu’un copieux et peu élément « hein ? » de la part de son petit frère qui, de tout évidence, n’avait pas bien saisit les mots du plus vieux.

 

- Nan, rien…. Laisse tombé, c’est juste qu’on va pas forcément avec notre soirée pizza-bière ce soir.

- Persé’ a dit qu’il fallait que t’y ailles mollo sur la malbouffe… et les clopes. Balança Axel qui revenait de la cuisine pour terminer de débarrasser la table basse.

 

Ces quelques mots sur Perséphone avait suffi à renfrogner James. Avec cette femme, ils se connaissaient depuis un moment. Et peu importe la proximité qu’ils avaient pu avoir à un moment donné, cela ne lui donnait pas le droit de jouer les petites mamans poule avec lui. Cela le rendait vraiment grognon.

 

- J’bouffe ce que je veux, que la patronne soit d’accord ou pas d’accord, elle sera jamais ma mère… Une chance pour nous. Se força-t-il à répondre au lieu de garder ce ressentiment au fond de lui.

 

Sur ces derniers mots, il finit par se lever pour aller se rafraîchir et mettre des vêtements simples. S’il était midi, leur horaire de services n’allait pas tarder à sonner et il fallait qu’il soit prêt pour accueillir la clientèle snobe sur Bar To Hadès.

 

Silencieux, James faisait le tour de ses blessures devant le miroir.

 

Une côte gauche violacée et douloureuse qu’il se trainait depuis quelques jours, la hanche droite sérieusement éraflée qui commençait seulement à cicatrisé sous un bandage de fortune. Bandage qu’il prit soin de refaire proprement. L’un de ses genoux était dans le même état que sa hanche. Et son poignet droit devait être victime d’une petite foulure ou d’une tendinite à cause de la douleur lancinante qu’il ressentait lorsqu’il agitait ce dernier.

 

Deux antidouleurs avalés plus tard, il s’observait de dos.

 

Y étaient présente de compresse cicatrices. Des lacérations, quelques restes de brulures et quelques endroits où cette peau était creusée à cause de morceau de chair manquante…

 

Il n’y avait pas à dire, être un chasseur, ce n’était pas le meilleur métier au monde pour se garantir la meilleur longévité du monde. S’admirant ainsi, James pouvait constater que son boulot le bouffait littéralement petit à petit. Sur les rapides champs de batail, il laissait trop souvent des morceaux de lui-même. Enfin, il possédait encore tous ses membres, oreilles et doigts y comprit. Et c’était e qui le rassurai sur efficacité.

 

D’une main sans douceur, il vint organiser sa cheveux rebelle, les coiffants sans vraiment y faire attention du moment qu’ils paraissaient un peu moins sauvage qu’au sortir du lit. Son regard était cerné de fatigue bien qu’il se sentait en forme pour une nouvelle journée remplie à sourire et jouer les gentils garçons auprès de demoiselle qui n’y connaissait certainement rien en relation homme-femme.

 

Le Bar To Hadès. Quand Perséphone était venu lui demander de travailler sous couverture dans son bar (même si ordonné était le mot le plus approprié pour qualifier cette demande impérative), James avait ri de bon cœur à l’annonce du projet. Outre le fait de se déguiser en pingouin, il fallait qu’il sourit et se montre serviable envers des inconnues… Lui… qui ne connaissait que la traque, la chasse, le sang et la destruction, qui avait été élevé avec cet état d’esprit, qui avait été entrainé pour supprimer les êtres magiques considéré comme dangereux par le gouvernement. Lui, on l’avait choisi parmi d’autre pour être un hôte parfait en guise de couverture afin de purger le secteur londonien de tous les monstres nuisibles pour la population. Projet insignifiant. Grotesque et humiliant. Après qu’il eut terminé de rire, il avait tout simplement refusé l’invitation de cette femme qui connaissait depuis quelques années.

 

Il avait refusé la première fois, ainsi que la seconde et la troisième. Perséphone avait commencé à le harcelé et allez savoir pourquoi, cela n’avait pas déplu à James de se sentir autant désir. Néanmoins, ce ne fut pas cela qui le fit changer d’avis. Au final, il n’avait suffi que d’un seul argument pour faire penser la balance. En plus de jouer les serveurs, on lui proposait (ou ordonnait, encore une fois, Perséphone n’avait jamais été doué pour les supplications) d’être le chien de troupeau d’un groupe d’entité magique et monstrueuse instable qui lui servirait de collègue. Après cette information, James avait aussitôt signée son intégration au Bar To Hadès et il avait quitté l’organisation qui les hébergeaient, lui et son petit frère, pour s’installer à Londres, territoire qu’ils furent alors en charge de nettoyé d’après les indications de Perséphone.

