La vie nautique donne des ailes
Ce fabuliste intervenait auprès de Théopharne : « Dis donc, nabot, donne-moi de la Cervusé ! J’ai envie de libérer les émotions engorgées dans mon gosier, s’il te plaît ! Je te ferai l’éloge de mes nombreuses péripéties en rapport à la vie animale !
Théopharne, frappé par le ton surprenant de l’interlocuteur et pantois par son ton familier et un peu rustre, s’exécutait, lui à peine assis, à sa mission, non sans ruminer des mots d’oiseaux. Il disait sollennelement après avoir versé de la Cervusé du robinet au Gobelet: « Très bien Monsieur, voici votre Cervusé, muselez vous et n’en perdez pas une bouchée ! Je ne désire pas qu’on m’appelle avec si peu de tact ! »
Géprial ricanait, ayant frappé de ces paroles un jeune impressionnable et, d’un ton poli, cette fois-ci, mettait les choses au point : « Excusez-moi pour mon défaut de diplomatie. Ma femme me dit toujours que je pourrais m’attirer des soucis si je ne venais pas à y trouver une solution. Viens, je vais te narrer le prestige et les cachotteries du monde animal. Et ta copine, elle peut également ouïr le récit ! Surtout qu’elle est bien roulée ! »
Théopharne interrompait de nouveau son service auprès de Suinoréa ,compatissant aux désirs ardents de Théopharne de s’asseoir et veillant sur la responsabilité de son affaire, seule, malgré elle. Aux côtés de Jédoké, il se rapprochait du vieil homme et disait d’un ton empreint de paroles et des pensées vagabondes: « Nous sommes disposés à vous laisser nous enchanter ! »
Géprial se mettait à son aise, prenant place sur le tabouret au milieu, rivait les jeunes amoureux et leur signifiait d’un geste affectueux de la main le commencement. Le sujet avait pour thème les scarabées bleues au bord du rivage :
« Bon ! Donc ! Lorsque le sable est mouillé sur les rivages de Vlotrios, nous pouvons apercevoir des petits scarabées bleus en dessous desquels une étoile blanche germe sur leur ventre. C’est extraordinaire comme ces petites créatures peuvent être utiles à nos vies, moi, friand de pêches et de poissons frais.
Elle fermentent des milliers de petits œufs sur les bordées de la mer que viennent cueillir nos pécheurs réalisant leurs appâts. Et les poissons ? Ils dégustent ces consommables même que la barque des pêcheurs est farcie d’excellents crustacés qu’ils soumettent au banquet annuel et aux manifestations culturelles.»
Théopharne reprenait, intéressé par la vie nautique et s’exclamait d’un ton jouissif : « Dans quel endroit précis peut – on trouver ces bestioles au tout petit physique ? »
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