Chapitre 19 : Chef de bataille

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- … Et c’est pourquoi je me suis permis de vous contacter afin que vous ayez mon rapport oral avant l’écrit, Lieutenant. Termina la demoiselle aux yeux bridés avec un aplomb et une assurance que seuls les militaires pouvaient se permettre d’avoir.

 

Devant son supérieur Jeremy Dahley, Perséphone ne brochait pas. Ce qu’elle venait de demander était assez lourd. Que ce soit en ressource humain ou matériel et elle se doutait bien que la vieille branche en face d’elle l’avait senti venir à dix kilomètre avec ses propositions qu’elle aurait volonté qualifié elle-même d’extravagante. Mais avec ce genre de système, il fallait toujours demander plus que ce qu’on espérait obtenir à la fin. User de négociation, pour terminer sur un prix acceptable. Si, lorsqu’elle avait commencé à être au service de cette organisation sombre, elle avait cru que l’armée et les lois guideraient chaque décision, elle avait rapidement changé de façon de voir les choses. Ici comme ailleurs, la négociation était maîtresse.

 

Sans bronchée, elle resta debout devant le militaire qui avait pris ses aises dans le bureau qui ne lui appartenait pas. Le visage fermé et le plus impassible possible.

 

- Je ne vous donnerais aucun agent formé pour cette « mission ». Rien dans votre rapport, rien… m’entendez-vous ? Ne relie véritablement les grandes catastrophes que le monde vie en ce moment à ceux fameux cavaliers. A mon sens, vous devez exagérer un peu les traits, mais des esprits en armure et à cheval ne sont pas automatiquement les cavaliers de l’apocalypse que la bible peut dépeindre.

 

Perséphone sentit sa propre mâchoire se serrer de frustration. Se voir traiter d’illuminée dans un moment pareil était sûrement ce qui pouvait rapidement la faire monter dans les tours.

 

- J’ose espérer que vous ne nierais pas les nombreux risques du plan que je vous ai présenté ainsi que le caractère indispensable de disposer de personnes connaissant nos aptitudes particulières. Continua la patronne du Bar To Hadès.

 

Dahley prit un instant pour la toiser froidement, cherchant sûrement un détail de son apparence ou de sa posture pour souligner le fait que sa place n’était pas en freelance mais bien dans les rangs. Et il grogna pour lui-même, seul preuve de son échec, Perséphone se garda bien d’esquisser le moindre signe de sourire.

 

Le silence pesant fut rompu par le lieutenant qui rapprochait son buste de son bureau, comme s’il cherchait à se rapprocher également de Perséphone, toujours aussi imperturbable. Attendant un accord ou un refus avant d’argumenter dessus.

 

Nouveau grognement mécontent.

 

- Quinze jeunes recrues. Pour protéger la populace uniquement. Recrues ayant peu ou pas d’expérience. C’est tout ce que je peux me permettre de vous présenter aux vues de vos rapports.

 

Et ce fut tout ce que la demoiselle eut pu extorquer de la part de Jeremy Dahley. Pour le reste, elle devrait s’en remettre à ses propres compétences –quoi qu’inutiles pour le moment- et organiser une force d’attaque avec toutes les autres capacités de ses employées. Et c’est sur cette dernière décision que Perséphone envoya on sms de ralliement pour retrouver les quelques garçons qui gardait la forteresse qu’était le manoir de la fille Tompson.

 

Le militaire resta encore quelques instants profitant sans vergogne des petits biscuits et de la tasse de bon thé qu’il lui avait été préparé à son arrivée. Et ce n’ait qu’une fois la tasse vidée que l’homme aux traits tiré et l’allure sèche se leva pour quitter la pièce.

 

- … En espérant vous faire part de mes avancées positive dans mon prochain rapport. Déclara-t-elle avant d’ouvrir la porte de son bureau, raccompagnant son supérieur jusqu’au rideau de perle.

 

Elle aurait voulu garder la présence de Dahley secrète, malheureusement, pour une fois, ses employés avaient été plus rapides que prévu pour venir au bar. Perséphone balaya les regards curieux et indiscrets des garçons en leur montrant du doigt les vestiaires. Il fallait encore faire tourner l’établissement une petite heure avant de pouvoir fermer sans que cela perturbe les clientes habituelles.