 

Perséphone. Encore et toujours. Si James avait un jour cherché à la suivre et à la protéger. Il avait également voulu la fuir, ne plus l’approcher ou la voir. Et c’était aussi l’une des raisons pour laquelle il n’avait pas voulu être l’un de ses employés au départ. Travailler avec elle… proche d’elle, James avait su que cela allait être douloureux. Et ça l’avait été. Au début. Et peut-être même toujours maintenant. Mais il avait réussi à créer une sorte de distance étrange entre eux. Car même en faisant de leur mieux pour s’ignorer, James ne pouvait empêcher son cœur de battre plus fort lorsque leurs regards se croisaient. Il ne s’agissait que d’un ou deux battements avant que sa raison ne puisse calmer ses sentiments irresponsables.

 

- T’en ai où James ? J’aimerais bien prendre ma douche avant de partir ! Déclara Axel, sortant l’homme devant le miroir, de ses souvenirs.

 

Ce dernier termina en quatrième vitesse d’enfiler son jean tout en laissant sa chemise ouverte. Il eut juste le temps de chiper sa brosse à dent et le dentifrice avant de quitter la pièce sous les tambourinements incessants de ce jeune garçon qui semblait passer vraiment trop de temps sous la douche.

 

- A te laver autant ta peau va finir par se détacher ! Taquina l’ainé avant de fourrer sa brosse à dents contre ses molaires tandis qu’il recevait un généreux doigt d’honneur avant que la porte de la salle de bain ne lui claque au nez, lui arrachant un simple soupire.

 

Chantonnant un air  chanson traditionnel irlandaise, là où se trouvait sa terre natale, ou du moins, c’était ce qu’on lui avait dit, il nettoyait ses deux pistolets modifiées avec soin. Des vieux model et pourtant, il n’avait jamais pu trouver mieux pour les remplacé. A moins que le fait qu’il appartenait à son père ne l’empêche de chercher sérieusement des remplaçants.

 

Quand il s’occupait de ses armes, James ne voyait pas le temps passé et ce ne fut que lorsqu’il s’aperçu qu’Axel l’observait avec insistance et que ce denier était parfaitement vêtu et coiffé que notre homme comprit qu’il avait vraiment pris son temps à astiquer ses deux pistolets.

 

Les mains sur les hanches sont petit frères semblait renfrogner de le voir encore assit sur le canapé.

 

- Je peux savoir ce que tu fais ? Questionna plus jeune.

- Je m’occupe de mes affaires. Comme tu peux le constater…

- James ! Tu crains, merde... on avait dit que le lundi c’était le jour des courses ! Le frigo est archi vide. Se plaignit Axel qui semblait déjà baisser les bras.

- C’est pas si grave ! On aura qu’à aller chercher un grec. Proposa l’ainé sans se laisser emporter par le début d’angoisse de son petit frère.

- Tu as dit ça… tous les jours de la semaine dernière, résultat. Y’a toujours rien dans le frigo. Ça prendra pas longtemps mais il faut que tu m’y accompagne pour tout porter et avec la voiture. C’est important. Sinon… sinon, je vais vraiment me prendre un appartement tout seul ! Et tu n’auras plus personne pour te faire à manger ! Menaça le cadet qui mettait déjà ses baskets.

 

Devant tant d’arguments et de mauvaise foi, James ne pouvait que s’incliner. Poussant un gros soupire, il rangea ses affaires à leur place d’origine et finit par céder au caprice – presque utile- de son petit frère. Lui ébouriffant la crinière au passage, histoire de le punir d’avoir osé le menacer de s’en aller, encore une fois. James avait besoin de lui pour ne pas que cet endroit ne pourrisse sur place !

 

L’instant d’après, le duo se retrouvait dans la voiture d’occasion que leur employeur de gouvernement avait bien voulu leur refiler, en direction du super marché.

