Chapitre 15 : Les éclats de Déméter

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La prophétie du règne des morts. Perséphone l'avis étudier en long en large et en travers dès qu'elle l'avait eu entre les mains quelques années plus tôt. Et pendant ces quelques années le vélin sur lequel elle était inscrite était resté avec seulement deux paragraphes.


Le premier expliquait que l'apogée d'une civilisation appelait inconsciemment les quatre cavaliers de la destruction. Ces mêmes cavaliers dont parlait l'ancien testament chrétien ou encore la religion polythéiste de la Grèce et Rome antique lorsqu'ils faisaient référence aux titans. Les cavaliers auraient pour but de décimer l'humanité sans pour autant la faire disparaitre. La faire souffrir tandis que les morts, trop longtemps privé de bonheur reviendrait sur terre pour profiter de ce que les vivants ne pouvaient pas apprécier.


Si le vélin s'était arrêter à cette partie, cette prophétie aurait été comme de nombreuses autres. Obsolète, témoignage d'un oracle sur le déclin, désireux de se faire craindre une dernière fois. Cependant, un second paragraphe était présent. Et il expliquait que ces cavaliers seraient vulnérables face à des guerriers dont il partagerait une partie de leur nature sombre. A qui il manquerait une part d'humanité. Que ces guerriers devraient rester sur le droit chemin car, comme ils seraient marqué comme l'égale des cavaliers, ils seraient de nombreuses fois tenté d'adhérer à leurs idéaux.


A la simple lecture de ce texte, personne ne lui aurait accordé de crédit mise à part quelques illuminés. Mais Perséphone n'était ni folle ni illuminée. Elle y avait cru parce que son petit frère avait été le premier guerrier à être marqué du symbole des cavaliers. Cela l'avait fait souffrir pendant plus d'une semaine. Et pendant ces longues journées de douleurs, la marque était apparue. Un fer à cheval miniature au creux du coude gravé en couleur dorée qui, lorsqu'on était attentif, donnait une impression d'or en fusion.


Dès que Chris avait été touché par cette prophétie, Perséphone c'était mise à la prendre au sérieux et à faire adhérer le reste de ses supérieurs, organisant alors une cellule de recrutement afin de réunir le plus rapidement possible le reste des huit guerriers dont parlait la prophétie. Aiden avait été le dernier à être intégrer et les rares entrainements de groupe purent avoir lieu afin de lutter contre ces quatre monstre qui viendraient un jour frapper à leur porte.


Deux paragraphes pour les prévenir d'une apocalypse imminente.


L'arrivée d'un troisième paragraphe l'avait fait tomber de haut. De trop haut.


Ce dernier paragraphe racontait que lors de la naissance des cavaliers, pour se venger de son frère, le dieu des dieux, qui n'avait pas sauvé sa fille. Déméter avait volé le cœur de chaque cavalier, les dénaturants, les rendant fragile par la même occasion. Ces cœurs elle les conserva précieusement jusqu'à ce que Zeus n'ordonne qu'on envoie ces nouvelles créations sur terre, entrainant le début de la chute de l'empire romain. A ce moment, Déméter laissa les cœurs quelle avait purifié tomber parmi les mortels, offrant leur force à chacun une jeune femme qu'il trouverait assez digne et courageuse pour lutter. Les guerriers déjà désigné leur serviraient de guide et de bouclier afin qu'elles anéantissent les êtres qui détruirait leur monde.


Quatre filles à trouver. Des filles qui seraient proche des guerriers. Des filles courageuses et dignes. Des filles dont personne ne connaissaient l'existence et qui pourtant devrait sauver l'humanité. C'était dans cette chasse que chaque membre du Bar to Hades c'était lancé.


Aiden faisait de son mieux pour tester le sang de chaque cliente dont les autres serveurs arrivaient à piéger. Mais rien ne semblait encore avoir aboutis. La clientèle était mine de rien assez conséquent. Le plus compliqué, était d'arriver à prélever du sang, quelques goutte suffisait, mais l'excuse devait être différente à chaque fois, le tout devait bien entendu être « accidentelle » saupoudré d'excuses implorante accompagné d'une petite douceur en compensation.


Mais tout cela n'était rien comparé à ce qui se passait en dehors de l'établissement. Les créatures « magique » semblaient devenir de moins en moins contrôlables. Les attaques d'humain ne cessaient de croitre, que ce fut en ville ou bien en dehors de Londres. Sans parler de cette « saison des catastrophe naturelle » comme se plaisait à l'appeler les médias, qui faisait chaque jour de nombreux mort.


A dire vrai, la jeune femme n'aurait pas réellement fait attention à ces signes si elle n'avait pas été au courant pour l'arrivée de ces fameux cavaliers de l'apocalypse. Des morts, il y en avait tous les jours, il n'y avait pas de quoi tirer la sonnette d'alarme. Mais depuis l'apparition du paragraphe sur les fragments de Déméter, les coïncidences étaient trop flagrantes pour que Perséphone ne fasse pas les liens entre toutes les catastrophes qui survenait à travers le monde et qui semblaient tout particulièrement se rapproche de Londres.


- Je n'en peux plus ! Persé, c'est sûrement plus que je ne peux le supporter. Elles sont bien gentilles, mais pourquoi j'ai comme l'impression que tout le monde oublie le règlement de cet établissement ? Ps de contact physique ? C'est pour les chiens ? Ronchonna Chris qui venait d'entrer telle une tornade dans le petit bureau-bibliothèque dont se servait Perséphone pour gérer les affaires administratives sans être embêté par la clientèle.


Même si son cadet était devait elle et visiblement de mauvaise humeur, Perséphone prit tout de même le temps de terminer son énième lecture de ce vieux morceau de peau tanné. A la fin, elle le reposa à l'intérieur de la plaque de verre qui le protégeait avant de relever un regard sceptique vers Chris. Elle esquissa in sourire en voyant que ce dernier avait sur la joue une copieuse marque de rouge à lèvre et les cheveux complètement en bataille.


- C'est un sacrifice nécessaire. Commença Perséphone qui avait du mal à compatir à la petite crise de son plus fervent employé.

- Et rappelle moi le pourquoi je suis le seule à recevoir les vieilles dames ? Ronchonna-t-il en frottant avec frustration sa joue maquillé.

- Parce que tu es tellement adorable qu'elles voudraient t'adopter et faire de toi leur petit fils préféré. Plaint-toi, à jouer les gentils garçons tu pourrais recevoir un héritage. S'amusa Perséphone.


