CHAPITRE 5 - Notre première journée au gite
Tout s’était déroulé sans problème jusqu’à présent. Le lendemain matin, je me levais vers huit heures, Julio et Lola sortaient de leur chambre en même temps. Diego était debout depuis plusieurs heures comme à son habitude. Les enfants dormaient encore, assommés par leurs jeux au grand air de la veille.
L’odeur du café se répandait dans la pièce. Diego l’avait préparé à l’ancienne, un filtre en nylon réutilisable pour le café moulu et l’eau chauffée sur les braises passait doucement dessus. Nous avions du pain de mie trouvé dans les magasins de la ville et des pots de confiture. Le petit déjeuner nous redonna des forces. Tous les quatre autour de la table, nous savions que de grands défis nous attendaient.
La discussion commença par le choix des priorités. Nous avons conclu qu’après le toit, la nourriture pour l’hiver et le chauffage étaient les besoins essentiels dans les mois à venir. Et c’est à cela que nous devions tous nous consacrer.
Là encore, nous avons établi des listes avec répartition pour chacun des différentes tâches.
Tout d’abord, nous devions trouver un véhicule plus léger pour explorer les environs et repérer des stations essence pour y faire les pleins. Puis visiter les fermes des alentours et voir si elles étaient occupées ou à l’abandon. Nous devions trouver également une gazinière pour la cuisson des repas et des bouteilles de gaz. Et surtout, nous devions augmenter notre stock de nourriture de façon considérable. L’hiver commençait seulement, il nous fallait tenir au moins huit mois, jusqu’en été pour espérer les premières récoltes, et encore si nous arrivions à récolter suffisamment.
Après avoir complètement vidé le minibus, Julio et Lola le prirent pour partir à la recherche d’un véhicule plus pratique et moins consommateur de carburant. Ils devaient également repérer les habitations des alentours et leurs occupants éventuels. Dans les villages les plus proches, ils pourront visiter les commerces et leurs stocks.
Diego et Simon feront les alentours du gite afin de mieux connaitre notre environnement et repérer les arbres à abattre pour le bois de chauffage.
Je continuerai aujourd’hui avec les deux filles l’installation dans le gite et le rangement de notre chargement.
En fin d’après-midi, nous nous sommes tous retrouvés autour de la table. J’avais mis à réchauffer doucement le repas sur les braises. L’apéritif s’imposait, vin blanc pour les adultes et brique de jus de fruits pour les enfants.
Julio et Lola étaient rentrés avec une voiture, c’était une petite fourgonnette comme celle souvent utilisée par les artisans. Il avait fait le plein à la station déserte repérée lors de notre arrivée à une vingtaine de kilomètres en aval. C’est là aussi qu’un petit village était niché. Il leur a semblé désert, pas âme qui vive, seuls quelques chiens errants. Ce petit bourg avait très peu de commerces : une boulangerie, un bar, un salon de coiffure, une petite épicerie, une pharmacie et un bazar. Tous les magasins avaient été largement pillés. Il restait malgré tout dans la boulangerie ou plutôt dans le fournil de gros sacs de farine, de la levure et des sacs de sel et de sucre. Julio chargea tout cela dans le minibus. Dans l’épicerie, les rayons étaient vides, ils restaient juste des épices, du vinaigre, un peu d’huile et des produits nettoyants. Lola pris tout, elle trouva aussi un sac de croquettes pour le chat, mais Minou allait devoir lui aussi s’adapter et trouver seul sa nourriture. Dans le salon de coiffure, elle prit des accessoires pour les filles et des shampoings. Le bar était vide même sa cave. La pharmacie avait aussi bien été pillée, cependant il restait des produits de parapharmacie que Lola emporta aussi. Le bazar était un peu plus fourni. Lola y ramassa des bougies, des pelotes de laine et des aiguilles à tricoter, des chaussettes épaisses de toutes tailles, du fil de couture et des aiguilles, un peu de vaisselle et des articles de ménage (balai, pelle, etc…). Il restait pas mal de cartons dans la réserve du bazar. Lola prévoyait de les vider plus tard. Sur le chemin du retour Julio aperçut au loin une bâtisse avec une cheminée qui fumait. Nous n’étions pas seuls dans la région.
Diego et Simon avaient exploré les environs. Ils avaient trouvé à deux kilomètres les vestiges d’une coupe de bûcherons. Certains arbres étaient marqués, d’autres avaient déjà été abattus. Non loin du site d’abattage, ils avaient trouvé une petite scierie laissée à l’abandon. Elle regorgeait de planches déjà découpées. C’était une aubaine pour nous. Un petit camion pour le transport du bois était garé dans la cour.
J’avais avec les filles terminé le rangement de tous nos bagages et préparé le repas.
Après le diner, notre réunion avait pour but de décider de la conduite à tenir quant à nos voisins. Nous décidions que Diego, Julio et Simon iraient dans quelques jours leur rendre visite.
Mais avant, il nous fallait absolument grossir notre stock de nourriture, c’était vital.
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