 

- Qu’est-ce que le Lieutenant Dahley fou là Persé ? Osa cependant demander Axel qui venait d’attendre que ses collègues eurent disparues dans les vestiaires.

 

Perséphone ne put retenir une légère toux gênée devant la simple curiosité du jeune homme.

 

- Un simple rapport en retard. C’est moins important que ce que tu peux imaginer. Maintenant va te changer je te prie, Oliver et Sebastian sont partit il y a déjà un moment et les autres sont un peu débordé. Tanta-t-elle en vain de dissimuler.

 

Après tout, même si Axel était jeune, il n’était pas né de la dernière pluie et avait sûrement sentit qu’elle cherchait à lui camoufler quelques informations.

 

Derrière le bar, la demoiselle observait son établissement tourner. Les clientes étaient servies avec le sourire et dans les règles de l’art. La, en salle, il n’y avait que Nathanaël, qui avait l’air passablement tourmenté, Axel qui souriait tout en un gardant un petit être mal à l’aise. Et Aiden qui offrait de grand geste et essayait l’humour pour détendre l’atmosphère qui pouvait parfois être tendue ou délicat suivant certaines personnes.

 

Ces trois garçons étaient le second groupe d’action. Perséphone avait dû faire un choix pour continuer à maintenir son fonds de commerce et sa clientèle. Bref garder un pied dans le monde commun pour toujours avoir un œil et une oreille pour les personnes simple et communes, celles qui n’étaient pas au courant de tous les désastres que l’univers connaissait et tous les dangers qui pouvaient planer au-dessus de leurs têtes. Des moments simple et les légers autour d’une tasse de thé et d’un sourire offert avec des petits biscuits.

L’autre groupe était censé rester auprès des quatre élues. Ces filles sorties de nulle part t obligé de faire de leur mieux pour empêcher l’apocalypse de détruire leurs vies.

 

Ce soir-là, peu de jeune femme étaient resté autour des tables et ce, encouragé par les hôtes qui feignait d’être fatigué ou autres excuses bancales. Heureusement, les créatures féminines étaient compréhensives et trouvaient à leur tour quelques prétextes préétablis pour quitter le Bar To Hadès.

 

Après une bonne heure à se dépenser en ménage et aux tâches visant à la propreté irréprochable de l’établissement, Perséphone déclara le service du soir terminé. Chacun des garçons pu retourner se changer pour leurs vêtements plus habituels et un poil plus décontracté qu’un costume trois pièce.

Epuisée de cette longue journée de gestion et de négociations, Perséphone, se laissa aller à s’affaler sur la banquette autour de la table qu’elle avait élu comme QG de la soirée.

Elle prit tout de même le temps de remercier Nathanaël qui venait expressément de lui préparer un thé à la menthe sucré, lui redonnant un petit coup de fouet et de vitalité.

 

SE redressant, légèrement gênée d’être apparut si faible devant ses subalterne, elle fit de son mieux pour supprimer ce moment de faiblesse de son esprit avant de commencer la réunion improvisée. Réunion qu’elle avait déjà partiellement eue avec le premier groupe des gardiens des précieux éclats de Déméter.

 

- Messieurs, dans quelques jours aura lieux une réception caritative visant à soutenir le patrimoine national de l’art gothique. Inutile de préciser que votre établissement a été invité à cet évènement et que cela augmenterait la fréquentation de notre établissement que d’être remarqué à cette soirée. Introduit chef incontesté de la table ronde.

 

Le plus sceptique autour de la table se trouvait être l’un des plus jeune. Axel haussait ostensiblement un sourcil sans détacher son regard de l’asiatique. A demoiselle hésitant avant de lui donner la parole, mais devant sa perplexité flagrante, elle ne put pas le faire taire plus longtemps sans sembler devenir la plus infâme des tyrans.

 

- Perséphone… Excuse-moi si je me trompe… Mais n’a-t-on pas mieux à faire que de se pavaner en costume pendant un bal masqué ? Cela me semble assez dangereux et risqué en sachant que rôdent dehors les quatre cavaliers de l’apocalypse. Tout en sachant que chacune d’entre nous doit protéger l’une des filles entre inexpérimentées en combat réel.