Le regard qu'elle posait sur Chris était pourtant bienveillant. Il l'avait toujours été…


 C'était son devoir d'aînée que de prendre soin du jeune homme. Même si parfois, elle se demandait qui pouvait bien prendre le plus soin de l'autre. Chris était, sous couvert d'indifférence, terriblement consciencieux attentif et attentionné. Il ne montrait que trop peu se réelles préoccupation et faisait de son mieux pour résoudre seul ses problèmes. Ce qui était une difficulté en plus lorsqu'il était vraiment en situation délicate. Et maintenant qu'il était presque un adulte, Perséphone voyait à quel point en quelques années il était devenu autonome. Cela l'avait effrayé au début. Voir ce petit frère grandir, avoir de moins en moins besoin d'elle alors qu'elle avait toujours besoin de sa présence. Mais puisqu'il était resté à ses côtés, l'aidait dans ses propres devoir, ses craintes avaient rapidement été étouffées.


Chris avait profondément soupiré à la dernière remarque de Perséphone bien qu'un petit sourire malicieux et avide essayait tant bien que mal d'étirer ses lèvres. Le jeune homme se laissa tomber sur le petit canapé qui se trouvait contre l'une des bibliothèques avant de poser un bras sur son front.


- Tu es épuisé. Prend un peu de repos. Constata Perséphone.


Il était rare que son petit frère se laisse aller ainsi. Néanmoins, elle ne le blâmait pas, ses efforts, même s'ils n'étaient pas payant, était primordiale pour retrouver les éclats de Déméter.


- Juste un petit étourdissement, rien qui ne me cloue au lit, ne t'en fait pas. Je prends seulement le temps de respirer un peu. Déclara-t-il les yeux fermé, d'une voix beaucoup plus calme qu'il n'avait eu en entrant dans la pièce.

- Reste le temps qu'il faudra.

- Hors de question. Mes clientes m'attendent… Je ne veux pas voir mes pourboires réduits parce que j'aurais fait une petite sieste. Finit par avouer Chris qui se levait déjà.


L'épuisement le guettait, c'était évidant. Il avait les yeux cerné et le teint pâle. Il faudrait qu'elle fasse très attention à ce petit frère un peu trop téméraire si elle ne voulait pas l'avoir à le ramasser à la petite cuillère.


Puis, comme il était rentré, qui quitta l

A pièce beaucoup plus doucement qu'à son arrivée, laissant à nouveau Perséphone seule face à son vélin dont elle espérait une réponse, ou un nouveau paragraphe mystérieux. Elle n'avait jamais vraiment aimé les devinettes.


Les heures puis les jours passaient sans aucun signe probant de la présence des jeunes filles qu'ils recherchaient tous si ardemment. Perséphone se sentait inutile. Elle ne pouvait être d'aucun secours auprès des clientes ou auprès d'Aiden qui tenait fermement à travailler seul. Alors elle essayait de se changer les idées en ville, récupérant Les costumes de ses « employés » mit au pressing et ce genre de tache sans conséquence. Suivre une liste bien établie, un itinéraire déjà prévu à l'avance était rassurant, apaisant comparé au flou de leur véritable situation. Elle était la tête de cette équipée qui luttait contre l'anéantissement de l'humanité. Elle ne devait montrer aucune faille, aucune hésitation pour ne pas que l'angoisse et la peur ne corrompe cette poignée de combattant qui devrait sans doute y laisser leur vie, toute leur âme dans ce combat. Après tout, les élus étaient rarement épargnés par les prophéties.


L'air de la ville, es petit traquas que faisait naitre la pluie de Londres avait, en quelques sorte, lavé ou alléger les plus gros soucis qui faisait peser le cœur de Perséphone. L'être plus tranquille et les bras chargés de divers colis, elle pénétrait beaucoup plus sereine dans l'antre qu'était son bar d'hôte. Encore fermé au public en raison de l'heure encore jeune, elle put prendre le temps de ranger les vêtements repassés et le reste de ses achats. La patronne était sur le point de chantonner quand le silence de mort la surprit soudain. Il était encore tôt, mais la plus part de ses employé aurait dû être déjà là à préparer le matériel. Jamais le bar n'était aussi calme lorsque l'un des garçons y était. Même Chris faisait un peu de bruit. Et celui qui aurait dû être le plus présent de tous n'était pas le moins bruyant ou le plus discret. En Effet, Aiden était du genre à bien aimer s'entendre parler. Et d'ailleurs cela lui arrivait de se parler à lui-même lorsqu'il se changeait ou ce genre de chose ; aussi, Perséphone se serait attendu à l'entendre parler à ses potions, potions ou expérience et teste sur lesquelles il était sensé bosser.


Alors, par curiosité et acquis de conscience, la jeune femme aux yeux bridés quitta sa cuisine toujours aussi propre, prenant bien garde à se procurer un couteau parfaitement affuté qu'elle cacha derrière sa manche. Marchant sur la pointe de ses chaussures pour ne pas faire claquer ses talons plats sur le sol, elle se dirigea vers le vestiaire des hôtes, là où aurait dû se trouver son employé aux cheveux d'or.


Quand elle ouvrit la porte, elle ne vit rien d'alarmant. Le nécessaire d'alchimie qui coutait les yeux de la tête était toujours là. En train de bouillir paisiblement, l'alambic tournait lentement. Tout semblait normal mis à part l'absence de l'alchimiste en question.


De plus en plus sur le qui-vive, Perséphone quitta la pièce, vérifiant une à une les salles jusqu'à ce que le tintement d »une petite cuillère contre de la porcelaine ne lui indique où se trouvait le problème.


Quelques portes plus loin, dans l'un des petits salons réservés à une clientèle triée sur le volet, c'était de là-bas que provenait le son. Sans pour autant se précipiter Perséphone s'y rendit, faisant le plus lentement du monde glissé le panneau qui servant de porte. Son couteau prêt à paré, elle finit par laisser dépasser un œil et voir de quoi il retournait.


La surprise la laissa sans voix et lui fit baisser sa garde. Son ancien supérieur était installé en tenue de dandy. A genoux sur les cousins, il buvait son thé en faisant fi de sa présence. Aussi surprenant que la présence d'un des générales de corps d'armée britannique, Jeremy Dahley, soit-elle, ce qui surprenait tout autant Perséphone fut que l'homme d'une bonne soixantaine d'année était accompagné du corps inerte - et sûrement inconscient- d'un Aiden ligoté et bâillonné, posé en travers des coussins, une grosse bosse s'était formé sur son front.