 

Si Axel avait voulu que leur escapade au super marché soit rapide, il aurait peut-être été plus judicieux de demander à James de rester dans la voiture. En effet, ce dernier, loin de s’intéresser à l’activité familiale qui devait remplir leur estomac dans un futur proche, préféré laisser quelques traces de ses doigts sut les vitrines où était enfermé du nouveau matériel Hi-Tech. Il n’y connaissait rien et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de regarder les prix et les autres informations qu’il ne comprenait pas. Ensuite, il passa au DVD, puis aux CD. Ignorant les bouquins, il finit par retrouver Axel en caisse. La corvée de course sembla s’arrêter là.

 

Quelques temps plus tard, les deux garçons se retrouvaient seuls dans les vestiaires des hôtes, à revêtir leur uniforme guindé de serveur.

 

- Je n’aime pas porter de cravate. J’ai toujours détesté ça. Pourquoi, il faut qu’on porte des cravates. Ne put s’empêcher de râler une énième fois James se débattait avec le nœud de sa fameuse cravate.

- Tu n’as qu’à le troquer contre un nœud papillon… ou un foulard. Du moment que cela reste élégant tu peux porter ce que tu veux. Déclara la voix féminine qu’il redoutait le plus.

- Persé’ ! S’étrangla la voix d’Axel qui était partit de camouflé derrière un casier, visiblement gêné d’être à moitié nue devant sa patronne.

 

La réaction de son cadet fit sourire le premier de la fratrie. Cela ne l’avait pourtant pas empêché de ce raison au son de la voix pourtant doucereuse de leur patronne.

 

- Dans tous les cas, ça m’étouffe. Termina James en même temps qu’il lâchait sa cravate.

 

Perséphone restait muette, le temps de se déplacer, de se posté face à son employé grognon arrangeant sa cravate à son gout avant de la callé dans le veston.

 

- Tant que tu travailleras ici, tu devras suivre mes règles et que ça te plaise ou non, cette cravate fait partie de la tenue obligatoire. Enfin. Ce n’est pas pour ça que je voulais vous voir en privé…

- Un peu trop en privé si tu veux mon avis. Ajouta Axel qui venait de sortir de sa cachette, un peu plus habillé que précédemment.

- Peu m’importe. Je venais juste vous libérer de vos engagements de ce soir. Un loup-garou incontrôlable sévirait dans la ville. Nous comptons sur…

- Tu vois ? Je te l’avais dit tite tête ! Coupa James à l’attention de son jeune frère.

 

Ce dernier leva les yeux au ciel et Perséphone, visiblement agacé par le comportement un peu trop versatile de son employé décida de le rappeler à l’ordre, tirant sur la cravate qu’elle avait à portée de main, s’en servant comme d’un garrot pour serrer la gorge de James.

 

Ce dernier passa ses doigts entre son cou et la corde qui tentait de le pendre, par reflexe, laissa la surprise de son regard ce remplir d’une lueur de défi. Son sourire allait parfaitement en accord avec

Ce regard à la limite de ‘encouragement joueur.

 

- Tais-toi quand je parle James ! Siffla-t-elle avant de relâcher la pression. Faisant tousser l’homme qui sentait déjà que sa gorge avait été malmenée.

 

Axel détendit l’atmosphère en acquiesçant. Il était toujours le plus souple des deux frères. Prêt à faire de son mieux pour que le calme revienne. Que ce calme vienne de lui-même ou que le jeune homme soit obligé de l’imposer ne faisait aucune différence à ses yeux. Et c’était de cela que ce méfiait le plus l’aîné qui avait tendance à imposer ses émotions sans se préoccuper des autres.

 

James se retrouvait alors seul avec Perséphone. Tous les deux dans cette pièce et elle qui lui tenait encore sa cravate bien qu’elle lui ait rendu son souffle.

 

- Ce que je voulais te dire… Reste en vie, James. C’est un ordre. Souffla Perséphone tout en détournant le regard.

 

La soudaine timidité de la demoiselle aux yeux bridés tira à James un petit sourire doux et moqueur à la fois. Il oubliait trop souvent que l’inflexible Perséphone pouvait avoir ce genre d’expression à la limite de l’innocence absolue.

 

Pourtant, il ne lui offrit aucun commentaire taquin. Il se contenta de s’éloigner d’elle d’un pas et de lui offrir une référence sincère.

 

- Si c’est un ordre, je ne peux que m’incliner et obéir… Je ferais attention. Déclara-t-il peut être un peu trop tendrement à son gout avant de sortir de la pièce sans chercher à observer la réaction de la jeune femme plein de ressource.

