— Alors Maurice, t’as bu ?

— Georgette…

— Vouiii ?

— Va te faire foutre !

— Moi qui espérait que la majorité te rendrait plus sympa…

— Ça l’a pas fait pour toi alors pourquoi ce serait différent cette fois ?

— La différence entre nous deux, c’est que moi je suis déjà parfaite !

— Arrête de dire des conneries et dis-moi plutôt comment se porte notre nouvel alcoolyte ! intervint Alba.

— Bah, je crois qu’il a pas bu…

— C’est quoi ces conneries ? Maurice, il faut boire l’alcool !

— J’veux paaaas !

— Mais comment c’est possible, ça ?

— Keskispass ? demanda Paulette.

— Y a Maurice qui veut pas boire !

— Mais quel gougnafier !

— Je suis bien d’accord ! Moi qui me suis fait chier à lui trouver trois-cents quinze bières différentes, trois bouteilles de champagnes, des vins rouges, blanc, rosés… Et j’ai pas parlé de la vodka, du rhum, des cocktails, de la sangria, des…

— Je crois qu’on a compris l’idée…

— Nan mais tu vois quoi ? De toute façon, les jeunes d’aujourd’hui ne respectent rien !

— Ok mamie, mais laisse-moi lui parler !

— Ah ? Bon, si tu veux…

— Maurice ! C’est Paulette !

— Je reconnais le son de ta voix, tu sais ?

— Oui mais pas les lecteurs, et j’ai peur qu’ils soient un peu perdus.

— Ah… Ouais, normal… Qu’est-ce qu’il y a ?

— Il y a que tu vas boire l’alcool ! Tout de suite !

— Mais j’ai pô envie !

— M’en fiche ! Bois !

— Pourquoi ?

— Que ? Mais c’est pas une question, ça !

— Bah un mot interrogatif et un point d'interrogation… Si, je crois bien que ça fait une question.

— Ne joue pas sur les mots !

— Je préfèrerais jouer sur mon pc, mais il est dans ma chambre…

— Mais quel sale petit con !

— Nan mais ok. Je consens à boire une bouteille… Mais allez chercher José, histoire que tout le monde soit là…

— Yes ! Georgette, va chercher !

— Tu m’as prise pour un chien ?

— Non, un chien il a la décence de ne pas revenir quand tu l’abandonnes sur une aire d’autoroute.

— Mais c’est horrible ce que tu dis !

— OUI ! RESPECTEZ LES CHIENS ! rugit Maurice.

— Respecte d’abord l’alcool, toi !

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Ah, José ! C’est bon Maurice, on est toutes là !

— Parfait ! s’écria-t-il avant de partir dans un rire machiavélique.

La porte explosa. Les quatres amies furent projetées sur le mur et se mirent à brûler. Tandis que les trois ayant une âme hurlaient de douleur, Georgette, que le feu chatouillait à peine, s’écria :

— Mais qu’est-ce que t’as foutu quoi ?

— L’alcool, ça brûle bien !

— Mais t’avais pas d’allumettes...

— Je suis beaucoup entraîné, et maintenant j'ai le pouvoir de la roussitude, moi aussi !

— Quoi ? Mais non ! Je refuse ! C’est mes pouvoirs badass ! Pas les tiens !

— Tu rigoles moins, là !

— Viens là que je te rase !

Le vaillant héros prit héroïquement la fuite, poursuivi par la monstresse et ses katanas. Malheureusement, elle le rattrapa et le scalpa.

Après avoir récupéré le monopole de la flamboyance, elle alla voir ses amies qui cramaient toujours. Cependant, elle se rendit vite compte que leur hurlements de douleurs n’avait pas pour origine le fait qu’elles étaient en train de brûler vive mais plus simplement les centaines de litres d’alcool partis en fumée dans l’explosion.

La vie reprit son cours dans le QG. Les alcoolytes semblaient s’être remis de leurs émotions mais restaient rancunières, tout ça pour quelques centaines de litres d’alcool, j’vous jure...