- Je suis navré d'avoir à déplorer votre sécurité, Général Kohola… Déclara l'invité surprise d'une voix grave et posée une fois que sa tasse eut retrouvé la stabilité de la table basse.


La phase de surprise passée, Perséphone resta tout de même tendue face à son ancien supérieur. Elle s'était d'ailleurs retenue de lui offrir un salut militaire. Il ne fallait pas faiblir. Elle n'était plus dans l'armée, elle n'avait quasi plus de compte à leur rendre et surtout, elle n'était plus sous les ordres de cet homme qu'elle estimait pourtant énormément.


Le lieutenant Dahley était l'archétype même du militaire assez âgé pour être à la retraite. Pas le genre qui va sur le terrain, celui qui est froid et distant, un caractère indispensable pour savoir gérer les situations comme sur un échiquier, savoir sacrifier des pions pour mettre en échec le roi d'en face. Et Dahley excellait à ce genre de jeu. La stratégie était son point fort et Perséphone avait toujours été impressionné par ce côté-là de la personnalité du vieil homme. Perséphone savait qu'il était très grand et très mince. Un homme grand et sec au regard trop bleu, presque gris où l'on y lisait une détermination sans faille et une volonté d'acier. La jeune femme avait pu y lire parfois de l'amusement mais c'était alors une autre époque. La fine moustache de l'homme était toujours aussi bien taillée en after eight, blanchit par les années. Tout comme ses quelques cheveux qui survivait encore autour de son crâne, de plus en plus décimé par une calvitie prononcée.


Perséphone avait pris le temps de correctement détaillé l'homme avant de prendre la parole sur un ton posé sans pour autant être trop indulgence.


- Je gère un café, Lieutenant,  Pas la banque nationale.


Elle fit une courte pause, le temps de s'agenouiller près d'Aiden pour lui retirer ses liens, usant du couteau qu'elle avait toujours en main.


- De plus, je n'apprécie guère que l'on maltraite mes employés, ils sont plus précieux que vous ne semblez le croire. Termina la jeune femme.


En retirant les attaches d'Aiden, elle s'était également fait une petite place pour s'asseoir autour de la table, en face de l'invité improvisé, se servant une tasse de thé qui avait, à l'évidence, été laissé dans cet optique. Cela lui fit se demander depuis combien de temps le Lieutenant Dahley attendait dans son établissement, et surtout, qu'est-ce qu'il avait eu le temps de voir et de découvrir. Si Aiden était là et dans cet état, Perséphone était certaine que le militaire avait fait un tour par les vestiaires. Peut-être même était-il passé par l'entrée de service pour plus de « discrétion ». Comme on pouvait s'attendre d'un militaire haut gradé.


- Employé précieux. C'est donc ainsi que tu qualifies les monstres dont tu as la charge. Amusant. Répondit calmement Jeremy Dahley sans pour autant montrer une once de véritable amusement.


La remarque vexa Perséphone. Car après tout, elle faisait partit de ses monstres de foire, tout comme son frère et le militaire le savait pertinemment. Etait-ce donc sa façon à lui de la punir pour avoir quitté l'armée ? Qu'elle l'ait fait dans les règles ne semblait pas jouer en sa faveur…


- Peu importe ce qu'ils sont du moment qu'ils font leur travail correctement. Se sentit-elle obligé de répliquer d'un ton plus vif qu'elle ne l'aurait voulu. Avec le temps et le manque de supérieur toujours sur son dos, elle avait fini par laisser se perdre un peu de son sang-froid.


Un éclat d'intelligence pur semblait zébrer le regard du militaire à la fin de la phrase que la jeune femme avait prononcé et Perséphone se tint prête. Ce regard ne présageait jamais rien de bon avec les personnes intelligentes à la limite de la fourberie. De plus, elle voyait bien que l'homme usait d'un maximum de son énergie pour contenir son sourire.


- En parlant de travail. Qu'en est-il du tient Perséphone ? Si je suis ici aujourd'hui, tu auras sans doute deviné qu'il faut expliquer le bordel que tu es en train de créer.

- Le… bordel ? Répétât la gérante du Bar to Hades, incrédule.


Elle qui se démenait pour qu'une prophétie millénaire ne se réalise pas. Elle qui se démenait, sans effectif, sans protection, sans rien, pour que l'humanité ne disparaisse pas, en utilisant des seuls moyens en sa possession… On venait lui balancé à la figure qu'elle faisait le « bordel » ?

Si elle avait manqué d'éducation et de bonne manière, elle aurait sûrement laissé tomber sa mâchoire.


- Il n'y a pas de « bordel » monsieur ! Il n'y a rien d'autre qu'une prophétie annonçant l'apocalypse par les cavaliers ! Cette prophétie qui vous fait rire, vous et les autres. Mais sachez que, même si elle n'a pas été écrite de la main d'un de vos précieux saints ou petit prophètes judéo chrétien, elle n'en ait pas moins valable et nous sommes en plein dedans. Si vous j'ai été autorisé à réunir autant de créatures méta-humaines c'est en partie pour réagir le jour où la prophétie s'éveillerait. Et c'est aujourd'hui qu'elle se réveil. Expliqua avec ardeur l'asiatique tout en s'appliquant à ne pas baisser son regard face à celui trop clair de son vis-à-vis.


Ce fut au tour de Dahley de froncer les sourcils. Il était inutile de préciser qu'il ne semblait pas du genre à se faire remonter les bretelles souvent et cette remise de pendule à l'heure n'avait pas eu l'air d'être à son gout. A moins que ce ne fût le ton claquant qu'avait utilisé Perséphone qui lui déplaisait.


- Je vous prie de m'épargnez vos état d'âme, Major. Ce n'est pas à moi qu'il faut émettre vos plaintes. Je suis envoyé ici pour vérifier de l'état de vos affaires et relever tous manquements aux règles. Et le fait qu'un chaudron bouillonnant soit installé dans un lieu ouvert au civil en est un parmi une montagne d'autre. Vous avez vingt-quatre heures pour remettre cela en ordre ou votre établissement sera saisit, tout comme votre mission imaginaire. Toute résistance entrainera l'enfermement, pour vous et ceux que vous protéger un peu trop ardemment à mon gout.


Sur ces paroles emplies de menace, le lieutenant s'était levé toisant avec dédain Perséphone qui était toujours assise sur les coussins à même le sol.

