Chapitre 17 : Premier Cavalier
Et dire que quelques instants plus tôt, Aiden était encore bloqué sur la réaction impulsive de la demoiselle.
Butée, acariâtre, impatiente, pas concentrée. Aiden aurait pu passer sûrement plus d’une heure à énumérer le nombre de défaut que son élève improvisée pouvait posséder. Celait faisait trop longtemps qu’ils essayaient de faire évoluer le don de la demoiselle et ce, sans résultat probant. Les autres avaient déjà bien évolué et Naomy était resté au stade de faire seulement disparaitre la flamme qu’on allumait.
Il aurait sûrement continué à allonger la liste de ses imperfections, vexé d’avoir été le souffre-douleur de la jeune femme avant que cette dernière ne quitte le manoir à pas rageurs.
Le blond lâcha un profond soupire de lassitude, interrompu par le regard meurtrier d’une Perséphone qui venait d’apparaitre dans le chambranle de la porte.
- Je peux savoir ce que tout cela signifie ? Siffla l’asiatique qui semblait avoir pris la mauvaise humeur de la furie qui venait de les quitter.
- Bah quoi ? Répliqua bêtement le jeune homme.
Après tout, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, il s’agissait juste d’un énième caprice de princesse qui fuyait devant la difficulté. Rien qui nécessitait que la sonnette d’alarme ne retentisse.
- La fille ! Naomy ! Que lui as-tu fait pour la faire fuir ! Te souviens-tu de la difficulté que tout le monde a à garder ces files à l’intérieur, à es former ? Continua Perséphone, menaçante.
- C’est bon quoi. J’y peux rien si elle fait aucun effort. Ets i c’est pour bouder, autant qu’elle reste chez elle. J’suis pas sa nounou ! J’suis son coach… entraineur… formateur… Enfin, peu importe. Je suis sensé l’accompagner dans son parcours d’apprentissage. Si elle veut pas travailler correctement ça ne sert strictement à rien de l’enfermer ici et la voir m’insulter pour un oui ou pour un non.
Un reniflement aussi dédaigneux que possible s’échappa des lèvres de sa patronne, soulignant son manque de conviction.
- Mais quel genre d’homme es-tu ! Goujat ! Mal apprit ! Retourne me chercher cette fille, fait de ton mieux pour qu’elle accepte de revenir ici, quitte à lui lécher les bottes. Le danger rode et malheureusement ce n’est pas une métaphore ! Assena-t-elle en pointant la porte du doigt de façon autoritaire.
- Pfff, comme si môsieurs les cavaliers allait passer « pile » maintenant, juste pour dire bonjour. Marmonna Aiden qui se redressait pour obéir, les pieds trainant sur le sol, désabusé.
Quelques minutes plus tard, Aiden trottinait en direction de l’extérieur du domaine, un étrange frisson lui engourdissant le bras. Il n’y accorda que peu d’importance puisque son objectif était maintenant révélé. La demoiselle qu’il venait escorter n’était qu’à quelques mètres.
- Naomy ! Attend ! Il ne faut pas que tu sortes sans être accompagné. Déclara-t-il à voix haute mais pourtant blasée.
Le blond fut agréablement surpris de constaté que la petite harpie avait décidé d‘être sage et s’était arrêter pour l’attendre. Même si elle ne s’était pas retourner pour rester poli, il ne lui en tiendrait pas rigueur. Enfin c’était ce qu’il avait cru jusqu’à ce que ses yeux s’écarquillent devant le monstre.
- Le cavalier de la guerre. S’entendit-il dire d’une voix blanche.
Le cavalier de la guerre se dressait devant eux, impérieux, puissant, une aura d’invincibilité l’entourait, écrasant Aiden sous son poids. Il crut d’ailleurs sentir l’une de ses jambes vaciller sous le choc.
La Guerre personnifier leur faisait face. Sur un cheval marron, une armure d’acier maculée d’un mélange de sang frais et sécher, rouillé par endroit, était assise tenant dans ses deux mains une épée énorme et poisseuse d’hémoglobine.
Le cabrement de l’animal suffit à Aiden pour activer son instinct de survie. Agrippant la fille qu’il avait à portée de main, il l’entraina à sa suite, l’obligeant à courir. La fuite, c’était toujours une bonne solution en attendant d’avoir des meilleurs plans. Aiden avait toujours pu s’en sortir ainsi et il parait sur le fait que ce serait la même chose aujourd’hui… Il l’espérait du fond du corps, même si aujourd’hui ils avaient à faire à des créatures légendaires sensées faire sombre l’humanité dans le chaos.
Les rues de la banlieue défilaient sous ses yeux tandis qu’il faisait de son mieux pour garder la jeune femme dans le rythme. Etant dans un quartier résidentiel huppé et non à whittechappel, il n’y avait aucune ruelle où il aurait pu se faufiler et semer le grand gaillard qui faisait claquer les sabots de son canasson derrière eux. Cependant, il pouvait essayer de semer dans les jardins des voisins.
- Mais c’est quoi ce bordel ! Finit par hurler Naomy qui avait malheureusement retrouver l’usage de sa langue.
- Le cavalier rouge ! Il vient de nous prendre pour cible. Et c’est pas pour faire des câlins ! Répondit-il en cherchant à forcer une barrière, faisant sonner la sécurité de cette dernière.
La barrière ne bougea pas et un son strident retentit autour de la propriété lançant un message d’information. Les flics allaient bientôt débarquer. Eh bien, il ne manquait plus que cela. Aiden ragea en poussant un cri grave. Il ne se laissa pourtant pas abattre. La seconde d’après, il escaladait le muret qui longeait la propriété avant de tendre sa main à sa compagne de mésaventure. Il fallait faire vite, le cavalier venait d’apparaitre à l’autre bout de la rue et fonçait droit sur eux, l’épée brandit à la façon d’un chevalier n’ayant plus rien à perdre.
Aiden fit de son mieux pour soulever la jeune femme et l’aider à monter sur le muret deux mètres plus haut. Mais sans élan, c’était beaucoup plus difficile, même si Naomy était la plus athlétique d’eux deux.