 

Au visage sérieux et au regard choqué du jeune chasseur, Perséphone sentit qu’il avait encore une longue liste de griefs à lui adresser. De nombreuses notes pour souligner qu’elle avait sûrement perdu le sens des responsabilités et quelle était devenue momentanément chaotique et suicidaire. Seulement, elle arrêta cette liste d’un large sourire confiant, attisant au passage la curiosité de ses deux autres employés très intéressé par la conversation en cours.

 

- C’est ici, que cette opération devient intéressant, Axel. Vois-tu… les bals masqué sont une bonne occasion pour plusieurs chose. Faire semblant d’être quelqu’un d’autre et leurrer les autres quant à votre identité. Avec la présence des filles –qui ne devront en avoir qu’un minimum sur nos intentions- nous attireront les cavaliers à nous.

- Je ne pense pas que ce soit les attirer qui pose le plus de problèmes mais de trouver un moyen de les repousser ou de les renvoyer d’ù ils viennent. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais Naomy à faillit crever. Stoppa désagréablement le seul magicien blond de la bande.

 

Mais il en fallait plut à Perséphone pour se démonter. San s’en rendre compte, elle adressa un regard méprisant au jeune homme avant de prendre le temps de positionner son buste et sa tête dans sa direction, plantant son regard olive sur le corps encore adolescent du garçon.

 

- Et c’est là que nous allons avoir besoin de tes … Talents, mon cher Aiden. J’aurais besoin de quelques services. Serais-tu en mesure de créer des artefacts, ou enchanter une boite d’allumette qui permet de sceller les pouvoirs même momentanément des cavaliers ? Voir sceller les monstre eux même… Expliqua la patronne sans la moindre hésitation malgré l’irréalisme de sa requête.

 

Déçue, la chef de l’équipée vie le regard jeu garçon s’élargir, surprit par la demande. Même ses lèves fines s’étaient entrouvertes sous le choc. Elle l’observa ensuite secouer rapidement la tête deux seconde pour reprendre contenance et paraitre plus détendu. Un raclement de gorge plus tard, il expliquait :

 

- Je suis sorcier alchimiste, Perséphone. Pas faiseur de miracle. J’espère que tu me croiras si je te dis que je n’ai pas la moindre idée de comment réaliser un pacte de scellé pour des pouvoirs aussi puissant. Même BigBen ne serait pas sufissament dense et grand pour garder les pouvoir mythique de tous les cavaliers. Un ou deux à la rigueur, le souci c’est que Londres ne possède qu’un seul BigBen… Tu comprends ? Tenta-t-il d’expliquer sans pour autant attiser les foudres de la seule dame de la table (la seule mais sûrement la plus effrayante lorsqu’elle se mettait en colère.)

 

Perséphone prit quelques secondes pour détailler toujours avec le même air accusateur le magicien. Puis d’un coup, se détendit en un soupire, balayant son idée d’un geste las de la main.

 

- Cela ne coutait rien de demander. Et puis cela n’aurait jamais marché, si la prophétie nous à doter d’autant de personne c’est qu’un seul être ne peut pas faire face, même avec des pouvoirs mêlé d’un peu de science. Enfin. J’ai autre chose à te demander. Pour cacher ou du moins diluer la présence du pouvoir des filles. Aurais-tu une potion, un cercle ou quelque chose dans ce genre pour nous venir en aide ?

 

Cette fois, la gérante espérait bien que son dernier arrivé pourrait lui donner un coup de même. Même si sur cette affaires, elle n’avait rien à lui reproché, il était l’une des personnes les plus efficace avec ses cercles alchimiques sans parler de aptitudes à réparer les blesser rapidement. Perséphone était on ne peut plus rassurée de lavoir dans leur camp.

                                                                           

Cette nouvelle question n’obtint pas de réponse aussi tranchée que la première. Cette fois, le blond prit le temps dévaluer sérieusement la demande, traçant distraitement quelques traits et cercles sur la table recouverte d’une nappe impeccablement repassée. Il semblait tenir une idée.

 

- Il faudra faire des tests, ce sont des sigles que je n’ai jamais utilisé avant, et que je ne peux pas garantir leu plaine efficacité sans avoir vu leur effet direct avec différentes combinaison. Expliqua-t-il le regard au ciel, s’imaginant sûrement une nouvelle façon de tracer et avec quoi il devrait le faire.

