Faits comme des rats
Chacun dans sa cage, on assiste au carnage
De peur d’être infecté, on oublie la liberté
Petit à petit, le doute s’introduit
Préserver la vie, ou sauver l’économie ?
On sent que ça mord, le travail d’abord
Renforcer à tout prix, ce qui nous asservit
Evacuer la démocratie, ça nous ralentit
Applaudir les soignants, tout en privatisant
Faire bosser les prolos, en les traitant de héros
Une admiration factice, pour ce sens du sacrifice
Comme s’ils avaient le choix, de servir les bourgeois
Des sushis ou un macdo, sur le dos des livreurs à vélo
Chez Airbus et Amazon, ça grouille de gilets jaunes
Qu’ils aillent dans les champs, s’ils sont pas contents
Epandre des pesticides, participer à l’écocide
Aller cueillir des fraises, ça dissipe le malaise
A force de réfléchir, on risque de tout détruire
Les mensonges s’accumulent, on sent que ça brûle
La surveillance s’immisce, dans tous les interstices
La police se défoule, loin des yeux de la foule
On attend patiemment, le droit d’embrasser maman
Et si papa meurt ce soir, on ne pourra pas le voir
On devient délinquant, en allant aux enterrements
Mais on peut prendre l’air, pour nourrir les actionnaires
C’est marrant, quand les dirigeants du monde d’avant
Font semblant de réaliser, qu’ils se sont trompés
C’est touchant, de les voir jurer qu’ils sont différents
Qu’à partir de maintenant, plus rien ne sera comme avant
Oubliez les congés et le Parlement, souriez aux drones du préfet Lallement
Attendez patiemment, on prépare le déconfinement
Les stocks de lacrymo, les LBD, pour ça on est parés
La révolte gronde dans les foyers, s’agirait de pas les louper
Les masques, les tests, les médicaments, ça viendra progressivement
C’est pratique ce confinement, pour empêcher les attroupements
Les écoles, les prisons, les centres de rétention, ça préserve l’institution
Le travail et la répression, c’est l’unité de la nation
Les jours heureux, ça fait parler les journaleux
Préserver l’espoir, d’enfin sortir de ce cauchemar
Faire confiance, après tout on est en France
Regardez les Chinois, eux ils n’ont pas le choix
Regardez les Hongrois, pendant qu’on fait passer nos lois
On a de la chance, ils ont de l’avance
On ne nous dit pas, qu’on est faits comme des rats
Des rats qui travaillent, pour les rois du capital
Des esclaves volontaires, au service des milliardaires
La masse des prolétaires, contrôlés par hélicoptère.
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