Elle y était presque, il ne restait qu’un dernier effort à fournir pour arriver sur le rebord. Dans un ultime balancement, Naomy se retrouva accroupie, agrippé à ses épaules. La panique se lisait sans mal sur son visage rougit par l’exercice. Elle avait réussi à grimper. Maintenant, il fallait sauter de l’autre côté pour chercher refuge dans le cercle de protection qu’il avait pris soin de tracé autour de la demeure d’Ophelie quelques jours plus tôt.
- Saute ! Hurla Aiden en voyant l’épée immense s’abattre en leur direction.
Les deux jeunes gens avaient à peine eu le temps de sauté qu’ils furent accompagné par les briquettes du mur. La réception médiocre d’Aiden lui dira une grimace et un geignement plaintif. Naomy était déjà remise de sa chute, comme si de rien était. Une seconde fois l’épée s’abattit sur le mur. Il cherchait à passer.
- Il faut retourner chez Ophelie. Là-bas, j’ai placé un cercle de protection qui devrait le tenir à distance.
Naomy acquiesça et leur course finit par reprendre de plus belle. Jusqu’à ce qu’ils soient impitoyablement rattrapés par les quatre fers du cavalier de la guerre qui, aussitôt les avoir rattrapés, leur barra le chemin, leur envoyant un moulinet d’épée en leur direction. Ce mouvement provoqua chez Naomy un geste purement défensif, elle avait mis ses mains devant les visages… mais ce que ce geste créa laissa Aiden littéralement pantois. Elle venait de créer un mur de flamme devant ses yeux.
- Continue ! Je sais pas ce que tu fais mais continue Naomy ! Conseilla le jeune homme.
En effet, le feu arrivait à tenir le cavalier de l’apocalypse à distance. Ou plutôt, c’était son cheval qui était effrayé par la chaleur et les effets de ce mur.
Il ne savait pas ce qu’il se passait dans la tête de cette fille, mais ce qui était certain c’est qu’elle avait trouvé son déclencheur et il ne fallait pas qu’elle le perde, surtout pas maintenant.
Petit à petit, le mur de feu se restreint pour ne représenter qu’un filament, une sorte de corde, un fouet de flamme.
- Arrière ! S’enhardi la demoiselle en faisant claquer son objet immatériel en direction de l’animal qui les avaient chargé, le faisant reculer et cabrer. Le cavalier ne semblait plus aussi assuré qu’auparavant. Une fois mis en respect, le duo pu se hâter de reprendre leur course jusqu’à leur terre d’asile.
Aiden avait le cœur battant. Il avait du mal à respirer. Il avait toujours eu une mauvaise respiration. Sans oublier le petit reste de côtes fêlé qu’il avait secrètement gardé. Le jeune homme n’avait jamais été taillé pour le sport et il le regrettait amèrement en cet instant, tandis qu’il voyait Naomy prendre de la distance pendant qu’il entendait en même temps les quatre sabots marteler le sol.
Il avait fait de son mieux pour réduire la distance qui le séparait de son cercle protecteur. La magie lui avait toujours sauvé la mise, il croisait les doigts pour qu’elle le garde en vie aujourd’hui encore. Il le fallait ou bien c’était dire adieu à tous leurs espoirs de sauver le monde.
Les fuyards avaient finalement réussit à quitter la propriété que leur présence avait saccagée, se rapprochant de plus en plus de leur terre d’asile. Naomy avait plusieurs mètres d’avance sur lui et c’est ainsi que le sorcier pu voir le cheval marron le dépassé en quelques foulées et continuer son chemin jusqu’à la demoiselle qui s’efforçait de courir pour sauver sa vie.
Elle fut bien obligée de s’arrêté lorsque son passage fut barré par la Guerre tandis que le manoir d’Ophelie ne se trouvait qu’à quelques mètres de là. Derrière la haie parfaitement taillée. Il suffisait juste de se jeter dedans et ils seraient saufs. Mais pour le moment c’était impossible puisque le cheval menaçant se cabrait encore, remuant ses pattes avant en direction de la jeune femme pour la faire reculer.
Aiden n’eut d’autre choix que d’observer ce spectacle qu’il craignait d voir tourner en tragédie.
La brune avait raffermie sa prise sur son arme et semblait déterminée à donner son meilleur pour sa survie. Laissant tournoyer au-dessus d’elle son fouet de flamme, elle réussit à le manipuler pour s’en entourer momentanément, le transformant en bouclier au moment où le cavalier abattait son épée. Sous la force du coup, la demoiselle fut contrainte de poser ses genoux à terre, mais aussitôt, elle se servit de sa position accroupie pour effectuer une rondade arrière, se réceptionnant souplement sur ses deux pieds malgré ses chaussures à talon. Son acrobatie lui avait permis de s’échapper de l’allonge du monstre.
Les deux combattants se jaugeaient. Naomy laissait son arme tournoyer de façon artistique autour d’elle, perturbant la monture de son adversaire.
Pendant ce temps, Aiden entendait son propre cœur battre à ses oreilles, sa gorge était séré, sn souffle était haletant d’avoir couru aussi vite aussi longtemps. L’adrénaline lui engourdissait les sens, ses yeux braqués sur la scène. Ses tripes se vrillaient, et il ne savait pas encore si s’était de frustration ou de panique. Ce qu’il savait cependant c’était qu’il fallait qu’il se dépêche d’agir. Naomy ne tiendrait pas éternellement le cavalier rouge en respect. En tant que Gardien de la prophétie –et cela, même s’il ne l’avait jamais demandé- il devait protéger la détentrice de l’éclat de Déméter. Il n’avait aucune envie d’y laisser sa peau, mais son instinct le tirait dans cette direction, comme si toutes les fibres de son être allaient à l’encontre du bon sens et de son instinct de survie.
Il fallait trouver quelque chose. Maintenant.
Mais c’était sans compte le fait qu’Aiden n’était pas du genre à user de la magie sous l’impulsivité, toutes ses incantation était mûrement réfléchie, soigneusement élaborée et calculée. Il était alchimiste avant tout et il n’aimait pas ne pas garantir la réussite de ses invocations. Et ce qu’il ignorait encore plus, c’était la réussite d’un sortilège alors qu’il subissait autant de pression.
