Chapitre 18 : Un autre visage
Lorsqu'Aiden était sorti de la demeure pour rattraper son élève dissidente, Nathanaël n'avait pas forcément accordé beaucoup d'importance au phénomène. Il avait continué à donner quelques conseils et commentaires encourageants à Ophelie qui se donnait plus de mal que quiconque pour faire grandir ses pouvoirs en conséquence. Perséphone aurait apprécié que toutes les filles se donnent autant de mal. Mais personne ne pouvait forcer une personne à se donner à fond.
Puis tout était arrivé assez vite. Un désagréable engourdissement lui avait pris le bras et le vampire emprisonné dans le miroir de la grande salle l'avait prévenu qu'une puissance sombre se rapprochait d'ici. S'en était suivit un hennissement d'outre-tombe qui avait fini par alerté le reste de l'équipée.
Le doute n'avait des lors, plus été possible. Ce que redoutais chacun des membres de leur groupe hétéroclite se produisait à l'instant. Les cavaliers les avaient trouvé et les élues n'étaient pas encore prêtes pour faire face à l'obstacle qui se dresserait devant elles sous peu. Pire. L'une delle manquait à l'appel. Sûrement serait-elle la première à voir sa vie se faire arracher.
Chaque personne présente dans la maison s'étaient rué à l'extérieur pour voir… Rien. Absolument rien. Les cavaliers, Naomy et Aiden avaient disparu des alentours de la maison sans laisser de trace. Perséphone avait émis l'hypothèse qu'Aiden ait pu créer un cercle de transfert. Mais cette supposition fut vite écarté lorsqu'un nouveau cri équin leur parvint plus proche qu'ils n'auraient pu le soupçonner.
James et Axel avaient voulu partir en renfort. Même Nathanaël avait proposé de rejoindre le duo sûrement perdu. Mais la chef incontesté du groupe avait refusé aussi sec. Il fallait rester groupé, à l'intérieur de la barrière de protection produite par leur mage.
Ce fut donc impatient et stressé que chacun patienta pour connaitre le déroulement des évènements. Le cœur des personnes restées sur le banc de touche n'était pas au bout de ses peines. En effet, l'angoisse saisit chacune des personnes lorsque tous virent Aiden arriver vers eux avec une Naomy dans ses bras. Il tanguait pendant sa marche. Mais le soulagement arriva rapidement quand tout le monde constata que la brunette était encore capable de voire quelques menace et ce malgré la blessure profonde qui lui balafrait le dos.
Ce sang. Sans pouvoir se retenir Nathanaël en avait eu l'eau à la bouche. Sensation écœurante en sachant que cet excès de salivation venait uniquement de l'odeur du sang d'une demoiselle en détresse. Cela l'avait forcé à rester en retrait et heureusement, Perséphone avait té de son côté en lui proposant d'aller chercher es affaires du blond. Cela lui avait permis de prendre l'air, même si un tête à tête avec James n'était jamais bon signe pour lui.
Et comme prévu, la balade avec le chasseur avait été passablement désagréable. Une absence totale de conversation, des œillades méfiantes et tout le reste.
Enfin Nathanaël classait déjà ces évènements comme de l'histoire ancienne. Rien ne devait entacher le présent, sa réflexion et son écoute des théories de ses camarades. Le lendemain étaient arrivé bien vite et sous la protection de la moitié de ses collègues, les filles étaient reparties pour leur quotidien, et ce malgré la suggestion de prendre quelques « vacances » pour se concentrer sur leur pouvoir, les cavaliers et le reste de leur mission.
Le Bar To Hades avait été clos pour la journée. Et ce dans le but que tout le monde puisse se reposer et qu'aucune cliente ne devienne une cible pour les monstres qu'ils devraient affronter.
Cela ne laissait qu'un groupe réduit autour de la table ronde qui leur servait à débattre pour la meilleure démarche à suivre. Aiden était celui se faisait le plus remarquer. De par ses énormes cernes d'épuisement ainsi que sa mauvaise humeur qu'il laissait éclater au grand jour.
- Je trouve cela toujours injuste comme décision, j'trouve que vous pensez pas assez à ceux qui ont « besoin » de ce travail ! Je veux dire, déjà que j'me contente que d'un repas par jour, et encore c'est que des pâtes, je vais finir par manger mes rognure d'ongles tellement j'ai plus une thune ! Grogna le magicien, qui, une fois de plus désapprouvait le fait d'être forcé de ne pas travailler.
Nathanaël suivant d'un œil distrait l'échange, allant du blond à l'asiatique qui visiblement faisait de son mieux pour se contenir.
- Je n'accorderais aucune importance à tes bouderies, Aiden. Lorsque tu as signé ton contrat, tu savais pertinemment que ce genre de situation pourrait arriver ! Ce salon de thé, aussi sophistiqué et prisé soit-il, n'est qu'une couverture pour expliquer notre présence en ville et également nous permettre de vivre une vie normale, loin de l'organisation. Pour ton travail en tant que serveur tu reçois un salaire et si tu ne sais pas gérer ce salaire, je ne peux rien de plus pour toi. Alors épargne nous tes jérémiades et concentre-toi d'avantage sur la situation ! Cingla Perséphone sans prendre la peine d'emballer ses mots au sein d'un discours compréhensif.
Nathanaël appréciait majoritairement sa patronne pour cela. Elle ne s'embêta pas de vain discours pour souligner son mécontentement ou bien de mettre les points sur les « i ». L'asiatique était franche et tant pis à celui à qui cela ne plaisait pas.
Sur ce rappelle à l'ordre, Perséphone s'était lever lentement, l'air digne et détaché de la situation. Comme si remettre les choses en place dans l'esprit de ses employés lui avait retiré la frustration qui l'avait étouffée pendant quelques minutes.
- Je vais refaire du thé. Déclara-t-elle de façon solennelle avant de quitter la table et se diriger vers la cuisine.