La suite fut d'une guerre froide entre les États-Unis et la Russie. Dahley demanda à avoir une copie des rapports qu'elle n'avait pas encore envoyés à l'organisation. Ce qu'elle fit sans douceurs avant de souhaiter bon vent à cet homme qu'elle trouvait un peu trop aigrit par les années. Et ce, sans souligner son racisme latent.


Une fois le militaire ayant quitté les lieux, Perséphone prit soin du sorcier dont elle avait la responsabilité. Aiden avait mis du temps à revenir, ais quand il ouvrit les yeux, se fut deux billes couleur jade qui se mirent à la fixé avec surprise avant que l'excitation ne reviennent booster sa vivacité.


- Je les ai trouvés, Persé. Les filles, je les ais trouvées ! S'écria le mage alchimiste tout en s'était agrippé aux épaules de la patronne. 


Une fois de plus dans la journée, Perséphone était prise par surprise. Si elle avait su, elle aurait reveillé le jeune homme beaucoup plus tôt et peut être aurait-elle fait en sorte de faire partir le lieutenant plus rapidement.


- Tu… es certain ? Osa-t-elle tout de même demander.


L'annonce lui avait donné un léger vertige. Les choses avaient été longues à arriver et maintenant qu'ils en étaient là, Perséphone avait la désagréable sensation de ne pas être prête. De ne pas savoir que faire de cette information. D'une oreille, elle écouta les explications de son alchimiste. Apparemment, les filles feraient partie du même petit groupe de jeune femme. Un groupe qui était déjà venu ici. Trois des filles sur quatre avaient été révéler. Il n'en restait plus qu'une et les choses sérieuse pourraient commencer. Il fallait qu'Aiden redouble d'effort pour réussir à localiser l'éclat manquant.


En attendant, Perséphone faisait chauffer son téléphone portable. Mettant le reste de la petite troupe au courant, tout comme il fallait les mettre en gardes sur une potentiel surveillance de la part de l'armée. Dans vingt-quatre heures toutes leurs recherches devraient être terminées sous peine de gros problème. Cependant, cette information Perséphone préférait la garder pour elle-même. Il était inutile d'inquiéter les autres, et dans tous les cas, ils n'auraient rien pu faire à part créer une atmosphère tendues. Non, il s'agissait de ses problèmes à elle, et elle les gèrerait en parallèle de l'apocalypse.


Quelques heures plus tard, le Bar to Hadès grouillait de demoiselle en quête de petits soins et d'attention. Néanmoins cela n'empêchait pas Perséphone de récupérer les quelques hôtes concerné par l'annonce. Tout le monde avait réussi à revenir au bercail. La réunion avait lieux entre deux services de thé dans les vestiaires des hôtes. Sur le qui-vive, chacun attendait un compte rendu de la situation et de nouvelles directives pour agir. Les tripes de la jeune asiatique se tordaient. Même si elle avait déjà gérer des groupes d'intervention, elle n'avait encore jamais gérer de situation de crise d'une ampleur aussi importante. Le moindre de ses faux pas pouvait être fatale, autant pour elle que pour les autres que pour l'humanité toute entière. Et tout cela reposait sur son sang-froid et son aptitude à analyser la situation.


- Grace au travail acharné d'Aiden et à votre récolte d'échantillon, nous avons pu retrouver trois des quatre éclats de Déméter. Il faudra donc prévenir au plus vite Ophelie Tompson, une des clientes d'Oliver et de Sebastian. Messieurs, je vous laisse le soin de lui expliquer au mieux la situation. Il en ira de même pour toi, Nathanaël. Tu avais raison de pour ton… amie. Et la dernière est pour toi, Chris, ta camarade de classe, Coraline Vilori est également touchée par cette histoire. Déclara la jeune femme sérieuse.


Le regarde concentré, elle put voir les différentes expressions s'afficher sur les visages des hôtes concerné. De l'ennuie pour Oliver, du désespoir pour Nathanaël. Et elle avait vu son petit frère pâlir avant de se passé une main sur son visage fatigué. Apparemment, chacun des jeunes hommes ne semblait pas profondément joyeux des nouvelles.


- Je suis sérieuse ! Il faut que vous les contactiez et les convainquiez le plus rapidement possible. Souligna la patronne qui se tourna finalement vers Aiden.


- As-tu eu de nouvelles pistes en attendant ?


Le jeune homme -dont la bosse douloureuse avait rapidement disparue- secoua négativement la tête mais visiblement quelque chose le dérangeait.


- Rien de concret, mais j'ai un doute sur l'identité de la dernière fille. Malheureusement, je ne pense pas que l'on puisse la faire venir facilement ici. Si je me souviens bien, c'est l'une des amies des trois autres. Elle pourrait très bien être liée ainsi.


La déduction d'Aiden n'était pas forcément mauvaise et s'il y avait une chance pour cette idée soit juste, et bien il ne fallait pas hésiter à foncer. Personne n'était jamais prêt à affronter ce qu'ils se préparaient à combattre. Néanmoins, essayer de faire face en était entrainer augmentait significativement leurs chance de réussite et pour augmenter ce ratio, il fallait rassembler ces inconnues le plus rapidement possible.


- Dans ce cas, nous iront une fois les clientes parties. Trancha Perséphone qui n'oubliait pas son devoir en tant que gérante de l'établissement coté.

- Je profite de mon jour de repos pour aller passer le mot à Evalyn. Il vaut mieux que ce soit quelqu'un qu'elle connaisse qu'il la mette au courant. Annonça Nathanaël qui enfilait déjà sa longue veste.

- Je t'accompagne, j'veux vérifier qu'il ne se passe rien de louche et qu'elle nous rejoigne saine et sauve. Ronchonna James.

- Tu deviens particulièrement vexant, James. Fit remarquer Nathanaël sans pour autant chercher à éloigner de lui le chasseur.


Perséphone acquiesça, deux ou trois hôtes en moins ne la mettraient pas en situation délicate. Son regard se porta alors sur le plus jeune des hommes de la troupe.


- Oh, moi, ça va être vite réglé, je vais lui envoyer un sms pour qu'elle se déplace. Ce sera plus sûr si elle est bien encadrée. Déclara Chris en montrant son téléphone portable avant de le remettre calmement dans sa poche.


Les deux derniers garçons, ceux lié au dernier éclat à prévenir furent aussitôt le centre de l'attention du reste du groupe. Oliver resta impassible pendant quelques secondes avant de remarquer qu'on attendait de lui une intervention.