Finalement, les deux combattants semblaient avoir décidé que leur phase d’observation était terminée. Naomy se tenait prête, ses jambes placée de façon souples et le cavalier venait de lancer son animal au galop sans en tenir la bride, ses deux mains accroché à cette immense épée qui semblait trempé dans le sang en permanence.
Aiden se concentra quelques secondes, visualisa finalement le cercle qui devrait pouvoir les tirer d’affaire. Il se piqua le doigt avec l’arrière de l’un de ses piercings. Il avait besoin de tracer cela avec son sang pour plus de puissance. Et alors il traça le cercle dans l’air, visant le point d’impact du cavalier. Le sort d’immobilisation fut lancé au même moment où l’attaque des deux guerriers se rencontrait.
Le fouet de feu de Naomy avait eu le temps de s’entourer autour de la gorge de l’armure sale, désarçonnant le cavalier, le faisant finalement tomber à terre dans un bruit de lourde boite de conserve.
La position ayant changé, Aiden du réorienter son sort pour pouvoir toucher sa cible, ce qui lui demanda plus de sang que prévu. Mais ce n’était pas le moment de réfléchir à combien de sucre il devrait ingurgiter pour retrouver des forces. Non ce qu’il venait de voir était bien plus grave :
Avant de se voir changé en pierre, la pointe de l’épée ennemie avait eu le temps de toucher Naomy qui, loin du sortilège, ce tenait à genoux, tenant toujours avec fermeté sa prise sur son arme souple qui enserrait toujours la gorge de son adversaire malgré ses vêtements déchiré et le sang qui souillaient ces derniers.
Ce n’est qu’à cet instant qu’Aiden sentit que ses jambes pouvaient de nouveau bouger.
Quelques foulées rapide et maladroite plus tard, l’alchimiste était accroupi devant la brune. Elle avait le visage crispé, se mordait la lèvre. Visiblement, elle faisait de son mieux pour contenir le cri de douleur qui n’avait pas franchis ses lèvres malgré la cuisante blessure qu’il avait sérieusement entaillé sa chair.
- Naomy, c’est bon, tu peux relâcher. Il est pétrifié. Déclara-t-il un peu désemparé devant l’obstination de la demoiselle.
Le fouet de flamme, vu de prêt, ressemblait plus à de la lave en fusion plutôt qu’autre chose, ce qui était d’autant plus impressionnant aux yeux du magicien qu’était Aiden.
Après l’indication du jeune homme Naomy lança un regard en arrière pour s’assurer que le blond lui disait la vérité. Et seulement après avoir vu le cavalier taillé dans la pierre, son arme disparu en cendre, littéralement. Relâcher ainsi la pression fit basculer la jeune femme vers l’avant. Aiden l’empêcha alors de tomber en la retenant simplement par les épaules, maladroitement.
- Je crois… Je crois que j’ai été touché. Signala Naomy d’une voix retenue, comme si elle faisait de son mieux pour contenir chacune de ses émotions.
Aiden avait vu la longue balafre qui allait de son omoplate à ses reins. La chair était mise à vif, baignant dans le sang qui s’écoulait de la blessure. Il était temps qu’ils aillent se mettre à l’abri dans le cercle de protection et surtout, d’y emmener Naomy pour l’y soigner. Ce qu’elle avait n’était pas du tout joli. Aussi sérieux que la blessure qu’Axel avait reçu quelques semaines plus tôt.
- Peut être un peu. Mais ce n’est pas si grave que ça. Tu crois que tu peux marcher ? Essaya de minimiser Aiden en aidant la gymnaste à se redresser sur ses genoux vacillant.
- Oui, ça devrait le faire… Mentis la jeune femme avant de trébucher au premier pas.
Aiden n’avait pas eu la force de la retenir et dû faire de mieux pour la redresser tout aussi maladroitement avant de la soulever pour la porter façon princesse. A son grand soulagement, la brune ne chercha pas à se débattre, elle était sûrement conscience de sa propre faiblesse et qu’il était préférable et plus rapide pour eux deux qu’Aiden la porte pour se rendre le plus rapidement possible sur leur terre d’asile.
Les pas du sorcier étaient laborieux. Pas que Naomy fut si lourde que cela. C’était seulement que le jeune homme manquait cruellement de force brute. Aussi, soulever soixante bons kilos sur plusieurs centaines de mètre était un exercice qu’il ne pratiquait pas nécessairement tous les week-ends et qu’il se serait sûrement passé de pratiquer maintenant.
Néanmoins, se fut sans autant attaque intempestives que le duo se retrouva à nouveau sur les immenses terres des Tompson, entouré par le cercle magique. En y pénétrant, Aiden avait ressenti une douce chaleur que seul les créatures en lien avec la magie pouvait sentir certain animaux également… Mais ce n’était pas le sujet. Une fois revenue et avoir fait quelques pas dans la propriété le reste de la clique les entourèrent bien rapidement, aidant Aiden à porter l’héroïne de la nuit jusqu’à une chambre.
Maintenant qu’il avait fait de son mieux pour garder la fille en vie face au cavalier de la guerre, il allait devoir tout mettre en œuvre pour ne pas qu’elle succombe à cette blessure qui la vidait de son sang. Depuis qu’elle avait été touchée, elle avait cruellement perdu de ses couleurs. Ce qui n’était pas une bonne nouvelle du tout.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Exactement ! Questionna Perséphone.
Aiden donna des indications aux domestiques d’Ophelie qui semblait totalement hébété devant les circonstances troublantes.
- Non, n’appelez pas les secours. Je suis médecin, je vais m’en occuper.
Les interrogations de Perséphone allaient devoir attendre, il fallait s’occuper de la fille blessée en priorité. Elle était allongée sur le lit et James avait commencé à pressé la plaie avec un linge trouvé par là.
Aiden avait l’impression de se retrouver dans une ruche, une ruche dans laquelle la reine des abeilles aurait été blessée. Ophelie avait dû s’asseoir dans un coin pour ne pas tomber dans les pommes, Sebastian lui tenait la main pour la soutenir. Les autres cherchaient à faire de leur mieux tandis que le blond faisait la liste de tout ce qu’il aurait besoin.