Cependant, elle s'arrêta a mis chemin et tourna la tête vers Nathanaël.
- J'apprécierais ton aide, Nathanaël. Demanda la demoiselle de façon polie et d'une voix apaisée. Rien à voir avec le ton implacable précédemment utilisé.
Docile. Nathanaël répondit simplement en se levant à son tour l'accompagnant un peu en retrait jusqu'à la cuisine. Refermant les portes derrière lui.
A pas calculé, la jeune femme s'affaira à préparer la théière tandis qu'elle laissait l'eau bouillir. S'occupant les mains en choisissant le thé qui serait le plus approprié.
- J'i prit le temps de réfléchir à ton soucis de nuit sans lune. Et plus précisément au parasite qui s'accroche à ton âme. Et je pense avoir trouvé une solution. Annonça-t-elle d'une voix solennelle, son regard olive fixé sur la bouilloire qui commençait déjà à laisser de la vapeur s'échapper.
Nathanaël avait alors prit une grande inspiration, et cette bouffée d'oxygène avait été emplie d'espoir à l'état pur. Toute son attention était d'avantage focalisée sur l'asiatique qui préparait un nouveau plateau remplie de tasse et de quelques biscuits secs.
- Comment cela serait possible ? Encouragea l'homme qui se permit de se rapprocher du plan de travail pour pouvoir y poser ses mains.
Cette information et ce nouvel espoir le rendait également fébrile. L'idée même de ne plus être force de laisser le monstre qu'il abritait, être le maître de son corps.
- Il faudra surement faire quelques testes lors de la prochaine pleine lune. Mais avec mes pouvoirs, ne pense pouvoir restreindre le vampire à des actions simple et dans un périmètre donné. Je suis toujours convaincue qu'Aiden pourrait nous aider, mais comme tu me l'as demandé, je l'ai laissé en dehors de la confidence.
Nathanaël restait muet et ne pouvait qu'acquiescer aux mots de la demoiselle. Il avait du mal à imaginer comment Perséphone saluait s'y prendre pour amadouer la bête qui vivait collée à son âme.
- Donc, c'est réglé, à la prochaine nuit sans lune, si nous sommes encore tous en vie… Je viendrais chez toi avec James et Axel pour assurer la sécurité.
- De chasseurs… sont-ils si indispensable que cela ?
Un silence éloquent accueillit la fausse question du serveur. En voyant que sa patronne ne prendrait pas la peine de répondre à une question aussi simple, il se laissa aller à lâcher un profond soupire.
Au même moment, l'eau indiqua par un étrange sifflement aigue qu'elle était à bonne température pour le thé noir qui allait se faire ébouillanter, coupant cours à l'entrevue. Perséphone n'ajouta rien de plus intéressant et se fut à Nathanaël de porter le plateau alourdit d'une grosse théière pleine.
Quand il revint dans la grande salle, l'écrivain eu la surprise de se rendre compte que leur groupe s'était agrandi de quelques têtes. En effet, Ophelie était arrivé et s'était installée à ses aises son épaule frôlant l'épaule de Sebastian avec la sienne tandis que le regard du jeune homme était fixé devant lui et celui d'Ophelie offrait quelques œillades presque discrètes en direction d'Oliver.
- Ah ! Parfait ! Une tasse de thé, c'est vraiment la seule chose qui me manquait ! Déclara Ophelie d'une voix forte. Comme si elle désirait de tout son cœur être entendue de tous.
Nathanaël venait de déposer le plateau sur la table et s'éloigna de la préparation sous le regard sceptique d'Ophelie. S'attendait-elle véritablement à être aussi bien choyée tandis qu'ils étaient en situation de crise ante-apocalyptique ? Enfin, en temps normal cela ne l'aurait pas déranger de servir une demoiselle, mais à ce moment, il aurait volontiers admis qu'il n'était pas tout à fait lui-même après les informations que venait de lui communiquer Perséphone.
Son manque de savoir-vivre fut, cependant, rapidement rattraper par l'intervention d'Aiden qui, jouant les parfait serveur avec de grand geste qui se forçait à sophistique à la limite de la parodie. Avec de grand geste, le blond fit de son mieux pour servir la tasse de la nouvelle arrivante sans qu'une seule goutte ne vienne s'échouer sur la nappe.
Ophelie reçue rapidement sa tasse et remercia son serveur de façon insistante, rendant la scène encore plus grotesque aux yeux de Nathanaël.
L'écrivain était littéralement médusé par le flegme de ces deux-là. Comment arrivaient-ils à vivre normalement alors que le monde menaçait de s'écrouler ? Que la veille, l'une des leur avait été gravement blessée ? Que les cavaliers de l'apocalypse étaient officiellement parmi eux ?
- Désirez-vous quelques scones avec votre thé ? Nous avons de la confiture de myrtille pour accompagner le tout ainsi que du beurre… Racontait Aiden en modulant sa voix pour la rendre légèrement plus grave. Comme s'il cherchait à séduire la demoiselle qui pourtant ne lâchait pas Sebastian d'une semelle. Sebastian qui semblait perdu dans une autre dimension, se concentrant sur un point fixe dans l'air. Ophelie en attendant riait légèrement, de bonne humeur. D'une fausse bonne humeur, si Nathanaël se permettait d'écouter son instinct et ses sens.
- Chercheriez-vous à me voir avec de grosses joues ? Continua de badiner Ophelie en portant la tasse fumante jusqu'à ses lèvres pour seulement les humilier avant de la reposer dans la coupelle.
Aiden répliqua sur le même ton désinvolte et la conversation s'enchaina, terriblement légère et futile aux oreilles de Nathanaël qui hésitait entre sortir de la pièce ou bien interrompre le duo de bouffon.
- Navré de vous couper en pleine réflexion qui pourrait sauver le monde, mais Aiden, j'aimerais que tu ailles vérifier que Naomy n'a aucune séquelle. Même si tu l'as plutôt bien rafistolé, j'aimerais que tu lui fasses passer un check-up.