 

Un peu plus gêné, il offrit à Perséphone un demi-sourire, se voulant sûrement charmeur… Même si ce charme ne marchait pas avec elle. Après tout, elle n’était pas devenue la gérante d’un bar d’hôte en se pâmant devant le premier sourire avenant venu.

 

- Oui ? Demanda-t-elle, s’attendant déjà au pire.

- … C’est qu’il me faudra des ingrédients pour tout réalisé. Des ingrédients de qualité et je… Commença Aiden qui n’était véritablement pas assez fin pour réussir à extorquer de l’argent à qui que ce fut. Pas étonnant qu’il soit toujours à vivre dans sa voiture verte sans lieux où vivre.

- ça va… J’ai compris, je te donnerais un chèque libre et tu iras dépenser mon fonds de commerce en bougie ! Grogna Perséphone ne mauvaise grâce… bien quel sache qu’elle n’aurait pas pu se soustraire à cette obligation.

- Pense à l’humanité que tu vas sauver à avec seulement un chèque libre, Persé ! Se moqua Axel pour détendre un peu cette atmosphère pesante.

 

Désabusé et peu réceptive à l’humour, Perséphone lâcha un énième soupire. Si seulement un chèque pouvait régler tous les soucis de la terre et bien cela ferait sûrement un moment que beaucoup de prophétie sombre auraient été enterré dans des oubliettes sans que personne n’ait à se soucier de leur existence. La jeune femme faillit en faire la remarque mais  laissa passer. Ce n’était pas le moment d’être défaitiste ou de jouer les comédiennes de tragédie.

 

Sans attendre, elle tendit le petit bout de papier dont aurait besoin le blond et déclara la réunion terminé. Les garçons furent autorisés à retourner au manoir Tompson. Quand à elle, elle resterait là pour terminer quelques affaires administratives. Les créancier e fichait bien que le ciel leur tombe sur la tête, ils voulaient être payer et Persé avait d’autre chose à penser que la visite d’un huissier.

 

Elle n’avait pas encore fait un pas en direction de son bureau que son prénom était prononcé dans son dos. Nathanaël cherchait son attention et elle savait très bien de quoi il s’agissait. Il lui demanderait sûrement où elle en était dans es recherche pour s’occuper de son soucis de possession lors des nuit sans lune. Rapidement, elle faisait une liste courte d’argument qui pourrait rassurer son employé et camarade. Elle n’avait pas encore de technique concrète, même si elle savait plus ou moins ce qu’elle devrait faire. Après tout, sa magie à elle était plus du ressentit que des choses aussi académique et quantifiable que de l’alchimie.

 

Perséphone ne se retourna cependant pas, indiquant d’un simple mouvement de bras la direction de son bureau. Bureau qu’elle investit quelques secondes plus tard, s’installant confortablement à son fauteuil tout en laissant Nathanaël en faire de même en face du meuble lourd.

 

- Le vampire ? Proposa-t-elle sans vraiment de hasard.

 

Après tout, le garçon était plus pâle que d’habitude et son regard semblait davantage torturé qu’à l’accoutumé. Ps besoin d’être mentaliste ou bien de savoir lire l’avenir dans une boule de cristal pour voir qu’il était hautement angoissé par un point en particulier. La patronne était seulement surprise que le demi-vampire se laisse autant submerger par ses émotions.

 

- C’est bien pire que cela, car maintenant, mon problème concerne également Evalyn. Annonça-t-il gravement tout en gardant le principal de l’information.

- Evalyn. Répétât l’asiatique calmement, prenant une posture grave, les mains croisé devant elle, y déposant son menton au-dessus comme si cela aurait pu lui donner d’autres indices.

- Pendant que je dormais, elle s’est faite empoisonné l’esprit par la bête. Et elle lui à demander de me posséder. Je me suis retrouvé dans le miroir sans que ce soit la nuit sans lune…

- Hmm… Inconscient de sa part, j’aurais une sérieuse conversation avec elle, moi qui la pensais plus sage que les autres. Et bien pour une foi, on aura qu’à dire que mon instinct à faillit. Annonça-t-elle portant bien loin de la cruelle réalité.