 

Le milieu de l’après-midi allait arriver lorsque Chris, le petit frère de Perséphone entra dans le bar tout joyeux, presque fredonnant, le sourire jusqu’aux oreilles. Selon James, il ne fallait pas être chasseur pour voir que ce garçon un peu trop intelligent pour son bien tramait quelque chose de louche.

 

En l’absence de client, James se permettait de s’asseoir au bar simple d’où Perséphone observait la salle de temps à autre. Profitant de l’absence de cette dernière, il se permit de se servir une simple bière tout en cogitant sur la raison de la bonne humeur du freluquet qui lui servait de temps à autre de collègue. Un gamin en soit, mais un gamin qui pouvait rapidement devenir dangereux si on lui en laissait l’occasion.

 

L’ennuie continua à faire tourner James en rond. Il avait l’air d’un lion en cage à roder autour des deux tables prises. Il n’était pas un professionnel de la pâtisserie, il ne servait donc à rien en cuisine. Et le thé… autant dire qu’il préférait le café instantané, ça correspondait très bien à la personne simple et pratique qu’il était. Au moins, il réussissait tout de même à servir silencieusement les commandes.

 

Et c’est parce qu’il n’avait rien pour s’occuper qu’il put voir arriver une nouvelle jeune femme. Une jeunette. Même pas majeur si il pouvait se permettre. Des cheveux coupé assez court d’une couleur châtain-roux qui présumait artificiel. Les filles et leurs teintures. Mais cela importait peu et l’homme qui avait au moins deux fois l’âge de la demoiselle, se présenta devant elle. Offrant son sourire le plus charmeur avant de s’incliner et d’offrir un traditionnel baisemain à cette inconnue.

 

- Bienvenue au Bar To Hades, Mila…

- Je sais où je suis, je viens voir Chris ! Montre-moi où je peux le trouver ! Ordonna sèchement la nouvelle venue.

 

Le ton et l’attitude totalement snobe de cette femme venait de mettre en déroute l’homme assuré qu’était James. C’était rare que les demoiselles soient aussi indifférentes. La plus part faisait au moins semble de le voir avant qu’il ne les apporte à leur hôte préféré. Mais celle-là. Au moins pouvait-on dire qu’elle savait ce qu’elle voulait. Et effectivement, le venin de Chris ne serait pas du luxe pour maintenir cette petite vipère en place.

 

Néanmoins, il réussit à se reprendre rapidement, se relevant maintenant que la demoiselle lui avait repris sa main sans aucune douceur.

 

Maintenant, James était curieux de savoir ce qui se passait entre ses deux-là. Il s’imaginait déjà cette petite peste faire les yeux doux à Chris qui ne pourrait répondre à ses sentiments… cela aurait été un très bon scénario, il en était certain.

 

En tous les cas, James mena la nouvelle venu jusqu’à celui qu’elle avait demandé et qui semblait l’attendre quelques minutes, une tartelette à la fraise ainsi qu’un thé sombre à la place que devait occuper l’arrivante.

 

- Bien, au moins tu es ponctuelle ! Merci James tu peux nous laisser maintenant. Balança Chris accompagné d’un geste dédaigneux de la main.

 

James serra les dents et les poings avant de s’éclipser. Ce petit merdeux ne perdait rien pour ttendre et le chasseur gardait en tête son air snobe. Il lui en filerait des « tu peux nous laisser maintenant » il était son collègue pas son domestique !

 

Rageur, il partit se calmer dans le vestiaire. Se mouiller un peu l’aiderait à avoir les idées plus claires. Desserrant cette fichu cravate, il prit la porte de sortit pour allumer sa cigarette. Cela l’aiderait un peu à se détendre. Même s’il pleuvait et que quelques gouttes l’atteignaient par moment. Cela sècherait, il n’était pas en sucre, cependant cela ne lui disait rien qui vaille pour ce soir. Les pleines lunes nuageuses étaient particulièrement douloureuses pour les bêtes qui dépendaient de sa présence. Comme le lui avait subtilement conseiller Perséphone, il faudrait se montrer prudent.

 

Une clope terminée plus tard, le chasseur avait repris ses esprits et il était maintenant fin prêt ainsi que déterminé à aller vérifier ce qui se tramait entre les deux jeunes installés à l’abri des regards dans un coin de la salle. Faisant mine d’apporter des bonbons artisanaux, il s’approcha silencieusement du duo, assez prêt pour entendre leur discussion.