- … plutôt bien rafistolé ?! Je lui aie littéralement sauvé la vie tu veux dire… et encore, j'ai fait davantage que n'importe quel chirurgien ! Se plaignit Aiden en s'apercevant que ses efforts n'avaient pas été soulignés à leur juste de valeur.
Le regard de la patronne se durcit en même temps que l'intervention du sorcier alchimiste sans pour autant le rabrouer -ce qu'il était amplement méritée, selon Nathanaël- Devant l'autorité que représentait Perséphone, Aiden n'argumenta pas davantage et en haussant les épaules, vaincu, il quitta la pièce pour exécuter la volonté de l'asiatique.
Toutes les personnes présentes escortèrent Ophelie jusqu'au manoir familial. Nathanaël commençait à en connaitre le moindre recoin. Après tout, il y logeait de façon provisoire en compagnie de ces collègues et des « élues » de la prophétie. L'écrivain trouvait quelques détails étranges mais n'avait pas relevé à voix haute ses questions. Où se trouvaient les parents de la demoiselle ? Pourquoi les domestiques se montraient aussi discipliné alors que depuis le temps, il auraient dû intercepter une ou deux discussion suspectes …
En tous les cas, l'espèce de petit quotidien fait d'entrainement magique avait repris tandis que la plus part de leur paires plus humains rentraient chez eux pour se détendre de leur dure journée de labeur.
Placé dans l'entrée, hors d'atteinte des reflets des miroirs géant Nathanaël observait les gestes de son élève improvisée. Il n'y avait qu'Ophelie pour le moment et c'était peut être le mieux pour qu'il puisse se concentrer correctement, sans que son regard ne se détourne vers une certaine blonde qui l'obnubilait lui, mais aussi la créature qui vivait en lui, sans son esprit.
- Et comme cela ? Cela donne une impression de stagnation alors qu'en réalité, je fais pousser les racines et… Nathanaël ! Interpella la jeune femme, visiblement mécontente.
Le serveur, à l'annonce de son prénom, n'avait eu d'autres réflexes que celui de redresser sa tête qu'il n'avait pas eu conscience de baisser sur ses doigts qu'il triturait.
- Si c'est pour bailler aux corneilles autant que tu t'en ailles et que tu lisse faire des personnes plus compétente ! Lâcha-t-elle sans aucun tact.
L'homme concerné auraient pu se vexé d'une telle réplique, mais se contenta de quitter son poste après quelques pas vers l'arrière et sans qu'un son n'ai franchis ses lèvres. Sans pour autant qu'il ait mal prit la remarque. Non, il venait seulement de trouver le moment idéal pour se retirer.
- Où est ce que tu crois aller ? S'indigna la petite demoiselle à la chevelure chocolat.
Mais Nathanaël lui tournait ostensiblement le dos et ne ralentit pas sa marche qui e menait vers les escaliers en direction de l'étage.
Son pas s'arrêta seulement lorsqu'il faillit percuter le corps de la jeune femme qu'il évitait soigneusement depuis près de trois semaines. Depuis la dernière nuit sans lune.
Son regard vert sombre croisa celui perle d'Evalyn. Puis son cou, là où une marque de crocs atténuée était vaguement visible. Aussi légère qu'un suçon discret…
Cela n'avait duré qu'une seconde mais cela avait suffi à couper le souffle de Nathanaël avant de le faire s'accélérer tandis qu'il forçait son attention à se concentrer sur sa trajectoire et à encourager son esprit à penser à autre chose que le corps de la demoiselle sous lui, sa chaleur et ses soupires, le gout de sa peau ou bien celui de son sang.
A cette pensé, un frisson d'excitation lui parcouru la base de la nuque suivit d'un profond sentiment de dégout. Ce n'était pas lui qui avait caressé la peau de cette femme. Ce n'était pas vraiment lui qui s'était retrouvé sur ce balcon cette fameuse nuit. Il avait été question de son corps, évidement, mais à l'intérieur de ce dernier sa conscience d'humain avait été emprisonné momentanément à cause de cette foutue malédiction et alors… Et alors le vampire avait fait de sa chair ce qu'il avait désiré. Et ce qu'il avait désiré n'était la même chose que lui. Mais contrairement à Nathanaël. Le monstre qu'il hébergeait n'était pas vraiment du genre bienveillant. Beaucoup trop habitué à prendre sa donner. A briser les espoirs et les rêves, à détruire tout rayon de soleil qui avait pu apparaitre dans sa vie.
Pourtant, il se blâmait d'abord plus même avant d'accuser la créature qui partageait sa conscience. Il n »aurait jamais dû s'intéresser à ce petit bout de femme. Il aurait dû l'ignorer, ne pas chercher à se rapprocher, comme il le faisait avec toutes les autres filles…
2tit-ce parce qu'ils étaient tous deux lié par leur enfance qu'elle lui paraissait si intrigante ? Ou bien seulement parce qu'elle était devenue une personne digne d'intérêt ? Il n'avait encore trouvé aucune réponse lorsqu'il était entré dans la petite salle d'eau accessible par une porte du couloir du premier étage. Il avait fait de son mieux pour éviter le miroir qui trônait au-dessus du lavabo lorsqu'il s'en était approché pour se rafraichir le visage. Se remettre les idées en place. Il évitait ce miroir comme tous les autres. En ce moment, il avait besoin de tout sauf de remarques sarcastiques que pourrait trop facilement lui fournir le vampire.
