Le bataillon n°19 [Par Larousse]
Suivant le plan mûrement réfléchi, une pluie de bouteilles de bières peu dangereuse accueillit les nouveaux assaillants qui, au vu de cette piètre attaque, auraient tendance à sous-estimer les GARC. Puis les aiguilles de de trikô de Paulette piquèrent les maladies. C’est alors que Bertrand Bleumant fit des siennes. Josette et Alba en lâchèrent leurs bouteilles, Kaka ses aiguilles, Georgette ses katanas et Maurice tomba, peut-être parce qu’il est nul ou alors que ses muscles ne se sont toujours pas remis de la cuillère à glace (ou tout simplement qu’il n’avait rien d’autre que lui à faire tomber…). Le problème, c’est que faire trembler cinq héros, ça demande beaucoup d’efforts. Trop pour Bertrand le faible qui s’effondra, libérant par la même occasion les GARC de son emprise. Maurice se releva, piqua son minigun à José et la poussa en avant. Toujours sur ses rollers, celle-ci se retrouva en première ligne, roulant sans pouvoir s’arrêter et elle fonça sur les maladies qu’elle renversa comme des quilles.
— Chuis trop fort !! cria Maurice. Je devrais jouer au bowling avec toi plus souvent !
Alba clignota à une vitesse folle devant une maladie nommée Chloé Pilepsie. Combo de malchance et d’ironie du sort, cette dernière était photosensible et fit une crise d’épilepsie. Georgette jeta son dévolu sur un certain Romain Dijestion qu’elle amocha joliment et rendit sourd puisqu’elle chantait à tue-tête sur l’air de Vent frais, vent du matin :
— SANG FRAIS, SANG DU MATIN, SANG QUI COULE DE LA TÊTE DE ROMAINNNN !!
Assise à califourchon sur sa victime, elle lui entailla la joue puis le cou.
— Y a pas que ton repas de midi que tu vas pas bien digérer, mon p’tit Romain. Y a aussi ta défaite !
Sur cette réplique bien badass, elle enflamma ses cheveux, puis Romain. Il mourut brûlé vif alors qu’il n’était même pas roux. Un peu plus loin, Paulette tricotait un truc non identifié avec les intestins d’une fille qui gisait à ses pieds.
— C’est pas le moment, Cacagomé ! l’engueula Alba. Tu feras ça plus tard, merde !
Sur ces mots, la chef des GARC ouvrit des bières, les renversa devant la porte d’où arrivaient les maladies et y foutut le feu avec l’aide des cheveux de la rouquine qui passait par là. Et qui se crama la moitié du visage au passage.
— Pour la bonne cause, lança Alba en guise d’excuse.
— TAIN !!!!! J’AI PLUS DE MUNITIONS !! hurla Maurice, son minigun dans les mains.
— Viens ! l’appela Josette. J’ai josetté plein de monde, tu devrais trouver de quoi faire.
— C’est dégueu ! fit le jeune homme.
— Toi aussi t’es dégueu, alors tu fermes ta gueule et tu te bouges.
C’est alors qu’il arriva. Le terrible bataillon n°19. Des dizaines de méchants arrivèrent par la porte d’entrée. Ils portaient tous un maillot de foot avec le numéro 19 et chacun avait un nom en -id : fétide, putride, suicide, matricide (et toutes ses déclinaisons), arachide, acide, génocide (parce que les génocides, c’est /CENSURÉ/ ) , carotide, druide, weed, androïde, morbide… Et bien sur, leur terrible chef Covid. Les GARC se regardèrent, horrifiés. Cinq contre plusieurs dizaines, c’était pas très fair-play et leurs chances de gagner, bien qu’ils soient de superbes zéros méga super forts, étaient aussi mince que Maurice était con.
C’est ainsi que commença la décadence. José fut prise en otage, les réserves de bouteilles furent détruites, le katana de Georgette dérobé, les aiguilles de trikô cassées et Maurice grièvement blessé à la jambe, ce qui lui donnera par la suite une excuse pour ne rien foutre de ses journées. Alba vint à son secours, ayant regardé un tuto intitulé Comment faire des garrots foireux des années auparavant. Elle déchira le bas d’une jambe de la combi de lycra jaune de Maurice pour faire le bandage, et l’autre pour voir la sale gueule de la plaie. Apparurent des tongs et des lunettes de soleil qui donnèrent la parfaite illusion d’un après-midi bronzage de vacances pour le môssieur désormais en pantacourt (et avec un garrot). La douleur en plus, bien sûr.
Le bataillon n°19 intima ensuite aux GARC de se rendre, menaçant de tuer José qui était leur otage, je vous rappelle. Héroïque, cette dernière leur cria *musique tragique* :
— RENDEZ-VOUS PUTAIN JE VEUX PAS MOURIR !! Ne vous rendez pas ! Même s’ils me torturent, vous ne devez jamais céder, je ne serai pas morte en vain ! Et n’oubliez pas, écoutez Les chevaliers de la table ronde et appliquez ce qu’ils disent pour exaucer mon dernier vœu ! Adieu mes amis !
C’est dans ces circonstances que José la décédée mourut (bienvenue au club !). Les GARC (plus le cadavre de Chaussette-fine) rentrèrent au QG pour fêter ça pleurer la défunte. La chanson des Chevaliers de la table ronde se fit entendre. En gros, le passage intéressant c’est :
Si je meurs, je veux qu’on m’enterre dans une cave où y a d’la vodka (normalement c’est du bon vin mais on parle de José, là…)
Les deux pieds contre la muraille et la tête sous le robinet
Sur ma tombe je veux qu’on inscrive “Ici gît Josette la pompette” (normalement c’est le roi des buveurs mais voilà quoi)..
Les héros restants firent donc la dernière volonté de Chaussette-fine en l’enterrant dans le terrain vague d’à côté et en noyant sa tombe de vodka. Puis ils rentrèrent bouffer des pâtes et se reposer et faire leur deuil.
Mais tout le monde sait que la vodka a des pouvoirs magiques. Alors quelques jours plus tard… :
— Ouvrez (hic) bande d’abrutis (hic), c’est Jo (hic) sette !!!
— Oh nan, pas elle !
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