En début d’après-midi, ils partirent tous les trois pour la ferme des environs. Elle se situait à une vingtaine de kilomètres en amont.

Deux heures plus tard, ils étaient de retour. Ils nous racontent en détail leur entrevue. Alfred connaissait vaguement l’épouse, croisée quelques fois au village.

Cette famille comptait quatre personnes, les parents et deux fils, un de dix-huit ans à peu près et un plus jeune d’environ quatorze ans.

La famille les a reçus plutôt froidement. Le père était un vrai colosse, probablement gros travailleur, et n’était pas du genre à parler inutilement. Son épouse était une femme plutôt effacée. Le fils ainé était la copie conforme de son père. Il travaillait dur lui aussi à la ferme. Seul le jeune fils était, avant la pandémie, en pensionnat en ville pour étudier.

Le père leur dit qu’ils ne manquaient de rien et pouvaient tenir tout l’hiver sans problème, ils en avaient l’habitude. Diego leur proposa de venir nous rendre visite au gite s’ils le souhaitaient, mais il pensait cependant qu’on ne les verrait pas beaucoup. La famille était méfiante à notre égard. On peut les comprendre aussi, ils ont travaillé dur pour avoir ce qu’ils possèdent, et voient d’un très mauvais œil une famille de la ville débarquée dans leur environnement. Comme chez nous, le père doit protéger les siens, son bétail, ses récoltes, sa nourriture.

Tous trois ne se sont pas attardés à la ferme, ils ont vite pris congé. Ils en ont profité sur le chemin du retour pour faire quelques détours et découvrir les environs.