Il était conscient qu'il aurait dû éviter de relever la tête trop rapidement, mais la migraine qui lui vrillait les tempes ne pouvait être ignorée plus longtemps. Sans douceur il darda un regard noir en direction de son reflet. Reflet dont les traits étaient déformés par un sourire qui illustrait parfaitement le mot « sarcasme »
- Pauvre petit Nathanaël. Pauvre, pauvre… pauvre tout petit Nathanaël. Tu te torture tellement avec cette fille… Chercher à la garder pure est inutile, nous avons tous les deux que suis la version de toi qu'elle choisira à la fin… ou bien même dès qu'elle aura la possibilité de choisir. Elle se donnera à moi. M'offrira tout… ses lèvres, son cœur, son corps… même sa gorge… Et de ce spectacle tu ne pourras n'en être que le témoin impuissant. Tu me jalouseras et alors je n'hésiterais pas à me moquer de toi. Pauvre pauvre petit Nathanaël.
- Je t'apprendrais la définition des mots silence et modestie! Siffla Nathanaël qui regrettait amèrement d'avoir laissé la parole à cet être abject qui lui vrillait l'esprit à cause de son mécontentement.
Si le brun ne sut jamais ce que l'autre avait pu répondre, il se doutait bien que ce dernier n'avait pas dû être le plus courtois. Sortit de la salle d'eau, il prit sur lui et retourna en compagnie d'Ophelie, bien que cette dernière fut passablement irrité d'avoir dû l'attendre aussi longtemps.
- Moi qui croyais que les vampires étaient endurants, tu comprendras ma déception. Lâcha la demoiselle qui se remettait en place.
- Et ils le sont ! Siffla une petite voix atténuée sur sa droite.
Nathanaël s'était trop avancé dans la salle de sport et voilà qu'un bout de son visage avait fini par se refléter dans le miroir de danse. L'écrivain soupira d'exaspération sans savoir quelle remarque le mettait le moins à l'aise.
- Ne fait pas attention à lui, Ophelie. Il est juste…
- Endurant !
- Profondément insupportable ! Termina-t-il correctement avant de faire un pas en arrière.
Le reste de ma séance se passa sans les remarques du vampire et avec de quelques progrès en maîtrise des pouvoirs d'Ophelie, ce qui semblait ravir cette dernière. Nathanaël, en revanche avait fait de son mieux pour se concentrer sur sa tâche, offrir des conseils sur certains mouvements. Conseils terriblement hasardeux, mais ce n'était pas comme s'il avait une quelconque en la matière. Non, le seul fait qu'il se retrouve ici était très certainement à cause de sa malédiction et le fait qu'au creux de son coude, se trouvait la marque d'un fer à cheval doré. Ce qui lui faisait penser que le destin se moquait terriblement de lui.
Il avait décidé de faire une pause. Se permettant momentanément de s'isoler du reste du groupe. Il lui fallait du sommeil. Il était épuisé. Mais avant, il devait terminer d'écrire un chapitre de son nouveau roman. La date butoir était pour bientôt et il n'avait pas encore travaillé sur ce qui pourrait arriver à son héroïne curieuse. Pendant quelques minutes, il avait pu se concentrer sur sa page blanche et en avait noircis la moitié d'une page lorsque sa mai resta en suspend après d'u affreux ricanement ait retenti dans son dos.
A nouveau, un profond soupir remplit de lassitude s'échappa de la bouche de Nathanaël qui posa immédiatement son stylo afin de se tourner en direction du bruit.
Pour la troisième fois en quelques heures, il détaillait son visage déformé par un rictus.
- Pathétique.
- Comme si ton avis avait une quelconque importance.
- C'est que tu ne saisis toujours pas l'influence que je peux avoir sur ton existence. Je peux faire de ta vie un véritable enfer…
- Change de refrain.
- Pas tant que je ne possèderais pas entièrement ton corps. Je suis convaincue que cela ne te déplairais pas. Encore plus maintenant que cela pourrait t'aider à significativement te rapprocher de ta petite protéger.
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler.
- Ne me ment pas Nathanaël. Tu sais que cela est inutile. Je suis dans sa tête. Je ressens ce que tu ressens… Ton désir, ta frustration, ton propre antagonisme ! Je l'aurais la prochaine fois… et je la dégusterais comme il se doit. Tu auras beau me faire taire, c'est ce qu'il se passera. Tôt ou tard. Déclama d'une voix insidieuse la créature qui portait ses traits. Et cela, jusqu'à ce que Nathanaël recouvre le miroir qui se trouvait au-dessus de lui avec sa propre veste.
Ainsi, le silence était revenu, la paix, la tranquillité malgré le retour de sa migraine. L'homme se laissa tomber sur le lit et laissa ses yeux se fermer. Tant pis pour l'écriture. Si les cavaliers anéantissaient l'humanité, personne ne serait là pour acheter ses romans de toute manière, alors qu'elle était l'utilité de lutter d'avantage ?
Rapidement, le sommeil l'enveloppa l'entrainant dans le domaine du repos tranquille.
Du moins était-ce ce qu'il pensait.
Loin dans son esprit emprisonné dans son subconscient, le vampire était là, sans possibilité de sortir de sa prison de chair. Et la créature fulminait. Rageait. Alimentait tous les sentiments destructeurs possibles. L'éternité était bien trop longue lorsque l'on était enfermé dans un corps qui n'était pas le sien.
Même s'il pouvait partager les sens de son hôte, il ne pouvait en être maître. Comme un parasite, il ne faisait que profiter des capacités de Nathanaël tout en lui offrant sa force et sa longévité.
Au moins pouvait-il être de retour dans la réalité une nuit par mois. C'était trop mais c'était déjà cela. Il avait toujours le reste du mois pour continuer de trouver une solution à son souci de prison organique. En attendant, il pouvait toujours errer dans la dimension des âmes. Les surfaces réfléchissantes étaient son seul terrain de jeu. Les seules zones où il pouvait se matérialiser d'avantage. Il pouvait alors communiquer avec le monde réel, et interagir sur les âmes qui s'y reflétaient. Même s'il fallait que son hôte ait un morceau seulement de son être qui se réfléchisse pour y avoir accès, il comptait sur l'environnement pour lui donner énormément de porte de sortie.