- Tout se trouve au bar. Je vais rester ici pour que la blessure soit stabilisée par magie. Affirme-t-il avait avoir tracé à l’encre un nouveau cercle à même la peau meurtrie de la demoiselle concerné.
Plusieurs fois, Aiden avait cru qu’elle avait fini par tomber en anémie. Elle avait perdu beaucoup de sang et sang le cercle qu’il venait de tracé, il aurait continué de couler. L’épée du cavalier devait être empoisonnée.
- C’était le cavalier de la guerre, Perséphone. Il nous a attaqué et Naomy a… créer un fouet de feu et réussit à le maîtriser. Je l’ai immobilisé mais il doit s’être libéré maintenant. Je n’ai pas fait attention pour sentir s’il se défaisait de mon emprise ou non. Expliqua-t-il en maintenant son sortilège qui supprimait la douleur et qui empêchait le sang de s’échapper de l’immonde plaie.
Perséphone ne semblait pas surprise par l’information. Elle était songeuse. Aiden comprenait. Il l’aurait été aussi s’il avait eu la même information.
- James, Nathanaël. Prenez la voiture. Et faite vite pour récupérer le matériel d’Aiden. Tout est caché dans le grenier normalement.
- La mallette rouge devrait suffire. Expliqua le sorcier tout en examinant la plaie.
Les deux concerné hochèrent la tête et sans un regard en arrière, quittèrent la pièce, l’air grave. Ils connaissaient maintenant les risques que cela représentait de sortir hors de la zone de magie protectrice d’Aiden, ils risquaient potentiellement de croiser le cavalier de la guerre. Mais puisque la survie de l’un des éclats de Demeter était en jeu, il n’y avait plus à hésiter.
Pendant ce temps, Aiden expliqua ce qu’il avait vu à sa patronne. Faisant de son mieux pour souligner chaque détail pour que les choses qu’il n’avait pas encore interprété puissent être soulignées par l’une des personnes dans la pièce. Assise prêt de son amie, Evalyn lui tenait fermement la main inquiète.
Cependant, au bout d’une quinzaine de minute, la magie anesthésiante d’Aiden avait fait son petit effet sur la blessée et elle s’était mise à gesticulé, reprendre un peu de consistance. Et cela commença par un rejet de la main d’Evalyn.
- J’suis pas encore morte, alors arrêtez de faire comme si c’était mon enterrement ! Grogna-t-elle avant de faire de son mieux pour tourner la tête vers Aiden, le regard accusateur.
- Toi !
- Moi ? répliqua Aiden, surprit et perplexe.
- Tu m’as dit que c’était une égratignure ! Tu te fou de ma gueule !? J’suis alitée ! Alité ! On n’est pas alité quand on a qu’une égratignure ! Tout ça c’est de ta faute ! Commença-t-elle à brailler.
- ça servait à quoi que je dise que t’était à l’article de la mort ? Paniquer n’est pas le bon comportement à avoir ! Claqua Aiden, se rebiffant d’être ainsi accusé alors qu’il faisait de son mieux pour elle.
- Alors quoi ! Tu m’as mentit pour limiter les dégâts ? Enchaina la brune qui commençait à gigoter.
- C’est exactement ça, et au vu de ton comportement, je suis sûr que j’ai eu raison. Maintenant tiens-toi tranquille ou tu vas effacer le cercle. Si tu l’efface il n’agira plus. Et à ce moment-là, je ne garantis plus du tout ta survie ! Annonça-t-il en retour.
- Naomy, calme toi, tu es blessée, il faut que tu te reposes le temps qu’on aille chercher ce qu’il faut pour te soigner. Essaya d’apaiser Evalyn qui s’était raidit après avoir été repoussée.
- J’ai pas mal, ça doit pas être si profond que ça. J’enrage seulement parce que je vais pas pouvoir m’entrainer pendant plusieurs jours…
- Semaine plutôt… coupa volontairement et sarcastiquement Coraline, présente dans un coin.
Elle se reçu un copieux regard noir sans équivoque.
Cela laissa néanmoins le temps à un Aiden profondément irrité de préparer un cercle de sortilège avec un crayon gras sur le bout de son index avant de l’appliquer sans violence sur le front de la blessée. Cette dernière s’effondra aussitôt, profondément endormit.
Le silence s’imposa aussitôt dans la pièce pendant quelques secondes. Quelque seconde d’hébétude, car aussitôt sortit de sa surprise, Evalyn se glissa jusqu’au chevet de son amie pour lui reprendre la main avec beaucoup plus de conviction que plus tôt.
- Mais qu’es ce que tu lui as fait ?! Questionna la jolie blonde affolée d’avoir vu son amie sombrer aussi facilement alors qu’elle était sur le pont d’exploser de colère un peu plus tôt.
- Sort de sommeil. Elle parlait de trop pour une mourante. Expliqua le blond d’une voix blasée tout en essuyant le dessin de son index en frottant ce dernier avec son pouce.
- Et c’est sans danger ? Questionna toujours la même demoiselle.
- Tu veux dire, pire que de la voir gesticuler dans tous les sens parce que je venais d’endormir son dos pour ne pas qu’elle ressente de douleur ? Non ce sera toujours mieux qu’elle dorme au lieu d’aboyer comme un roquet derrière un carreau de voiture. Reprit le sorcier, sarcastique.
La réflexion eu le mérite de tirer un demi-sourire à Coraline avant qu’elle ne quitte la pièce accompagné d’Ophelie de Oliver et de Sebastian. Maintenant que Naomy était endormie, il ne semblait plus nécessaire de la soutenir moralement. Seul Evalyn souhaita rester pour la veiller… Evalyn et Aiden, puisque ce dernier devait rester à proximité pour le meilleur maintien du sort.