 

Et l’air grave que conserva Nathanaël suite à la légèreté de sa remarque commença à l’inquiéter. Perséphone se redressa dans son siège, prête à la plus grosse des annonces. S’attachant inconsciemment aux bras du fauteuil.

 

- Désolée, continue. Encouragea-t-elle, gênée.

 

- Lorsqu’ils étaient en tête à tête… ils ont scellé un pacte de sang. Si Evalyn ne trouve pas un moyen de brise notre malédiction, il fera d’elle sa goule. Je n’ai rien pu faire pour les empêcher de discuter. C’est pour ça que tu dois me dire que ton idée pour le maintenir calme est sûre ! La bête va sûrement croire qu’elle est tout permit maintenant.

 

L’annonce laissa la femme sans voix. Si même au sein de ses allier la guerre faisait rage, comment pourrait-elle unique tout le monde pour faire front contre les véritables opposant ? Le regard écarquillé, une moue crispée était figé sur ses lèvres. La pression grimpait en elle. Si généralement elle faisait preuve d’un sang-froid à toute épreuve, elle avait comme tout le monde es propres limites.

 

- Et bien, on va voir cela tout de suite ! Rien de mieux qu’un bon vieux test ! Vampire ! Apparait ! Siffla Perséphone qui avait fait le tour de son bureau pour se placer près de Nathanaël dont la conscience s’enfuyait rapidement pour qu’une fois plus l’esprit du vampire qui l’habitait ne vienne posséder son corps.

 

Un éclat de rire arriva aussitôt dans la pièce. La voix de Nathanaël, rebondissant, joyeuse, sur les murs. Il s’étirait déjà, visiblement heureux d’être une nouvelle fois maître de ses propres mouvements.

 

- N’as-tu donc aucune limite ? Siffla de nouveau Perséphone qui n’avait pas bougé d’un poil, même si l’homme qui lui tournait alors le dos était plus grand qu’elle sans aucun doute possible.

 

Interpellé par la voix, la créature daigna se retourner pour toiser la demoiselle qui l’avait libéré. Un large sourire dont deux canines ressortaient défigurait le visage mélancolique de Nathanaël.

 

- Les limites ont toujours existé pour les franchir. Regarde-moi, la mort ne fut même pas une limite pour moi ! S’enorgueillit la créature en écartant les bras comme pour embrasser le monde, à moins que ce geste ne fût pour impressionner Perséphone.

 

Prudente, cette dernière avait déjà fait un pas en arrière pour ne plus être à portée de main de son adversaire.

 

- Effectivement, la mort n’a pas su te coudre correctement les lèvres. Qu’à cela ne tienne, j’endosserais ce rôle, pour la sûreté de tous. Répliqua l’asiatique le plus sérieusement qu’elle put.

- Ho ! Tu crois avoir de l’emprise sur moi ? N’oublie pas l’âme de ce pauvre et adorable Nathanaël un peu trop à l’étroit dans son propre corps. Lui est toujours vivant, tu sais ? Enchaina le vampire.

- Nous le sauront bientôt. Affirma la patronne.

 

Sur ces quelques mots assuré, la demoiselle arriva à faire le vide dans ses pensé le temps d’une fraction de seconde. Une fraction de seconde pour ensuite ressentir la mort. Les âmes errantes, celles encore attaché à des objets matériels. Les esprits invisible et rampant, agonisant de n’avoir aucun lieu de repos. Et il y en avait beaucoup. Beaucoup trop.

 

Dans cet univers, les nécromancien étaient tout puissant, de véritable dieux, des maîtres dont les désirs devenait des ordres car ils étaient les derniers à pouvoirs accordé le repos éternel. A apaiser. Alors chaque âme étaient prêtes à tout pour s’échapper de leur passé qui leur servait généralement de prison.

 

Si les âmes étaient doucement phosphorescente de différentes lueurs plus ou moins coloré, l’esprit du vampire qui imprégnait le corps de Nathanaël était matérialisé par une sorte de toile d’araignée, une dentelle sombre et transparente un regard rouge profond tourné vers elle.

 

- A genoux devant ton maître. Lança la voix implacable de Perséphone.

 

L’ordre avait été lancé et comme si le corps de Nathanaël avait reçu un coup de fouet, il fut comme secoué d’une douleur vive quelques secondes après avoir résisté à l’ordre. Le corps possédé avait alors fait un pas déséquilibré vers l’avant, luttant contre une nouvelle volonté : celle de plaire à la nécromancienne.