Le point noir à ce plan, était que Nathanaël avait rapidement trouvé quelques façons de le priver de cette liberté conditionnelle. Les miroirs étaient en nombre réduit et le reste était généralement camoufler. Comme celui au-dessus du lit de cette chambre d'ami.
Présentement, le vampire ne voyait rien. Il était enfermé dans un corps qui avait les yeux fermé, qui avait la respiration lente et paisible. Le jeune homme dont il occupait une partie de l'esprit s'était véritablement profondément endormit. Dans ces moments-là, la situation de la créature était vraiment la plus insupportable. Les vampires n'avaient pas besoin de dormir. Lui restait éveiller, son esprit s'approchant toujours un peu plus de la folie tandis qu'il se sentait véritablement privé de toute potentialité d'action.
Jusqu'à ce que…
Au départ, il n'avait été question que d'une odeur un léger parfum de fleur mêlé à de la vanille derrière laquelle se cachait l'odeur d'une jeune femme que le vampire avait apprit à reconnaitre rapidement. Puis les bruit de pas avaient accompagné l'arrivée de la fragrance. Des pas lent et feutré. Comme si cette dernière cherchait à se faire discrète… comme si un humain pouvait surprendre un vampire de cette manière. Evalyn était une demoiselle vraiment innocente.
Les yeux toujours clos et Nathanaël toujours endormit, le monstre ne put que continuer d'étendre ses autres sens disponible. La jeune femme était maintenant entrée dans la pièce, elle avait refermé la porte derrière elle. Le vampire appréciait de plus en plus le scénario qui se dessinait devant eux. D'avantage quand il senti le poids de la demoiselle faire bouger son corps de colocation lorsqu'elle s'assit près de lui.
Tel un chat à l'affut, il guettait le meilleur moment pour attaquer. C'était un réflexe puisqu'il ne pouvait pas vraiment bouger ainsi coucher ; Il sentit un léger frissonner lui parcourir l'échine lorsque la demoiselle replaça l'une des mèche du jeune homme derrière son oreille. Petite fouineuse…
Par chance et par le plus grand des hasards, la jolie bonde, en entrant dans la pièce avait offert un courant d'air qui avait commencé à agiter le manteau. Il avait fallu une bonne minute, mais la créature avait su être patiente. La veste était alors tombée sur le lit. Faisant sursauter la demoiselle qui se trouvait à materner Nathanaël.
Maintenant, le vampire n'était plus restreint dans un corps. Son âme se retrouvait dans la dimension des âmes en compagnie de celle translucide d'Evalyn. Ainsi, il aurait pu faire n'importe quoi avec elle. Mais juste à son âme. Lentement le vampire s'était redressé de la position dans lequel l'avait mis Nathanaël et calmement, c'était installé en tailleur sur le bout du lit. La situation continuait vraiment à lui plaire. Evalyn aussi.
La blonde avait le regard doux et mélancolique lorsqu'il s'attardait sur le corps de l'homme endormit. Le vampire savait pertinemment qu'elle devait se poser de nombreuses questions. Etre au courant qu'elle se torturait l'esprit par sa faute était une jouissance en soit. Et cela faisait faire à la créature d'une pierre deux coups. Après tout, Nathanaël était loin d'être insensible à la situation.
L'âme parasite continuait d'observer. L'innocente petite humaine allait-elle tenter quelque chose sur Nathanaël ? Peu importe ce qu'elle ferait, s'il se passait quelque chose, cela serait fort distrayant. Surtout qu'elle n'avait pas encore remarqué que le reflet dans le miroir était indépendant. C'était sûrement ce détail qui amusait le plus l'être nocturne.
Evalyn se penchait à nouveau sur le corps endormit. En cet instant le vampire ne pouvait plus se retenir. L'âme de la jolie blonde était inclinée dans la même position et le vampire se glissa au-dessus d'elle, déposant un baiser contre la nuque dénudée par la gravité. Sous ses lèvres, il sentit la petite humaine se raidir puis frissonner. Le corps réel de cette dernière devait avoir senti un fragment de la sensation que son âme avait pu vivre.
- Bonjour Evalyn. Lui murmura le reflet dans le miroir tandis qu'il s'était éloigné du corps pour ne pas paraitre trop menaçant. Après tout, le vampire cherchait à charmer cette petite proie et non l'effrayer.
A nouveau, elle s'était raidit et comme guidé par la voix l'âme emprisonné par la surface lisse du miroir, le regard couleur gris de la demoiselle finit par se poser sur le reflet qui avait sa volonté propre.
Le vampire souriait doucement, le regard embrasé par la vision si innocente de la jeune femme. C'était exquis.
Hésitante et balbutiante, elle lui rendit ses salutations suivit d'une question sur le même ton. Son regard avait fui celui du vampire ais cela ne faisait qu'amuser d'avantage ce dernier.
-… Vous… pouvez être éveillé lorsqu'il dort ? Demanda-t-elle.
Le vampire se laissa aller à un rire léger et atténué.
- Malheureusement pour moi, je ne dors jamais. Nous partageons son corps, cela ne veut pas dire que nous avons les même besoins ou que nous somme guidé par la même volonté. Au contraire, je dirais que nos envies et objectif sont diamétralement opposé. Mais c'est ce qui fait notre charme je suppose. Murmura ma créature dont e regard pétillait.
Le reflet n'en dit pas plus bien qu'il est facilement remarquer que de nombreuses questions brûlaient les lèvres de la blondinette. Il ne voulait pas lui facilité la tâche à tout lui déballer ici et maintenant. Telle un prince, le vampire aimait se faire désirer et prier. Il voulait qu'Evalyn le supplie de répondre à ses questions. Il l'observait toujours. Maintenant, elle était un peu plus agitée, le regard fuyant posé par défaut sur le corps d'emprunt du vampire, elle se mordillait la lèvre, se retenant visiblement de parler. Le vampire allait lui donner un petit coup de pouce qui l'encouragerait sûrement à se confier.