 

Assit l’un en face de l’autre, semblant mettre le plus de distance entre elle et Chris, la fillette semblait contenir du mieux qu’elle pouvait une colère monstre.

 

- Je n’ai pas le temps de jouer avec toi, je dois m’appliquer sur ces questions, elles sont à rendre demain !

- Ho, mais qui t’en empêche, je te regarde avec attention… Et puis je ne joue pas, Coraline, n’oublie pas mon début de carrière dans la photographie improvisée et dynamique! Je peux te montrer encore une fois si tu doutes de mon tallent. Assena Chris aussitôt. Un silence lourd s’en suivit.

 

Usant de ses talents, James avait finit par faire partit du décor, il respirait lentement, son ne portait pas directement sur sa cible et il s’était légèrement camoufler derrière l’un des lourds rideaux de la salle. Sa curiosité ne faisait qu’augmenter et il voulait de plus en plus savoir ce que Chris mijotait. Maintenant il n’en doutait pu sa bonne humeur malsaine était liée à cette cliente. Cliente qui ne semblait pas du tout apprécié sa rencontre.

 

- Profite bien, Chris… Ton chantage ne sera pas éternel. Profite vraiment de ma compagnie. Même si tu ne la mérite pas. Je trouverais un moyen de détourner cette stupide photo et à ce moment-là tout le monde saura que tu m’as tout simplement forcée ! Siffla la demoiselle en dardant sur le vilain garçon son venin.

 

Finalement James aimait bien cette petite peste. Si elle savait remettre Chris à sa place alors c’était assurément une fille bien ! Mais la conversation n’était pas terminée. Et le petit frère de Perséphone ne semblait pas encore avoir abattu toutes ses cartes.

 

- M’accorder un peu d’attention à l’école. Ce n’est vraiment rien comparé à l’anéantissement total de ta petite réputation de pimbèche !

- Détruis-là et c’est toi que je détruirais en retour, Chris Kohola ! Répliqua la jeune femme, perdant de plus en plus le calme qu’elle avait réussi à maintenir jusque-là.

 

Et James compatissait. Chris pouvait être le pire des emmerdeurs quand il s’y mettait et ce n’était pas une mince affaire que de s’en débarrasser. Silencieusement, il lui envoyait des encouragements tout en continuant d’espionner le duo improbable.

 

- Coraline, je pense que tu oublies un simple petit détail ! C’est toi qui t’es mise dans cette situation… Je n’ai fait que me défendre. Et je ne m’excuserais pas d’être le maître de mon succès ! Fanfaronna Chris comme il savait si bien le faire.  

 

Une tasse de thé se renversa sur les documents qu’avait déballés Chris, faisant grogner ce dernier qui se levait dans un même mouvement que cette fameuse Coraline en rogne. James jubilait un peu. Ce n’était pas tous les jours que la demi-portion se prenait une véritable raclée par une fille. Et ça faisait du bien. Même si cela signifiait que la jeune femme avait atteint ses limites. Elle avait déjà tenu plus qu’une dizaine de minute, ce n’était pas à ignorer.

 

Maintenant, Chris était recouvert de thé, sûrement avec une légère brulure, tout comme ce qui ressemblait fortement à des cours. Mais l’importait était ailleurs. L’hôte un peu trop arrogant venait de faire fuir sa cliente. Chose que Perséphone ne pardonnerait que difficilement. Après tout, ça n’était que trop rarement arrivé pour se passer de commentaire.

 

La demoiselle était furieuse et James comprit qu’il était temps d’intervenir. Le duo avait commencé à attirer un peu trop l’attention sur lui et aussi insupportable que pouvait être Chris, il aurait été dommage que l’établissement de Perséphone perde en prestige à cause de la vivacité de l’une de leur cliente.

 

Chris avait presque rattrapé Coraline. Il allait l’agripper par la main, la retenir, faire une scène de ménage devant les autres demoiselles qui avaient déjà leur regard tourné vers eux.

 

La main lourde et ferme de James s’abatis alors sur l’épaule un peu trop frêle du plus jeune hôte du Bar To Hades, le bloquant dans sa course, l’obligeant à se retourner tandis qu’il cherchait à se défaire de l’emprise de son aîné.

