Théopharne s'acquittait de sa tâche
Théopharne remplissait le seau ; Jédoké veillait à ce que son compagnon ne soit pas dérangé, préoccupé, pressé ou encore surpris par la faune vivante.
"Tout est ok", s’exclamait un Théopharne, d’une réalité harmonieuse et de vigueur
"Nous pouvons…" s’interrompait Jédoké, mis en alerte par une créature fort amicale.
En effet, sur ces scintillantes terres fertiles, des territoires juchés de tonitruants rustifane, Théopharne touchait ces derniers au pelage revèche; Jédoké demeurait passible, douceur dans le regard devant l’Eternel Conscience.
Les rustifanes s’agrippaient aux pieds de Théopharne; il y a même, les plus robustes, prenant à l’aide de leurs griffes l’entrejambe. « Aie » disait Théopharne un peu gêné de l’affection que ces mammifères lui administraient (peu d’entre eux s’amusait avec Jédoké). Il finissait pat ne plus aimer : les rustifanes apprenaient à le connaître et s’en allaient après le « Allez-vous en » de Théopharne,
Jédoké et Théopharne rejoignaient le sentier : ce dernier paraissait loin au début, large ensuite et incroyablement grand enfin, selon les foulées de nos protagonistes particulièrement fatigués et d’un pas lancinant.
Pouvait- on trouver meilleure affection que celle dont Théopharne faisait preuve envers sa mère ? Il était revenu à la taverne de Suinoréa, avec ce seau, chargé lourd mais d’un esprit léger ; il avait perçu, sur le chemin du retour, au-delà de la terre argileuse et d’abondantes végétations, le grand bleu ; ô combien cette mer berçait les vagues d’émotions et le danger des aventures de Théopharne ; des poissons sillonnaient le sol rendu humide : ces derniers étaient sortis de leurs abysses maritimes sur la terre peu accueillante, humide dès leur arrivée et rendu sec par le chaud soleil des jours heureux!
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