Aussi, son reflet s'était rapproché de l'âme de la demoiselle, se retenant in extremis d'aller jouer avec ses cheveux mi-longs.
- Mais peut être que… je peux répondre à tes questions, Evalyn. Souffla-t-il tel un diable tentateur vous attirant dans son royaume fait de ténèbres et de douleur.
Bien qu'il ait fait de son mieux pour que le mouvement soit fluide, il avait sûrement été un peu précipité car la demoiselle s'était levé pour échapper à la proximité que le vampire avait voulu instaurer. Maintenant, elle était debout, devant le lit et faisait face au miroir. Les sourcils froncé, comme pour le mettre en garde, sa réponse fut tout de même donné sur un ton doux, ce qui contrastait avec cette expression sévère qu'elle s'évertuait à donner à son visage.
- Je suis venu pour parler à Nathanaël. Déclara-t-elle sans rien ajouté d'autre.
Le vampire croisait le regard de la jeune femme, sans perdre de son air supérieur et amusé. Ce qui sembla agacer son interlocutrice. Elle lui tourna le dos, prête à quitter la pièce.
La voix de l'âme emprisonnée dans le miroir s'éleva alors doucement, récitant comme une comptine.
- « Délaissant la morale qui ne la retiendrait plus, elle se mit à califourchon sur le corps inerte de Noé et l'embrassa malgré la mort…»
L'effet fut immédiat et dès que la créature avait commencé à psalmodier, la tête bonde s'était figé avant de lentement se retourner et de nouveau faire face au reflet. Sur ses trait se peignait e la curiosité mêlé d'incompréhension. La petite poupée était perdue et s'était exactement le phénomène qu'avait cherché à créer le vampire.
- Tu connais ce roman par cœur ? S'étonna Evalyn qui s'empourprait doucement.
Le vampire ne se défit pas de son sourire et décida de continuer sur cette lancée, après tout, elle avait réussi à apaiser le saut d'humeur de la demoiselle… Celle qu'il voulait à tout prix manipulé.
- Je ne suis pas le seul à connaitre ces mots, de toute évidence… Laissa-t-il trainer. Il fit une pause avant de reprendre doucement. Enfin, moi ce n'est pas véritablement étonnant puisque c'est moi qui lui donne ses meilleures idées.
Profitant du trouble d'Evalyn, le reflet ne perdit aucune seconde et en un clin d'oeil se retrouva dans le dos de l'âme de la jeune femme, l'enlaçant de façon volontaire, faisant frissonner l'Evalyn qui était réelle avant de souffler sur sa nuque.
Aussitôt, un regard gris et accusateur se posa sur lui. Il ne sentait pourtant pas vraiment d'animosité, seulement une menace muette. Une menace, comme si cette petite fille aurait pu lui faire quelque chose.
- C'était toi n'est-ce pas ? L'autre nuit… Je ne rêvais pas… S'avoua-t-elle d'avantage perdue.
Le chemin qu'elle empruntait était celui qu'avait espéré le vampire. C'était le seul chemin qui guiderait l'âme de la douce créature jusque dans ses bras, loin de Nathanaël. Cela le ferait pâlir et c'était tout le but de la manœuvre.
- Cela me parait évident. Notre belle endormie n'aurait jamais osé te rendre visite. Sache que j'y aie prit beaucoup de plaisir. J'espère que cela ne t'as pas troublé outre mesure… Te mettre dans l'embarra n'a jamais été mon intention. Même si je dois dire que je suis plutôt fier de cette marque que tu caches derrière ton petit foulard. Avoua-t-il toujours aussi diverti.
Toujours sous ses doigts, la demoiselle frissonnait maintenant qu'il posait ses mains sur ses épaules ou bien qu'il lui remettait correctement une mèche sauvage derrière son oreille.
- Je maudis Nathanaël de me priver chaque jour de ta compagnie, je rêve de pouvoir prendre soin de toi comme il se doit…
Toujours, l'incompréhension et le fait d'être perdu dans un tourbillon de question était figé sur les trait de la demoiselle. Quelques secondes de réflexion plus tard, elle osait souligner son manque de perspicacité.
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler…
Le vampire lâcha alors un soupire faussement ennuyé et commença à jouer la comédie du pauvre vampire prisonnier et maltraité.
- Si tu ne vois pas, alors tes yeux ne te son d'aucune utilité. Ferme les je te prie. Tout sera plus clair après cela.
Il la vit hésitante, mais curieuse, elle finit par obéir, les poings serrés, la mâchoire crispée. Elle était loin d'être à l'aise et confiante. Au moins était-elle consciente du danger qui rodait autour d'elle. Néanmoins, elle obéissait déjà à ses moindres petites instructions.
Et il la fit attendre. Il la fit attendre pendant qu'il la détaillait avec attention. Son âme lui tournant autour avant qu'il ne se pose face à elle, caressant délicatement sa joue, laissant ressentir à son corps une simple appréhension. Evalyn ne bronchait pas et attendait. Le vampire se fit alors plus audacieux et laissa ses lèvres parcourir le cou de la jeune femme.
Le vampire avait encore le souvenir de la chair tendre contre ses crocs. Il avait terriblement envie de gouter à nouveau le doux nectar de cette blanche créature. Mais ainsi, emprisonné dans un miroir, l'exercice était impossible. Tel un diable tentateur, il se donnait tous les moyens en sa possession pour m'manipuler l'esprit vacillant de la jolie blonde. L'attirant toujours plus vers lui, dans le royaume des ombres. L'encourageant chaque seconde à se laisser aller. A baisser sa garde, à se perdre dans ses bras.
- Tu n'as que quelques mots à dire… Quelques mots, Evalyn, et je te comblerais… Murmura le vampire.
Il ne se lassait pas de parcourir ce corps. Cependant, ce serait mieux lorsqu'elle lui aurait céder, levant le sortilège pour lui donner la liberté qu'il avait trop longtemps quémandé. De plus en plus frissonnante à cause de sa présence, il voyait pourtant les traits de la jeune femme se détendre sous ses attentions particulières. Si elle le désirait, ces attentions caresseraient bientôt sa peau. Ce ne serait plus son âme qui serait touchée mas bien sa peau chaude et blanche.
