Des indices ?

Après les heures lassente de classe organisée à la maison, Lynne et moi pûmes enfin sortir à nouveau dehors pour jouer. Il était déja la fin d'après midi. Le temps pouvait passer à l'une de ces vitesses. Une énième bataille de boule de neige reprit alors finissant comme toujours au sol par une attaque impromptue de Lynne qui adorait m'écraser. Et cette fois ma cadette fut appelée afin de prendre son bain me laissant ainsi seule étalée au sol. La petite courut jusqu'à la maison, je profitai de son absence pour me relever et m'étirer, cette action me tira une grimace de douleur mes ecchymose ne voulant pas me laisser en paix visiblement. Tandis que je patientais jusqu'au retour de ma sœur, mon regard se perdit sur le paysage.

La neige brillait, reflétant le soleil. Si je me concentrais bien je pouvais entendre certaines branches, de bois, craquer sous le poids de la poudreuse. Le soleil commençait à décliner donnant une légère couleur rosée au ciel. Mon attention fut vite détournée lorsque j'entendis un grognement provenir de l'orée du bois. Je vis une masse sombre sortir d'entre les arbres et se diriger dans ma direction. Je déglutis mes yeux fixés sur la créature, plus elle avançait et plus je distinguait l'être qui se présentait devant moi : a première vue, il me semblait voir un ours au vu de la taille de la bête, mais lorsque je la vis entièrement, je pus me rendre compte qu'il s'agissait en fait d'un loup, d'un gros loup. Son pelage était d'un blanc immaculé, il avait un visage fin et lorsque je fixais ces yeux, son regard était plus humain que animal. Mais son pelage que je pensais alors seulement maculé, était marqué de diverses signes de couleur noire, semblable à des tatouages. Je m'approchais de la barrière qui entourait le jardin, voulant mieux percevoir la créature. Cette dernière s'arrêta à quelques mètres de moi et me fixa droit dans les yeux. J'entendis la porte de la maison s'ouvrir puis se refermer, mais n'y prêta pas d'attention particulière. Le loup fit un tour sur lui même et inclina son museau vers le bois derrière lui. Ses pupilles que j'avais identifiée comme jaunes prirent une couleur blanchâtre. On me tira par la manche, le lâchais donc le canidé des yeux et vis que Lynne était de retour. Ses lèvres bougeaient, mais je ne compris pas ses paroles, au même moment une voix se mit à résonner dans mon esprit.

« suis moi jeune fille»

 Je fronçais les sourcils, cherchant la provenance de cette voix, mais ne remarquais une fois encore que le loup. Il était dos à moi, statique, seule sa tête se trouvait tournée dans ma direction. Ma sœur tira à nouveau sur mon bras, ce qui sembla créer une réaction chez l'animal qui repartit de la où il était revenu. La voix résonna à nouveaux, douce et calme. Sa première apostrophe ne ressemblait pas à un ordre mais à une suggestion.

« Je sais que tu as des questions, suis moi, et je te donnerai les réponses. Laisse la petite ici, rien de tout cela ne la concerne »

Je me baissa à la hauteur de Lynne qui ne cessait de maugréer, parait-il que maman voulait aussi me voir que je prenne mon bain. Je la saisit par les épaules en débitant rapidement :

«- Ecoute Ly', si les parents te demandent où je suis, dis leur que je suis partie chercher des brindilles pour le bonhomme de neige", elle allait protester mais je ne lui laissa pas le temps," ne t’inquiète pas je reviendrais bientôt avec une nouvelle histoire à te raconter »

 Je me suis redressée hâtivement et ai sauté par dessus la barrière, y prenant appui avec ma main gauche. Je partis vers le bois en trottinant, le loup avait disparu au travers des arbres, la neige ralentissait mes mouvements, mais je tentais de ne pas perdre mon rythme de course. J'avançais entre les arbres, accélérant ma course. Je m'enfonçais dans le bois, la nuit tombante ne m'aidant pas à repérer le chemin. Je sentais les ronces griffer mes vêtements et quelques fois ma peau, mais cela ne m'arrêtait pas. Mes poumons était en feu, et mes jambes commençaient à ne plus suivre. A cause de la neige, je ne pu voir ce qui se trouvait sur le sol, je trébucha, me retrouvant à rouler sur le sol dans la neige. Ma vision était flou, je me mis à tousser, les jambes en feu, la tête tournante. Au fur et à mesure que je tentai de reprendre mes esprits, l'écho d'une mélodie se répercutait entre les arbres du bois. La voix était douce, et l'air me semblait familier. Une fois que j'eus repris contenance, je me redressais lentement, prenant appuie sur un arbre pour me remettre sur mes jambes. Ces dernières était tremblantes, je n'étais pas sportive, et ma course folle au travers du bois accompagnée de la chute n'allaient pas m'aider. Lorsque je réussis enfin à tenir debout, il faisait de plus en plus sombre, signe que la nuit était plus proche que ce que je pensais. Au loin j'ouïs des craquements de branches tandis que le son de la comptine se faisait plus distinct à mes oreilles. La source du bruit était proche, je le sentais, ne pouvant courir, au vu de mon état, je continuais d'avancer doucement. Un pas après l'autre, mon genou gauche me faisait souffrir et je vis du sang en couler. Je restait en appuie sur les arbres pour m'éviter une second chute fortuite. Plus j'avançais, plus mon genou me faisait souffrir, si bien que j'avais de plus en plus de mal à m'appuyer dessus pour marcher. Si bien qu'au bout de quelques pas je me retrouvais obligée de m'arrêter, nous pouvant supporter la douleur, j'avais l'impression qu'une multitudes d'aiguilles étaient enfoncées simultanément dans ma jambe. Je me lassa donc glisser au sol, ma jambe gauche tendue. Je déchira un bout de ma veste et tenta vainement de faire un pansement, c'est alors que j'entendis un grognement proche de moi. Au même moment la comptine se tût, je plissais mes yeux tentant de distinguer ce qui pouvait se cacher dans la pénombre. Une nouveau craquement de branche se fit entendre, me provoquant un sursaut.

« ne t’inquiètes pas, tu ne crains rien temps que tu es avec moi »

Un regard vers la provenance du craquement me suffisais pour savoir de qui provenait la voix. Le loup se trouvait là à quelques mètres de moi et me fixais tout en s'approchant prudemment. Un milliards de questions se bousculaient dans ma tête, mais aucun mot ne franchit la barre de mes lèvres. Ce fut seulement lorsque l'animal fut près de moi que je me rendis compte que je tremblais, de froid, ou de peur. Je ne saurais le dire. Il inclina sa tête voir moi, avec toujours son regard humain, et posa sa truffe fraîche sur mon front. Je le laissa faire, pétrifiée sur place, puis posa avec lenteur et prudence une main sur son pelage, le caressant doucement. Mais le doute me pris, comment savoir si tout ceci était réel ? Il m'était arrivé de faire des rêves qui me paraissaient tout aussi vraisemblable mis qui en fait ne l'était pas. L'animal recula soudainement se mettant hors de ma portée.

« Tu ne me semble pas assez prête jeune fille, il te manque encore un petit quelque chose Espoir. Tu doutes, mais ne tant fais pas, bientôt tout le mystère sera éclaircit »

A la fin de cette phrase je sentis mes paupières devenir lourdes, je tentais de lutter contre la fatigue qui me prenait toute entière tandis que le loup s'éloignait de plus en plus de moi. Mais je ne pus résister bien longtemps et finis au bout de quelques secondes par sombrer dans les bras accueillants de Morphée. Néanmoins, avant de sombrer il me semblait entendre quelqu'un appeler mon nom.