 

Perséphone savait que son regard olive était alors devenu translucide, incapable de voir le monde des vivant pendant qu’elle ordonnait aux morts. Elle restait là, debout, rigide, sévère. Elle ne lâcherait pas l’affaire et prouverait à cette créature qu’elle était la plus des deux. Et que, peut importerait la force de volonté du vampire pour lui résisté, il plierait le genou.

 

- Sorcière ! Siffla d’ailleurs ce dernier tandis qu’un de ses genoux se dérobait le forçant à s’agenouiller, s’inclinant devant l’ordre que la nécromancienne avait donné.

 

Sans aucune compassion, Perséphone lui ordonna de se taire. Le vampire arrêta alors de parler, au grand soulagement de la maitresse des âmes perdues.

 

Le seul hic dans ce procédé était que si elle donnait ses ordres à un esprit rebelle, elle devrait garder focaliser son attention sur cet ordre, vaillant à ce que sa marionnette exécute ce qu’elle avait ordonné. C’était long et épuisant. Mais elle trouvait sa petite satisfaction en voyant la mâchoire serrée du vampire, trahissant sa frustration et son impuissance.

 

Ce contact s’arrêta lorsque le vampire laissa revenir Nathanaël, coupant ainsi l’emprise que Perséphone avait sur le corps de l’homme tout en la libérant de sa propre magie. Les couleurs revinrent alors autour d’elle en même temps que sa magie s’estompa. La jeune femme vacilla un instant, étourdit de s’être autant focalisé. Elle se retint au rebord de son bureau, passant une main sur son front brulant.

 

Elle était épuisée, mais au moins, son plan marchait et à la prochaine nuit sans lune, elle saurait bloquer les ardeurs du vampire rebelle. Un sourire satisfait aux lèvres, elle se laissa tomber sur la causeuse, les yeux clos, cherchant le repos.

 

-Si tu n’as pas d’autres mauvaises à m’annoncer, tu peux retourner chez toi. Déclara-t-elle sans accorder plus d’importance à Nathanaël. Normalement il n’aurait pas du sentir le contrecoup de sa magie.

 

Comme attendu, il lui souhaita une bonne nuit avant de quitter les lieux discrètement. Et ce fut à ces sont feutré que la patronne s’endormit, incapable de lutter contre cette lourde fatigue qui l’accablait soudain.

 

Combien de minutes avaient passé ? Combien d’heure ? Impossible à savoir. Lorsqu’elle entrouvrit un œil, Perséphone fut aveuglée par un rayon de lumière que laissait filtré le rideau de son bureau. Une douce odeur de thé à orange arriva rapidement  à ses narines pourtant encore endormit. Doucement, elle se redressa de sa position allongée. Elle avait mal partout, mais elle remarqua qu’une couverture avait été déposée sur ses épaules.

 

Les yeux encore collé de sommeil, Perséphone fit attention à ne pas se les frotter trop vivement pour continuer ce rêve étrange et délicat, craignant que comme une bulle de savon, tout ne s’éclate. Perséphone sursauta car une silhouette venait de passer devant ce rayon de soleil éblouissant.

 

- ça me rappel notre mission en Egypte … déclara d’une voix basse une voix qu’elle reconnut sans peine.

 

C’était James qui était là. James avec qui elle avait vécu beaucoup de moment dangereux. Ces moments qu’elle ne voulait plus jamais revivre tellement ils étaient douloureux, l’avait rendu folle. Mais ce matin, la présence de l’homme prolongeait seulement son rêve. Au saut du lit, elle était rarement agressive, encore trop tôt pour mettre son masque de chef de groupe. A l’évocation de cette fameuse mission en Egypte, elle se laissa tout de même à sourire légèrement, terminant de se redresser, gardant la couverture légère sur les genoux.

 

- C’était il y a longtemps. Assura-t-elle d’une voix enrouée.

 

Par habitude, elle attrapa l’objet que James lui tendait. Son fume-cigarette sur lequel  était positionnée une cigarette prête à être allumée. Portant l’embout à ses lèvres, elle aspira tandis que James présentait la flammèche de son briquet.