- Cela ne lui fera pas de mal, n'est-ce pas ? Demanda Evalyn hésitante mais profondément perturbé.
Si ses yeux étaient maintenant fixé sur le l'homme endormit, il était claire que son esprit était obnubilé par les douceurs qu'elle recevait. Imaginait-elle Nathanaël les lui offrir ?
- Sa conscience restera endormit. Déclara le monstre cachant habilement la vérité.
La demoiselle hésita quelques longue seconde, presque une minute, son regard perle allant du corps endormit au reflet mouvant jusqu'à finalement céder à la curiosité.
Avec attention et convoitise l'âme prisonnière observa la blonde se rapprocher de son hôte, s'agenouiller devant le lit et murmurer du bout des lèvres ce qui le libérait momentanément de sa malédiction.
- Laisse-moi voir le vampire, s'il te plait…
Une fraction de seconde plus tard, il passait de l'autre côté du miroir. Ouvrant les yeux en grand avant de sourire en char et en os à la douce créature qui s'était laissé embrouiller avec quelques mots charmeur. Il lui caressa la joue.
- Charmante. Souffla-t-il.
Puis sans attendre, le vampire dans le corps de l'écrivain se redressa vivement, attrapa le couvre lui et en camoufla le miroir. Il était hors de question que Nathanaël intervienne pendant son tête à tête.
C'était l'une des premières fois qu'il réussissait ce tour de force. La première fois qu'en dehors de la nuit sans lune, il se retrouvait dans le corps de Nathanaël. Et que c'était délectable d'être dehors, pouvoir se concentrer sur les odeurs qu'il cherchait à définir ou bien choisir lui-même ce qu'il voulait voir.
Rapidement, il avait attrapé la demoiselle, l'attirant sur le lit, l'allongeant dans un mouvement de roulé-boulé, pour finalement se retrouver au-dessus d'elle, le regard brillant de malice, un demi-sourire étirant un coin de ses lèvres, d'dévoilant la pointe d'une canine aiguisée.
- J'attends cela depuis que nous nous somme vu cette nuit-là… Et toi, Evalyn, n'en a tu pas rêvé ? Demanda-t-il d'une voix suave tandis qu'il approchait son visage de celui de la demoiselle.
La jeune femme semblait être perturbée par le retournement de situation et restait là, figée dans une expression de surprise.
- Je ne te mordrais pas…. Seulement si tu me le demande. Je ne suis pas un sauvage. Confia le vampire avant d'aller aussitôt capturer les lèvres de l'humaine.
Cette dernière laissa passer quelques secondes avant de répondre au baiser. La créature ne savait pas si c'était parce qu'elle était déjà sous son charme ou bien pace qu'elle n'avait pas la force de lutter, à moins que ce ne fut de la fierté mal placé. En tous les cas, le vampire sentait que sa proie était résignée et moins enjouée qu'il n'aurait cru. Il se détacha doucement d'elle, l'air impérieux.
- est ce que je t'effraie ?
- Non.
- Tu devrais, car je pourrais te tuer…
- Pour quelle raison est ce que tu le ferais ?
- Parce que je suis imprévisible.
- Tu voudrais que je sois effrayé ?
Un soupir amusé s'échappa des lèvres du vampire. Elle était maline. Le vampire ne savait pas ce qu'il avait espéré mais leur dialogue l'avait assez distrait.
- Tu as raison, je ne te ferais aucun mal. Concéda la créature en s'éloignant de la jolie blonde sans pour autant quitter le lit.
Un instant passa avant qu'Evalyn ne brise le silence d'une voix encore plus assuré que pendant leur échange précédent.
- Que cherches-tu ? Seulement être le capitaine à bord ? Seulement contrôler le corps de Nathanaël ? S'il s'agit d'une malédiction peut être que je pourrais vus aider tous les deux à vous en libérer. Proposa Evalyn sans ciller.
Etrangement, l'instinct du vampire le mit en garde, comme si dès maintenant, il avait à côté de lui une créature fourbe, l'attirant dans une pièce. Il plissa les yeux, retroussa les lèvres, comme si ce simple mouvement pouvait l'aider à voir plus clairement la situation.
Impressionné, la demoiselle mit ses mains en signe de paix.
- Je ne voulais pas être insultante. Se protégea-t-elle rapidement.
Cette fille était amusante pour le vampire. Elle passait de l'hésitation à l'assurance à la façon dont on change de pied pour danser et revenait en position initiale sans autant effort. L'humaine était intéressante. Tellement intéressante qu'il conclut qu'elle cachait un jeu peut être trop dangereux pour Nathanaël. Il fallait donc la garder come alliée. C'est ainsi que, beaucoup plus familièrement, il installa sa joue contre la poitrine de la demoiselle, l'enlaçant de façon amoureuse en soupirant longuement.
-Mon histoire est longue et complexe, j'aurais seulement besoin d'être corps… De mon corps… Qui as été détruit… Par Nathanaël. Voilà dans quelle situation je me trouve. Obligé de partager mon existence avec mon bourreau. Commença-t-il à se plaindre.
Evalyn avait l'air d'une file gentille. Peut-être serait-elle compatissante.
Néanmoins, qu'il l'ai cru ou non, Evalyn ne se laissa pas convaincre par le ton malheureux qu'il avait employé. Rapidement, la blonde le repoussa, le regard plus sombre que précédemment. Assez vivement, elle se retrouva contre la tête de lit, assise mais prête à se redresser à la moindre provocation.
- Voudrais-tu mon aide ou pas ? Reprit-elle avec plus de sérieux encore.
Le vampire se redressa à son tour après avoir poussé un profond soupire.