Il ne fallut que quelques instants de calme et de silence pour la jeune femme aux cheveux blonds ne s’assoupisse au chevet de son amie, sa tête reposant près de leur main serrée l’une dans l’autre. Ce spectacle fit soupirer Aiden qui, lui, ne pouvait pas se payer le luxe de pousser un petit somme. Concentré, il devait au moins continuer de rester éveillée pour maintenir sa magie active. Que ce soit le sort de sommeil ou bien celui qui empêchait le sang de se répandre. Cela ne l’épuisait pas vraiment, mais l’heure avancée commençait à peser sur ses épaules… sans parler des évènements précédents. Après tout, ce n’était pas tous les jours que l’on faisait face à l’un des cavaliers de l’apocalypse et qu’on en ressortait sans vraiment d’égratignure. Bon, ce n’était peut-être pas la même chose concernant Naomy, mais quand il aurait pris ses blessures en main, elle n’aurait plus aucune raison de se plaindre. Elle lui serait même redevable. Aiden nota cette information dans un coin de son esprit.
Silencieusement, l’alchimiste veilla les deux demoiselles, finissant par réveiller Evalyn pour l’encourager à aller se coucher confortablement au lieu de nouer son corps dans une position imparfaite. Cette dernière, somnolant, hocha faiblement la tête avant d’obéir et de quitter la pièce.
Aiden profita de ce moment de calme pour reposer son esprit, son regard glissant sur le corps meurtrie de la jeune femme sous sa protection. Sa respiration était lente, ses paupière closes et ses lèvres légèrement entrouverte. Elle semblait dormir paisiblement d’un sommeil sans rêve tandis qu’elle aurait dû souffrir le martyr. Ainsi apaisé et surtout muette, Naomy était finalement une personne que l’on pouvait supporter. Mais seulement dans ces conditions. Et dans ces conditions également, il était été prêt à avouer qu’il la trouvait assez jolie dans son genre. Ses cheveux d’ébène étaient défait à cause de leur activité nocturne, un peu de sueur plaquaient quelques cheveux contre ses tempes, mêlé cela a un peu de poussière qui laissaient quelques traces noires sur ses joues et son front dégagé. Ses joues étaient légèrement rougies, sûrement à cause de la fièvre qui était venue avec l’hémorragie. Néanmoins, et ce qui contrastait avec son expression renfrognée habituelle, le sommeil détendait ses traits, les lissaient, la rendant beaucoup plus jeune qu’elle pouvait paraitre en temps normal.
La contemplation du jeune homme s’arrêta là. Au-delà de la porte de la chambre d’ami, un léger brouhaha et des pas précipité s’approchaient. Il en déduit, et à raison, qu’il s’agissait des deux garçons qu’on avait chargé de lui rapporter sa trousse de secours.
Sans toquer, James entra à pas vif, déposant la trousse entre les mains de l’apprenti soigneur. Il se figea seulement après cela, en voyant que la patiente ne remuait pas autant qu’il avait souvenir.
- je l’ai ensorcelé pour qu’elle arrête de parler. Elle dort seulement. Souligna Aiden rapidement avant qu’on ne lui demande si elle était finalement décédée.
James se contenta d’hausser les épaules, apparemment indifférent à la situation. Il quitta rapidement la pièce.
Le blond attendit d’être seul pour ouvrir avec des gestes précis sa mallette. A l’intérieur, différentes petites fioles dont lui seul connaissait le contenu. Des onguents et autres crèmes. Une fois qu’il eut mis la main sur quelques cercles qu’il avait déjà copié, il les plaça rapidement sur le corps de sa patiente qui se détendit d’avantage.
Aiden effaça alors le premier cercle qu’il avait tracé sur la peau de la demoiselle. Le sang ne s’écoula pas, bloqué par le second sort qui touchait sa peau. Il prit le temps de désinfecter la plaie à l’aide d’un autre cercle magique avant de soutirer la plaie à l’aide d’un fil spécial et enchanté par ses soins. Avec cela, la gymnaste pourrait sûrement bouger sans craindre de souffrir dans les vingt-quatre heures. De toute façon les sortilèges qu’il avait usés sur elle étaient puissants et elle ne s’en déferait pas avant de nombreuses heures. Ce qui devrait également aider à la cicatrisation.
Tout le processus dura une bonne heure et une fois une dernière crème appliquée sur la blessure, il put retirer le dernier sceau qui bloquait le temps de s’écouler sur le dos de la jeune femme.
Il allait quitter la pièce pour laisser la convalescente dormir en paix, puisqu’il n’avait plus besoin de rester prêt d’elle pour garder actifs des sorts… mais il fut stopper par une sonnerie particulièrement désagréable venant des affaires de la demoiselle. Il hésita un instant, mais la sonnerie ne semblait pas vouloir s’arrêter. Il fouilla quelques secondes avant de tomber sur le téléphone récent de Naomy qui clignotait de tous les couleurs tout en vibrant.
Le numéro qui s’affichait n’était pas connu du répertoire. Aussi, le blond décrocha.
- Allo, ici la police de la cité de Londres. Nous vous appelons car votre frère, Albert, a été mis en garde à vue en début de soirée pour dégradation de bien publique. Il pourra être relâché sous caution dans une petite heure. Dans le cas contraire, il sera gardé toute la nuit et devrait faire des travaux d’intérêt généraux pendant une semaine.
Aiden resta muet. Déjà parce que ce n’était pas son téléphone et qu’au final, il ne savait pas quoi répondre, et ensuite parce qu’il avait encore en tête le visage enfantin de l’enfant dont s’était occuper Naomy avant de les rejoindre lorsqu’ils s’étaient tous invité dans son hall d’enter pour la convaincre d’intégrer leur groupe de lutte contre les cavaliers.
Pendant quelques secondes, le mage se demanda comment était-ce possible qu’une enfant si jeune puisse se faire arrêter pour ce genre de crime. Et qu’est ce qui ‘avait poussé à se comporter comme un petit sauvage.
- Mademoiselle Powell ? Reprit la voix à l’autre bout de la conversation.
- Heu… Oui… Non, elle n’est pas disponible pour le moment, mais je vais m’en occuper. Merci appeler. Déclara-t-il.
Quelques formules de politesse plus tard, il verrouillait le téléphone et le glissait dans la poche arrière de son jean. Laissant vraiment, la jeune femme se reposer au calme.
