Hé ho ! Vous m'entendez ?

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- Hé ho ! Vous m'entendez ?

On m'appelait... C'était flou, brumeux, caverneux, insaisissable. Le crâne en feu, je distinguais avec difficulté des sons qui résonnaient, qui arrivaient par vagues successives. Cela venait de loin, ou plutôt d'en haut. Je me trouvais, pensai-je, au fond d'un gouffre ou sous plusieurs mètres d'eau et quelque chose bataillait pour me faire remonter à la surface. J'aurais bien voulu ouvrir les yeux et comprendre mais j'en étais incapable. Une vive douleur au front m'en empêchait. Les sons s'entêtaient à m'appeler mais chaque son était interrompu par les battements de mon coeur qui battait à mes tempes. Curieuse mélopée au rythme saccadé d'un tambour désordonné...

- Réveillez-vous ! m'intima une voix qui devenait plus claire à mes sens.

Un ordre ? Me réveiller ? Mais, je ne dors pas ! Je ne comprends rien... Quelle est cette voix ? Que me veut-elle ? Et qui cela peut-il bien être ? Je ne connais pas cette voix...
Bordel, je suis en pleine panade !

Les paroles continuaient de m'arriver mais je n'en saisissais pas le sens. Cependant, le timbre de la voix faisait preuve d'une bienveillante constance pour m'obliger à me soumettre à sa volonté. Mais la douleur était trop intense, le bruit de mon sang trop fort. Je voulais obtempérer, ouvrir les yeux, au moins émettre une parole pour confirmer que j'allais obéir sans plus tarder mais je ne pouvais tout simplement pas le faire. Bouger un  peu la tête en signe d'assentiment ? Lever une main, tendre le pouce ou cligner des yeux ?

Que dalle ! Ma centrale informatique intérieure était en panne. Pas moyen de donner signe de vie !

Pourtant, si cette voix insistait autant, c'est bien parce que je devais encore respirer, non ? Alors, je me concentrai de toutes mes forces pour émerger de ce chaos intérieur qui m'interdisait de communiquer, puisque c'était bien ce que cette voix attendait de moi. Au prix d'un terrible effort, je me concentrai sur une de mes mains, lui intimant de se soulever. Ceci me prit, semble-t-il, un temps infini, et pour un résultat assez minable mais suffisant... J'ai senti ma main se soulever et ce fut comme si j'avais déplacé un bloc de pierre de plusieurs tonnes. J'ai entendu mes vêtements  craquer, cassant la boue séchée qui les recouvrait. Et, surtout, j'ai entendu un long soupir de soulagement et d'encouragement...
La voix semblait rassurée, réconfortée presque.



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