Tandis que Georgette s’était endormie, Josette la furette fouillait toujours dans le tas de cannelle à la recherche des restes de la victime. Elle trouva et sortit chaque petit bout de Maurice, se retenant même de les manger, ce qui est un exploit qu’on peut saluer (matez la rime !).

Lorsqu’elle eut rempli un sac poubelle entier des petits morceaux de chair, elle le mit de côté et prit une bouteille de dix litres de vodka. Elle en versa quelques gouttes dans la bouche élégamment entrouverte de la rousse endormie avant de boire le reste cul-sec. Lorsque ce fut fait, elle réveilla son amie qui, sous l’effet conjugué de la fatigue et de l’alcool, glissa sur le cannelle en essayant de se redresser et tomba dans l’herbe.

— Youhou ! s’écria-t-elle.

— C’était trop cool, hein ?

— Ouééé ! Franchement je m'étais pas autant amusée depuis la bataille de boules de Maurice, il y a 21 chapitres !

— Et en plus il a eu la gentillesse de se laisser faire, ça vaut presque une mort gratuite, non ?

— Oh pas faux...

— Signe là.

— Ok…

C’est ainsi que Josette la manipulette obtint un papier officiel signé par la rousse, accordant à Maurice le droit de la tuer. Elle mit un coup de boule à Georgette pour la rendormir et la lança dans le tas de cannelle pour qu’elle y finisse sa nuit. Après cela, elle prit le sac poubelle et le vida au sol. Au prix d’un effort surhumain, elle se retint de dévorer le cadavre et versa plutôt du sang de roux dessus. Le tas repris aussitôt forme humaine… Bon, disons plutôt “humanoïde” parce ça reste Maurice… Toujours est-il que le héros était en pleine... forme !

— Alors, tu l’as ? demanda-t-il aussitôt à la chaussette.

— Je suis une pro ! L’alcool et moi sommes trop forts !

— Ouais, t’es la…

— Nous.

— Vous… êtes les meilleurs... Donne-le moi !!

— Calme-toi. Donne-moi d’abord ma récompense.

— Bah… Comme prévu, tu m’as vu mourir dans d’atroces souffrances. Ensuite, je te donnerai les bouteilles de vodka à l’intérieur. Et pour bouffer son cadavre, tu attendras que je la tue.

— Tu as de la chance qu’elle ait bien meilleur goût que toi. Tiens.

— Il lui faut bien quelques qualités aussi… Bon, je vais réfléchir à la façon de la tuer douloureusement ! Merci !

— Et attention à ne pas donner mauvais goût à la viande, hein !