On se réveille !

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J'ai bien dormi. Le sommeil fut long à venir mais, finalement, j'ai sombré dans un gentil néant réparateur, ce dont j'avais bien besoin. Généralement, je dors peu, ce qui fait que je suis toujours un peu fatigué, un peu patraque, un peu foutraque aussi. Là, la nuit normande me fut favorable et je n'ai pas boudé mon plaisir. Ce fut un sommeil cajoleur, protecteur presque. Pourtant, il se fit sur la fin beaucoup moins ouateux...

En fait, je ne me souviens pas d'un réveil aussi tonitruant ! Et pour cause : la cabine du camion gigotait dans tous les sens, comme prise de convulsions. D'abord sporadiques, les secousses se firent plus sèches, puis brutales, enfin violentes. Emergeant du sommeil sans comprendre ce qu'il arrivait, pas mal désorienté, j'ouvris les yeux, passant d'une confortable béatitude à un incompréhensible chaos !

Toute la cabine était déjà dans un bordel sans nom. Tous mes papiers valsaient sur le tableau de bord, mes équipements électriques dansaient la gigue, mon frigo s'ouvrait et se refermait au rythme de terribles secousses, les bouteilles d'eau se vidaient à chaque coup de boutoir, jusqu'aux coffres qui s'étaient déverrouillés, laissant s'échapper toutes mes fringues en vrac !

  • Mais qu'est-ce que c'est que ce merdier ? fis-je d'une voix pâteuse.

Je n'eus pas le temps d'en dire plus : une claque gigantesque frappa mon camion et m'éjecta tout simplement de ma couchette. Sur le coup, je crus que mon camion venait de se retourner. Je me retrouvai le nez écrasé sur le sol en plastique au pied du siège passager, sous la console de bord. La tête en bas et le cul en l'air, donc. En plus, je me pris un mauvais coup à l'atterrissage. Du sang coulait le long de ma joue, juste au-dessus de la pommette. Ce n'était qu'un filet, rien de grave. Pour le moment, il me fallait retrouver une position plus confortable. Alors, en gesticulant comme un beau diable pour compenser le charivari qui ne cessait pas et qui semblait même s'amplifier, je parvins vaille que vaille à m'asseoir sur le siège, m'y accrochant avec frénésie.

  • Et puis quoi ? beuglai-je, tout à fait paniqué.

Les rideaux noirs sur le pare-brise dansaient aussi, mais pas encore assez pour me laisser voir ce qu'il se passait dehors. Pourtant, quand je tendis les mains en vue de les ouvrir, un sursaut furieux les arracha brutalement.

Il eut peut-être mieux valu à cet instant ne jamais découvrir le spectacle...

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