- Et bien ? Qui a -t-il ? Demanda-t-il sèchement en posant un regard hautain sur Perséphone. Un frisson désagréable parcouru la colonne vertébrale de celle-ci. Décidément, elle ne se ferait jamais au regard perçant de la créature.

- Nous devons ramener Ophelie, Oliver. Expliqua timidement Sebastian inquiet.


Un silence se glissa alors, Oliver semblait réfléchir avant de paraitre insulté.


- Comment ? Vous vous attentiez vraiment à ce que je me déplace ? Il en est hors de question. Si je puis me permettre, je vais utiliser le registre de l'établissement pour récupérer le numéro de téléphone de cette… femme. Et la ferait venir également. C'est une personne pleine d'astuce, elle saura se débrouiller pour venir jusqu'à nous. Déclara avec nonchalance l'homme à la longue chevelure argenté avant de quitter la réunion en commençant par retirer sa chemise, suivit de prêt par Sebastian, les deux n'ayant pas encore eut le temps de se changer, n'étant arrivé que récemment.


Aiden allait partir quand Perséphone le retint par le bras.


- Je t'accompagnerais pour la dernière demoiselle. Axel viendra avec nous, on ne sera jamais assez de trois pour convaincre une inconnue que les démons existent. Déclara l'asiatique avant de laisser le garçon aller faire son travail.


Attendre était un véritable supplice pour Perséphone. Savoir que la première étape de leur quête allait être atteinte l'empêchait de se calmer ou de garder son sang-froid plus de deux minutes. A faire les cents pas dans son bureau, elle se fit la remarque qu'elle allait commencer à user son tapis si elle laissait autant transparaitre son anxiété.


Les minutes semblent durer des heures mais finalement, tout vient à point à qui sait attendre et Perséphone avait assez attendue comme cela. Interrompant les garçons qui commençaient à ranger la pièce sans aucun scrupule. Cela semblait surprendre les garçons. Mais l'humanité était sans aucun doute plus importante qu'une nappe propre ou bien une chaise bien placée sous une table.


- Alors… on va tous aller la voir, mais j'préfère vous prévenir que j'ai aucune garantie qu'elle sera positive au teste. Tu coup, vous plaignez pas si j'ai pris une fausse piste. Anticipa le blond en montant côté passager de la camionnette de Perséphone.

- Mais on la connait ? C'est une cliente ? Questionna Axel qui était monté à l'arrière.


Aiden resta quelques secondes silencieuses, semblant chercher ses mots avant d'expliquer avec application la situation.

- Oui et non… Hn… elle n'est venue qu'une seule fois et elle était l'invitée d'une autre fille. Je crois me souvenir qu'elle avait choisi James en hôte.  Elle est jamais revenue, mais je l'ai recroisé… C'est la fille qui a absolument insisté pour me donner les premiers soins quand j'me suis fait tabasser l'autre jour.


Un nouveau silence tomba. Silence que le sorcier alchimiste avait du mal à garder, constata Perséphone.


- Elle est du genre dur à cuire. Donc, je propose d'y aller le premier. Elle me fait penser à un bébé renard. Toute mignonne en tête à tête, mais dès qu'elle ne se sent plus en confiance, elle montre les crocs et s'agite partout. Ça serait dommage qu'elle morde l'un d'entre vous. Elle pourrait vous filer la rage.


Pendant qu'il critiquait le potentiel dernier éclat de Déméter, Aiden montrait des doigts les directions à prendre, laissant le véhicule s'enfoncer dans les quartiers mal famés de Londres. La zone était sombre al éclairé et semblait appartenir à une autre époque. Les phare des voitures semblaient faire fuir les jeunes qui fumaient et buvaient dans les rues. Des canettes trainaient sur les trottoirs accompagnés d'autres papiers gras. Les poubelles avaient été saccagées et les murs étaient recours de graffiti sans aucun sens artistique.


Aiden les fit s'arrêter près d'un immeuble gris qui ressemblait à tous les autres. Le sorcier avait une bonne mémoire photographique, ce qui les aidait beaucoup aujourd'hui. Quelques instant plus tard, Perséphone et leur guide était descendu de la voiture. Axel faisait le guet, il était hors de question que leur seul moyen de locomotion de groupe se fasse désossé dans ce quartier lugubre.


L'asiatique observa le garçon chercher le nom de la personne qu'ils venaient tester. Naomy Powell était leur dernière piste de la journée. Perséphone croisait les doigts pour qu'elle accepte de les recevoir, ou du moins de recevoir Aiden qu'elle connaissait déjà.


Tandis que la gérante du Bar to Hades faisait de son mieux pour se remémorer le visage de cette fille qui avait déjà mis les pieds dans son établissement, un petit bip » sonore suivit du bruit d'un verrou qui se retire attira son attention. Son regard sombre se posa alors sur son dernier embauché. Aiden était souriant de victoire et se faufila dans le hall d'entrée de l'immeuble.


- Comment tu as fait ça ? Demanda Perséphone qui n'avait jamais vraiment vu Aiden en dehors de ses potions et de ses cercles de transmutation et d'invocation.

- Simple manipulation du courant magnétique. Un jeu d'enfant. Précisa le sorcier qui se dirigeait droit sur l'ascenseur, pressant aussitôt le bouton pour le second étage. Perséphone s'y faufila rapidement à sa suite.


Toujours aussi anxieuse, la demoiselle ne pouvait s'empêcher de fixer son employée qui semblait on ne peut plus sérieux. D'ailleurs, en remarquant le regard insistant, il ne put s'empêcher de sourire à demi, l'œil malin.


- T'en fait pas, Persé. J'ai un plan, et il est obligé de marché, à moins que cette fille ne soit Hulk. Souligne-t-il avant que les portes de l'ascenseur ne 's'ouvre sur le bon étage.


- Bon maintenant, cache toi sur le côté et suit moi… tout va se jouer en quelques secondes. Annonça-t-il en murmurant.


Et effectivement, tout se passa à la seconde prêt. Aiden toqua discrètement à la porte après avoir vérifié qu'il y avait bien du bruit à l'intérieur en y collant son oreille.


Une minute plus tard et après avoir toquer plusieurs fois, la porte s'ouvrit sur une jeune femme brune, la mine fatiguée, vêtu d'un vieux t-shirt trouvé qui dévoilait l'une de ses épaules tandis que le bas de son corps était recouvert d'un leggin taché de peinture blanche.


- Mais qu'est-ce que tu-HEY ! Avait-elle commencé à s'exclamer avant de se faire rentrer dedans par le sorcier. Rapidement, elle se tint la main, sûrement douloureuse. Aiden avait forcé l'entrée et maintenant se trouvait à l'intérieur de l'appartement avant même d'y avoir été invité à y entrer.