 

- Tu es arrivé il y a longtemps ? Questionna finalement la brune après sa première bouffée de nicotine salvatrice.

 

Perséphone feignait l’indifférence, mais elle avait intentionnellement et astucieusement camouflé un côté de son visage avec une mèche de cheveux qui s’était défait de son chignon pendant la nuit. Elle se savait rougissante de la situation et ne pouvait empêcher le processus. Mais en réalité, la présence de James qui savait tout ce dont elle avait besoin au réveil et qui lui apportait sans rien demandé, la rendait confuse, l’empêchait de paraitre détaché et tout cela parce qu’elle était touchée, flattée que le guerrier la traite avec autant de considération… Comme lorsqu’ils avaient eu cette relations floue et brouillonne quelques années plus tôt.

 

- Une petite heure. Je t’ai regardé dormir. Avoua-t-il le plus sérieusement du monde.

 

Un aveu qui ne fit que ravive le jeu qui avait embrasé les pommettes hautes de l’asiatique.

 

- Idiot ! Pourquoi tu ne m’as pas réveillé aussitôt, j’ai plein d’affaire à traiter ! Répliqua-t-elle, se raidissant après une rapide liste mental de tout le retard qu’elle avait accumulé et qui la décourageait.

 

Mais l’insulte ne rebuta pas le chasseur. Au contraire, ce dernier lâcher un rire grave et joyeux qui provoqua chez Perséphone un agréable frisson au creux de la nuque se rependant en une douce vague de bien être pour s’estompé une fois arrivé à son cœur, lui faisant louper un battement. La joie simple des chasseurs était contagieuse.

Le regard rieur, James finit par s’installer près de la demoiselle, déposant sur les genoux de cette dernière un plateau simple où trônait un millefeuille d’une pâtisserie française très réputée ainsi que sa tasse de thé noir où un zest d’orange trempait encore. Tout était parfait.

 

- Parce que tu frôles l’épuisement… Et que j’adore te voir dormir. Continua James en allant jusqu’à replacer la mèche qui camouflait le visage de Perséphone derrière son oreille.

- James… Je t’en prie arrête. Arrête d’être si gentil. Tu sais que tout ça ne nous mènera qu’à des tourments inutiles. L’arrêta la demie-endormit à contre cœur sans détacher son regard du zeste d’orange flottant.

- Je sais… C’est pour ça que je ne te demande rien… Ce n’est pas parce qu’on a décidé de vivre chacun de notre côté qu’on doit se détester. Moi, je peux pas te détester, Persé. Et il conclut sa phrase en déposant un simple et chaste baisé sur la joue qu’il avait découverte quelque secondes plus tôt.

 

La jeune femme se figea davantage, ne sachant comment réagir. Elle tentait de faire de son mieux pour repousser au loin les sentiments qu’elle avait eus un jour pour James, qu’elle éprouvait toujours. Après tout, l’homme n’avait pas changé. Il avait toujours ce charme un peu sauvage et désintéressé qui avait su la charmer u fur et à mesure qu’elle l’avait côtoyé. Mais sa vie était trop dangereuse et son cœur ne supporterait jamais de perdre quelqu’un à qui elle donnerait son amour. Rien qu’à ressentir l’angoisse pour lui qui n’était plus qu’un « ami » était à la limite de ses forces. Lorsqu’elle s’était laissé aller à être plus proche, son cœur n’avait fait que se laisser enchainer par l'angoisse de tout perdre du jour au lendemain à cause de la dangerosité de leur style de vie à tous les deux.

 

- James… Tu sais bien que je ne te déteste pas non plus mais… Commença-t-elle.

- Mais tu réfléchis trop. Essaye de profiter un peu de la vie à la place de toujours voir la mort partout.

 

A quoi bon résister alors qu’elle n’était même pas encore correctement éveillé ? Si cela se trouvait tout cela n’était que le fruit de son imagination. Elle soupira, vaincue, elle laissa sa tête venir se poser contrer l’épaule solide de son ex compagnon. Elle allait profiter de l’instant présent. Se reposer encore contre cette épaule chaude qu’on lui offrait. C’était réconfortant. Ce simple contact suffisait à réchauffé son cœur gelé par des mois d’effort pour garder ses distances et sa tête à l’abri de sentiment irrationnels. 

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