Il rejoint la troupe réduit dans le petit salon. Cette dernière était composée d’Ophelie, Perséphone, James, Oliver avec Sebastian qui somnolait timidement sur l’épaule de son compagnon et Nathanaël qui restait dans l’ombre. Ophelie et Perséphone buvait une énième tasse de thé et Aiden n’attendit pas d’être invité pour prendre l’une des tasse encore libre pour l’emmener prêt du mini bar et se servir une copieuse portion d’eau de vie qui trônait en évidence. Il but cul-sec sa rasade avant de se poser en soupirant d’aise. Il se détendait enfin. Et dire qu’il était à peine deux heures du matin.
- La fièvre devrait partir d’ici une ou deux heures. Elle n’est plus en danger. Elle va dormir peut être tout demain, ais vu la profondeur de la blessure, je pense qu’on peut s’estimer heureux. La chair et la peau ça se récole vite. Annonça-t-il à l’adresse du plus grand nombre sans regarder personne en particulier.
Après cela, le jeune homme pu nettement senti la tension dans la pièce s’évanouir progressivement et il ne put louper le demi-sourire satisfait de Perséphone ainsi que le soupir de soulagement d’Ophelie qui avait pourtant fait de son mieux pour que ce dernier passe inaperçu.
Aiden les laissa terminer leur petit gouté tardif avant de se rapprocher d’Ophelie, la personne la plus proche de Naomy.
- Pendant que j’étais dans la chambre, Naomy a reçu un appel des bobbies… Apparemment il y aurait son frère collé en garde à vue là-bas. Ils disaient que si personne venait le récupéré et payer sa caution, il passerait toute la nuit au poste et devra faire des travaux t’intérêt généraux.
Un silence perplexe accueillit l’information et l’alchimiste se demanda s’il avait eu raison d’en parler à Ophelie. Peut-être aurait-il dû réveiller Evalyn ?
- Son frère ? Répétât-elle, visiblement, elle ne semblait pas au courant.
- Oui, « Albert » apparemment.
Nouveau silence.
Finalement Ophelie se leva.
- Inutile d’inquiéter Naomy avec ce genre de bêtise. Je vais aller payer la caution de cet imbécile. Oliver, Tu viens avec moi ? Demanda-t-elle rapidement.
- Non. Refusa simplement Oliver d’un ton léger.
- Non ? Répétât une nouvelle fois Ophelie, surprise par la réponse négative. Cette file était visiblement du genre à ce qu’on ne lui refuse jamais rien. Cela devait lui faire un choc que quelqu’un ose la contredire.
- Et bien, cela me fendrait le cœur de devoir réveiller ce pauvre Sebastian. Tu seras très bien entouré d’Aiden et de James. Expliqua-t-il sur le même ton que son refus. Illustrant ses propos en caressant d’une main douce le visage endormit de son amant.
Aiden n’était pas dupe, et il sentait bien que ces deux-là devaient avoir une petite histoire étrange. La tension qu’il ressentait dans l’air, il ne pouvait l’inventé. D’autant plus qu’Ophelie fusillait le demi-ange du regard avant de se détourné, le corps raide, quittant le salon pour l’entrée, enfilant un trenchcoat douillet.
- Bon et bien dépêchez-vous tous les deux, on n’a pas toute la nuit. Indiqua Ophelie, visiblement pressé de s’éloigner d’Oliver tout à coup. Aiden se doutait bien qu’elle avait dû être vexée et peut être même un peu jalouse de l’attention qu’avait reçue Sebastian.
Cela étant, ce n’était pas les affaires du blond, et il se dépêcha de suivre la détentrice de l’éclat de la terre. Il prit les devant une fois prêt de la fameuse Lincoln Town tant attendue par Naomy et il prit le temps d’y déposer un sortilège afin de bloquer la magie de recherche. Il était hors de question qu’un autre cavalier leur tombe dessus. Même si James les accompagnait, Aiden savait qu’un pistolet n’aurait aucun effet sur ces êtres aussi puissants que les cavaliers. Ce qu’ils avaient réussi à faire avec Naomy plutôt frôlait le miraculeux.
James au volant, Aiden s’était installé du côté passager tandis qu’Ophelie jouait les princesses à l’arrière.
- Mais elle a combiné de frère exactement ? Questionna finalement Aiden qui ne pouvait contenir sa curiosité.
- Il faudra lui demandé, elle n’en parle jamais alors on a jamais vraiment su comment était composé sa famille. Enfin, on sait toute qu’elle n’est pas fille unique et qu’elle vit avec sa mère… Mais c’est tout ce qu’on a pu apprendre de sa vie privée en une dizaine d’année. Expliqua Ophelie qui s’était renfrognée frustrée de ne pas connaitre son amie autant qu’elle l’aurait désiré.
Aiden se retint de faire d’autre remarque. Il avait bien remarqué que Naomy, même si elle n’avait pas la langue dans sa poche était très secrète. Ce n’était pas le genre à parler de sa vie personnelle ou à s’étendre quand il fallait parler de sa famille. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais à en juger la situation financière de ses amies, le jeune homme en déduisait qu’il devait s’agir de fierté, qu’elle ne voulait pas qu’Ophelie et les autres ait pitié de la façon dont elle vivait ou d’avec qui elle vivait. Aiden étant un peu pareil, il pouvait bien comprendre ce genre de raison.
Sans croiser de cavalier, les trois compères se retrouvèrent rapidement sur le parking du commissariat de police le plus proche.
Rapidement, Ophelie se présenta à l’accueil, Aiden se trouvait à ses côté, un peu en retrait tandis que James les attendait sagement en voiture, attentif à ce qu’il se passait en extérieur.
Sans chercher à comprendre Ophelie avait déjà fait un chèque et aussi rapidement, un jeune homme d’une quinzaine d’année futlibérée de ses menottes prêt d’eux. Il avait la même mine renfrognée que sa sœur, en revanche ses cheveux roux et ses lèvres fines étaient bien différents.
- Z’êtes qui vous ? Demanda-t-il sur un ton menaçant. Ton Qu’Aiden n’apprécia pas du tout.
- On est ceux qui sont venu à la place de ta sœur pour te sortir de la merde, alors un « merci » serait pas de refus. Laissa claque Aiden qui n’avait pas pu retenir son mépris de filtrer.
L’adolescent retroussa le nez en direction d’Aiden, le menton en avant, le menaçant rien qu’avec la posture de son corps. Ses lèvres fines tordues par un léger dégout.