 

- Pour qui tu te prends ? Lâche-moi ! Claqua le jeune garçon sans pour autant obtenir gain de cause.

 

Au contraire, la poigne se resserrait obligeant Chris à se calmer sur les gestes ample.

 

Profitant du calme momentané, James entraina son jeune collègue jusqu’aux vestiaires. Une fois la porte refermé, Chris s’arracha douloureusement de la main de James.

 

- Si elle veut partir, tu ne dois pas la retenir, mais la raccompagner aimablement.

- Je sais ce que je dois faire ! Elle n’est pas une cliente comme les autres, j’en fais mon affaire. Occupe-toi de te monstres et fiche moi la paix ! Ragea Chris qui pouvait exploser maintenant que plus personne ne pouvait les entendre.

 

James était surprit d’un tel éclat. Chris qui prenait souvent un malin plaisir à se montrer énigmatique et sarcastique était tout à coup un peu trop expressif. Avoir été rejeté en était sûrement la cause et James ne pouvait que compatir… même s’il s’agissait de cette tête de nœud bridée.

 

- Cliente comme les autres ou pas, elle reste une cliente dans tous les cas. Et tu ne dois pas les malmener, c’est tout ce que j’avais à dire. Maintenant essaye de te reprendre un peu, on dirait un véritable adolescent ! Termina James, histoire de narguer le jeune garçon trop sûr de lui.

 

Quand il quitta les vestiaires, Chris défaisait sa cravate d’un geste vif tout en offrant à son collègue un regard des plus noirs. La colère ne partirait pas tout de suite apparemment. Mais ce n’était plus l’affaire de James qui dû retourner en salle. Il avait un peu de ménage à faire.

 

Les heures s’étaient écoulées et bientôt les deux serveurs liés par le sang se retrouvaient chez eux à se préparer pour leur soirée de chasse en milieu urbain.

 

Axel chantonnait tout en serrant les sangles des supports pour ses armes avant de s’extasier sur quelques choses.

 

- Hum ? Fit James faussement curieux.

- C’est mignon ! Je ne me souvenais plus de l’avoir !

- Et de quoi tu parles ? Continua l’aînée terminant de compter ses minutions de balles en argent

 

Avant de donner sa réponse, Axel avait quitta sa chambre pour montrer l’objet de sa surprise. Il s’agissait d’un simple bracelet brésilien orange et vert agrémenté de perles formant un « A ». Cette découverte découragea totalement James qui sentit ses épaules tombers.

 

Secouant vivement la tête, James ne put retenir son indignation devant le manque de sérieux (à moins que ce ne fût de la naïveté) de son cadet.

 

- J’espère que tu t’souviens que qu’on est sensé faire ce soir. Soupira le plus âgé de deux.

- Bah ouai, pourquoi ?

- Parce que j’ai pas l’impression que tu sois vraiment prêt à affronter une créature quasi immortelle qui va sûrement nous défoncer la tronche !

- Je ne vois pas de quoi tu parles… Y’a un problème James ? Demanda Axel, finalement décontenancé par les paroles de son frère.

 

James soupira encore une fois avant de pointer du doigt le bijou futile.

 

- On est sensé tué un loup-garou ! Bordel ! Et toi, t’es en extase devant un bracelet !

- Excuse-moi d’être plus populaire que toi ! Arrête d’être jaloux comme ça ! Se défendit rapidement Axel, vexé par la remarque.

- Je ne suis pas jaloux ! Ça me et en rogne de voir que tu oublies que ce boulot pourrit n’est qu’une putain de couverture !

- Arrête d’être vulgaire ! Perséphone a dit que ça nous rendait moins charmant !

- Rhaaaaa ! Je suis vulgaire si j’veux ! Perséphone est même pas notre vraie patronne, elle s’occupe juste de jouer les intermédiaire entre nous et l’organisation ! Arrête de boire ses paroles ! S’emporta finalement James.

 

Ce dernier finit par se lever, plaçant les munitions aux endroits stratégiques tandis que ses bons vieux colts améliorés venaient se ficher dans leur étui sans aucune résistance. Pas la peine de rester d’avantage dans l’appartement. La nuit était tombée déjà depuis une heure. Et plus tôt la bête serait abattue et plus tôt ils pourraient aller se coucher. Et James se fichait bien de savoir si son frère allait se servir de ce bracelet comme de son nouveau doudou !

Annotations

Vous aimez lire Am@nda ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0