Bien qu'il joue les ennuyé, la créature souriait intérieurement. Lui qui avait pensé à changer Evalyn en amoureuse transit, elle modulait son rôle d'une façon beaucoup plus intéressante que prévu. Le vampire n'avait pas pensé pouvoir s'en faire une alliée. Ou du moins que la jeune femme se mette à le penser d'elle-même.
- Tu serais donc prête à passer de mon côté ? Pour me sauver du méchant Nathanaël ? Taquina le noctambule tout en sachant que ce n'était pas vraiment l'objectif de sa proie.
Evalyn fronça les sourcils et précisa rapidement :
- C'est Nathanaël que je veux aider, pas toi. Mais disons que tu as tout à y gagner en me laissant faire.
L'étincelle de malice dans le regard de l'homme possédé revint, et le vampire dû faire de son mieux pour ne pas laisser son sourire paraitre. Il devait rester neutre il ne devait en aucun cas montrer qu'il mourrait d'envie d'accepter. Surtout qu'il avait autre chose en réserve. Aussi, il s'approcha de la demoiselle, lui attrapant la main bien que cette dernière cherche à s'extraire de sa poigne.
- Si tu es si déterminée, je peux te demander de le jurer. Le jurer sur ton sang. Si tu ne fais pas tout ce qui est en ton pouvoir et bien… tu deviendras mienne, une goule sous mes ordres. Si tu le fais, Nathanaël sera obligé de tout te dire sur son passé… et moi... et bien je n'aurais plus aucun intérêt à te déguster de temps en temps. Une sorte de marché de non-agression de ma part et qui m'apporte une contrepartie si tu échoues dans ta mission.
- Et est-ce que Natha… Commença-t-elle.
- Ce n'est pas avec Nathanaël que tu passes ce pacte mais avec moi. Sache que Nathanaël refusera sûrement de le faire et qu'il serait totalement caduc puisque lorsque je prendrais le contrôle de son corps, je ne serais pas soumis au pacte… Tu comprends n'est-ce pas ?
Le vampire s'était rapproché, son visage n'était plus qu'à quelques centimètres de celui de sa cible. Et il jubilait. Dans e regard concentré de la demoiselle, il pouvait y lire le doute, l'indécision et même la peur.
- Veux-tu vraiment l'aider, Evalyn. Quitte à promettre ta liberté … Laissa-t-il s'échapper sans pouvoir retenir un sourire satisfait.
Un instant de flottement réinstaura le silence, puis la demoiselle finit par donner sa réponse.
- Je veux le faire. Je vais le faire… pour Nathanaël.
- Que c'est louable de ta part… bien… Conclu le vampire qui s'éloignait n peu du visage de la demoiselle tout en gardant sa main pour l'empêcher de se défiler.
Un coup de crocs sur son poignet et du sang noir et épais commença à couleur lourdement de la plaie, le vampire dessina un cercle magique avant d'encourager la blonde à lui serrer cette main dessiné.
- Fait ta promesse. Ordonna-t-il.
Sous l'ordre il sentit faiblir la volonté de la demoiselle, mais Evalyn s'accrocha et après avoir inspiré profondément, psalmodia distinctement.
- Je jure de faire tout ce que j'aurais en mon pouvoir pour séparer les deux âmes qui coexistent dans le corps de Nathanaël, si j'échoue, j'accepte de devenir la goule du vampire…
Le sourire de la créature nocturne s'était élargie et alors qu'il attirait finalement la demoiselle contre lui, le couvre lit qui couvrait le miroir se détacha pour dévoiler le reflet d'un Nathanaël sous le choc.
* *
*
Il avait hurlé, il avait tenté de reprendre le contrôle de son corps, mais comme on ne peut faire changer d'avis les protagonistes d'un film, il n'était arrivé à rien. Et il avait vu l'échange… il s'était réveillé au moment où Evalyn proposait on aide pour cette folie. Mais c'était trop tard, bien trop tard. La magie du sang était imbrisable et voilà qu'Evalyn s'était soumise au sortilège sans en comprendre tout l'étendue des conséquences.
- Qu'as-tu fais ?! Evalyn ! Déclara-t-il d'une voix blanche, n'ayant plus de force pour hurler.
- Nathanaël ? Je… commença-t-elle une fois qu'elle eut compris qu'elle pouvait avoir affaire au reflet de Nathanaël grâce au miroir libéré.
Mais alors qu'elle allait demander des explications, le vampire vint recueillir de force son visage entre ses mains gelé et lui voler un baiser sans douceur.
- C'était histoire de fêter la bonne nouvelle. Chantonna le vampire.
- Il t'a dupé Evalyn ! Il n'y a pas moyen de défaire la malédiction. S'indigna l'âme enfermée dans le miroir.
- Maintenant que je me suis bien amusé, je suis certain que vous avez beaucoup de choses à vous dire. N'oubliez pas de penser à moi. Reprit le noctambule sur le même ton.
L'outrage pouvait se lire sur les traits d'Evalyn, apparemment, elle avait vu l'imposture. Le fait qu'elle s'était laissée embarqué dans tout cela sans s'en apercevoir. La gifle partit avant qu'elle ne quitte la pièce en courant.
Sous le coup de cette main brulante sur sa joue, le véritable Nathanaël revint du bon côté du miroir, déstabilisé pendant quelques seconde avant de se mettre à chercher la blonde dans le manoir pour lui présenter ses excuses.
Il allait descendre les escaliers lorsque le téléphone dans sa poche se mit à vibrer. Nathanaël y jeta un œil. Il s'agissait de Perséphone, un ordre de retraite au bar. Il grommela, cela ne pouvait pas plus mal tomber. Néanmoins, il savait que pour que ce soir Perséphone qui envoie un sms, c'était que l'ordre était urgent.
L'homme prit seulement le temps d'enfiler sa veste, ses chaussures et de récupérer les clés de sa moto avant de quitter la résidence des Tompson sans savoir pourquoi il était ainsi sommé d'apparaitre.
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