- Et t’es quoi toi ? Le p’ti copain bourgeois d’la Sista ? Reprit le gamin sans s’occuper de la différence d’âge.
- quoi ?! Mais … mais non … je suis juste son… Commença à balbutié Aiden, trop surprit par la supposition de son vis-à-vis pour garder son assurance.
- Ouai ouai ! On m’la fait pas à moi, jt’e jure que si tu lui fais des trucs crade, j’viendrais dans ton p’ti pavillon dm’erde pour t’pêter les deux g’noux !
Aiden resta surprit par la supposition et la menace. Et Ophelie paru s’en apercevoir puisque c’est elle qui reprit la parole.
- Hey hey, en voilà un frère attentionnée, je suis sûre que Naomy serait fière t’entendre son petit frère vouloir défendre son honneur. En revanche savoir qu’il a été mis en garde à vue pour une chose aussi stupide que des dégradation sur la voie publique… Hum elle serait beaucoup moins fière. Alors maintenant, si tu veux que ça reste notre petit secret, arrête de vouloir jouer les durs et quittons cet endroit pour qu’on puisse se débrouillé chez toi. Calma rapidement Ophelie tandis que les yeux d’Albert louchaient clairement sur la poitrine pourtant bien cachée d’Ophelie… qui ne s’en offusqua pas, même après l’avoir remarqué.
Après le louchage vulgaire, le dénommé Albert avait relevé les yeux vers la demoiselle qui lui avait fait la moral. Son expression avait significativement changé. Passant de la racaille à une tentative de charmeur du dimanche, jouant de ses sourcils et souriant en coin de façon exagéré, soulignant le fait qu’il ne devait pas avoir souvent d’occasion de draguer.
- Et on peut s’avoir comment qu’elle s’appel à la charmante d’moiselle ? Répondit en se forçant à rendre sa voix plus grave qu’elle ne l’était en réalité.
- Elle s’appelle « si tu lui lâche pas la grappe tu restes pieuter ici » maintenant avance, on a pas que ça à faire de jouer les gardiens pour délinquant juvénile ! Assena Aiden avant qu’il n’ait vraiment réfléchit.
Aussitôt la remarque lancée, la colère se peignit sur les traits du rouquin tandis qu’il brandissait son point de façon véhémente, s’arrêtant pourtant dans son geste avant de montrer Aiden d’un doigt menaçant.
- J’suis pas un délinquant ! T’avise pas d’croire que tu peux m’insulté parce que t’es maqué à la sista !
- Pas un délinquant hein ? Tu me feras pas croire que c’est parce que tu t’es retrouvé au mauvais endroit au moment que tu t’es retrouvé au trou ! Souligna Aiden qui commençait à prendre un malin plaisir à provoquer cette petite frappe retenue par le lieu dans lequel il se trouvait.
- Les garçons. Et si on discutait de tout cela autour d’une tasse de thé ? Reprit Ophelie qui prit aussitôt le bras du garçon contre elle, l’attirant droit vers la sortit du commissariat et ce, jusqu’à ce qu’Albert se trouve dans la voiture, et ce, après avoir pris le temps de siffle devant l’automobile de luxe.
Aiden monta au côté de James qui n’avait rien vu de suspect aux alentours. Le blond préféra ne pas se concentré sur ce qui se passait à l’arrière, et passa le trajet a indiqué le chemin à James. Sans encombre, ils arrivèrent devant l’immeuble où vivait Naomy.
Albert composa le code de la porte et laissa Aiden et Ophelie le suivre jusqu’à l’appartement qu’il partageait avec Naomy. L’adolescent se tourna vers ses deux mécènes dans le hall et les remercia maladroitement avant de demander le numéro de téléphone d’Ophelie. Amusée, cette dernière refusa en ricanant, ce qui vexa Albert qui préféra leur faussé compagnie après un appel sur son téléphone.
- Bye les moches, vous connaissez le chemin, faite gaffes à vos miche en ressortant ! Lança-t-il avant de disparaitre aussi vite qu’il était entré.
Le duo aurait effectué le même mouvement si seulement une voix faible appela.
- Naomy ? Naomy c’est toi ? Tu es enfin rentrée ? Je me suis assoupie en t’étendant…
La voix venait de salon. Ce dernier était plongé dans le noir. Aiden lança un regard vers Ophelie qui visiblement paniquait.
- Qu’Est-ce que je dis ? murmura-t-elle à ‘adresse d’Aiden. Ce dernier ne put l’aider et haussa simplement les épaule ce qui lui fit gagner un regard noir avant que la demoiselle ne détourne totalement son attention d’elle.
Finalement, Ophelie pénétra dans le salon, allumant la lumière qui au vu de son intensité d’éclairage, devait être économique. Les deux jeunes gens purent alors s’apercevoir de la présence d’une quinquagénaire installé dans un fauteuil roulant. Au vu de sa ressemblance avec leur amie blessée, il n’y avait aucun doute sur le fait qu’ils avaient face à eux, la mère de Naomy.
- Ce n’est pas Naomy, mais nous sommes ses amis, nous étions juste venu déposer Albert… Tout va bien, madame ? Balança rapidement la demoiselle un peu paniqué de devoir se présenté ainsi à la mère de l’une de ses amies de longues dates.
- Ho… Elle ne rentrera pas cette nuit non plus ? Et Albert ? Il est revenu ? Pouvez-vous lui demander de m’aider à aller m’allonger ? Reprit la dame dont l’épuisement se lisait trop facilement sur ses traits.
- Il est repartie, mais on peut peut-être vous aider avant de nous en aller ? proposa Ophelie en faisant un signe de tête à Aiden. Sûrement pour qu’il intervienne à son tour.
- Je peux vous aider à vous coucher si vous le désirez. Enchérit le blond sans montré son ennuie. Il n’était pas du genre à apprécier jouer les infirmiers, mais maintenant qu’il était là, autant fait une bonne action.
A la lumière qui s’intensifiait, il put voir la femme d’âge mûr rougir après qu’il eut parlé.
- Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse, vous ne faisiez que déposer mon fils. Je ne veux pas vous retarder. Refusa-t-elle poliment et gênée.