- Salut ! Je t'emprunte juste ta cuisine pour un petit truc, c'est une question de vie ou de mort, lança le blond sans aucune gêne avant de se diriger vers le fond de l'habitation laissant les deux femmes sans voix devant le comportement loufoque que même Perséphone avait du mal à suivre.


Sans refermer la porte, Naomy s'élancer à la suite d'Aiden, laissant alors à Perséphone le soin d'entrer en s'excusant à mit voix, refermant la porte derrière elle.


- J'peux savoir pour qui tu te prend au juste ?! C'est pas un squat ici ! Si t'as envie de te faire cuire des nouilles, les pasta'box ça existe depuis un moment ! Casse-toi de chez moi. Siffla la brune qui donnait l'impression de faire de son mieux pour ne pas devenir hystérique.


Perséphone la comprenait. Et elle aurait peut-être agis de façon plus agressive si un demi-inconnu entrait de façon aussi insensé chez elle.


- Elle est positive au teste, Persé ! Balança Aiden sur un ton victorieux.


La patronne était soulagée mais aussi profondément angoissé. C'était une chose de trouver des élues, s'en était une autre de leur faire accepter leur destinées avec tous les sacrifices que cela imposait.


- Ouai, j'suis positivement prête à te botter les fesses ! Barre-toi de chez-moi et recommence plus jamais ça ! Grogna la fameuse Naomy.

- Nan nan nan… la seule chose que tu dois botter, c'est la tronche des quatre cavaliers de l'apocalypse. Garde tes forces et toute ton énergie. Tu en auras vraiment besoin. S'empressa de répondre Aiden du tac au tac. Clouant le bec pendant un cours instant à la demoiselle de plus en plus hors d'elle.


L'asiatique était toujours en retrait et observait la scène de loin. A moitié horrifié et amusé. Elle hésitait encore à intervenir. Cette Naomy ne semblait pas commode et si elle pouvait éviter de s'en prendre une, et bien elle voulait bien rester à sa place. Mais c'était sans compter l'arrivée d'une tête rousse arrivant d'une autre pièce. Il s'agissait qu'un petit garçon entre quatre et six ans, les joues encore sales de larmes qui se frottait des yeux fatigués.


- Naomy… Pourquoi tu cris… et c'est qui le monsieur et la dame ? Demanda plaintivement le petit bonhomme dévoilant la présence de Perséphone, s'attirant un regard assassin de la part de la concernée.


Le regard féroce de la jeune femme s'estompa pourtant à l'instant où son attention se porta sur le jeune garçon qui lui tendait les bras, une peluche à la main. Elle le prit dans ses bras en faisant semblant de ronchonner.


- C'est pas en restant à veiller tard que tu grandiras plus vite, Dylan. Quand je dis « on dors » c'est pas pour rire.


Et sans ajouter quelques choses de plus, elle quitta la pièce. Sûrement pour aller coucher l'enfant.


Perséphone était surprise, généralement Aiden n'était pas intéresser par le type de femme « mère au foyer avec enfants à charge » qu'il ait continué de côtoyer Naomy, même par accident était un miracle en soit et cela aiguisait la curiosité grandissante de la gérante du Bar to Hades. Néanmoins l'asiatique avait été attendrit par cette jeune femme qui semblait mener plusieurs combat de front et cela l'attristait de savoir qu'elle était l'un des vaisseaux des éclats de Déméter et Perséphone espérait du plus profond de son cœur que sa famille ne soit pas blessée.

Dans tous les cas, la demoiselle revint rapidement, refermant la porte du salon derrière elle, les laissant seulement dans la cuisine et l'entrée.


- Maintenant que vous avez finit votre numéro de dégénéré, barrez-vous, j'ai pas de temps à perdre avec vos conneries de sectes débiles. Je n'ai qu'une croyance et c'est en moi que je croie. Vos blablas sur l'apocalypse j'en ai pas besoin et si vous ne voulez pas que j'appelle les flics et bien vous avez intérêt à être loin quand j'aurais terminé composer le numéro. Déblatéra la jeune femme, le menton relevé telle une reine sur son royaume.


Aiden ne cilla pourtant pas et se contenta de se passer une main sur son visage comme si ce geste pouvait effacer son impatience et son agacement devant le caractère borné de cette dernière élue récalcitrante. Perséphone espérait de tout cœur que les autres groupes avaient plus de chance quant à leur chance aux éclats.


- Arrête de t'y croire princesse. Tu crois qu'on aurait fait tout ce chemin pour te faire une stupide blague ?  Lâcha Aiden qui n'avait visiblement pas prévu qu'on remette sa parole en doute.

- Les caméras caché c'est très en vogue et je n'ai pas envie de jouer ce soir. Il y a des personnes qui font quelque chose de leur vie, qui ont des buts à atteindre. Enchérie la brune qui tenait maintenant son téléphone devant elle, visiblement prête à composer un numéro.

- J'aimerais bien te voir réaliser tes objectifs si l'humanité se fait bouffer par les forces obscures. Continua le serveur qui était plus tenace que prévu.

- J'ai toujours dit que la drogue endommageait les neurones, et apparemment, y'en a qui ont un peu abusé depuis un moment. Siffla Naomy qui finalement composait le numéro.


Tout le monde sursauta lorsque la sonnette de l'interphone retentit dans le petit hall d'entrée avant de grésiller.


- Naomy !!! Ouvre vite ! C'est une question de mort ou de MORT… Ordonna la voix euphorique d'Ophelie Tompson. Perséphone comprit instantanément que cette dernière serait de leur côté. Et aux vues de la tête que tirait Naomy, celle-là n'allait pas tardé à céder non plus. Cela faisait deux recrues sur quatre. Un bon début pour lutter contre l'apocalypse.



Sans perdre une seconde la porte de l'entrée de l'immeuble fut déverrouillé et une fois qu'Ophelie eu redemandé l'étage et la porte, cette dernière eut rejoint la petite troupe en quatrième vitesse, un Oliver pincé et un Sebastian épuisé sur ses talons. 


En voyant les deux hommes derrière son amie, Naomy avait ouvertement toisé les trois nouveaux arrivant avec un regard emplie de suspicion. A l'évidence, elle semblait sentir qu'un truc louche se préparait. 


- Ne me dit pas que tu es de mèche avec eux… Souffla-telle. 

