L'inquiètude de la vie à Vlotrios
Dans leurs fiches personnelles de soutien, les fonctionnaires de la Vroiens travaillaient toujours ensemble afin de démêler les nœuds émotionnels des habitants. Ils adoptaient une attitude sérieuse tout en s'accordant des moments de jovialité dans l'écoute des discordes de la collectivité, souvent vilipendées par des propos tels que "je veux", "je souhaite", ou "l’État ne fait pas assez".
Soucieux du détail et de nature introspective, ils se penchaient sur les éléments majeurs et complexes de l’esprit des habitants, comme la peur, l’inquètude, les suicides, les relations amoureuses, les genres, les comportements violents, l’utilitarisme, etc.
Leur priorité était de renforcer la mainmise sur le bonheur de vivre à Vlotrios, perturbé par l’incommensurable pénibilité de ces travaux de protection contre les attaques géoterrestres. La rébellion épisodique de Mère Nature mettait en danger les fondamentaux de la Vroiens, tels que l’harmonie et le confort.
Chaque fiche individuelle constituait le point de départ pour appréhender les obstacles d’un positionnement de la conscience récalcitrante à sa propre modification psychique et apporter une réponse adaptée à chaque personne. Cette perspective d’une pensée libérée, alignée avec son propriétaire, s'intégrait ainsi dans le grand cercle des vulnérables et bénéficiait du soutien de Frodotéa pour annihiler les effets néfastes de ces idées foncièrement perturbatrices.
Par un processus purgatoire, ces idées étaient transformées en profondeur. La durée était variable de quelques minutes à quelques heures, en compagnie de la divinité pour l'individu concerné.
À chaque nouvelle année ou à la suite d'un événement majeur, telles que la venue de migrants, des nouvelles technologies, des naissances, des décès ou des périls dans la vie des habitants, des altérations en leur for intérieur se produisaient. Et, des concepts émancipateurs ou destructeurs surgissaient dans leur psyché.
Ces pensées effrayantes avant-gardistes, qu'elles soient avantageuses ou préjudiciables à la stabilité de la cité, restaient sous l'égide de la déesse dans une émanation bienfaitrice.
En effet, ces éléments, unis à la personnalité de chaque citadin, donnaient naissance à de nouveaux comportements et à de nouvelles formes de communication. Ces facteurs enveloppaient la Vroiens d’une grand-voile de questionnements, bientôt dissipé par Frodotéa, la conscience de l’humanité de Vlotrios.
La Vroiens, sous l’impulsion de la Déesse, se mettait en alerte et était attentif à ne recenser que les signes précurseurs de désordre, ainsi que le bonheur d’une vie en communauté. Voici quelques comportements dont les survenances étaient modifiées proposant une meilleure stabilité émotionnelle : le rejet de se conformer aux coutumes et traditions, la paresse, les attitudes agressives envers l'unité nationale, les contestations de communiquer sur un problème affectant la joie et le bonheur.
Frodotéa avait érigé les principes d’une vie paisible en dogme et les avait transmis par écrit au roi, incluant la liste des commandements à combattre, tels que ceux énumérés précédemment, ainsi que la convoitise, le profit, et la quête de distinction. Tout cela dans le but de mériter sa place dans l'au-delà, pareil à une étincelle céleste brillant dans les hauteurs des cieux.
Toutes ces résolutions de troubles visant à créer une cité harmonieuse et saine étaient effectuées avec la sanctification de la déesse. Bien qu'elle fût avare de paroles, elle laissait derrière elle une empreinte immense de bonté, de prières et de dévouement. Le passage de la Vroiens au sein des foyers avait un impact sur la vie mentale quotidienne des habitants, les rendant plus joyeux, moins asociaux et surtout débordants d'un enthousiasme spectaculaire.
D'où surgissait le désarroi des habitants ? De la vie pénible, de l'éducation et de la pensée. La Déesse percevait seulement ce firmament d'étincelles comme une épée de Damoclès qu'elle était parvenu à retourner à son avantage. Mais personne n'avait une vision suffisamment profonde pour découvrir la source de ces maux. Ce qui était certain, c'est qu'il y avait énormément à faire, vu que la société manquait de repères et de paix durable.
La déesse avait donné aux habitants la possibilité d'être libres dans leurs actions et leurs pensées. L'innovation de l'esprit à se réinventer et à se créer des obstacles spirituels à son bonheur était l'une des causes de la non-soumission aux effets positifs de la vie, mais pas l’unique.
Quand la Vrama promulguait des lois en désaccord avec les pensées de la plupart des habitants, les Vroiens devaient s’appuyer sur un sacrement spécial pour apaiser les tensions, source inépuisable de frustrations dans les moments les plus palpables.
On les voyait ainsi organiser des manifestations culturelles apaisantes ou des concours promulguant l’attachement indéfectible à la source du pouvoir vis-à-vis de ces citadins. Elles visaient à élire le représentant le plus chevronné dans la création d’une œuvre culturelle, chaque année, en hommage à Vlotrios. Ces artistes en herbe se voyaient confier la responsabilité d’en connaître davantage sur la conscience et séjournaient pendant une année aux côtés du roi Valdriek Ier.
La Vroiens proposait également des apprentissages de toutes sortes pour former les habitants, à travers de grands concours d’éloquence, à ne plus ressentir le poids et la charge des malsanités de la vie. Cela pouvait être à la fois tragique tel que la vie spirituelle dans l’au-delà ou plus léger tel que le comportement désinvolte des habitants quand il s’agissait de faire surgir des émotions singulières et adéquates à des moments opportuns.
On les voyait même improviser des lieux de rendez-vous propices aux couples et aux célibataires, et, enchérir sur les bienfaits d’une vie en famille, refuge et stabilisateur du désarroi de vivre seul. Pour eux, l'important était d’humaniser les contributions divines de la Déesse par énormément d’éloquence et de convictions afin de combattre la peur, l'appréhension et les causes d'une mauvaise hygiène de vie, responsables des travers de la cité.
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