- Nous ne sommes pas pressé. Coupa Ophelie en forçant Aiden à s’avancer d’avantage, le poussant presque sur les genoux de la femme dans le fauteuil roulant.
Ce fut au tour d’Aiden de darder un regard agressif à sa partenaire.
- Dans ce cas je veux bien. Je suis vraiment contente de voir que ma fille à des amis si attentionné, savoir qu’elle est si bien entouré me soulage d’un poids. Comme elle ne parle pas beaucoup, j’avais peur qu’elle n’y aucune amis… Expliqua la femme pendant qu’Aiden la conduisais à sa chambre.
La pièce était étroite et pour seule ameublement, une commode dont les tiroirs étaient ouverte et en désordre, tout comme le lit une personne colle contre le mur.
Aiden la prit alors dans ses bras avec précaution avant de l’allonger sous le lit. La manipulation dura de longues seconde, et pendant ses quelques seconde, le blond avait senti la femme se raidir et serrer les dents.
- Je vous ai fait mal ? Demanda aussitôt Aiden, soucieux de ne pas égratigner d’avantage cette pauvre femme.
- Non, ce n’est rien. Mes cachets contre la douleur ne doivent plus faire effet c’est tout. La Sclérose en planque. Ce n’est pas une maladie très rigolote. Avoua-t-elle avec le sourire.
Ce sourire, il fendit le cœur d’Aiden. C’était comme sonder l’âme de cette personne. Cette femme était endeuillée de son énergie d’antan tout en faisant de son mieux pour ne rien montrer. Surement parce ce qu’elle avait l’habitude de montrer ce visage à ces enfants. Un sourire bienveillant et doux.
Et bien qu’elle faisait sûrement de son mieux pour paraitre la plus sincère possible, Aiden ne pouvait que voir cette mélancolie profonde.
Aiden finit par la border doucement, tout en sentant le regard d’Ophelie peser sur lui tandis qu’elle attendant dans l’encadrement de la porte, observant ses fait et gestes.
- Naomy reviendra le plus rapidement possible, il ne faut pas s’inquiéter, ses études sont un peu plus prenante ces dernières semaines, mais elle ne vous oublie pas. Enchaina le blond, inventant sans aucune honte des vérités qu’il ne faisait que supposées.
Ces simples et quelques mots suffirent pour apaiser les traits de la matriarche.
- Je le sais… Je sais tout ça. Avoua-t-il tout aussi tristement.
Le sorcier ne comprenait pas pourquoi il se sentait autant touché par cette femme malade qui devait voir le monde tourner autour d’elle tandis qu’elle devait rester, impuissante, voir les évènements arrivés tandis qu’elle ne pouvait se lever de son fauteuil sans aide. Peut était-ce par égard envers cette file qui s’était retrouvé en tête à tête avec le cavalier de l’apocalypse sous ses yeux et qui avait su le mettre tenir en respect.
Soudain, il se rendait compte qu’il avait sûrement joué Naomy un peu activement. Celle qu’il avait prise pour une petite bourgeoise méprisante et égoïste était en réalité un véritable bouclier pour sa famille. La preuve en était que la police avait d’abord appelé sur son téléphone, Albert avait d’abord demandé qu’on appelle sa sœur plutôt que sa mère.
- Fermez les yeux et reposez-vous, le confort va sûrement soulager un peu votre douleur. Expliqua-t-il.
- Vous êtes gentil. Souffla la mère de famille en obéissant dans le plus grand calme.
Aiden pu profiter alors de ce manque d’attention pour dessiner rapidement sur son pouce un cercle magique, destiné au sommeil et aux douleurs légères. Doucement, il pressa ce pouce sur le front de la malade qui s’assoupie sous leurs yeux. S’endormant paisiblement.
Quand il se retourna Ophelie n’était plus là, le magicien du sortir de la petite chambre pour retrouver la demoiselle dont le regard pétillant. Le même regard de ces petites filles qui doivent garder n secret mais que ce même secret leur brule les lèvres. Aiden avait exactement quel secret la jeune femme à la chevelure chocolat mourrait d’envie de répéter.
- Ne lui dit rien. Je n’ai pas besoin qu’elle me remercie pour quoi que ce soit. Ronchonna Aiden à Mi-voix tandis que le duo quittait l’appartement étriqué.
- Ho mais, je n’ai rien vu moi … Assura malicieusement la demoiselle en descendant la première volée de marches.
Ce ne fut qu’une fois au rez-de-chaussée, près à pousser les portes qui les feraient définitivement sortir de l’immeuble qu’elle ralentit le pas.
- En tous les cas, je suis contente…. De voir que tu es un des « gentils ». Lança-t-elle à mi-voix.
Aiden aurait voulu demandé ce qu’elle entendant par là. Mais cela aurait été une fausse question. Il savait qu’elle avait assisté à la scène de soin superficiel avec la mère de Naomy. Mais il aurait aussi apprécié connaitre le fond de la pensé de cette fille qui lui était quasiment inconnu, même si depuis un moment il se retrouvait à squatter chez elle. Ophelie avait de toute façon déjà foutu les voiles pour rentrer le plus rapidement dans la voiture.
Avec cette rencontre, Aiden devait bien avouer qu’il comprenait peut être un peu mieux les saute d’humeur de Naomy, ainsi que e fait qu’elle n’eut pu se concentrer trop longtemps devant les exercices qu’on lui imposait. Quelque part dans l’inconscient de la jeune femme devait toujours avoir le visage d’un des membres de sa famille comptant sur elle. Et cela devait être d’autant plus difficile qu’elle semblait être la personne responsable de cette famille composé au minimum d’une mère malade et de deux petits frère, d’un très jeune et d’un délinquant juvénile en plein crise d’adolescence. Il s’inquiétait aussi pour elle. Il faudrait qu’elle s’éloigne d’eux à un moment donné pour ne pas risquer de faire de ces gens des victimes collatérales des cavaliers. Il fallait à tout prix éviter ce genre de scénario.
Et se fut sur ce genre de réflexion que le blond grimpa sur le siège passager pour laisser James remettre le contacte et rapidement les sortir de ce quartier mal famé.
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