- Evidement que si, pourquoi ? Répondit la jeune bourgeoise, offrant à son entourage un large sourire. 

- Le jour où des témoins de Jéhovah viendront toquer à ta porte et que tu disparaîtras pendant trois ans, on se posera pas de question, tu auras suivit la lumière. Ironisa Naomy. 


Ophelie commença alors à se plaindre du manque d'ouverture d'esprit de son amie, et commença à lui parler de costume de super héros qu'elle pourrait d'ores et déjà commandait avec ce merveilleux outils qu'était internet. Mais la jeune femme chez qui nous nous trouvions l'arrêta rapidement à l'ide d'un simple doigt sur les lèvres. 


- Et si… tu nous invitais tous pour en discuter autour d'une Margarita de minuit… Mais chez toi devant le feu de TA cheminée et non dans le petit hall de l'appartement de ma mère, vous avez déjà réussi à me réveiller mon petit frère, il va me poser beaucoup de question demain matin. 


C'est ainsi que tout le monde fut vivement encourager à sortir de l'immeuble, à la limite d'être chassé. Seul Ophelie avait eu le droit d'attendre sur le pas de la porte le temps que la jeune femme quelques instant plus tôt terriblement réticente à entendre parler des éclats de Déméter se retrouvait à aller chercher quelques affaires pour dormir sous le toit d'Ophelie. Perséphone ne savait pas encore s'il s'agissait finalement d'une manière de les écarter de chez elle ou si l'intérêt que portait Ophelie à cette affaire n'avait pas finalement piqué sa curiosité. Dans tous les cas, un second éclat venait s'ajouter à leur panier de sauveur. Ce qui ne serait évidemment pas un luxe. 


Perséphone s'était remis au volant de la petite fourgonnette, Axel avait sorti son arme pour impressionner quelques racailles et visiblement, il était soulagé de voir quelques visages connus revenir vers lui. Il fallait maintenant qu'ils attendent l'arrivée des deux jeunes femmes. Oliver avait pris sa propre voiture, il ouvrirait sûrement la voie, Perséphone n'aurait donc plus qu'à suivre le chemin qu'on lui tracerait. 


Elle allait oser un soupir de soulagement lorsque son téléphone se mit à vibre dans la porte de son trench coat à épaulette. Après s'être légèrement trémousser sur son siège pour prendre le petit appareil, elle décrocha en sachant déjà qui serait à l'autre bout du fil. 


- Vous avez échoué à la rameuter, c'est cela ? Déclara Perséphone déjà fatigué d'avance tout en attendant confirmation de sa prémonition pessimiste. 

- On ne lui a pas encore parlé. Et je sais pas si ce que je vais te dire est moins pire ou non. Lança James à l'autre bout de conversation. 

- James, les mauvaises nouvelles, ç s'annonce comme on retire un vieux sparadrap : d'un coup sec. Alors ? Je t'attends, que s'est-il passé de si terrible ? 

- Nathanaël m'a littéralement planté devant le portail de la maison de mademoiselle Mortis. On discutait, il s'est senti mal -chose assez drôle par ailleurs- et le temps que je lui propose de respirer un bon coup, il avait disparu. Et pas en petit tas de cendre si tu vois ce que je veux dire. 


Perséphone n'en revenait pas. Comment ce petit avortons qu'elle avait recueilli et protéger de deux chasseurs pouvait-il lui faire faux bon de cette manière. Surtout en période de crise. Jamais la gérante du bar n'aurait cru que Nathanaël aurait pu changer en si peu t de temps et surtout pas au contact d'une seule femme. L'asiatique avait rapidement comprit qu'Evalyn Mortis était en lien avec le passé du jeune homme et la suite logique n'était pas difficile à trouver. Etant donné que ces dernière années, Nath n'était plus tout à fait humain, et que cela provoquait un sentiment de honte dont l'intensité pouvait fluctuer selon les jours. C'était évident que Nathanaël redoutait potentiellement d'avouer et de montrer à quel point il était différent aujourd'hui. Néanmoins, ses états d'âme étaient en train de faire complètement foirée cette mission de recrutement. Et même si cette dernière avait plus l'air d'une secte qu'autre chose, l'appui de personne proche pouvait aider à ce que ces filles finissent par leur accorder un peu de crédit ou du mon attiser assez leur curiosité pour les pousser à venir voir ce que leur destinée avait prévu pour elles. 


- Je vois. Occupe toi de la fille, dit lui que son amie Ophelie fait partie de l'aventure et qu'elle doit nous rejoindre chez cette fille. Il y a aussi Naomy Powell et je contact Chris pour orienter la dernière fille au même endroit. De mon côté, je me charge de faire revenir Nath' avec nous. Reprit Perséphone en parlant rapidement. 

- ça marche, donne lui un bon coup de pied au cul à ce monstre mal apprit ! Confirma son interlocuteur, prêt à raccrocher. 

- et c'est toi qui dis ça. Termina la demoiselle avant de clore la conversation, composant immédiatement le numéro de son employé récalcitrant. 


Deux secondes plus tard, elle faisait sonner le numéro de Nathanaël. Une sonnerie, puis une seconde. Perséphone n'aimait pas attendre dans ce genre de situation et Nathanaël aggravait son cas en faisant la sourde oreille. 


- Persé. Je sais pourquoi tu appelles et tu m'en vois désolé. C'est juste que. Je ne peux pas le faire. Je ne peux pas lui dire. C'est au-dessus de mes moyens. Expliqua fermement le correspondant de l'asiatique dès qu'il eut décroché. 

- Donc, tu nous mets tous en péril parce que quoi… tu as peur pour ton image et ta réputation ? J'espère que c'est une mauvaise blague. Ce n'est pas le moment de jouer à l'amant maudit ! Si tu ne veux pas finir en sujet d'études à des doctorants en médecine controversée, tu as intérêt à te ramener rapidement. Je suis on ne peut plus sérieuse Nathanaël. Me faire faux bon maintenant c'est de la haute trahison, et je ne suis pas vraiment d'humeur à passer l'éponge sur ce genre de comportement, encore moins quand il s'agit de personne dont j'ai la charge. Balaya Perséphone d'un ton encore plus inflexible qu'avait utilisé son employé. 


La fatigue commençait à se faire sentir. Et le manque de patience allait crescendo avec cette fatigue. Elle se pinçait l'arête du nez en essayant de reprendre son calme pendant qu'à l'autre bout de la conversation, Nathanaël restait silencieux. 


- Peu importe ce que tu décides de faire de moi, et je l'aurais sûrement mérité. Mais je ne m'approcherais plus de cette fille. Je… Persé', j'ai l'impression de moins en moins pouvoir les contrôler. Les pulsions. Et encore plus quand je pense à elle. Je ne sais pas s'il est sage que je vous assiste. Avoua finalement l'homme. 


Se fut finalement un soupire de désapprobation que lâcha Perséphone. Son interlocuteur s'était adoucie alors elle aussi lâchait un peu de lest. 


- Ce n'est pas que je ne veux pas comprendre ce que tu ressens. Mais sache que tu es l'un des gardiens. Il va falloir que tu la côtoie et désolé de te le dire, mais la survie de l'humanité compte plus que ton petit confort personnel. Si ça peut te faire changer d'avis. Sache que j'ai peut-être une idée pour quelqu'un de ses petits soucis et je suis prête à te donner main forte si tu nous aides plus que maintenant. 


C'était l'une de ses cartes joker. Elle aurait préféré l'utiliser à un autre moment, ou peut-être même garder cet atout secret. Cependant, elle n'avait pas eu le choix, le bâton ne semblait pas fonctionner contre Nathanaël, la carotte semblait être un meilleur moteur. Alors tant pis pour l'effet d surprise, elle sut qu'elle avait gagné au moment où elle entendit le soupir désabusé de son subalterne au travers du téléphone. 


- Très bien… Je te rappellerais cette conversation. Et tout cela sous réserve que ce soit moi qui décide à quel moment je me confesserais. Ce doit être moi. 

- Comme tu voudras du moment que ça n'interfère en rien dans notre mission. Ton secret pourrait tous nous tuer ou nous faire tuer. Ait conscience de ça. Bien dans ce cas retrouve nous chez Ophelie Tompson le plus rapidement possible, je t'envoie son adresse dès que j'en ai connaissance. 


La conversation s'arrêta là. Perséphone avait raccroché. Pas la peine d'écouter d'autres excuses de la part de Nathanaël. Il n'avait pas le choix  il fallait qu'il vienne. 


Pendant ce temps, Les deux jeunes femmes étaient finalement descendues. Ophelie montant en compagnie de ses deux recruteurs tandis que Naomy se faufilait à l'arrière de la camionnette du Bar To Hades sur indication de sa complice. 


Pour le reste, il n'y avait plus qu'à suivre.


Suivre. Suivre la voiture d'Oliver et suivre ensuite Ophelie qui ouvrait la voie jusqu'à la porte d'entrée de véritable petit château que possédait la famille Tompson. Château qui correspondait parfaitement à Ophelie. Quoi que cette dernière était beaucoup plus moderne que les vieilles pierres du bâtiment. 


Avant d'entrer, le petit groupe s'agrandit de deux personnes avec l'arrivée en trombe d'une Evalyn encore en vêtement de travail -une salopette taché de peinture et un pinceau propre qui retenait ses cheveux en un grossier chignon-. Les trois filles réunies se mirent à discuter ensemble, soulignant l'incongruité de la situation tout comme l'irréel de cette dernière. Perséphone avait fait signe aux garçons de ne pas se mêler de cette affaire. 


Leur arrivée dans la maison Tompson ne passa pas inaperçu et le nombre de personne déboulant dans le salon manqua de créer une attaque chez la vieille domestique qui ne semblait pas du tout préparée à accueillir sur le pouce autant de visiteur. 


- Non… Le thé ne sera pas assez fort je pense. Le brandy de papa est nécessaire. Au moins pour Naomy. Souligna Ophelie qui encourageait ses invités à se déplacer jusque la salle de sport où il serait plus aisé de parler sans se faire écouter de n'importe qui. 


Le brandy servit, tout le monde s'était installé à son aise sur le tatami de la salle de port privé qui appartement apparemment à la famille d'Ophelie. 


- Bien, je pense qu'on peut débuter cette réunion sur cette question qui me brule les lèvres : Sommes-nous au complet ? Démarra Ophelie sans attendre plus longtemps. 

- Non. Grogna James. 


Perséphone venait d'entrouvrir les lèvres pour expliquer la réponse de James quand son téléphone vibra de nouveau. Un message de Nathanaël. Il arrivait.


- Nathanaël est arrivé. Annonça la jeune femme aux yeux bridés en se levant de sa place. 

- Je vais aller le chercher. Reprenez vos esprits, buvez un peu, cela vous redonnera des couleurs. Encouragea-t-elle en quittant la pièce. 


Faisant semblant d'être à l'aise dans la demeure d'une inconnue. Elle finit par demande au personnel présent qu'on ouvre la grille à la personne qui attendait devant. Nathanaël arriva quelques instants plus tard, son visage était impassible. La neutralité au possible. Perséphone reconnaissait bien là le joueur de poker professionnel qu'il avait été autrefois. Et cela avouait également un profond malaise d'être ici maintenant.  


Sans rien dire, parce qu'il n'y avait rien de plus à ajouter qu'ils ne s'étaient déjà dit au téléphone, le duo se rendit où les autres attendaient. Mais deux pas plus tard, alors que Nathanaël snobait le salut timide d'Evalyn, il retenait également sa patronne par le bras. 


- Les miroirs. Persé'… Il a des miroirs sur tout un pan de mur. Je ne peux pas y aller. Je ne peux leur infliger ça. C'est un fléau et  cette chose seraient trop heureuse d'avoir de nouveau « jouet ». Je ne veux pas leur faire de mal. 


La patronne grimaça sous la poigne sûrement plus puissante que ce que l'homme avait pensé exercer. Elle grimaça aussi devant le problème majeur que représentait les miroirs pour la seconde nature de Nathanaël. Son reflet n'était pas des plus communs ou des plus sages… 


- Je vois. Et bien, reste là, en dehors du tapis. Arrête de paniquer, tu dois l'exciter encore plus la dedans. Fait le vide et respire calmement. Tu n'es pas seul. On sera tous là pour t'aider maintenant. Et non, je n'ai pas oublié ma promesse. Mais je te parlerais de ce détail plus tard. Encouragea finalement la chef de l'équipée avant de reprendre sa place parmi les autres 


- Ne vous en faites pas pour lui, il entend très bien de loin et il reste là-bas pour s'occuper des retardataires. Mais on va commencer sans eux. Annonça finalement Perséphone avant de terminer d'une grande gorgée son verre de brandy d'excellente facture. 


Il lui fallait au moins cette dose de courage liquide pour retrouver un peu ce grade de Major quelle avait abandonné quelques années plus tôt.

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